Nanaly était épuisée... Et encore le mot était faible ! Un bel euphémisme, voilà à quoi se résumait sa vie en ce moment si on la qualifiait du terme 'fatigante'.
Trop de choses se passaient en ce moment, trop d'incident, trop d'imprévus. La jeune fille détestait les imprévus, elle ne les maîtrisait pas, il ne suffisait pas d'un sourire pour les amadouer, il ne suffisait pas d'un regard enjôleur pour les charmer. Les humais étaient malléables, faibles et influençables. Pas la vie. Nanaly le savait, elle l'avait toujours su, depuis le jour où elle avait rencontré son père pour la première fois, depuis le jour où elle avait vu cette 'princesse' qui se révéla être en fait sa soeur. Depuis ce jours où elle comprit que rien allait comme elle le voulait.
Pourtant elle s'entêtait, encore et encore, elle avait fait de cette vie instable sa scène et elle y jouait inlassablement sa petite comédie. Tout ça pour quoi ? Pour un délire d'enfant dont-elle ne pouvais plus se passer : devenir la 'reine des menteuse' et rendre tout le monde 'heureux'. Elle avait comprit depuis longtemps que ça ne la mènerait à rien, que ce n'était qu'une bêtise, une gaminerie insensée, mais que pouvait-elle donc faire sinon s'y accrocher ? Elle n'avait que ça...

Mars était déjà là, l'année se terminerait bientôt, le vieux allait lui faire construire des baguettes pendant toutes les prochaines vacances, elle aimait ça, construire ces artéfacts magnifiques, entendre leur 'voix' à leur naissance, les voir danser sous ses mains... Mais cela ne faisait que l'épuiser encore plus. Au dehors les dernière neiges tombaient, Elena devait sans doute être heureuse que ce manteau blanc soit resté si longtemps cette année. Elle ne le montrait pas, mais Nanaly savait, elle avait vu le regard de son aînée face au flocons flottants agréablement dans l'air. Elle l'avait observée, depuis près de six ans maintenant. leur relation n'avait pas tellement évoluée, il y avait toujours cette gêne, mais Nanaly se contentait de cette 'amitié', car elle pouvait rester au côtés de sa soeur. C'était bizarre, cette manie que la jeune fille avait d'idolâtrer l'autre Nightingale, pourtant elle avait toujours su voir les défauts de cette dernière. Peut-être était-ce su au fait qu'elle ne partageait son amour avec personne, sans doute était-ce pour ça qu'elle se donnait pleinement dans les relations qui lui semblait importantes. Comme avec Jaemin. Vraiment bizarre, elle qui est pourtant si volage...

Elle eu une moue en arrivant face à l'entrée de la salle commune des rouge et or. A cette heure là elle serait forcément bondée... Ce qui voulait dire qu'elle devrait encore une fois s'imprimer sa panoplie de masque. Epuisant, je vous dit. Elle murmura le mot de passe et entra le plus discrètement possible, avec un peu de chance le monde effacera sa présence...

Ainsi Nanaly pu enfin rejoindre son dortoir, elle ne fut pas surprise d'y voir sa seour, seule, face au grand duc familial. Le père félécitait encore sa fille chérie dans l'espoir de s'accorder ses bons sentiments. Elle n'en voulait pas à Elena d'être la favorite, en fait elle lui était reconnaissante de supporter leur père pour elles deux... Dans un mouvement brusque son aînée tenta de cacher la lettre envoyée par l'homme. ce geste plus qu'un autre l'interpella. Plu encore que le paquet qu'elle lui tendit.

"Tiens, Papa nous a envoyé des cadeaux. Choisis celui que tu préfères."

Le ton était dur. Pendant un instant la jeune sorcière se demanda si sa soeur lui reprochait quoique ce soit. Cette interrogation lui serra le coeur, elle fit cependant mine de rien en prenant le cadeau avec un sourire de sa fabrication. Sourire qui ne disparut pas en voyant les deux magnifique bijoux dans la boite : deux colliers d'argent constitués d'une simple chaîne et d'un pendentif de style victorien l'un avec l'effigie d'une femme en nacre serti d'une perle, tandis que l'autre se contentait d'un motif plus simple de rose moulée dans l'argent sertie d'une perle noire. Nanaly reconnut de suite des bijoux d'époque d'une grande valeur et très certainement ensorcelé grâce à ses connaissance en artéfacts.

- Oh ? Le vieux à quelque chose à se reprocher ? Une nouvelle blonde ? Quoi que... peut être une rousse.

Nanaly savait que sa blague n'était pas drôle en fait elle ne savait même pas si c'était une blague ou une constatation ou un reproche. Elle prit le collier à la rose, laissant le plus couteux à sa soeur. Bien évidemment elle ne le prenait que parce que c'était un objet précieux et incroyablement cher, absolument pas car c'était un des rares cadeau que son père daignait lui faire...

Alors qu'elle essayait avec difficulté de se le passer au coup, un silence désagréable se mettait en place...