L'idiot eut un rire éclatant et un sourire large comme une banane. Nephtys le regarda froidement. Avec son habituel air blasé et détaché. La blague que venait de lui sortir le Serdaigle qui la draguait depuis déjà deux bonnes semaines à fond était légèrement... Pitoyable. Même elle qui n'avait pas un grand sens de l'humour avec les débiles en son genre aurait pu faire mieux. Ce type commençait sérieusement à la saouler, et ce n'était pas peu dire. On ne fout pas Nephtys Van Halen en colère si on tient à sa vie. Et à son ego, soit dit en passant. Ce type était une tête, y avait pas à dire. Mais niveau relations humaines, c'était un zéro. Il ne devait pas être sorti avec beaucoup de filles, et cela se voyait et se sentait à sa manière lourde de draguer. La Van Halen avait l'habitude de refuser bien des avances, plus ou moins violemment d'ailleurs. Aussi, s'il avait espéré se focaliser sur elle parce qu'elle ne sortait pas avec des mecs, ce n'était pas parce qu'elle était bête comme ses pieds. Simplement parce que sa violence verbale en refroidissait plus d'un. Mais apparemment, il n'avait pas perçu ce détail. Nan, c'était même sûr. Il avait pas compris. Bon. Bah il allait falloir lui remettre les choses au clair et les pendules à l'heure. L'attardé mental arrêta de rire de sa blague pas drôle, mais ne laissa pas retomber son sourire :
« Bah, qu'est-ce qu'il y a? Pourquoi tu rigoles pas? T'as pas compris? »
Bon, ça partait d'une bonne intention. Dommage pour lui.
« Même un scarabée trisomique aurait compris, merci bien. »
« Bah alors qu'est-ce qu'il...? »
« Ce n'est pas drôle, voilà ce qu'il y a. Et le pire dans tout ça c'est que tu es persuadé d'avoir fait la blague du siècle, et que je vais tomber à tes pieds face à ton humour subtil. Nan mais t'as vu ta tête? Pire qu'un chantier en construction. Franchement faudrait la recycler en même temps que ton humour à deux francs six sous. »
Bon, voilà. Le sourire avait disparu, l'idiot semblait avoir compris qu'il n'avait aucune chance avec celle-là encore. Un jour il trouverait la femme de ses rêves. Mais pas là. Faut pas charrier, la patience des égyptiens a des limites... Surtout celle de notre sorcière égyptienne. Particulièrement cassante après avoir été calme et stoïque face aux avances débiles. La jeune fille se leva subitement et referma son bouquin. Allons donc, elle n'allait pas passer le reste de sa journée à le regarder se lamenter en lui faisant les yeux doux pour de faire pardonner et avoir une autre chance. Elle rangea son livre dans son sac et quitta la salle commune. Direction dehors. Elle avait une folle envie de prendre l'air, et rien n'allait l'en empêcher, namého. Surtout pas un crétin dans ce genre-là. Nephtys traversa les grands couloirs de Poudlard. Elle ne croisa pas Moïra. Celle-ci avait un petit rendez-vous particulier avec Mlle Baranovski. Elle vit cependant Nolan. Le Gryffondor lui adressa un sourire charmant qu'elle lui rendit. Elle déposa un baiser sur sa joue avant de lui faire signe. De toute manière il avait une retenue, il n'allait pas l'accompagner. La jeune fille sortit dans le parc. De loin, elle distingua Albus. Celui-ci ne l'aperçut pas. Elle n'en avait que faire, d'ailleurs. Un petit cours de français attendait le jeune homme l'après-midi même tandis qu'il donnerait un peu de rattrapage et potion et en métamorphose à notre jolie brune. Celle-ci le suivit du regard tandis qu'il rentrait dans le château. Puis elle partit de son côté. Elle trouva un banc dans le parc. Mouillé. D'un coup de baguette elle le sécha avant de s'asseoir dessus. Il était froid. Mais aucune importance. Elle enfonça ses mains dans son anorak noir, s'installant bien confortablement. Elle ferma les yeux quelques secondes, son sac de cours contre elle, son bras passé dans la bandoulière pour ne pas le laisser partir si jamais quelqu'un avait la fabuleuse idée de lui tirer. Mmh... Comme quoi on pouvait passer de bons moments, même en hiver. Elle était égyptienne et vénérait donc la chaleur, mais la neige et l'hiver... Et bien elle ne les voyait pas beaucoup dans son pays natal, et c'était l'une des choses auxquelles elle avait pris goût en Angleterre. De toute manière, après 6 ans passés dans ce pays de malade, on finissait par s'habituer aux sautes d'humeurs de la météo locale. Il faisait bon tout le temps pour notre jolie fille, désormais. Oui oui, même en hiver. Elle avait ça dans le sang. Côté néerlandais sûrement. Bawi, il doit faire froid là-haut vous ne croyez pas? Bah en parlant de froid. Elle eut subitement TRÈS froid, alors qu'une boule de neige venait s'écraser entre son écharpe et son oreille. Elle sursauta sur le coup, et poussa un léger cri. Celui qui avait balancé ça avait très bien visé. Mais elle détestait qu'on lui jette des projectiles. En neige, ou non. Pour s'amuser ou non. Faut pas déconner, c'est pas une crème la miss. On la cherche pas impunément. Elle se retourna vivement. Oh God. Y avait personne. Mais si, y avait des arbres là-bas derrière. Ou alors peut-être que son assaillant était parti.
« Puis-je savoir qui a osé tenter le shampoing à la neige? »
Silence. Rien.
« Montre-toi espèce de crétin sans cervelle que ne te fasse ta fête. J'te jure que si tu sors pas j'te retrouve et j'te fais manger le double de ce que tu m'as lancé. »
Ewai. Toute la subtilité de la chose. Hein, si c'était un ami? Dans la guerre des boules des neiges, y a pas d'amis.