I came across a fallen tree I felt the branches of it looking at me Is this the place we used to love ? Is this the place that I've been dreaming of ?
Et je regarde. Je le regarde.
Ce lieu connu de nous seuls. Je suis assise dans l’herbe, cette herbe verte ; la même qu’avant. Je sens la terre sous mes pieds, le battement de cœur du monde. Le vent joue avec mes cheveux ; il m’emporte avec lui, chez les dieux du firmament. Je me sens bien. Terriblement bien. Un sentiment d’extase m’envahit, s’infiltre en moi ; je me sens bien. Terriblement bien. Petit à petit, mes paupières deviennent lourdes ; mes yeux se ferment. Aveugle, je me sens encore en communion avec que qui m’entoure. Et c’est bien. C’est beau. C’est plus que ce que je n’ai jamais ressenti auparavant. J’aimerais rester ainsi le restant de mes jours ; je me fais vieille, et j’aimerais savoir quand est-ce que le vent m’emportera. Alors je reste ici. Je me fonds à la terre ; à cette terre si précieuse, et si verdoyante en cet instant. Un sourire épanoui fleurit sur mes lèvres : le premier depuis longtemps. Le rythme de mon cœur se calque sur celui des oiseaux, sur celui des plantes qui m’entourent, sur celui des hommes. Sur celui du monde. Petit à petit, c’est comme si je devenais cette terre ; comme si elle devenait moi. Je ne me sens plus entité indépendante ; je suis tout et rien à la fois. Mon corps fait désormais parti intégrante de la terre ; et c’est bien. Mes yeux sont clos, dorénavant. Mes cheveux sont seulement des prolongations des fleurs de la clairière ; mon corps une petite excroissance du sol. Et doucement, tout doucement, je deviens le monde. Mon rythme ne se calque plus sur le sien : il est lui. Et petit à petit, je redeviens poussière ; sans visage, sans mémoire, sans rien.
Emmie se réveilla en sursaut, pantelante. Ses cheveux s’étaient plaqués contre son visage, et des sueurs froides lui coulaient dans le dos. Doucement, la jeune fille prit le temps de reprendre sa respiration, et regarda l’heure. Deux heures dix-sept du matin. Six heures restaient avant le levé. Un frisson la parcourut ; pour l’instant, dormir n’était pas une option faisable ; son cerveau était comme en ébullition, et cet étrange rêve repassait en boucle dans sa tête. L’espace d’un instant, elle s’était véritablement sentie bien, irradiant de cette extase lumineuse. La Serdaigle aurait espéré que ce fusse vrai ; en vain. Sa vie aujourd’hui ressemblait plus à un capharnaüm immonde plus qu’à tout autre chose. Et tout découlait de cette immense connerie qu’elle avait commise le jour de la fête clandestine. Enervée, folle de rage contre River, la demoiselle – très impulsive dans son genre-, s’était ruée chez l’Inquisitrice. Au début, elle ne voulait lui dénoncer que River … mais très vite, la chose s’avéra impossible. Et la Directrice, habile de ses mots, l’avait poussée à tout lui raconter ; oh non, ça n’était pas la faute d’Ombrage. Mais bel et bien cette d’Emmie, qui ne s’était pas faite priée pour tout raconter. Impulsive. Ca n’était que quelques heures plus tard que la jeune fille s’était rendu compte de l’énorme connerie qu’elle venait de commettre. Et dès lors, les trois quart de Poudlard la détestait – non, la haïssait. Aleera Bielova en premier, car par sa faute la Serpentard s’était tout simplement faite renvoyer de l’école de sorcellerie, ainsi que Lupin, le professeur de Métamorphose. Par sa faute, sa seule faute. Et Lily, qui au départ lui était amicale était désormais son ennemie déclarée. Sauf qu’Emmie baissait juste les yeux et ne disait rien, sachant très bien que Lily avait entièrement raison. Pour avoir merdé sur ce coup, elle avait merdé en beauté. Emmie avait le don de se mettre dans la merde jusqu’aux yeux, et cette fois elle y était tellement enfoncée qu’on ne voyait même plus ses cheveux. Alors, lorsqu’on l’insultait dans les couloirs – non, ce n’est pas une mauvaise reprise des Malheurs de Sophie -, la demoiselle ne répondait rien. C’était bien mérité, non ? Alors répliquer et rajouter des couches de mauvaise foi ne ferait qu’aggraver son cas – s’il était possible d’être plus dans la merde encore.
Tout en soupirant, Emmie se gratta la tête et fini par sortir de son lit, dans lequel elle s’était assise. La jeune fille marcha discrètement jusqu’à la salle de bain pour se rincer le visage, puis revint dans son dortoir. Elle n’avait plus vraiment le cœur à dormir, là. Un énième soupir suivit le premier, tandis que la jeune fille s’asseyait sur son lit pour s’habiller. Enfaite, depuis sa discussion houleuse avec Mira, la Serdaigle ne s’habillait plus qu’avec ses vêtements à elle. Sauf que non, on ne devient pas une rebelle en quelques jours, je sais, je sais … Mais juste parce que sa chère Mira avait foutu son uniforme dans le feu, tandis qu’elle lui faisait un magnifique doigt suivit d’une gifle. Mérité. Amplement mérité. Et Emmie ne s’attendait pas à ce que ce soit la dernière. Elle enfila donc un jeans troué et percé de partout – ahlala, vilaine préfète indocile – ainsi qu’un gros pull rayé rouge et noir, une grosse paire de chaussettes et descendit dans la salle commune, espérant ainsi pouvoir se changer les idées. Erreur. Le feu encore tout crépitant ne lui rappelait que trop bien le coup de gueule de Mira, qui avait brûlé ses affaires. La préfète soupira, avant de se pelotonner dans le canapé central, les yeux perdus dans le vague. Tout en jouant distraitement avec l’une de ses mèches, la demoiselle repensa à Aleera Bielova.
Ses parents - influents au Ministère – pourraient peut-être aider à la faire revenir ; la blonde avait déjà sa sœur au Ministère, mais un peu d’aide en plus, même superflue ne fait jamais de mal. Directement après avoir entendu l’annonce des retombées de sa connerie – les renvois, donc – la jeune Serdaigle avait immédiatement décidé de faire tout ce qu’elle pourrait pour faire revenir la Serpentard, quitte à se faire bouffer par elle à son retour, tant elle serait énervée contre elle. Mais comment faire ? Son père n’était pas assez décidé pour attenter quoi que ce soit de sérieux ; il ne restait que sa mère. Ahaha, non c’est pas drôle. Parce que vraiment, pour qu’Ellen Leanne daigne accorder un regard à sa cadette, il faudrait vraiment qu’un miracle se produise. Et qu’Ellen Leanne daigne accorder un service à sa fille ? Mais alors là, ça n’est même plus au niveau du miracle qu’il faut viser. L’intervention divine, au minimum. Et qu’importe les supplications qu’elle pourrait donner à l’Inquisitrice, toute préfète qu’elle soit la Directrice ne ferait jamais revenir celle qui l’avait aussi hardiment insultée revenir pour ses beaux yeux.
Décidemment, l’impulsivité ne lui allait pas ; et ça lui attirait plus d’ennuis qu’autre chose. Elle était donc bloquée, et ne pourrait rien faire pour Aleera. A part ramper auprès de sa mère, mais ça il n’en était même pas question. Ou peut-être qu’une dernière solution s’offrait à elle. Sa sœur aussi, commençait à avoir une certaine influence dans le monde de la magie, et elle pourrait bien lui demander un petit service. Un poids s’envola de son cœur, la laissant respirer avec plus de facilité, soulagée. Dès demain, elle enverrait une lettre à sa sœur pour lui demander d’intervenir en la faveur de la Russe. Même si cette aide ne pouvait pas apporter grand-chose – la sœur d’Aleera étant nettement plus influente que sa propre sœur -, elle aurait essayé, au moins. En espérant que cela aidera en une quelconque chose la démarche de la sœur d’Aleera pour la faire revenir à Poudlard. Un soupir soulagé traversa les remparts de sa bouche, accompagné d’un semblant de sourire. Elle avait désormais de la chiure jusqu’aux yeux, plus jusqu’au sommet du crâne. C’était déjà ça, de toute manière. S’excuser auprès des autres, voilà ce qu’elle devrait faire. Oh bien sûr, elle s’était déjà excusée, mais personne ne prenait vraiment ses excuses au sérieux, et pensait plutôt qu’elle avait tellement peu de couilles qu’elle s’excusait pour qu’on la laisse en paix. Mais non, tout faux. Une idée étrange germa dans son esprit. Et si elle s’excusait dans la Grande Salle, demain ? Et rendait ses droits de préfète, cela allait de soit. Une idée intéressante, à réfléchir et mûrir convenablement. Pas d’impulsivité. Non, pas cette fois-là. Elle ne laisserait pas son esprit irréfléchi lui pourrir la vie une seconde fois. Le niveau de « je suis dans la caca » redevint respectable, et descendit jusqu’au cou. Bien, Emmie. Tu es dans la merde jusqu’au cou, maintenant ! Enfin, c’était toujours mieux que d’être tellement enfoncée dedans qu’on ne voit plus rien.
Emmie s’étira avec volupté, un poids en moins sur le cœur et les épaules. La chape de plomb qui lui avait envahi l’esprit ces dernies jours semblait s’être évaporée, la laissant à nouveau consciente et maîtresse de ses actes. Tout allait rentrer dans l’ordre. Pas maintenant, pas demain ni la semaine suivante, mais bientôt. Parce que tant que quelque chose ira mal, rien ne sera fini. Emmie prit ses aises sur le canapé en s’allongeant carrément dessus, la tête posée sur le coussin, et fit apparaître une couverture. La grande classe, quoi. Malgré qu’un millième de ses problèmes se soit envolé, la demoiselle n’arrivait toujours pas à fermer l’œil. Quelque chose n’allait pas. Mais ce quelque chose, elle n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. Ca tombait comme un cheveux sur la soupe, au dernier moment, gênant et agaçant. Ah, mais oui ! Depuis qu’elle avait pris ses fonctions de préfète, la Serdaigle n’avait pas adressé un seul mot à son comparse, le fils Dragonneau. Et pourtant, il faudrait bien un jour qu’elle rassemble le courage pour aller lui parler. Elle s’assit sur le canapé, toujours la couverture sur elle, se demandant quand est-ce que ce courage se présenterait. Jamais, sûrement. Alors, chère providence, magne toi et entre en scène.
Lysander Dragonneau
« Only two synonyms ? I'm losing my perspicacity ! »
Sujet: Re: Somewhere Only We Know, Lysander. Lun 13 Déc - 7:44
Mais, quelle était donc cette grosse bosse que formait la couette d'un des lits du dortoir des Serdaigle ? Une couverture étant un objet relativement mou, elle aurait dût reprendre sa forme initiale, c'est-à-dire, plate, contre le matelas du lit. Mais quelque chose la retenait en l'air. Et malgré l'épaisseur des draps, on pouvait aisément distinguer une silhouette ainsi qu'un mince filet de lumière. La silhouette de quelqu'un d'assez grand, qui semblait avoir quelques difficultés à se recroqueviller comme un escargot dans un espace aussi petit. La couverture épousait les contours de son corps, et on pouvait remarquer de la lumière provenant de sous cette couette. Mais qui donc pouvait se mettre dans une telle situation ? Et surtout, pourquoi ? Il y avait plus confortable moyen de dormir. Seulement, Lysander, lui, ne voulait pas dormir. Il avait autre chose à faire. Si, si, il avait trouvé quelque chose de mieux qu'un paisible et doux sommeil plein de Bisounours mangeant de la barbe à papa rose bonbon et à la texture cotonneuse, comme si on dévorait un nuage riquiqui, tout en faisant des glissades sur un toboggan arc-en-ciel (oui, chez les Bisounours, on ne vomit pas, même quand on mange dans un grand huit, la classe non ?). Dit comme ça, dormir ressemble au Paradis. Mais pour le rêveur éveillé qu'était le Dragonneau, la vie entière était un rêve, pas besoin d'un lit ni d'un oreiller pour ça, chez lui. Non, il préférait utiliser son temps d'une autre manière.
Par exemple, si vous avez un devoir à rendre le lendemain et que Ô Mon Dieu Tout Puissant, vous n'avez rien fait pour une raison plus ou moins acceptable, vous pouvez utiliser vos dix ou huit heures de sommeil pour rattraper votre retard. Ou faire la musculation par exemple, puisque vous êtes toute la journée assis sur une chaise à réfléchir, et parfois même dormir. Quand on y réfléchit bien, on passe sa vie comme une serpillère, à ne rien faire. Alors qu'il y avait tant de choses à découvrir. Par exemple, un article très intéressant sur la licorne et ses vertus magiques. Ou mieux encore, telle était la perle rare que l'on avait envoyé à Lysander, et il suffisait de parcourir l'article en diagonale pour savoir de qui ça venait, un article sur le Ronflax Cornu ! Dormir avec un tel trésor à côté de soi, sans le lire, en attendant le moment "plus tard" pour le faire ?! C'était totalement impossible pour le Serdaigle. Alors, lorsque ses camarades de chambre roupillait encore en silence, en bruit et même en bave pour certains, lui avait pris sa baguette, chuchoté un discret « Lumos ! » et avait commencé à lire l'article, planqué sous sa couverture. Car Mônsieur, bien qu'avide de savoir, n'était pas fou au point de quitter son lit si chaud, pour marcher entre les murs froids de la tour du château pour aller lire ailleurs. Il avait donc pris le partit de rester dans son lit. Il avait lu avec un intérêt croissant l'article jusqu'à sa moitié, quand soudain, une voix à moitié ensommeillée se fit entendre : « Le dingue, t'as une idée de l'heure qu'il est, sérieusement ? Tu "Nox" ou je le fais moi-même. » Lysander ôta sa couverture, laissant ainsi la lumière s'éparpiller dans la pièce, jusqu'aux yeux de cette si désagréable personne - ne percevoir aucun reproche dans cette phrase, peu de personnes sont capables d'être gentilles le matin, réveillées par de la lumière même pas sensée être là - qui s'empressa de rabattre les draps sur son visage en laissant échapper un grognement de désaccord. « Grouille Dragon, grouille ! » chuchota le réveillé qui ne mourrait d'envie que d'une chose : se rendormir.
Ayant obtempéré, Lysander avait éteint sa lumière. Mais il ne pouvait décemment pas se coucher sans finir son article. Trop intéressant, trop de suspense. Et puis, il ne restait pas tant de temps que ça à dormir. Pour une fois, il ferait parti des premiers à être debout et à être prêt. Il aurait tout son temps, pas comme les marmottes toujours levées à la bourre le matin. Il attrapa une veste, des chaussons, sa baguette et son article de journal, et sortit de son lit. La morsure glacée du froid d'un matin de février le saisit, mais il était déterminé à aller jusqu'au bout de l'aventure, à savoir jusqu'à la salle commune, où il savait qu'un bon feu l'attendrait, ainsi qu'une place de libre et une paix royale - quoique les rois soient les plus prompts à faire la guerre. Il descendit à la salle commune des Serdaigle, pièce qui après six ans passés à la fréquenter, il connaissait par coeur, et dans laquelle il aurait pu s'orienter les yeux fermés et les oreilles bouchées. Comme prévu, elle était silencieuse, et le jeune homme ne repéra pas tout de suite la fille allongée sur le canapé central. Ce ne fut que lorsqu'il posa ses affaires sur un fauteuil qu'il se rendit compte qu'il n'était pas le seul à s'être réveillé trop tôt ce matin-là. Le hasard avait bien fait les choses. Cette fille, la seule personne vivante dans cette salle n'était autre qu'Emmie Leanne. Emmie Leane. Il fallait savoir que ces derniers temps, ce n'était pas la personne la plus appréciée de Poudlard. Loin de là. Depuis la fête ratée dont tout le monde parlait encore aujourd'hui, elle était devenue quelqu'un avec qui on ne voulait plus parler, la responsable des deux revois de personnes très appréciées. En clair, elle était responsable du gâchis de la fête, et une balance de surcroît. Car elle avait été les dénoncer dans un accès de colère. Bref, si j'avais on avait voulu un jour lui construire un temple, nul doute qu'il aurait été démoli le lendemain de l'épisode tragique de la fête. Et, pour ne rien arranger, elle s'était vue remettre une fonction "d'autorité", à savoir le poste de préfète. Enfin, ça ne voulait pas dire grand chose, puisque lui, Lysander, avait été choisit aussi pour être son homologue masculin. Pourtant, il n'avait rien fait de spécial. Mais bon, après tout, il ne fallait pas chercher de logique dans la politique de la Chef de Poudlard. Ils étaient donc deux-lèves tôts Serdaigle, les deux préfets de cette maison d'érudits et de réputation de bosseurs. Et, plus Lysander réfléchissait, il s'apercevait qu'ils ne s'étaient jamais parlé. Il fallait sans doute résoudre ce petit problème, puisqu'ils étaient censés travailler ensemble. Cette cohésion appelait un certain nombre d'échanges, non ?
« Emmie ? Tu n'es pas dans le dortoir ? Cela dit, moi non plus, tu me feras dire. »
Causons, causons, histoire de se connaître un minimum.
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Sujet: Re: Somewhere Only We Know, Lysander. Dim 9 Jan - 4:08
Scotchée. Venait d’apparaître Lysander devant elle, de deux ans son aîné. Bon, et en plus c’était son homologue au poste de préfet, le bougre. Emmie savait que de toute manière elle aurait dû aller le trouver pour converser avec lui un minimum, mais la jeune fille ne s’attendait pas à le trouver, à le rencontrer de sitôt. Effectivement, elle n’avait encore pas pensé à réfléchir à ce qu’elle allait lui dire ; et là, forcément, son impulsivité légendaire allait reprendre le dessus et lui faire dire des conneries plus grosses les unes que les autres – et de ça, elle en était plus que sûre et certaine. Son esprit la narguait, et une petite voix lui dit « moins un point dès que tu dis une bêtise ; à moins cinquante, on t’emmène à la SPA. » A la SPA ? Euh … Bref, Emmie se contenta de s’asseoir sur le canapé en tailleur et de dévisager son interlocuteur, son cerveau tournant à plein régime pour trouver quelque chose d’intelligent à dire. Pouah, c’était difficile. Surtout qu’en face d’elle, son comparse attendait certainement une réponse … Qui ne venait pas. Super, elle allait passer pour une fille étrange, qui ne répond pas quand on s’adresse à elle. Superbe qualité qui irait s’ajouter à celle de petite balance qu’elle avait écopé de la fête clandestine. Bon bah génial, bizarre, moucharde … Ne manquait plus que simplette et le tour serait joué, on la prendrait pour une pestiférée et elle n’aurait plus qu’à aller se pendre. Affligeant. Totalement affligeant.
Surtout que son comparse la dévisageait, ne se doutant certes pas que des paroles aussi bénignes puisse engendrer une telle tempête dans l’esprit de sa cadette, tout cela pour savoir ce qu’elle allait répondre pour ne pas passer pour une tarte. Con, ouais. Mais quand on s’appelle Emmie, ce genre de comportement est normal. Et dire que seulement quelques secondes s’étaient égrenées depuis la phrase prononcée par Lysander ! Ces secondes-là lui paraissaient des heures, et plus elles passaient plus la jeune fille se sentait bien cruche là, bouche-bée à ne pas savoir répondre à une question qui n’en était même pas une ; en fait, ça faisait presque dix secondes qu’elle se torturait les neurones pour répondre à une constatation. A une simple constatation. Bah super, tu ne passe vraiment pas pour un boulet, là. Non franchement, chapeau, là tu es vraiment fine pour le coup ! Emmie se passa la main dans les cheveux – tic nerveux – et finit par répondre à Lysander. Mais dieu, ce qu’elle avait envie de s’expliquer sur la fête clandestine ! Sauf qu’elle n’osait pas. Peur de passer pour une folle – si le blond qui la dévisageait ne la prenait pas déjà pour telle.
« Ouais … J’arrivais pas à dormir, ce soir. Insomnie, c’est comme ça. »
Voix à peu près naturelle. Bon point pour elle, qui se faisait des films depuis cinq bonnes minutes sur les possibles réactions de Lysander. Très mal à l’aise, la brune se rassit convenablement sur le canapé et commença à tripoter le rebord de la manche de son pull extra-large en essayant d’arborer un air décontracté – en arrivant seulement à se donner un air de poule ahurie qui ne sait plus où se mettre. Ridicule. Tout simplement ridicule. Plus le temps passe, plus on peut constater la chute du niveau : au début, on frôlait les immeubles, là c’est à peine si on ne se prend pas les merdes de chien du trottoir dans la gueule. Finalement, reprenant un peu la maîtrise d’elle-même, Emmie releva le visage vers Lysander, tout en continuant de tripoter machinalement sa manche.
« Viens t’asseoir si tu veux, y’a encore de la place. C’est pas cool de rester debout. »
Petite phrase accompagnée d’un sourire hésitant, presque timide. Emmie se décala quelques peu, histoire de laisser de la place à son homologue. Bah didons, pas très causante, la demoiselle ! Et le pire, c’est qu’elle n’avait même pas sa baguette à portée de main pour faire joujou avec, histoire de se donner une contenance. Donc super. Franchement, super. Tout en soupirant, Emmie se passa la main dans la nuque. Cette rencontre impromptue n’était décidemment pas très folichonne ; et plus le temps passait, plus cela allait en se dégradant. Surtout qu’avec Lysander dans la salle commune, la Serdaigle ne pouvait plus laisser dériver ses pensées ; elle se sentirait obligée de lui faire la conversation. Et surtout, elle n’avait pas vraiment envie qu’il la voit rêvasser, les yeux collés au plafond avec un sourire niais sur les lèvres. Bah oui, elle avait déjà une sacré réputation, alors pas la peine d’en rajouter pour s’enfoncer encore plus, hein.
Mais maintenant qu’elle y pensait, la présence du blond lui faisait repenser à des souvenirs de la fête, qui la mettaient plus que mal à l’aise. Revoir dans sa tête tout son ennui, les rires et les cris des autres … Et surtout, la honte d’être franchement passée pour une idiote congénitale, à ne pas se rendre compte de la présence de la drogue dans son sachet de patacitrouilles. Surtout qu’après, à peu près toutes les personnes qu’elle croisait dans les couloirs se foutaient littéralement de sa gueule en lui gueulant qu’elle devrait enlever la merde présente devant ses yeux pour faire la différence entre des pastilles de drogue et des bonbons Haribos. Le pire étant qu’Emmie n’avait rien à y répondre, étant donné que … Bah que c’était entièrement vrai. Et les regards froids, haineux que lui lançaient toute la clique des fêtards s’étant fait choppés par l’Inquisitrice lui faisait franchement froid dans le dos ; mais c’était mérité, alors se plaindre n’aurait fait qu’aggraver son cas. On murmurait dans les couloirs à son passage, on riait. Enfin, heureusement qu’il lui restait quelques bons potes indéfectibles, sinon ça aurait été la cerise sur le gâteau à la crème, là. Bref. Et encore une fois, Emmie se dit que jamais, au grand jamais, ce genre de connerie ne se reproduirait. Plus jamais.
Et voilà. Emmie, ou comment se mettre à rêvasser dans le pire moment possible. Parce que oui, là, c'était le pire moment possible. Non, réflexionner tranquillement dans son lit n'était pas possible, il fallait comme toujours qu'elle fasse tout de travers et s'affiche en public devant les seules personnes qu'elle ne voulait pas voir. Affreusement gênée, elle lança un regard furtif à Lysander, se demandant si ce dernier avait remarqué qu'elle tournait autour du pot depuis ... A peu près le début de leur pseudo-conversation. Si c'était le cas, elle était bien avancée, là. Parce que ce dernier, en plus de la trouver bizarre, ne voudrait plus l'approcher à moins de cinquante mètres. Génial. Décidemment, cette soirée s'annonçait tout simplement superbe. Vraiment.
[Cacateux et extrêmement répétitif, excuse moi. i_i]
Lysander Dragonneau
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Sujet: Re: Somewhere Only We Know, Lysander. Dim 9 Jan - 6:27
Insomnie. Lysander hocha la tête. Ouais, il comprenait. Il connaissait ces moments, lorsqu'il était venu le moment de se coucher, durant lesquels il était impossible de dormir. Le moindre bruit devenait insupportable comme un concert de hard rock alors qu'on serait juste à côté des amplis. Ou alors on était trop agité. Trop d'idées dans la tête, trop de choses auxquelles penser, l'impression de perdre son temps, ou tout simplement le fait de ne pas du tout ressentir de fatigue. Peut-être qu'Emmie n'était pas dans son assiette. Ou que quelque chose l'avait réveillée ; un bruit ou un cauchemar. Ou alors elle s'était cognée ou bien... Il y avait beaucoup de raisons pour lesquelles on pouvait se lever à deux heures du matin, et Lysander n'avait pas assez de pistes pour se lancer dans une devinette. Et puis, se lancer dans une recherche psychologique qui pouvait - surtout quand on s'appelait Lysander Norbert Dragonneau - amener très loin dans les tréfonds d'une science inexacte qu'on ne maitrise pas bien. Dans le cerveau, ça se traduit par une activité particulièrement haute. Et de l'extérieur, ça se traduit par un regard concentré sur quelque chose qu'on ne peut pas voir, des mimiques très courtes qui passent sur le visage sans qu'on ne comprenne pourquoi. Ce n'était pas très poli, surtout lorsqu'on parlait avec quelqu'un. Enfin, parlait... C'était un bien grand mot. Emmie était assise et triturait sa manche. Si Lysander trouvait cela intriguant, il ne s'attardait pas vraiment sur le sujet. Il y avait quelque chose. Quelque chose qui le dérangeait dans cette salle commune, dans la situation dans laquelle il se trouvait... C'était... Merde, il venait de le perdre. Du moins, il pensait qu'il allait mettre le doigts sur ce qui le dérangeait, mais sa comparse Serdaigle avait parlé, il s'en était trouvé distrait. Elle ne l'avait pas fait exprès, ce n'était pas sa faute, et il ne lui en voulait pas. Mais c'était sacrément dérageant. Ah, elle lui avait fait un peu de place sur le fauteuil, et voulait qu'elle s'asseoit.
Le Serdaigle s'assit, comme il était invité à le faire. Mais à part ça, il ne fit rien d'autre. En vérité, il ne savais pas vraiment quoi faire. Il ne connaissait que très peu Emmie. En fait, s'il pouvait prétendre la connaître, c'était à cause de cette fête clandestine. Oui, celle que tout le monde ressasse en se disant qu'Emmie avait tout fait foirer. Bon, ce n'était pas tout à fait faux, il falllait bien admettre ça, mais on pouvait aussi considérer que Thomas River, celui qui avait eu la bonne idée de ramener de la drogue était aussi coupable en partie. S'il n'avait pas été là... Et si tout simplement il n'y avait pas eu de fête ? Là, pour le coup, le problème n'aurait même pas eu lieu. Mais il n'aurait peut-être pas rencontré Lucy, la cousine de Lily... Et merde, c'était vachement égoïste ça, comme pensée. Bref. Il se demandait comment Emmie le vivait. Vivait ce qu'elle avait fait. Est-ce qu'elle se sentait coupable ? Rien de mieux pour savoir quelque chose de quelqu'un que de poser la question directement. Mais non, il ne lui posa pas la question. Car il venait de lui jeter un coup d'oeil furtif. Elle semblait plongée dans ses rêves. Un peu comme lui ! Oui, c'était naturel pour lui de s'éloigner de la planète Terre quelques instants pour le pays des rêves, the Dreamtime, comme diraient les aborigènes australiens. Pour une fois que ce n'était pas lui qu'on regardait comme un allumé du ciboulot, c'était... C'était rien du tout, car lui trouvait ça bien qu'Emmie se plonge dans ses pensées. Peut-être bien que ça correspondait à la théorie de l'insomnie pour cause de trop de pensées. Oui, ça pouvait coller. Curieux de nature, il se demandait ce qui pouvait autant la préoccuper. Il avait très envie de savoir. Il était curieux, mais pas seulement. En fait, il était aussi quelqu'un de serviable, quelqu'un qui aime aider les gens quand ils en ont besoin. Elle n'avait pas demandé d'aide, mais Lysander avait l'impression qu'elle voulait dire quelque chose, comme si elle allait ouvrir la bouche à un moment ou à un autre. Sauf que ce moment ne venait pas. Si l'ambiance en était plus pesante encore, ça allait devenir stressant, presque à la limite du flippant. Et puisque visiblement Emmie ne semblait pas encline à lancer la conversation, il allait le faire.
« Tu n'as pas l'air dans ton assiette. Tu veux parler de quelque chose qui te préoccupe ? Je promets de ne pas te manger. »
Non, il n'était pas méchant. Au contraire, c'était une crème. Une crème soucieuse de ne pas paraître trop instante. Il avait beau faire son psychologue, il ne pouvait pas se prétendre tel, et n'avait pas envie de la forcer à parler. Si ça se trouvait, elle préférait être seule. Peut-être que c'était justement pour ça qu'elle était venue là au lieu de rester dans le dortoir. Rah, c'était compliquer de deviner ce que voulait quelqu'un que l'on connaît peu simplement en regardant cette même personne. Pourtant, il fallait qu'il se décide. Avisant ses affaires - car je vous rappelle qu'il était venu ici pour lire la fin de son article envoyé par sa mère aussi ouverte d'esprit que lui dira t-on - il envisagea la solution de, si elle ne voulait pas de compagnie, retourner à ce qui était prévu initialement. La lecture, c'était bien aussi, il n'avait rienc contre. Ne voulant pas paraître trop envahissant, il ajouta également, au cas où elle voulait être seule :
« Si tu préfères que je m'en aille, dis-le. J'ai amené de quoi m'occuper un peu. À dire vrai, je ne m'attendais pas à trouver quiconque ici. »
Quoiqu'elle réponde, les deux options pouvaient assouvir sa curiosité ; la fin de l'article ou les problèmes d'Emmie. Il n'avait pas vriament de préférence pour l'une des options. Soit c'était dans le fantastique, ou alors dans le social. Bon, d'accord avait très envie de savoir si quelque chose tracassait son homologue. Et si c'était le cas, la nature de son tracas.
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Sujet: Re: Somewhere Only We Know, Lysander. Sam 12 Fév - 7:59
« Non, non, ne pars pas. Tu ne me dérange pas le moins du monde. Et puis ça me fait plaisir d’avoir quelqu’un avec qui parler. Enfin, qui ne me juges pas sans entendre ce que j’ai à dire … Enfin bref, je me comprends. »
Un sourire gêné apparut sur le visage d’Emmie. Les battements de son cœur s’étaient calmés, passant de frénétiques et affolés à calmes, sereins. Lysander n’était pas le genre de personnes à juger sans connaître, à blesser profondément ceux ne lui ayant rien fait directement. Enfin c’est que la jeune fille pensait de lui. Après, on peut toujours se tromper … Mais sur ce coup, elle était sûre d’elle. La Serdaigle soupira et ne put plus résister bien longtemps à l’envie qui la tenaillait de tout balancer à Lysander ; le visage doux et rêveur du jeune homme – de deux ans son aîné, quand même – la poussait à se justifier, à espérer remonter dans son estime. Emmie avait toujours été ainsi. Et une fois qu’elle avait commencé à sortir tout ce qu’elle gardait pour elle, la jeune fille ne pouvait plus s’arrêter.
« Euh … Tu sais … Je .. Je regrette vraiment pour la soirée. La soirée clandestine. Je ne sais pas ce qui m’a pris … J’étais vraiment énervée contre River, mais j’aurais pas dû. Mais passer pour une idiote auprès de tout le monde en mangeant comme ça des cachets de drogue, puis me faire ridiculiser … Je n’ai pas pu le supporter. Et ça n’est que maintenant avec le recul qu’offre le temps que je me rends compte de l’ampleur de ma connerie. Parce que River, lui, dans tout cela, a eu le bon rôle. Je .. Je ne sais vraiment pas ce qu’il m’a pris. Ni pourquoi je te raconte tout ça, parce que ça doit vraiment être le cadet de tes soucis. »
Un soupir. Emmie était vraiment gênée et n’osait plus regarder son homologue en face. Lui raconter ses remords était décidément le comble. Et déverser ainsi tout ce qu’elle retenait depuis si longtemps l’empêcher de s’exprimer correctement ; son cœur et son corps la poussaient, la houspillaient pour qu’elle continue. Ce qu’elle fit, d’une voix assez monocorde. Mais rauque, terriblement rauque, ce qui trahissait son malaise.
« Sur le coup ça m’a semblé une bonne idée … Je dois dire que je ne réfléchis jamais vraiment avant d’agir. Et ça n’est qu’en sortant du bureau de la directrice que je me suis rendu compte de la connerie que je venais de faire. Et depuis, tout le monde me déteste, et je suis la risée de tous ; je ne cherche pas à me victimiser, je le mérite totalement mais … Mais … C’est dur. Je n’arrive pas à accepter le fait que j’ai été aussi stupide, et aussi immature. Et je ferais tout pour me racheter. Parce qu’entre une petite atteinte à ma fierté et la perte de l’estime de tous mes amis … Je préfère encore la première. De loin. »
Cette fois-ci, plus de soupir. Une grosse boule lui entravait la gorge, douloureuse. Emmie essaya de se contenir, de juguler tout ce qu’elle ressentait ; d’une main rageuse, elle essuya ses yeux qui commençaient déjà à s’emplir de larmes. Etait-elle donc si faible ? Ne pouvait-elle donc pas assumer et essayer de se faire pardonner ? De montrer qu’elle était prête à se racheter aux yeux des autres ?
« Le pire dans tout cela, c’est que j’essaye d’assumer mon acte, d’essayer de montrer ma bonne foi, mon envie de me racheter … Mais .. Mais je n’y arrive pas, je patauge ! Et tout le monde me fait bien comprendre que ça ne sont pas quelques larmes stupides et quelques pleurs qui changeront les choses. »
Un soupir rageur se fit entendre, et Emmie s’appuya violement contre le dossier du canapé. Elle replia ses jambes contre elle et les entoura de ses bras. Les yeux perdus dans le vague, redevenus indéchiffrables et secs, comme si la jeune fille n’avait jamais eut les larmes aux yeux. Mais peut-être que tout ceci n’était jamais arrivé. Peut-être que ça n’était encore qu’un délire de son imagination, et qu’elle se réveillerait le lendemain entourée de tous ses amis, sans aucun problème. Peut-être que … Non. Rêver et se monter la tête ne servaient à rien. La fuite n’a jamais servit à grand-chose. Assumer. Elle devait assumer. C’était nécessaire si un jour elle voulait retrouver la confiance et l’estime des autres, amis, ennemis, connaissances. Et de tous les autres. De tous ceux dont elle ne connaissait ni le visage ni le nom.
« Désolée de t’importuner avec ça. Dis-le-moi, si tu en a marre que je parle. Je comprendrais, il est tout de même deux heures du matin … »
Emmie releva timidement les yeux et croisa le regard de son aîné. Elle lui adressa un sourire gêné. En espérant que ses impressions n’étaient pas fausses, et qu’il n’allait pas la juger sans écouter ce qu’elle avait à dire.
En faisant plus qu’espérer.
Lysander Dragonneau
« Only two synonyms ? I'm losing my perspicacity ! »
Sujet: Re: Somewhere Only We Know, Lysander. Sam 19 Fév - 7:16
Sourire gêné de la part d'Emmie. Fallait pas se sentir gênée Emmie. Tu voulais parler ? Lysander voulait bien t'écouter. C'était quelqu'un de compréhensif. une oreille à laquelle les gens font confiance, du moins la plupart du temps. Quelqu'un de posé, qui écoute sans rien dire, jusqu'au bout. Et quand il répond, c'est d'une voix calme, sérieuse et posée. Il a pensé, et il sait ce qu'il dit. Lysander est quelqu'un qui écoute bien. Mais pour le moment, il n'avait encore jamais écouté Emmie. À bien y repenser, il ne se souvenait pas avoir adressé déjà la parole à cette fille, de deux ans sa cadette. Mais bon, il fallait bien une première à tout. Allez Emmie, confie toi, le dragon écoute. "Je regrette vraiment pour la soirée." Ah, tiens, bizarrement, il s'en était douté. De la part d'Emmie, il s'attendait à entendre parler de cette fête. Déjà, c'était un sujet très en vogue ces temps-ci. De plus, la Serdaigle était une des vedettes de la soirée. En effet, après avoir ingurgité pas mal de la drogue distribuée par River, elle était tombée malade puis était allée voir la directrice, provoquant pas mal de mouvement dans les cachots où la fête avait eu lieu. Ce qui avait engendré le renvoi d'Aleera, et surtout celui de Ted Lupin, professeur de métamorphose. D'autres avaient gagné quelques bleus ; Lysander s'était foulé le poignet. Et cette histoire avait eu un énorme impact chez Emmie. Déjà sa côté de popularité avait franchement baissé. Et visiblement, son moral aussi. Elle était énervée. En rogne contre River. C'était compréhensible. Par contre, ce que le Serdaigle avait du mal à comprendre ; en partie, c'était le ridicule, l'humiliation. Lysander était quelqu'un qui se fichait bien de ce que les gens peuvent penser de lui. D'un naturel très calme, il réfléchissait et agissait la tête froide. Mais malgré le fait qu'il ne comprenait pas, il voulait en savoir plus. C'était intéressant de savoir ce qui l'avait poussé à faire ça. Et non, ce n'était pas le cadet de ses soucis. Il aimait bien écouter les gens. Et puis il était préfet. Pour lui, en plus d'avoir le droit de distribuer des punitions à tout le monde - ce qu'il ne faisait pas par plaisir - le poste de préfet lui donnait le sentiment de devoir se montrer plus proche des autres. D'être à l'écoute des Serdaigles. Même s'il l'était déjà sans être préfet. Emmie continua. Elle s'était rendue compte de sa bourde un peu trop tard. Et oui, c'était trop tard. La Serdaigle avait agit sur un coup de tête. Et ensuite, ben, elle avait eu tout le temps de regretter. Elle soupira. Elle passa une main sur ses yeux. Si le dragon l'avait vu, il préféra ne rien faire. Demander "Bah alors tu pleures ?" aurait été fortement indélicat. Et il n'était pas indélicat. Lysander était un gentil garçon. Un gentil garçon qui écoutait, et se sentait plutôt touché par l'hsitoire qu'on lui racontait. C'est vrai que la petite Leanne avait fait des efforts. Elle avait essayé de se racheter aux yeux des autres. Mais les autres étaient haineux, et restaient distants, voir méchants avec elle. Ils lui faisaient payer sa faute. C'était une justice revisitée par la masse des gens. Elle avait le moral dans les chaussettes la Emmie ; elle se replia sur elle-même et entoura ses jambes repliées de ses bras. Il lui sourit avant de répondre. Il savait ce qu'il allait dire.
« Non, tu ne me déranges pas. Pas envie de dormir ; deux heures ou dix heures, peu importe. Les gens qui veulent me parler peuvent, quand ils en ont besoin. Et il faut arrêter ce sourire gêné ; tu sais, tu n'as pas à être génée. »
Il fit une pause en plongeant son regard rêveur dans celui de son homologue. Pourquoi était-elle si gênée ? Avait-elle honte de ce qu'elle avait fait ? Était-elle génée de la présence de l'aiglon ? C'était plutôt difficile à savoir.
« Tu sais, par rapport à la fête clandestine, je pense que c'est normal que les gens expriment leur... Qu'ils te rejettent un peu. Beaucoup même, d'après ce que j'ai pu comprendre. C'est vrai que, je ne vais pas te mentir, c'était mal joué. Mais les gens s'arrêtent à toi. Moi, je considère aussi River comme un crétin bien fini. Tu es peut-être allée nous dénoncer, mais ramener de la drogue, ce n'était pas fin non plus. Et pour le fait que tu te sois sentie humiliée... Tu sais, je pense qu'on te l'a déjà dit, mais ce que les gens pensent n'a pas d'importance. Ces gens là ne te connaissent que de réputation. Ils se contentent de se forger une opinion fixe. L'avis qui compte, c'est celui de tes amis. De gens qui ne se contentent pas de suivre les autres. Et si tes amis t'ont tourné le dos... Eh bien c'était sans doute parce qu'ils n'étaient pas ce qu'on appelle des amis, des vrais amis. Un ami, il reste à tes côtés, même si tu fais une connerie. Et le véritable pote ira même jusqu'à te soutenir à fond. »
Le rêveur s'arrêta un peu. Histoire de respirer un petit coup déjà. Et puis ensuite, il réfléchissait à ce qu'il disait. Il pensait vraiment ce qu'il disait. Déjà, River était un crétin fini qui le toisait de haut dès qu'il le croisait - sans aucune raison apparente. De plus, il lui trouvait aussi une part de responsabilité dans toute cette histoire de fête clandestine. Et puis pour ce qui était du regard des autres... Lui était quelqu'un d'assez spécial. Toujours dans ses dessins, toujours dans ses pensées, il était un peu farfelu, il fallait bien l'avouer. Mais ; et alors ? Les gens pouvaient le traiter d'illuminé, il laissait l'eau couleur sous les ponts. On ne pouvait rien y faire de toute façon.
« Et je pense que, si tu patauges, c'est que les gens y mettent de la mauvaise volonté. Je pense que même si tu fais des efforts, ils continueront de trouver des prétextes. Je ne remets pas en cause tes efforts, mais les gens sont rancuniers. Ça leur passera je pense. Mais ça risque d'être dur à supporter. Le mieux, c'est de laisser couler. Même si je sais que c'est pas facile. Tu vois, moi on me prend pour un taré. Je ne bronche pas, mais ce n'est pas pour autant que je suis sourd. Simplement, je laisse les gens dire ce qu'ils veulent, si ça les amuse. Y a qu'à attendre que ça passe. »
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Sujet: Re: Somewhere Only We Know, Lysander. Ven 4 Mar - 12:18
Emmie regarda ses pieds tout le temps où Lysander parla. Elle l’écoutait attentivement, mais seulement, ne trouvait pas la force de le regarder dans les yeux. Il avait raison, oui. Absolument raison. Mais c’était dur de se dire que les autres ne voulaient pas d’elle. Pour de vrai. Ne plus avoir l’illusion qui lui murmurait qu’elle était paranoïaque changeait beaucoup de choses. Avant de réaliser que vraiment – pour de vrai -, on la détestait, qu’elle ne se faisait pas des idées, Emmie pouvait toujours se raccrocher à l’idée que ça n’était qu’un mirage de plus de son esprit dérangé. Mais maintenant … Eh bien c’était dur, de se dire que tout ce qui nous faisait peur, tout ce que l’on craignait, s’avérait être réalité. Un long soupir s’échappa des lèvres de la Serdaigle, lorsque son comparse se tut.
« Je suppose que tu as raison … Mais c’est dur, quand même. C’est dur de se dire que non, je ne me fait pas de film et qu’on me déteste vraiment. Et puis je n’ai pas la même force de caractère que toi ; passer outre l’avis des gens est pour moi quelque chose de très difficile, de presque impossible. J’avoue que j’ai toujours été faible de caractère – et d’ailleurs, maintenant, personne ne se gêne pour me le faire remarquer à longueur de temps – mais à ce niveau-là, c’est véritablement déprimant. Et usant, à la longue. J’ai vraiment l’impression que ça me collera à la peau toute la vie ! Alors qu’avec d’autres personnes l’incident aurait été vite effacé et rangé dans le rayon des epic fails, bah avec moi … On le placarde en gros et personne ne l’oublie ou ne me loupe au passage. Et c’est ça que je ne comprends pas. C’est si … Dur ? Oui, c’est vraiment le mot. Comme si le fait que je ne me sois jamais faite remarquée leur a permis de dorénavant, m’étiqueter comme tout bon mouton. Et ça aussi c’est franchement déprimant. »
Lysander avait totalement raison. Mais comme elle venait de le dire, et pour toutes ces raisons, se dire qu’elle était hait par les trois quart du château n’était pas chose facile. Mais voir qu’au moins, lui, ne la détestait pas outre mesure lui passait – en quelque sorte – du baume au cœur. Elle n’était peut-être pas si seule que cela, en fin de compte. Mais Lysander n’était même pas son ami, ni même une connaissance … Alors oui, elle était seule. Un long soupir s’échappa de ses lèvres, et la jeune fille ferma les yeux. Décidemment, elle se portait la poisse. La vie était chiante. La vie était usante. Et en plus de cela, elle avait décidé de la faire sérieusement chier, et ce sur tous les domaines.
« Je … Je ne sais pas si tu sais à quel point c’est difficile et blessant de se réveiller chaque matin sous les regards de tes camarades de chambrée qui disent qu’ils ne veulent pas de toi, qu’ils te considèrent comme une sous-merde de l’espèce humaine et qu’ils ne tolèrent ta présence que parce qu’ils y sont contraints et forcés. Et puis lorsque je pense à demander de changer de dortoir, je me rappelle que ce sera exactement la même chose ailleurs, voire pire. Et c’est désespérant. J’en ai plus qu’assez de voir qu’autour, certaines personnes font des choses pas plus brillantes que moi, et que eux, ils ne sont pas étiquetés dans la boîte aux ‘nuisances humaines’ comme moi. C’est injuste. Et encore, je ne fais que de me plaindre et de gémir. Super. Mais le pire, dans tout cela, c’est que je sais que je n’aurai pas la force de répliquer, ou de riposter à leurs attaques. Et je n’ai pas ta patience pour ne rien dire et laisser passer. C’est impossible. En vérité, les deux solutions sont inatteignables, je crois. »
Petit rire nerveux. Emmie se passa la main dans les cheveux et dit la première chose qui lui passa par la tête.
« Pff. C’est vraiment dans ce genre de situation qu’on se dit que les vacances seraient la bienvenue, avec un bon pot de glace à la vanille et au chocolat pour décompresser. Et je me demande pourquoi la magie ne permet pas de modifier les directives du département de la magie. Franchement, être sorcier ne sert pas à grand-chose, si on ne peut pas même faire ça. »
Non, ça n’était pas une tentative pour détendre l’atmosphère. Ces paroles étaient sorties toutes seules, à l’improviste, et Emmie rougit juste après de les avoir prononcées. Emmie Amira Leanne, ou comment passer pour une idiote devant Lysander, leçon un. Ca, c’est la classe. Vraiment, bravo, on applaudit l’artiste. Emme observa un petit silence gêné puis releva timidement les yeux vers le blond. En espérant qu’il ne la prenne pas pour une folle étrange sortie d’un asile pour sorciers mineurs.
Lysander Dragonneau
« Only two synonyms ? I'm losing my perspicacity ! »
Sujet: Re: Somewhere Only We Know, Lysander. Sam 5 Mar - 23:25
Mais c'est dur quand même. Bien sûr que c'est dur. La réalité n'est pas toujours rose, bien au contraire. Cependant, accorder de l'importance à quelque chose d'aussi futile et changeant que l'avis de quelqu'un est dangereux ; subir un effet de foule dans ce changement est nuisible. C'était la cause de la... Tristesse ? Dépression ? Comment appeler ce qu'il se passait ? C'était la cause de la confusion - était-elle confuse ? - des sentiments d'Emmie. Elle se sentait seule, et subissait seule les attaques incessantes chargées de haine des autres. Et il fallait avoir une sacrée carapace pour ne pas flancher sous tous ces coups. Si un jour on en finissait avec cette Inquisitrice, on écrirait probablement les batailles livrées par les élèves de Poudlard. On parlait de cette fête, véritable opposition à l'autorité. Et comme dans tous les livres d'histoire, il y aurait les trahisons, les rebondissements, les changements d'alliances. Il y aurait Emmie. À jamais dans l'histoire. Et sans doute pour presque toujours dans les mémoires. « Qu'on parle de moi en bien ou en mal, peu importe. L'essentiel, c'est qu'on parle de moi ! » pour citer Léon Zitrone (wah la référence quoi XD) mais finalement, peut-être qu'il s'était trompé. Valait-il mieux qu'on parle de vous en utilisant des termes peu réjouissants et en traînant votre nom dans la boue, ou alors qu'on vous ignore, que vous vivez votre petite vie de Serdaigle dans votre coin, sans que l'on ne vous demande jamais rien ? Emmie aurait sans doute probablement préféré qu'on parle d'elle en bien, mais à défaut de pouvoir choisir, elle s'était retrouvée dans la peau de l'Ennemi Public numéro trois, le un étant Ombrage, et le deux... Quelqu'un d'autre, ayez un peu de personnalité et choisissez-le vôtre, j'ai déjà donné un exemple. Maintenant, Emmie était devenue célèbre à cause d'une bourde - une grosse bourde quand même - et seule sa faute intéressait les gens. Quelle bande de chacals ces gens franchement. Emmie enchaîna alors sur ce qu'elle vivait au quotidien. Non, Lysander ne savait pas vraiment ce qu'elle ressentait. En vérité, dans son dortoir à lui, c'était plutôt cool. Ils s'appréciaient presque tous, ou dans le cas contraire, faisaient des efforts pour ne pas le montrer, et on pouvait toujours compter sur quelqu'un pour vous réveiller bien comme il le fallait. C'était une bonne ambiance de camaraderie. Rien à voir avec ce que décrivait sa collègue Serdaigle. Il ne connaissait pas le traitement révoltant qu'on infligeait à Emmie ; elle avait été stupide d'aller les dénoncer, mais les autres étaient stupides de lui porter un tel préjudice. Il n'avait aucun moyen de savoir si Emmie, prise de rancoeur contre ses camarades - peut-on seulement encore leur donner ce nom là ? - aurait pu vouloir exagérer, ou même le faire inconsciemment, les fait qu'elle rapportait. Mais il était tard - ou tôt, comme vous préférez - et Lysander n'avait pas envie de se lancer dans un débat intérieur pour savoir si son homologue préfète cherchait à l'attendrir, ou ne faisait que lui rapporter des histoires vraies, d'une manière très réaliste. Et pour elle, il n'y avait ni solution, ni remède. Changer de dortoir n'aurait certes pas arrangé les choses, et attendre que la haine générale qu'on lui portait retombe ne semblait pas envisageable. Après le léger rire nerveux, le dragon s'apprêtait à répondre, quand ce fut Emmie qui reprit la parole. Vacances ? Glace vanille-chocolat ? Là, Lysander devait avouer qu'il avait du mal à suivre. Essayait-elle de changer de sujet, de penser à autre chose pour se détendre ? Parce ces choses là, contrairement à tout ce qu'ils avaient pu évoquer avant, étaient plutôt de bonnes choses, des trucs agréables - si on aimait la glace. Peut-être que finalement, elle n'avait plus envie de parler de ce qu'il s'était passé dans les cachots. Petit silence gêné. Emmie qui relève la tête, comme si elle était gênée. Ah, cette fille était une petite timide visiblement. Bon, si elle avait quitté son dortoir dans lequel elle ne se plaisait visiblement plus à cause d'une ambiance merdique, ce n'était certainement pas pour se retrouver dans une salle commune à subir de longs silences - qui ne dérangeaient pas plus que ça Lysander - qui avaient l'air de la mettre mal à l'aise. Ou alors, ça venait de l'aiglon. Ou peut-être même les deux, allez savoir. Le Serdaigle n'avait aucun moyen de le deviner.
« Ouais. Il y a des tas de choses que, même en étant sorcier, on ne peut pas changer. Et pourtant, ce n'est pas l'envie qui nous manque... »
Lysander avec reprit son ton de rêveur. Comme s'il était reparti dans sa Lune à lui. De choses qu'il aurait bien voulu changer avec sa magie, mais qu'il ne pouvait pas ? Des tas de trucs. Le passé - encore qu'avec quelque bijou magique du Ministère, ça pouvait se faire - par exemple. Revenir jusqu'à un certain jour et empêcher une certaine personne chère à son coeur de recevoir une mission. L'empêcher de s'évanouir dans la nature. Face à tout ce qu'il y avait à faire, face à un océan d'envies, parfois, la magie, aussi pratique et cool puisse t-elle paraître, elle était insuffisante. On ne pouvait pas changer les décrets sur les vacances pour se retrouver la semaine prochaine à Tahiti à manger des glaces, pas plus qu'on ne pouvait changer les sentiments de quelqu'un vis à vis de soi d'un simple coup de baguette...
Bah zut, il ne venait pas de dire à voix haute ce qu'il venait tout juste de penser là ? Il lui semblait bien avoir entendu sa propre voix... Pourtant, il ne lui avait rien demandé. Mais il venait de réfléchir à voix haute. Et Emmie allait très certainement piger l'allusion. Pour détendre la situation, c'était raté. Mais bon, c'était ça d'être un rêveur. On s'absentait dans son pays magique, et hop, on faisait des petites bêtises dans le monde terrestre, comme penser à voix haute. Heureusement qu'il n'avait pas eu des pensées trop méchantes. Ça partait - ou repartait - sur un ton pessimiste avec ce qu'il venait de lâcher, mais bon. Ce qui était dit, était dit. Et à moins d'un sort d'Oubliette, on ne pouvait pas effacer par magie ces mots de l'esprit d'Emmie.
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Sujet: Re: Somewhere Only We Know, Lysander.
Somewhere Only We Know, Lysander.
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