Mission 2 ; Les jeunes répondent résistance !

Invité

'' STUPEFIX ! ''

'' PETRIFICUS TOTALUS ! BLOCLANG ! ''

La bataille fait rage et est très inégale. les élèves sont plus nombreux, ils font tomber beaucoup de policiers, mais les adultes sont armés. Les élèves se sont rassemblés en petits groupes, ou plutôt en petits couples, certains allant aider d'autres personnes. On peut compter Derek Gray sur le carreau, c'est même le plus endommagé du moment. Nathan Raven se fait tabasser, et même Flora Swesson a retourné sa veste en aidant les élèves. Moïra River s'est défoulée en sortilèges pour aller chercher son frère perdu dans la foule, et même la prof de déviances, Irina Baranovski, semble être survoltée. La preuve, elle hurle sur la grande inquisitrice. Mais alors que les élèves sont matés par les policiers, tout s'arrête. Raison de la cessation ? Le débarquement de l'envoyé du ministère, que la directrice avait totalement oublié. Qui est l'envoyé du ministère ? Nul autre que la ministre de la magie elle-même, Svetlana Bielova, qui compte bien réformer entièrement ce fichu château ... Avec elle, il y a toute une petite suite de sorciers, mais également le professeur Ted Lupin, ainsi qu'Aleera Bielova !

Dernier tour de la mission :37: Vous pouvez poster plusieurs fois, n'oubliez pas de partir à la fin. Juste, laissez-moi poster la première avec Svetlana, s'il vous plaît. x)

« TENSIONS A POUDLARD.
Le château semble traverser une crise de grande ampleur. Depuis le renvoi de monsieur Lupin, trois professeurs ont été envoyés au château, et sont revenus complètement hystériques. L’un d’eux a été enfermé à sainte-Mangouste pendant quelques temps après avoir agressé, sous le choc, sa chef de service, qui a fait savoir jeudi dernier qu’elle retirait sa plainte. Svetlana Bielova, ministre de la magie, a fait savoir à la presse qu’elle enverrait fin février une délégation ministérielle à Poudlard, ou qu’elle s’y rendrait elle-même pour juger de ses propres yeux de l’état critique du château. »

Sourire moqueur derrière la feuille de papier. Svetlana, qui tenait la gazette du sorcier, la reposa et se laissa aller dans le fauteuil ministériel, contemplant son horloge murale, typiquement russe, austère et chichement agrémentée, qui lui rappelait la grande horloge de sa salle commune, à Durmstrang. Elle regardait les aiguilles car elle surveillait l’heure, tenue au courant par sa pupille que les élèves du château fomentaient une révolution. Ils mériteraient d’aller à Durmstrang, pour qu’on leur montre ce que sont vraiment des profs horribles, et le vrai mot de compétition entre maisons. La compétition, dans l’école russe de magie, faisait partie d’un tout. Il était très rare, mais surtout très mal vu vis-à-vis de ses camarades, qu’un élève fasse ami-ami avec un élève d’une maison autre que la sienne. Svet, elle, avait eu beaucoup de chances. Les deux camarades qu’elles s’étaient faites dans le train, à savoir Lena Kitaëv et Irina Baranovski, étaient entrées dans la même maison qu’elle, et elles avaient formé un trio infernal mais inattrapable. Durmstrang pouvait faire beaucoup de bien à Aleera … Déjà, elle, à son époque, elle n’aurait jamais eu l’idée de tenir tête à un professeur ou à son directeur. La hiérarchie était stricte et immuable, personne n’osait aller contre la volonté de la sacro-sainte hiérarchie, que présidait le règlement intérieur de l’école. Quand ils organisaient des fêtes, ils se débrouillaient pour qu’aucun prof n’y foute les pattes, et si c’était le cas, pour faire retomber la faute sur une maison adverse. Leurs matchs de Quidditch finissaient à l’infirmerie, et si on s’en sortait avec un simple bras cassé, on pouvait s’estimer heureux. Coup d’œil à l’horloge. Quatre heures trente. Parfait, tout était dans le timing.

« Mademoiselle Svetlana ? »

La ministre leva la tête, octroyant la parole à sa première secrétaire, une jolie petite rousse d’origine espagnole prénommée Elena, qui était à son service depuis maintenant quatre ans.

« La directrice de Poudlard vient de demander l’envoi d’une patrouille de la brigade magique, qui vient juste de transplaner … Ca fait parti de votre plan ? »
« Oui, Elena, ne vous inquiétez pas. »
« Bien, mademoiselle. »

Après avoir hoché la tête, Elena retourna dans son bureau, laissant la ministre seule face à son horloge. Bon, vers cinq heures, elle irait chercher sa sœur, déjà mise au courant de la suite des évènements. Posant son journal sur la table, ralentissant quelques secondes sur le nom de Lena Kitaëv, rédactrice en chef de la gazette du sorcier et directrice du très informel département de régulation de la presse – la censure quoi – la ministre sourit et l’effleura du doigt, avant de relever son regard vers l’horloge. Ah, l’amour. Car en effet, le jeu de charme entre la ministre de la magie et la rédactrice en chef de la gazette du sorcier n’échappait à personne, les hautes personnalités en faisant d’ailleurs des gorges chaudes, mi amusées et mi choquées de voir deux demoiselles de si bonne naissance s’opposer si fermement à la volonté de la tradition sang-pure, se marier et avoir des enfants. D’ailleurs, Svetlana avait décidé qu’elle ne choisirait pas pour sa sœur Aleera, et qu’elle la laisserait choisir. Elle ne donnait donc aucunes suites aux pré demandes de fiançailles de ceux qui osaient lui envoyer du courrier, et regardait avec un œil critique le jeune Thomas River, dont sa pupille semblait avoir le béguin. Levant à nouveau son regard vers l’horloge, elle sourit en voyant qu’une demi-heure était passée, puis elle se leva pour transplaner devant chez elle, et rentrer sans prendre garde à Aneth qui se précipitait avec moultes courbettes pour récupérer ses affaires.

« Non, Aneth, je ne reste pas. Ma pupille est prête ? »
« Oui, maîtresse. »
« Va la chercher, s’il te plaît. »
« Bien, maîtresse. »

Après une nouvelle courbette, l’elfe de maison fit demi-tour et caracola pour aller chercher Aleera, qui apparut quelques secondes plus tard, sans doute toute excitée à l’idée de son retour en fanfare. Une vraie Bielova celle-là. Esquissant un sourire, Svetlana tendit sa main à sa sœur, qui l’attrapa, et transplana à nouveau dans son bureau. Sans s’y attarder davantage, elle passa dans le bureau de la secrétaire, déjà prête, qui l’attendait, debout près de son bureau. Elena adressa une petite courbette à Svetlana, et un salut formel à sa jeune sœur.

« Nous y allons, mademoiselle ? »
« Pas encore. Nous allons passer par le bureau des aurors. »

Elle se mit en route, sa sœur et sa secrétaire sur ses talons, sans prendre garde à ceux qui la saluaient avec politesse et respect. Par contre Aleera, ça devait lui faire bizarre. Dégonfle tes chevilles ma belle, on est arrivées. Devant le bureau, Ted Lupin était appuyé contre un mur. Ah, il avait bien reçu sa lettre comme quoi il faisait parti de l’escorte pour Poudlard, et qu’il y serait réintégré comme professeur. Excellent. Avec l’arrivée un peu tardive de ceux qui serviraient de délégation, ils purent enfin transplaner à même Poudlard, et se guidèrent jusqu’au lieu de l’affrontement, où Svetlana écarquilla les yeux devant une telle violence. Un Gryffondor étendu raide au sol, une Serdaigle qui balançait des sortilèges – en russe ! – sur les policiers, Irina qui hurlait sur la grande inquisitrice ... Eh bah dis donc, plus jamais elle ne critiquerait Poudlard, ils savent s’amuser ici aussi. Leur arrivée sembla néanmoins jeter un froid, et les affrontements cessèrent, chacun lorgnant en direction de la ministre de la magie, qui regardait l’affrontement comme si elle ne s’y attendait pas du tout. Hm, genre. Faisant un signe au chef de la brigade, elle vit celui-ci s’avancer, semblant craindre la tempête.

« Qui vous a donné l’ordre d’attaquer ? »
« Eh bien … »
« Qui ? »
« … »
« Mon anglais est assez compréhensible pour que vous répondiez à ma phrase. Qui vous a donné l’ordre d’attaquer ? Il ne semblait pourtant que la brigade magique appartenait à la juridiction de la justice magique, or jamais monsieur River, qui en es le directeur, n’aurait accordé un tel ordre à moins que je ne lui en ai laissé le droit. Et à moins que je sois prise de crises d’oubli, je ne me souviens pas avoir donné un tel ordre, celui de massacrer les élèves. »
« … La directrice de Poudlard, madame la ministre. »
« Mademoiselle. Et les ordres de la directrice de Poudlard n’outrepassent pas celui de la ministre de la magie, brigadier. Vous et votre brigade de parfaits crétins êtes mis aux arrêts, et si les parents portent plainte, vous serez renvoyé. En attendant, et à moins que les élèves ne les aient broyés, je vous conseille de connecter les neurones qu’il vous reste pour amener ces jeunes gens à l’infirmerie. Tout de suite. »

Avec un air profondément malheureux, le brigadier s’inclina devant elle, et rameuta à lui ses compagnons pour rassembler les élèves les plus mal en point et les amener à l’infirmerie. Scrutant la foule du regard, elle finit par trouver le fameux Thomas River que sa sœur lui avait montré en photo, ainsi que sa sœur Moïra. Aucune trace de Tania et de cet imbécile de Mikhaïl. Parfait, absolument parfait. Se tournant ensuite vers la directrice de Poudlard, la ministre de la magie s’avança vers elle, adressant un salut d’un signe de tête à Irina, et se planta devant Ombrage, qui semblait frémir dans ses habits rose bonbon.

« Vous êtes complètement folle, madame la directrice. Appeler la brigade magique pour mater une émeute d’élèves ! Et pourquoi pas les gardiens de Nurmengard ? Vous comptiez faire quoi, ensuite, demander à quelques-uns de vos laquais de leur lancer un ou deux sortilèges impardonnables ? »

Ah, elle devait s’éclater, Aleera. Dans son dos, Svetlana sentait les membres de sa délégation s’activer pour faire sortir les élèves du lieu de l’affrontement, en ranimer quelques-uns, et tout ce qui va avec. Sortant un papier de sa poche, elle le déplia avant de le tendre à la directrice. Un compte-rendu du conseil des chefs de départements qui réduisait les pouvoirs d’Ombrage au château. Certes, il étaient quasi tous des mangemorts, donc la chose avait été assez vite expédiée.

« Par la présente, Dolores Ombrage, vous conservez votre place de directrice de Poudlard, puisque le conseil en a décidé ainsi. Néanmoins, puisque votre attitude actuelle me prouve que vous êtes incapable de gérer cette école, je vous retire votre poste de grande inquisitrice, et j’annule les mandats de renvoi du professeur Lupin et de ma pupille. La bibliothèque de l’école devra être réouverte dès le début de la semaine prochaine, ou les sanctions encourues pourront être très lourdes. »

Ouh, ça fout un coup au moral. Allez ma petite Irina, c’est ton tour d’avoir ton heure de gloriole.

« A partir de dorénavant, le ministère contrôlera vos moindres faits et gestes, pour éviter qu’une catastrophe pareille se reproduise. Je nomme pour cela le professeur Baranovski au poste d’intermédiaire, et son rôle sera de tenir le ministère informé de la politique de Poudlard. Si les parents portent plainte contre votre attitude irréfléchie, je vous renvoie. Même chose si j’ai des échos de rébellion de votre part. C’est tout ce que j’avais à dire, et je ne vous permet aucune remarque à ce sujet. »

C’est trop bon le pouvoir. XD

« Tu devrais faire examiner ton front. Le sort a arrêté le saignement, mais à l’infirmerie, ils pourront te refermer la plaie et par la même occasion stopper la douleur. Ca vaut le coup, non ? Tu n’es pas obligée de rester là. »

« Bien sur, je suppose que notre rendez-vous tient toujours ! »

-« Take me, I'm alive, Never was a girl with a wicked mind, But everything looks better when the sun goes down, I had everything, opportunities for eternity, And I could belong to the night ♪ »

Devinez qui qui se tape des barres toute seule dans sa chambre, rock Moldu prohibé à fond, en train de changer de fringues pour la cinquième fois en une heure ? Quatre heures tapantes. Bientôt, oh oui bientôt, elle ferait son triomphale retour à Poudlard. Alors elle devait être pour le moins présentable, pour le moins sublime, éblouissante. Être fidèle à elle-même en soit. Avec un sourire en coin, Aleera rouvrit pour la énième fois son dressing grand deux fois comme sa chambre à Poudlard. Un jean slim bien moulant ? Une mini-jupe en jean ? Un top ou un blouson en cuir ? Quelle importance, puisque de toute façon tout lui allait à ravir ? La question était plutôt, quelle était la manière la plus provocante de se présenter à Ombrage, pour ponctuer ce nouveau pied de nez à l’encontre de la Grande Inquisitrice d’une touche d’insolence qui demeurerait inoubliable ? Déjà, débarquer sans l’uniforme était un bon commencement. Totalement logique pour Aleera, mais déjà un signe de rébellion farouche. Mais il fallait allez encore plus loin dans la provoc, quand on était un Bielova. Se démarquer constamment, inciter au trouble, prouver sa supériorité à chaque secondes, vivre au plus-que-parfait. C’était tout ca voir bien plus, faire partit de l’élite rosquove du monde magique. Surtout que les Bielova n’étaient pas vraiment connus pour être de tendres, ‘suffisait de voir les douze cousins/cousines réunis. Chamailleries et bagarres en tout genre, coups formentés, tout le monde se tape dessus puis la seconde d’après, plus rien. Tous ensemble pour allez embêter les Elfes de Maison qui s’affairaient en cuisine. Ayant grandit dans ce milieu qui pourrait paraître chaotique, Aleera avait pourtant toujours sut tirer partit de ces immenses dinners familiaux, ou les quatre frères Bielova se réunissaient brièvement pour faire un étalage de leurs bien respectifs. Mais le loups ne se mangent pas entre eux, donc ces échanges restaient relativement polis et cordiaux. Tout ca pour dire qu’on est Bielova où on ne l’est pas. On est destiné à être un winner, on a ca dans le sang, ou pas. C’était aussi simple. Etat d’esprit qui donne naissance à des enfants arrogants et provocateurs, et Aleera ne faisait pas exception à la règle. Mais bon, la vieille oie gavée à la cellulite n’avait certainement que faire de la mentalité d’une ancestrale famille de Sang-Pur pro-Mangemort. Bof, elle s’y ferait, forcée contrainte. Ou pas d’ailleurs, ce qui rendrait les choses encore plus ambigües, les échanges encore plus hypocrites et teintés de menaces. Plus intéressant en soit !
La grande blonde balança les vêtements qu’elle avait méticuleusement choisit dans sa garde robe sur son lit, et se changea en vitesse. Elle fis volte face pour se contempler dans le miroir et esquissa un petit sourire suffisant. Oh oui, cette fois elle avait fait fort. Un long t-shirt noir à l’encolure évasée, moulant, qui lui tombait jusqu’aux hanches. En apparence tout innocent, si on omettait le joli ‘’A’’ de l’Anarchy, qui tranchait d’un joli mauve au niveau de la poitrine. Porté sous un perfecto en cuir de magyar. Pour le reste, fidèle à elle-même, une mini-jupe écossaise noire et violette customisée d’une chaine, une paire de chaussure à talon, et quelques accessoires comme des bracelets en forme d’anneaux, trois fait ébène, deux fait d’améthyste. Bas oui, petit look rock’n’roll, tout en restant dans le style princesse-fashionita qu’elle adoptait d’habitude. Parce que sachez que les petites quincailleries qu’elle portait au poignet lui avait quand même valu un mois d’argent de poche, et la Ministre de la Magie est loin d’être radine en ce qui concerne les revenues de sa pupille. Raison pour laquelle Aleera lui ferait l’honneur de passer sur ses délicates oreilles les anneaux en argent qu’elle lui avait offert. La belle blonde passa encore un bon bout de temps s’admirer dans son miroir, aplatissant ou au contraire, étoffant une mèche rebelle par-ci par-là, repassant une petite couche d’eyeliner noir ou un de gloss. Lee rejeta sa tête blonde en arrière et étira paresseusement ses bras en arrière. A quoi bon parfaire son apparence, alors qu’elle était la perfection à son paroxysme ? Et l’égocentrisme aussi, mais ca faut pas lui dire. Son retour à Poudlard allait tout simplement être grandiose, digne de la plus adulée des reines, aussi éblouissant qu’un diamant dans une mine de charbon. Et l’apparition de sa sœur Ministre à ses côtes ne rendrait son renouveau au château encore plus monumental. Et Ombrage, et Ombrage ! Aleera connaissait assez bien Svetlana pour savoir qu’elle allait enfin lui passer le savon titanesque dont elle rêvait tant. Et elle, petite vipère, serait aux premières loges pour assister au combat qui opposerait la demi-Vélane au demi-Crapeau. Combat qui n’en était pas vraiment un, étant donné que la Directrice dépendait du Ministère, que sans le subtil appuie du Conseil elle ne siègerait pas à Poudlard, et que le Ministère, c’était Svetlana. Dans toute sa splendeur pour clouer le bec à cette truie qui avait cru qu’on pouvait mater une Bielova sans risque de représailles. Malgré son âge certainement assez avancé, cette Ombrage manquait cruellement de discernement et de pragmatisme ! Un bruit sec à l’étage d’en dessous fit légèrement sursauter Aleera, qui se ressaisit dans un ricanement mauvais. Cinq heures, Svetlana venait la chercher pour amorcer son grand retour à Poudlard. Retour qui resterait gravé dans les mémoires, foie de Bielova ! De légers coups furent frappés à la porte, s’en suivit la petite voix chevrotante d’Aneth, qui articula dans un russe parfait :

-« Si Mademoiselle-maîtresse veut bien se donner la peine de descendre, Maîtresse Svetlana vous attend dans le hall. »
-« Parfait. Quelques secondes Aneth, j’arrive. »

D’une démarche royale, Aleera sortit de sa chambre et descendit le grand escalier du Manoir aux côtes du petit Elfe aux yeux d’émeraude. Se dirigeant vers sa sœur avec une grâce étudiée, Lee échangea avec son aînée un sourire en coin. Pas besoin de mots, les deux se comprenaient très bien. Svetlana était amusée par l’excitation d’Aleera à l’idée d’être au centre de toutes les attentions, Aleera était avide à l’idée de la tournure qu’allaient prendre les évènements. Sans plus de cérémonie, la Ministre atrappa la main de sa pupille et transplana, directement dans son bureau. Certainement un des avantages quand on est haut placé ! Aleera attarda vaguement son regard sur l’horloge typiquement ruse, qui occupait l’un des murs. Elle n’eut pas le temps d’approfondir son observation de cette véritable œuvre d’art que sa sœur repartait déjà en direction de la porte. La demi-Vélane eu une moue faussement désabusée. Avec Svetlana, c’était marche ou crève. Elle s’élança sur les traces de son aînée, peinant à dissimuler son impatience pour adopter son habituelle attitude nonchalante et tout en classe. Svet la conduit jusque dans le bureau de son secrétaire, une petite rousse made in Spania qu’Aleera avait eu l’occasion de rencontrer trois ou quatre fois par le passé. Elle salua sa supérieure d’une petite révérence et adressa à la jeune blonde un salut moins formel. Auquel elle répondit par un signe de tête mesuré mais respectueux. Elena s’enquit ensuite auprès de la Ministre de l’heure de leur départ, qui lui paraissait imminent. Svetlana lui fit savoir qu’il passerait d’abord par le bureau des Aurors. Sans attendre la réponse de la rouquine, la russe s’engagea dans le couloir. Rejetant ses cheveux en arrière d’un geste étudié, Aleera lui emboita la pas, suivit de près par la secrétaire. Dans son impatience, elle en aurait presque oublié ce bon vieux professeur Ted Lupin, que sa sœur avait contacté quelques jours plus tôt. Et oui, elle ne serait pas la seule à faire son magistral retour à Poudlard, aujourd’hui … Surtout que le professeur de Métamorphose était assez prisé chez les élèves, donc il risquait d’éclipser la lumineuse apparition de miss la demi-Vélane dopée à la popularité. Bas, elle était une Bielova, elle se débrouillerait bien pour qu’on ne voit qu’elle … D’ailleurs en parlant de ca ! C’était assez déconcertant d’être salué par toute une foule de gens plus ou moins importants, qu’elle connaissait plus ou moins de nom ou pas du tout ! Déconcertant de se sentir respecter par des inconnus, mais on y prenait vite gout. Svetlana ignorait avec un professionnalisme étudié les courbettes pompeuses de toute sa cour de fidèles, tandis que sa jeune sœur savourait l’impression de pouvoir qui lui procurait cette situation plutôt flatteuse. Sérieux, on se sent vachement puissant à être salué, sans pour autant rendre la pareil, et sans pour autant provoquer l’indignation ! Mais encore une fois, on est Bielova ou on l’est pas. Arrivées au bureau des Aurors, les trois femmes firent halte. Lupin se trouvait là, adossé contre un mur. Pendant qu’ils attendait la délégation chargée de les escorter, Aleera fit un pas en avant et tendit la main vers son ancien professeur de Métamorphose. Elle lui adressa un sourire poli, avant d’entamer d’une voix qui se voulait cordiale :

-« Professeur Lupin. Nous voici donc repartis vers notre chère école, qui a certes beaucoup perdu de sa superbe depuis l’ascension de l’Inquisitrice, mais qui n’en reste pas moins un lieu ou prône la connaissance et l’assiduité. Cela devrait être un véritable privilège pour nous tous d’arpenter ces couloirs lourds d’histoires et de magie, si seulement il n’y avait pas Ombrage … Mais la fin du despote aux couleurs d’un vieux papier de chewing-gum a sonné, j’en ais l’intime conviction. Et à ce qu’il parait, vous avez beaucoup manqué aux élèves ! »

Terminant sa tirade d’un sourire charmeur et esquissant un petit signe de tête respectueux, Aleera reprit place aux côtes de sa sœur. Ted Remus Lupin. Métamorphomage, mais aussi filleul du célébrissime Harry Potter, donc un des intimes de la fratrie Weasley/Potter, donc un défenseur de l’Ordre. Enfin, certainement. Et dans le bénéfice du doute, mieux valait éviter d’attiser ses soupçons. Même si Aleera n’était pas connue pour être une élève particulièrement sérieuse, plutôt insolente en fait, rien ne disait qu’elle ne pourrait pas s’attirer la sympathie de Lupin. Et Svetlana ne pourrait être que fière d’elle, si commençait déjà à prendre de bonnes résolutions. La Serpentard eu juste le temps de replacer quelques une de ses mèches, avant l’arrivée de l’escorte. Aleera ferma les yeux, un délicieux sourire aux lèvres. Quand elle rouvrirait les paupières, elle serait en plein dans son heure de gloire. Dans cinq, quatre, trois, deux un …
Un brouhaha déchirant sortit la russe de sa douce torpeur un peu trop brusquement. Elle ouvrit brusquement les yeux, pour se retrouver au centre d’un chaos indescriptible. Elle écarquilla les yeux, l’image même du ‘’O______O’’ si vous vous voulez tout savoir. Même Svetlana semblait décontenancé. Des élèves, des hommes avec l’uniforme de la Brigade Magique, des sorts qui fusaient à droite à gauche, et partout, partout, des blessés étendus à même le sol, des matraques qui s’abattaient dans le tas avec un bruit sourd, le sol tellement maculé de sang que la jeune russe en eut la vertige. Pendant quelques secondes, elle tomba plus ou moins dans un état second, les clameurs de la bataille émoustillant touts ses sens et l’empêchant de réfléchir convenablement. Petit à petit, la princesse qui rêvait de strass et de paillettes refit surface, le teint encore plus pâle qu’à l’accoutumé.

-« Putain dites moi que je rêve … »

Elle fit un bond violent sur le côte, quand un sortilèges perdu passa à quelques centimètres de son oreilles, lui coupant une mèche de cheveux eu passage. Aleera lâcha un crie de rage, s’apprêtant à sortir sa baguette, mais un des membres de l’escorte lui bloqua le poignet avant qu’elle ait eu le temps d’achever son geste, la gratifiant d’un regard sévère. La blonde se dégagea vivement, en adressant à l’homme un coup d’œil haineux. Les affrontements avaient cessés, laissant place à un silence radio. Lee entendit sa sœur, rabrouer méchamment le chef de la Brigade, mais ne prêta qu’une attention moindre à la démonstration du célèbre cynisme de Svetlana. Ses yeux parcouraient nerveusement les petits groupes formés devant eux, à la recherche d’un visage connu et de préférence, en bonne état. Et sa Lily était blessée ? Sa chère petite Potter-punk avec un vrai répondant de vipère ? Et si Meghan était blessée ? Son âme sœur au féminin, sa meilleure amie depuis le début, son alter égo ? Et si Thomas était blessé ? Son cher beau gosse avec qui elle n’avait jamais eu l’occasion de conclure, de construire une histoire à deux alors que cet éloignement brutal lui ouvrait soudainement les yeux sur la profonde affection qu’elle lui portait ? Et si Tania était blessée ? Moïra ? Miranda ? Scorpius ? La russe prit une profonde inspiration. Elle donna un violent coup d’épaule à l’homme qui lui barrait le passage, et d’une démarche souple et décidée, pareil à celle d’une panthère, se dirigea, tête baissée vers le chef brigadier qui avait rameuté ses troupes. D’un geste tout aussi assuré, elle se glissa entre deux des membres de la patrouille pour venir se planter devant le meneur de la troupe. Celui-ci la dévisagea d’un air ahurie, partagé entre l’irritation et l’étonnement. Il s’apprêta à ouvrir la bouche, quand Aleera lui fit signe de se taire d’un geste sec de la main, ce qui eut pour effet de laisser l’homme pétrifié par tant d’impertinence.
D’une voix cassante et glaciale, elle prit la parole, parcourant des yeux l’assemblée de brigadiers médusés qui lui faisait face :

-« Hé bien messieurs ! Quelle belle démonstration d’abus de pouvoir ! Matraquer une bande d’adolescent, qui plus est dans le dos du Ministère … Un minimum de pragmatisme de votre part n’aurait pas été superflu, étant donné que bon nombre d’élèves ont des parents très influents. Quel manque de discernement, vraiment. Il est de notoriété publique que la Brigade Magique n’est pas très regardante vis-à-vis de ses officiers, mais là ca frise les pâquerettes. Quelle chance d’ailleurs, peut-être pourriez-vous vous recyclez en tant que jardiniers, quand le Ministère vous aura mit à la porte … »

Le chef de la Brigade bomba le torse et la toisa de la tête au pied avec un mépris courroucé.

-« Un peu de politesse jeune fille, cette affaire ne vous concerne en aucun cas et reste du domaine privé, entre nous et la Directrice. Mes hommes et moi ne nous ferons pas dicter notre conduite par une enfant , et d’abord puis-je savoir à qui j’ai … »

-« Aleera Irina Bielova . Et si, justement, ca me concerne. Voyez cette bande d’enfant que vous venez de tabapasser est en partie composée d’amis à moi. Si un seul d’entre eux venait à être blessé sérieusement ou pas, soyez assurés que vous entendrez parler de moi. Du haut de mes dix sept ans je suis parfaitement en mesure de vous attirez les pires ennuis de la création, soyez-en assurés. Vous par exemple, Davidoff, qui tirez une tête de trois pieds de longs ! Un seul Hiboux-Express à mon oncle, et votre chère famille de politicien se casse la gueule en beauté. Quelque chose à rajouter, Huldrell ? Et si par exemple, votre livret de sang n’était pas si immaculé que ca, ce serait bien embêtant … Je sais comment vous atteindre, tous autant que vous êtes je ferais de mon possible pour briser votre vie, et sans aucun scrupules. Comme ma sœur vient de vous le démontrer, on ne prend pas une Bielova à la légère. »

Quelque peu soufflés par la tirade de la jeune blonde, qui arborait une expression hautaine et méprisante, les membres de la Brigade se dévisagèrent un instant, ne sachant pas trop s’il fallait rire ou s’inquiéter des menaces de l’héritière Bielova. Une lueur malveillante aux fond des yeux, elles les toisaient de tout son haut. Tous contemplaient leurs chaussures d’un air ahuri, jusqu’à que l’un d’eux finissent par relever la tête, les traits déformés par la colère et la honte :

-« Et admettons, miss Bielova , que vous ne trouviez rien à nous reprocher pour assouvir votre terrible désir de vengeance ? »

-« Dans ce cas là c’est simple, je viendrai vous couper les parties les génitales au Diffindo pour vous en faire un joli collier, comme ca vous aurez quelque chose sur quoi pleurer quand vous serez en train de cuver votre vinasse dans un caniveau, en bon chômeur ! »

La petite répartie de la Serpentard acheva le peu de dignité qu’il restait à la patrouille, qui maintenant arboraient tous une mine déconfite. Surtout qu’elle avait, bien évidemment parlé assez fort pour que tout le monde puisse l’entendre à deux kilomètres à la ronde. Aleera adressa un sourire ironique à l’officier, avant de rejeter ses cheveux en arrière et de tourner les talons avec une élégance étudiée. Ca c’est fait. Svetlana s’occupait d’Ombrage, parfait. Lee jeta un bref regard à Ombrage, pour bien imprimer l’expression dépitée que son visage quand Svet l’avait démise de ses fonctions d’Inquisitrice. Elle ne put contenir un sourire ironique quand elle croisa le regard de la Directrice, puis s’élança à travers la foule. Meghan. Lily. Thomas. Il fallait qu’elle les retrouve. Bousculant une ou deux personnes, elle finit par apercevoir Meghan. Etendue sur le sol, inconsciente, avec Derek non loin d’elle. Ah oui, c’est vrai qu’ils avaient finit ensemble ces deux là. La vision du corps auréolé de sang de son amie glaça le sang d’Aleera qui s’élança vers elle en gueulant son nom comme une frappadingue. Déjà, un infirmer s’occupait d’elle. Sans plus se préoccuper de sa mini-jupe hors de prix elle se jeta à genoux à côte de la jeune brune. Prenant le visage de sa meilleure amie entre ses mains, elle se mit à hurler furieusement, partagée entre la rage la plus totale et l’anxiété :

-« MEG ! MEG ! MEGHAN ! PUTAIN MEGHAN ME FAIT PAS CE COUP LA, REVEILLES-TOI ! REVEILLES-TOI ! JE VAIS TOUS LES BUTER, PUTAIN REVEILLES-TOI JE T’EN SUPPLIE … »

Une larme de rage coula sur sa joue. Pourquoi elle n’avait pas été là ? Pour lui venir en aide, pour la protéger, pour ne pas avoir à subir la vision du corps ensanglanté de sa meilleure amie gisant au sol ? Relevant la tête, vers le haut, elle rugit avec hargne :

-« BANDE DE CONNARDS, CREVARDS, FILS DE PUTES, SOUS-MERDES, GLAIRES DE GOBELIN, EMOROÏDES DE TROLL, FIANTES DE DRAGONS, SI JE VOUS COINCE, JE VOUS FAIS LA PEAU, PAROLE DE BIELOVA ! »

Prise d’un soudain excès de rage, elle bondit sur ses pieds, continuant de gueuler des insultes, trop énervé pour avoir recourt à l’anglais et se contentant d’injurier la terre entière en russe. Attrapant un des hommes de la Brigade qui passait à sa portée, elle le secoua comme un prunier en hurlant comme une démente :

-« J’VAIS TOUS VOUS BUTEZ BANDE DE CHACALS ! JE N’AURAIS DE REPIS QUE QUAND VOTRE CORPS SERVIRA DE PARC D’ATTRATION AUX ASTICOTS, QUE VOTRE CERVELLE NOURRIRA QUELQUES IMMONDES SOUS-ÊTRES, QUE VOTRE NOM DONNERA LA NOSEE A UN TROLL DES CAVERNES, NOM DE DIEU … Oh et … Si jamais Thomas est blessé … PUTAIN JE VOUS EXCLATE TOUTES VOS ENCEFALES UNE PAR UNE ET … »

La furie blonde s’interrompit, quand elle tomba sur le regard d’une petite rouquine, le mètre soixante, les cheveux roux et ondulé, la carrure fine, le style punk … Maculée de sang. Lily. LILY ! Abandonnant l’homme de la brigade complètement sur le cul en passant, elle se dirigea vers son amie en courant et se jeta à son cou, la serra contre elle, plaçant un mot sur deux en russe.

-« Putain Lily … Pourquoi j’étais pas là, avec vous ? Pourquoi j’étais pas là pour vous aidez ? J’m’en veux tu sais. Si j’avais été là … Je t’aime ma belle, je veux pas qu’il t’arrive quoi que ce soit … »

Aleera lâcha son amie, essuya d’un geste rageur la larme de colère et de frustration qui commençait à perler au coin de son œil. Prenant une grande inspiration, elle réussi à articuler dans un anglais correct.

-« Parole de Bielova, je vais pourrir ces types, tu peux me croire. Je vais faire de leurs vies un Enfers, ces loqueteux se traineront à nos pieds et ne seront plus bons qu’à récurer nos toilettes. Je vais les démolir, pour ce qu’ils t’ont fait à toi, à Meg … Quand j’en aurais finis avec eux, le Troll qui leur sert de mère ne les reconnaitra plus que par l’odeur putride qu’ils dégagent. »

Les yeux bouillonnant de rage, Aleera lâcha l’épaule de son amie. Rapidement, elle chercha Thomas du regard. Jusqu’à présent le beau gosse aux yeux bleus ne s’était pas manifesté … Merde merde merde ! La demi-Vélane fut un instant tentée de hurler le nom du jeune Serpentard, de bousculer tout le monde pour pouvoir se blottir contre le corps musculeux du jeune homme, d’étriper ceux qui se mettraient en travers de sa route … Mais non, il fallait qu’elle reste avec Lily, qui semblait tout juste émerger, et qu’elle veille sur Meghan qui était toujours dans les vapes.
Et c’est ainsi que la princesse fashonita qui rêvait d’un retour en grande pompe se retrouva au beau milieu d’un carnage quasi anarchique, ses beaux habits qu’elle avait mis une heure à choisir maculé par le sang de ses amis ♪.

No More ♪ Three Days Grace.

Il avait voulu jouer les héros. Et maintenant, il se retrouvait au sol, allongé par terre avec une grande douleur derrière les genoux et au niveau des côtes. Celle là, il ne pouvait pas s'empêcher de se dire qu'il l'avait bien méritée. Il avait douillé, mais il savait dans quelle bataille il se lançait en faisait ça. Il n'avait pas tenu longtemps. Peut-être que c'était parce qu'il était grand. Trop voyant. Ils s'y étaient mis à plusieurs pour vite le neutraliser. À part à les occuper, il n'avait pas servi à grand chose dans toute cette histoire. "LYS'!!" Lucy ! Il entendait sa voix de vachement près... Soit elle avait bougé, soit il était en train d'hallciner. Il lui avait dit de l'appeler au moindre problème... Mais bon, dans l'état où il était, il ne pouvait pas faire grand chose actuellement. C'était plutôt lui qui avait besoin qu'on fasse quelque chose pour lui. C'était quand même étrange, quand on y pense, que ce soit lui qui demande à être sauvé. C'est comme si la princesse Fiona allait abattre le dragon pour délivrer Shrek. Sauf que Lucy n'était pas ogresse à la tombée de la nuit, pas plus que Lysander n'était vert. Mais bon, pour les gros durs voulant se la raconter, ça aurait donné un bon coup de pied dans leur dignité. Mais pour le moment, Lysander n'avait pas vraiment le temps de penser à sa dignité. En fait, il était plutôt content que Lucy soit venue. Ça faisait peut-être ridicule qu'un mec se fasse sauver par une fille dans les moeurs toujours un peu misogynes de la société qui est la nôtre, mais un Dragonneau n'a pas peur du ridicule. Il passait tout le jour pour un taré avec ses dessins de créatures fantastiques et son regard de rêveur qui se perd dans un monde parallèle toutes les dix secondes, alors bon, il n'était pas à ça près. D'autant que là, il ne se voyait pas refuser toute aide qu'on lui donnerait. Il sentit une main sur son épaule. Est-ce qu'il pouvait se relever ? Très bonne question. À priori, il avait encore des jambes et des pieds. Ses genoux lui faisaient un mal de chien, mais il pouvait se relever. Pendant que la féroce Lucy balançait des sorts à quiconque tentait de s'approchait, le Serdaigle prit appui sur ses mains et tenta de se lever une première fois. Pas assez poussé sur les bras. La deuxième fois fut cependant la bonne. Ce grand dadet parvint à se relever de toute sa grandeur - bon okay, il était un peu amoché, mais en taille il restait grand - et à rester sur ses jambes. Sa baguette... Ah non, rien dit, elle était là. Il s'apprêtait à se rendre utile, en espérant tenir un peu mieux malgré ses jambes toujours fébrile quand tout s'arrêta.
Lysander cligna des yeux. Il ne rêvait pas. C'était bien une Bielova qui venait d'arriver. Enfin deux. La Ministre de la Magie - car c'était bien elle - était venue accompagnée de sa soeur Aleera. Tiens tiens, celle-là était une de deux renvoyées de Poudlard. Qu'est-ce qu'elle faisait là ? Et cette personne là, ce n'était pas... Ted ? Grumph. Lysander était un peu loin du lieu de l'action, il avait du confondre. Deux demi-vélanes étaient là, ça se voyait de loin, mais pour le reste, il ne pouvait rien affirmer avec précision. Il se passait des trucs. Il entendait des voix. Pas comme Jeanne d'Arc, non, des vraies voix qui venaient de là-bas. Bielova ne semblait pas satisfaite de ce qu'il se passait. Alors qu'elle s'en prenait bec et ongle à la petite en rose qui semblait bien déguster, autour, on s'affairait pour aider les élèves. Le chemin vers l'infirmerie n'avait presque jamais eu autant de succès que ce jour.
Lysander se tourna vers Lucy et déclara :

« Je suis content que ça ait servi à quelque chose. Même si c'est franchement impensable qu'on en soit arrivés là. (D'un geste, il désigna l'endroit où quelques instants plutôt, des sorts volaient et des coups s'abattaient). Ça... N'aurait jamais du arriver. Tout ça. »

Lysander regarda ce qu'il se passait. Aleera, de retour à l'école retrouvait ses amis en bien piteux état. Elle brailla de tristesse, de peur et de colère sans doute.
Lysander lui, était plutôt calme. Il avait des bleus partout et sacrément mal aux côtes, mais le rêveur n'avait pas envie de crier, ni de piquer une grosse colère. Il était calme. Sans doute un peu sonné. Non, il se sentait juste vide. Comme s'il avait lutté pendant des années pour finalement obtenir un signe. Comme si les choses allaient s'arranger. Étant trop loin, il n'avait pu entedre ce qui s'était dit, et n'était pas encore au courant des dernières nouveautés qui allaient prendre place à Poudlard, mais il se doutait bien que des choses allaient changer. Ç'aurait été bien que le boudin se fasse éjecter de son poste, mais bon, Lysander se doutait que ça n'allait pas être aussi bien que ça. Après tout, ils n'étaient pas au pays des Bisounours. Mais bon, au moins, ils étaient prévenus. Il ne fallait pas faire de fête clandestine, ni de manifestation. Bon, qu'est-ce qu'ils pouvaient faire qui ne risquerait pas de tourner au désastre ? Même un pique-nique géant dans le parc risquait de finir en noyade collective avec cette folle aux commandes. Il aurait fallu pouvoir la déloger de son poste, mais ça ne paraissait pas à l'ordre du jour.

Le Serdaigle se retourna une nouvelle fois en direction de Lucy. Réalisant qu'il n'avait pas dit ce qu'il voulait dire, il décida de dire ce qu'il avait à dire. Mais par où commencer. Ah oui. Sans doute par le début. Par le coup du "je suis héros mais sauve-moi" avant de passer à "on s'en va ?".

« Au fait Lucy, merci pour tout à l'heure. D'être venu m'aider. Heureusement que tu ne m'a pas écouté et que tu n'es pas restée dans le coin. J'ai vraiment pas géré sur ce coup là. »

Se souvenant que Lucy avait été violemment frappée à la nuque au début de la manifestation, il réalisa qu'il ne fallait peut-être pas rester planté là. Maintenant que c'était presque fini, il valait peut-être mieux s'en aller pour dormir un bon coup et reprendre des forces. Mmm nan, Lysander savait qu'il n'arriverait pas à dormir là maintenant, même s'il le voulait. Il n'avait pas l'esprit tranquille. C'était bizarre, mais il avait le sentiment d'avoir perdu quelque chose. Sa baguette était toujours là, ses deux oreilles aussi... Alors quoi ? Ah si, il savait, en fait. C'était sa bannière. Oui, ça pouvait paraître con et complètement inutile, mais à ce moment précis, il pensa rapidement à sa bannière, celle qu'il avait dessiné avec tant de soin. Tant pis. Avec un peu de chance, l'équipe chargée de tout ranger tomberait dessus. Histoire que persiste, un court instant, le vent de révolution qui avait soufflé au début de cette histoire. Ce début, là où tout se passait encore bien, où chacun montrait sa colère et ses idées sans débordement. Juste avant que ça ne dégénère. Ouais, ça, c'était le bon temps.

« Eh, Lucy, ça te dirait qu'on y aille ? Cet endroit ne m'inspire plus vraiment confiance. Ou alors, me rendre utile, en aidant les gens. Ça va comment toi ? Tu te sens bien ? Enfin bien... tu vois ce que je veux dire. »

Oui. Voir l'endroit dans l'état dans lequel il était, Lysander ne trouvait pas cela plaisant. Et rester planté là... Dans des moments comme ça, de vide, il avait envie d'agir. De ne pas rester planté là comme un idiot à regarder le monde en miette sans rien faire. Il voulait bien aider les gens. Au moins là, il n'y avait pas de risques qu'il se mette en danger, si ? Et la première personne qu'il avait envie d'aider, si elle avait besoin de lui, c'était Lucy, bien sûr. Il n'allait quand même pas la planter là. Imaginez qu'elle s'écroule brutalement et que lui soit pas là. Il aurait l'air encore plus bête que tout à l'heure. Et non, de toute façon, il n'allait pas la laisser là en décidant subitement que, tiens ! s'il allait voir ailleurs s'il était encore plus rêveur ?

Invité

Ahahah. Flora était aux anges. Elle venait de saigner l'un de ces imbéciles de policier. Et maintenant deux autres des pions du Ministère se tenaient devant elle. La jeune Serdaigle gardait toujours un sourire malsain sur son visage, le genre de sourire qui veut en dire long. "Tu aimes souffrir...viens par là je vais te faire mal." Face à elle, les deux grands gaillards se moquaient de ce petit bout de fille. Ils étaient persuadés d'avoir été pris par surprise, mais maintenant, face à face, il n'allait faire qu'une bouchée de la jeune Swesson. La bataille semblait assez disproportionnée, mais en terme de stratégie rien n'était perdu d'avance, surtout aux échecs. Les deux fous croyaient s'attaquer à un pion, il s'agissait d'une princesse en puissance, dans un moment propice pour évoluer en reine. Sans crier gare, Flora lança le premier assaut. Son sortilège fit trébucher le sorcier le plus proche d'elle. L'autre homme parvint à atteindre l'épaule de Flora. Le sang coulait...la rage aussi.

- RAAAAAH!!! STUPEFIX.

En pleine poitrine l'attaquant du jour n'avait aucune chance. La rage de Flora, ainsi que ses larmes de douleur, ne lui permirent pas de voir que le premier sorcier s'apprêtait à lancer un sortilège sur elle. Mais bien heureusement, une âme bienveillant mis à terre l'autre adversaire. La jeune Swesson s'en rendit compte, et se demanda qui pouvait bien être son sauveur du jour. Une fille à la chevelure blonde. Lou? La Gryffondor que la Serdaigle détestait parce qu'elle se la pétait grave en Sortilèges? Peut-être y avait-il du bon en elle..et la Zeringer savait se défendre. Cet ennemi pouvait peut-être s'avérer très utile.

Mais le temps n'était pas à la manipulation. La brigade magique arrêtait de combattre et commençait à se précipiter pour aider les élèves blesser.
Que se passait-il? Les policiers étaient recruter dans la section schyzophrénie du Ministère sans aucun doute. En fait ce n'était pas vraiment cela, une jeune femme élégante se tenait devant le petit bout rabougris d'Ombrage. Flora avait déjà vu cette femme quelque part...Non? Elle? Ici? Le centre du pouvoir à Poudlard. Svetlana Bielova, Ministre de la Magie, avec dans ses poches Aleera et Ted Lupin, le prof de métamorphose. Ca s'annonçait épique, voir plus, très amusant.

La Ministre Bielova parlait à Ombrage, mais nul doute qu'elle lui faisait un lot de reproche, elle avait de quoi. Une nouvelle ère pour Flora allait-elle s'ouvrir? Peut-être pas. Le gros bonbon rabougri ne semblait guère triste, même si Irina ne paraissait pas déçue non plus. Qu'allait-il bien pouvoir advenir? Flora n'en savait rien mais elle voyait très bien Aleera se précipiter sur Meghan, inconsciente au côté de son petit ami bestial. Lee Bielova...sa complice des coups en douce. Apparament la Serpentard regrettait amèrement de ne pas avoir pu aider ses amies. Elle criait, sautait dans tout les sens, gueulait carrément sur les quelques policiers qui restaient...mais pas de chance de comprendre grande chose. Lee parlait en russe...mais la colère elle n'avait pas de langage. La Miss Bielova était comme folle, ce qui comptait le plus pour elle c'était la sécurité de ses amis...alors que pour Flora, ce qui comptait pour elle c'était de manifester sa puissance et de manipuler toujours et toujours plus de personnes. Pourtant dans ce lot quelques personnes se détachaient...la jeune Prewett, et surtout Emmie. Mais la Serdaigle n'aimait décidement pas exprimer ses sentiments, même en portant son masque d'hypocrisie.

La jeune Swesson, l'épaule en sang, la baguette à la main, regarda avec un esprit dépité la scène qui se tenait devant elle. La Serdaigle n'aimait guère ses scènes de retrouvailles après la bataille, la tendresse entre Malcom et Mélanie, l'amour que portait Lys à la Poufsouffle...tout ça n'était pas naturel pour Flora. Elle essaya tout de même de chercher Emmie du regard...parce que cette fille en valait la peine, elle était à peu près comme elle, détachée des sentiments et de tout. Après quelques pas entre les corps inertes, la jeune Swesson aperçut Emmie, sur Maxime Ducan. Elle était en très mauvais état, tout comme l'odieux Poufsouffle qui avait refusé l'amour de Flora. Bon d'accord ce n'était pas vraiment de l'amour mais ce n'était pas une raison. En voyant la jeune fille qu'elle se sentait de protéger, Flo avait bien envie de torturer tout les policiers présents. Mais la jeune Swesson avait appris à tout contrôler chez elle. Se baissant pour constater l'état de l'ex-préfète, Flora n'hésita pas et appela tout de suite un brancardier. La tristesse ne se voyait pas sur son visage, mais bel et bien dans son coeur. Flora se releva et marchait l'esprit à vide dans le couloir de la bataille, ce sentiment de tristesse envers Emmie la chamboulait un peu, dans les luttes de pouvoir il y avait toujours des morts et la force d'un dirigeant reposait sur son détachement de tout.

Peut-être que l'aiglonne était plus faible qu'elle ne voulait se le faire croire.

Invité

'' Ne joue pas à la lionne avec nous, gamine . ''

« Toc toc toc ! »

Ronchonnant, Ted Lupin se retourna dans son lit. Qui était assez fou pour venir le réveiller à cette heure la ? Surement des moldus encore saouls de la veille. Ils n’avaient vraiment pas honte… Pourtant une autre série de toc, toc, toc raisonna dans sa petite villa londonienne. Et merde ! On ne pouvait pas le laisser tranquille ? Il tendit une main pour attraper son réveil et regarder l’heure. Cinq heures trente… De nouveau le bruit retentit.

« Ouais bon bah ca va oh ! »

Le beau gosse repoussa sa couette, se leva et commença à marcher en direction de la porte jusqu'à ce qu’il se rende compte qu’on cognait à sa fenêtre. Pas de doute, ce n’était pas un imbécile de moldu bourré mais bien un hibou d’un sorcier. Mais alors si c’était la Gazette, c’était sur et certain, il étriperait la pauvre bête innocente. Ah ce n’est pas bien de s’énerver comme ça… Mais que voulez vous quand on n’est pas du matin, on ne l’est jamais hein ! Ted ouvrit la fenêtre d’un coup rageur et s’apprêtait à gueuler sur l’animal lorsqu’il s’arrêta dans son élan, reconnaissant le hibou de la ministre de la magie. Ben ça alors ! Il ne s’y attendait pas ! Prudemment il avança sa main et décrocha la lettre. La bête repartit d’un coup d’elle après avoir reçu une caresse sur le dessus de la tête de la part de notre beau gosse international. Sa mauvaise humeur se dissipa instantanément. Que voulait lui dire Svetlana Bielova ? Il n’avait pas l’habitude de recevoir de si prestigieuse lettre. C’est tout autant prudemment qu’il déplia le morceau de parchemin.

« Cher Monsieur Lupin,
Je vous informe par la présente lettre que vous réintégrerez l’école de sorcellerie Poudlard actuellement dirigé par l’inquisitrice Dolores Ombrage dès cette après midi. Vous reprendrez vos fonctions et disposerez de vos anciens locaux.
Je vous attends à seize heures tapantes devant mon bureau afin d’effectuer un transplanage d’urgence à Poudlard. Veuillez vous présenter à l’heure, nous ne vous attendrons pas outre mesure.
Veuillez agréer l’expression de mes sentiments distingués.
Svetlana K. Bielova »

Et bah ca alors ! C’était… Waouh ! Il ne s’y attendait pas mais alors pas du tout ! Sa mauvaise humeur s’était complètement envolée ! Il allait pouvoir retourner à Poudlard, l’endroit qu’il aimait le plus au monde. Il pourrait de nouveau voir sa Victoire tous les jours, voir toute sa famille, ses élèves, Jae qui devait avoir tout abandonné depuis un mois… Il avait laissé tellement de chose derrière lui… Mais aujourd’hui, il allait tout retrouver, comme s’il n’était jamais parti. Tout cela le mit en appétit et Ted se dépêcha de prendre sa douche, s’habiller et prendre son petit déjeuner. Bon d’accord il avait mis un peu de temps pour trouver ses habits histoire d’arriver présentable devant la ministre de la magie. Il avait choisi une jolie chemise pour l’occasion mais avait quand même enfilé son jean et ses chaussures habituelles. On ne change pas une équipe qui gagne tout de même.

N’empêche qu’il bouillonnait d’impatience ! A six heures et demi il était fin près et commença à faire les cent pas dans sa chambre. La journée risquait d’être longue… A son cent cinquantième allés retour au moins, il s’arrêta pour s’énerver contre lui-même. Oui, ca ne vous arrive jamais de vous engueuler vous-même ? Bien sur que si ! Et bien la c’était la même chose.

« Par la barbe de Merlin ! Ca ne te ressemble pas d’être aussi nerveux Ted ! Eh, calmes toi ! Tu retournes à Poudlard ce n’est pas une raison pour se mettre dans un état pareil !»

Le jeune métamorphomage se pencha pour attraper sa baguette qui était posé sur sa table et fit d’amples mouvements de poignet. Ses affaires se rangèrent impeccablement bien plié dans sa valise. Une fois qu’il eut fini de préparer ses valises, il passa au ménage. Ted lança quelques recurvite et autres sortilège du même genre et sa maisonnette fut propre en deux temps trois mouvements. Mais que faire pour tuer le temps ? Il décida de s’improviser une petite ballade sur les bords de la Tamise. Il prit donc son manteau, son écharpe et ses gants et sortit dans le froid d’une fin de février.

Sa petite promenade le revigora et il sentit sa nervosité s’en aller petit à petit. Big Ben sonna huit heures. Les gens commençaient à sortir, les voitures créaient des embouteillages monstres et il se félicita d’être un sorcier capable de se déplacer ou il voulait en une seconde et demie. C’était tout de même bien plus pratique ! Le beau gosse laissa ses pas le guider et sortit de se rêverie lorsqu’une jolie moldu d’environs une vingtaine d’année l’aborda en battant des cils. Oh si tu savais ma pauvre petite… Son cœur est déjà conquis ! Mais tu as de la chance, notre Teddy n’envoie pas péter les gens comme ca.

« Excusez moi monsieur mais vous n’auriez pas l’heure ? »

Un coup d’œil à sa montre avant de répondre à la jeune femme. Il aperçut un mouvement furtif en direction de la manche de la moldue. Elle avait tiré sa manche pour cacher la montre qu’elle portait au poignet. Mais ca, Ted l’avait vu ! Raté ! Finalement, peut être qu’il répondrait un peu sèchement.

« Il est huit heure et quart mais je pense qu’il était inutile de me le demander. A part si vous portez une montre juste pour l’aspect esthétique de la chose auquel ca vous ne savez pas lire l’heure. Achetez donc une montre qui affiche directement l’heure, ce sera plus pratique pour vous que d’accoster des passants qui ont des activités plus intéressantes que de se faire draguer par une fille sans aucun intérêt apparent. »

La moldue rougit puis lança un regard assassin à notre professeur avant de s’en aller à grands pas. Ah il faut reconnaitre qu’il s’était bien amusé sur ce coup là ! Oh quoi ? Parfois même les plus gentils s’amusent un peu. Si on a plus le droit de rigoler un peu ! Il regarda le jeune femme s’en aller, un sourire aux lèvres puis tourna lui aussi les talons pour revenir tranquillement chez lui sous le soleil matinal.

***

A seize heures il se trouvait devant le bureau de la ministre de la magie, adossé nonchalamment au mur. Bon d’accord, ca faisait dix minutes qu’il était arrivé mais il ne tenait pas à être en retard. Déjà qu’il avait une seconde chance, c’était inouï ! C’est alors qu’il vit arriver une grande jeune femme à la chevelure blonde suivi d’Aleera, la sœur de la ministre. Elle lui jeta à peine un regard mais cela lui suffit pour voir qu’elle était contente qu’il soit à l’heure au rendez vous. A son plus grand étonnement, Aleera se rapprocha de lui pour venir lui parler. Ce qu’elle lui dit était totalement juste mais tourné d’une telle manière que Ted eut envie de rigoler mais il n’en fit rien. Il garda son expression sérieuse. Ca l’aurait mal fait devant la ministre de la magie non ? Mais il répondit tout de même à la russe d’un ton naturel et décontracté.

"J’espère aussi vraiment qu’Ombrage va être renvoyée dans les plus brefs délais. Ca serait préférable pour tout le monde, y compris pour elle-même. Les élèves ne vont pas supporter cette situation encore longtemps. Sinon j’ai entendu qu’il y avait eu quelques professeurs qui ont essayé de me remplacer sans succès. Cela me flatte évidemment mais ce n’est pas très prudent de la part des élèves…"

Non pour le coup c’était vraiment imprudent mais bon, sans eux ils ne seraient pas la en ce moment précis. Sans leur rébellion, Ted ne retournerait pas à Poudlard mais toujours en mission soit pour l’Ordre ou soit pour le ministère. Il ne faut pas oublier que le beau gosse travaillait aussi au ministère comme auror. Mais il allait reprendre le métier qu’il préférait. C’est donc tout guilleret qu’il ferma les yeux et transplana.

Ce qu’il vit en ouvrant les yeux fit fondre toute sa bonne humeur. Non ! Ce n’était pas possible ! Il y avait du sang partout, des élèves allongés sans connaissance un peu partout aussi. Il apercevait Lou allongée sur la droite, Maxime et Emmie l’un sur l’autre, Meghan… Il ne comptait plus les élèves allongés par terre qui étaient étendus sans connaissance. Il y avait aussi les élèves encore debout comme Flora ou Moïra mais ils n’en menaient pas large… Son pire cauchemar était devant lui. Ted était tellement abasourdi parce qu’il avait sous les yeux qu’il n’entendit pas la ministre de la magie gueuler sur les grosses brutes du ministère. Ce qui le fit sortir de sa léthargie fut Aleera qui hurla sur la brigade tout en étant aux côtés de Meghan. Il ne pouvait pas rester ici les bras ballants tout de même ! Ted devait faire quelque chose !

Il traversa donc le couloir en direction de Lou qu’il avait vu en premier. Elle paraissait en très mauvais état. Une flaque de sang s’étendait autour de sa tête et s’agrandissait à vu d’œil. Le professeur se baissa pour prendre avec douceur la Gryffondor dans ses bras et une fois qu’elle fut bien callée, il l’emmena à l’infirmerie. Au passage il vit Victoire qui s’affairait déjà autour des premiers bléssés. Le beau gosse déposa délicatement la lionne dans un lit, embrassa Victoire avant de repartir vers le couloir de la mort. Oui je crois qu’on pouvait bien l’appeler ainsi…

Ted avisa Maxime, un élève de Poufsouffle, allongé sur Emmie. Il devait avoir voulu la protéger avant de s’évanouir. Sa jambe formait un angle impossible et il avait un bras hors d’usage. Le cinquième année avait quelques coups et bleus mais il ne saignait pas au moins. Sa jambe devait lui faire un putain de mal de chien quand même. Tout aussi délicatement, il refit la même manœuvre qu’avec Lou et l’emmena à l’infirmerie. Le blond ne reprit pas connaissance mais au moins Victoire pourrait s’occuper de lui.

Faire ces allers retours le calmaient. Ted avait au moins l’impression de servir à quelque chose. Et puis il valait mieux qu’il ne s’attarde pas trop dans le couloir ou les grosses brutes avaient fait leur ménage parce qu’il risquait de sortir de ses gonds et les provoquer en duel. Sauf que ses élèves avaient besoin de lui. Alors il continua à faire la rotation entre le couloir et l’infirmerie.

[Comme ca j’ai fait partir Maxime et je n’ai pas besoin de refaire un post avec lui.^^]

Tout le monde connaît les haut-le-cœur atroces qui précèdent le vomissement, tout le monde connaît cette impression de mort imminente lorsqu’on a la nausée. Tout le monde l’a déjà ressentit, mais personne dans cette salle, aucun de vous, ne sait ce que c’est de vomir des limaces. Sans vouloir entrer dans les détails, sachez qu’une limace est beaucoup plus dure à régurgiter que du vomis, mais passons. Thomas était au bord de l’évanouissement, ce mec est un pur maniaque qui supporte pas la crasse et phobique du vomit, alors imaginez le crache-limace … Mais voilà qu’un ange apparut. Le visage rageur, la mine décidé, cet ange n’avait pas d’aile mais c’était sans doute parce que les anges vengeurs sont des anges déchus. Et les anges déchus ne sont pas des vrais anges, si ? L’ange lança divers sortilèges d’attaque dans diverses directions et atteignit tous pleins d’ennemis que Tom n’arrivait même plus à distinguer. Moïra, c’est toi, l’ange ? Après avoir écarté tout le monde autour d’eux, l’ange se pencha doucement vers Tom et murmura trois formules. En un instant, le monde redevint clair et lumineux. Il arrêta de cracher des limaces et un gout de fraise lui imprégna la bouche. Moïra, mon ange, je t’aime ♥ Le Serpentard tenta de se relever et s’écroula sur le sol, évitant de justesse les limaces qui se trainaient paisiblement sur le carrelage. La nausée le submergea à nouveau mais cette fois-ci aucun sort n’en était l’origine. Heureusement, sa jumelle l’aida à se trainer jusqu’à un endroit plus calme et lui rendit sa baguette, Tom, toujours dans les vapes, supposa qu’elle avait utilisé un sortilège d’attraction. Une fois sa baguette en main, Tom la pointa sur lui et utilisa un sortilège informulé pour se lancer un ‘revigor’. Une fois la formule lancée, le corps du sorcier redevint plus ou moins normal et la vie recommença à parcourir ses membre endoloris. Whhaaa, ça fait du bien d’avoir l’esprit clair, de pouvoir voir le monde tel qu’il est en vrai. En vrai ? Seigneur, non, Tom devait être mort ou en train d’halluciner … Moïra était entrain de dégommer la moitié de la brigade à elle seule. La petite poupée de porcelaine, transformée en … en ça !? Très drôle, déjà que la figure de l’ange déchu ne lui allait pas à merveille, ce petit diablotin était carrément flippant. « Mertvye Magiya ! » Un homme s’écroula et toute son énergie vitale s’embla s’envoler, vu les cris de fureur de sa sœur, Tom cru comprendre que c’était le petit rigolo qui lui avait lancé le crache-limace. Une fois la surprise passée – c’était dur à admettre le fait de voir sa sœur transformée en diable-, la rage imprégna le cerveaux du jeune homme et il se leva d’un bond, prêt à se battre encore et encore. D’un coup d’œil, il avisa l’air fier de sa sœur. Fier ? Quoi, elle trouvait ça peut-être drôle d’avoir réussit à lancer un sortilège aussi complexe ! Ou pire, elle était fière de lui montrer qu’elle n’était pas une poupée. Mais, ma chérie, tu seras toujours ma petite poupée.
Tout frais, nettoyé et guérit par sa sœur, le serpent à sonnette grinça des dents.

-« Impedimenta, incarcerem »

C’était amusant, de voir les agents de la brigade commencer à ralentir leurs mouvements, incapables d’aller plus vite. Ou bien, celui-là, là, qui venait de s’écrouler au sol pris dans un filet … Tom jeta encore quelque sortilège informulés, du style un reducto bien placé qui fit disparaître les vêtements d’un policiers (enfin, ils avaient rapetissé, mais tellement fort qu’ils n’étaient plus visibles). Le Serpentard allait éclater de rire lorsqu’il vit que sa jumelle pointait sa baguette sur Mina et lui lancer un nouveau Mertvye Magiya. La victime s’écroula et l’on vit à nouveau l’énergie vitale s’extraire du corps de la jeune fille. Le sortilège se brisa, laissant Moïra épuisée mais folle de joie. La jeune fille éclata d’un rire et jeta un coup d’œil amusé à son frère. C’est devant son air moqueur, que Tom se rendit compte qu’il avait la bouche ouverte et qu’un peu plus, et il bavait de stupeur. Refermant rapidement la bouche, il contempla sa poupée. Il la prit par la main, pour vérifier qu’elle était bien réelle. Oui, elle était palpable. C’était bien sa sœur, en face de lui. A la fois flippé et fier, le serpent partit dans un petit rire nerveux. Mina allait tuer Moïra …
Levant sa baguette, le jeune sorcier repartit dans la danse des Diffindo et Sectumsempra. Il voyait la chaire s’ouvrir mais il s’en foutait, il avait vu sa poupée en porcelaine se transformer en diable alors il devait être à la hauteur. A la hauteur ? Mais il n’avait rien à prouver à personne, si ? Soudain, Tom se prit un coup de matraque derrière la tête et s’éclata sur le sol. Il sentit que son nez commençait à saigner et se retourna, toujours au sol.

-« Serpensortia »

Un serpent vola sur le policier et l’enserra au cou. Whoo, genre un mini boa constrictor …Le brigadier hurla et tenta d’enlever le reptile mais celui-ci semblait apprécier le fait de tenter d’étouffer sa victime. La tête de l’homme vira progressivement du rouge au bleu, en passant par un vert assez inattendu. Tom se releva et essuya son nez, qui continuait à saigner, d’un geste rageur de la main. Au moment où le policier s’évanouit, le jeune sorcier lança un ‘Incendio’ et le serpent s’enflamma laissant des marques de roussit sur la peau et dans les cheveux de l’homme évanouit. Soudain, il remarqua que le calme s’était fait autour de lui. Tout le monde regardait dans la direction d’une voix. Cette voix, c’était celle de la ministre. Le Serpentard l’apprit par les murmures qui se propageaient dans la foule. De là où il était, le jeune sorcier n’arrivait pas à voir la ministre mais sa voix glaciale était bien audible. Lorsque celle-ci affirma que River père n’avait jamais demandé cette attaque et que le brigadier confirma, Tom ne put s’empêcher d’être soulagé. En soit, il savait que son père tuerait son fils si jamais il en avait trop honte, et lui-même n’aimait pas son père mais … mais son géniteur restait son géniteur, et Thomas préférait savoir que les Rivers ne s’étripaient pas entre eux. Seuls les Bielovas se détestaient entre eux, pour les Rivers il fallait quand même un minimum de solidarité. Le minimum possible, mais au moins elle existait. Puis, la ministre parla du professeur Lupin et de Lee, qui étaient apparemment présents, et réintégrés.
Moment de flou.
Grand blanc. Tom avait l’impression qu’il devait comprendre quelque chose mais il n’y arrivait pas …
Présents et réintégrés.

Ce fut la voix douce et amicale d’Aleera qui le sortit de sa torpeur. Dans un instant de lucidité, le serpent comprit plusieurs choses à la fois. 1) Le chef de la brigade avait des soucis à se faire. 2) Aleera avait une voix qui faisait carrément peur. 3) Aleera était là.
…
Aleera était là ?

-« Lee… »

Ce fut d’abord un murmure, un simple petit souffle qui sortit d’une bouche tétanisée. Déjà qu’il avait mis genre, deux minutes à capter que la demi-vélane avait fait sa réapparition, le voilà figé, la baguette encore levée et son nez toujours en sang. Autour de lui, tout le monde s’agitait, les policiers emmenaient des élèves à l’infirmerie aidés des autres ados, moins atteints. Un sourire débile apparut sur les lèvres du serpent au fur et à mesure qu’il se faisait à l’idée que Lee était là. Trop peureux ou trop con, Thomas n’osait plus bouger.
Heureusement, la voix, toujours aussi douce et calme, de la demi-vélane éclata à nouveau. Elle hurlait le nom de Meghan. Un frisson d’adrénaline parcouru le dos du Serpentard. Meg’, il l’avait laissé quelques minutes plus tôt lorsque Gray l’avait rejoint. Mais vu le ton de Lee, la situation ne s’était pas améliorée depuis. Meg …
Grognant, le sorcier tenta de rejoindre la voix qui gueulait à quelques mètres de là mais il n’arrivait même pas à la voir. Il poussa tous ceux qu’ils pouvaient en grognant à la manière d’une panthère, à un moment, il feula doucement et aperçut le regard impressionné d’un autre élève. Il fallait qu’il trouve Lee, il fallait qu’il la serre dans ses bras et qu’il la rassure … La voix de la demi-vélane s’était soudain adoucie, Tom ne l’entendait plus. Il s’arrêta, pour tenter de capter à nouveau la voix et s’essuya nerveusement la bouche sur laquelle coulait encore un sang poisseux. A travers les appels des uns et des autres et les bousculements divers, le Serpentard vit Lee, debout qui semblait chercher quelqu’un du regard. Puis, elle se pencha aux côtés de Lily, sans le remarquer.
Lee.
Lee, Lee, Lee …

-« LEE ! LEE, LEE ! »

Thomas poussa tout le monde, marcha sur des pieds, donna des coups de coudes. Il hurla encore et encore le nom d’Aleera jusqu’à arriver devant elle et de la prendre dans ses bras. Il se serra contre elle, fou d’amour et fou de terreur qu’elle le rejette.

-« Lee.. »

Il l’embrassa et ce baiser avait le gout du sang.
Bienvenue, Lee.

Invité

Certains pouvaient parfois se questionner comment une voix si forte pouvait provenir d’une si petite cage thoracique. Si Irina criait souvent après ses élèves, on l’avait jamais vu perdre son sang froid de cette façon avec la directrice de l’école. Le professeur avait complètement perdu tout son contrôle de soi et elle s’en voulait amèrement au moment où elle aperçu la ministre de la magie, son amie Svetlana Bielova, avancer vers la manifestation en compagnie de quelques uns de ses collègues. Irina put également se réjouir de la présence d’Aleera Bielova, l’une de ses meilleures élèves qui avait été renvoyée plus tôt dans l’année. Par contre, elle pinça ses minces lèvres lorsqu’elle vit la silhouette de ce Ted Lupin qu’elle n’aimait pas particulièrement.

Gênée d’avoir perdu son calme habituel devant son amie et supérieure, elle reprit rapidement son air froid et distant et inclina légèrement la tête en guise de salutation à la ministre. Les deux filles s’étaient connues à Durmstrang, durant leurs études, mais avaient développé davantage leur relation dans la cadre du retour du Maître. Étaient-elles amies? Irina n’avait pas d’amis, mais avait beaucoup de respect pour cette dame qui faisait bien des choses pour l’avancée du monde magique et pour la consolidation du pouvoir du Maître. Si Baranovski jalousait parfois son rôle privilégié et sa proximité avec Lui, elle demeurait toujours loyale et fidèle envers elle.

Lorsque les membres du ministères arrivèrent, la bataille cessa presque instantanément. Ce n’était pas tous les jours que le ministère de la magie débarquait à Poudlard. La situation devait être spéciale, voire phénoménale. La colère des élèves n’avait su être contrôlée, la Grande Inquisitrice avait échoué sa tâche. Le résultat était désolant : des élèves blessés, des membres de brigade trop violents. Irina chercha des yeux celui qui avait tenté de l’agresser quelques minutes plus tôt, apparemment, il s’était fait discret et avait dû fuir la manifestation. La directrice de serpentard écouta alors la chère ministre faire ses réprimandes à Dolores Ombrage. Si son visage était tout à fait neutre et ses bras étaient croisés, on pouvait lire dans ses yeux l’excitation qui l’envahissait à mesure qu’elle entendait les reproches faites à la directrice. C’était un délice, un régale, elle en aurait voulu plus.

Son cœur se mit à débattre davantage lorsque son nom fut nommé. Elle se sentait comme une athlète récompensée d’une médaille aux Jeux Olympiques. Ainsi, ce que Svetlana lui avait écrit quelques jours plus tôt était devenu officiel. Elle allait prendre en main la communication entre Poudlard et le ministère. Elle allait remplacé officieusement Dolorès Ombrage dans les activités « ténébreuses » du château. Maintenant, il ne fallait qu’espérer que les parents porteraient plainte contre l’attitude de la directrice. À ce moment, son renvoi pourrait être envisageable et petit à petit, la Baranovski pourrait monter sur l’échelle du pouvoir. Les barreaux de cette échelle n’étaient pas aussi inatteignables qu’ils en avaient parfois l’air. Le pouvoir était palpable, on pouvait le sentir. Irina s’en rapprochait dangereusement et elle adorait cela.

Les collègues du ministère dispersèrent le groupe et amenèrent les plus blessés à l’infirmerie afin d’éviter toute séquelle grave. L’agitation avait repris, mais dans un calme impressionnant comparativement au chaos qu’il y avait quelques minutes plus tôt. Irina fit un bref sourire à Svetlana. Elle n’alla pas lui parler, elle aurait l’occasion de le faire plus tard, en privé, et à ce moment, elles pourraient discuter de choses plus sérieuses et moins officielles. Elle ne dit rien aux élèves et ne leur adressa qu’un regard de mépris. Se retournant sur ses talons, elle descendit à ses appartements où elle n’allait pas célébrer sa gloire, car Irina détestait fêter.

Invité

- Nous allons nous en sortir, Mal'. Je... Je le sais. J'ai confiance.

Il faisait tellement chaud ici. Mélanie était prise d'une envie de pleurer, de s'enfuir et de se réfugier seule, quelque part mais seule. Elle ne faisait même plus attention aux nombreux coups qu'elle prenaient, ils étaient devenus dérisoires face à son chagrin. Mélanie, tu ne vas pas abandonner maintenant ? Alors que ton chéri que tu viens d'embrasser devant tout le monde est là, à côté de toi, et qu'il te soutient ? A un moment elle oublia tout, la douleur, Malcolm, la brigade magique, et elle se mit à rêver. Comment pouvait-elle penser à son plaisir à elle alors que tous dans cette manifestation souffraient ? Elle voyait certains s'écrouler, d'autre résister. Et devant elle, le nombre des brigadiers toujours plus dense... Malcolm lui avait dit quelque chose, pour qu'ils s'en sortent, il lui avait dit qu'il fallait qu'ils bougent, qu'en restant au milieu ils aggravaient leur cas. Mais comment faire pour sortir ? Tous ces hommes qui avançaient vers eux, les faisant suffoquer, ne les laisseraient jamais passer ! Longtemps son regard resta fiché dans celui de son nouveau petit copain - bah oui c'est officiel maintenant 8D - avant qu'il ne reparcourt le couloir. Sur les murs, une petite couche de sang ici et là s'étalait sur la surface lisse, et au sol, ce n'était que débris de combat et liquide rouge en abondance. Bon Dieu, mais qui étaient ces gens, bordel ? Enfin oui, on sait que c'est la brigade magique et tout ça. Mais ça ne peut pas être des humains. Ces humains faisaient du mal à des adolescents pour la plupart mineure ! Mélanie sentit ses joues lui piquer. Tout cela était impossible. On ne pouvait pas faire autant de mal comme ça. Avec une grimace de douleur, elle se releva. Un brigadier se jeta sur elle, tête la premièr, baguette en avant. Mais la Serpentard fut plus rapide.

- Expelliarmus ! EXPELLIARMUS !

Elle fut ravie de voir la baguette de son ennemi partir assez loin dans la foule. Il fallait partir avant que cet homme ne revienne avec d'autres de ses alliés. Elle implora son copain du regard. Mal, toi qui est si intelligent, livre-moi ton idée. Maintenant. Elle vit une grimace de douleur se peindre sur le visage du Serdaigle ; il avait mal lui aussi. Il fallait faire quelque chose. C'est alors qu'il exposa son plan. Qu'elle lui serve d'appui pendant qu'il jette des sorts pour se protéger. Mélanie caressa la joue de Malcolm d'un naturel assez étrange. Il est fooort =O Son esprit tournait toujours à trois cents à l'heure où qu'il soit. Et là, son idée était bonne en plus. Mélanie se sentait prête à le faire, mais en était-il de même pour lui ?

- Mal, je... tu... tu vas bien ? Tu crois vraiment réussir cela ?

Un sourire bienveillant éclaira son visage.
Puis une certitude.
Tous les deux ensembles, ils y arriveraient. Tous les deux, ils étaient capables de tout. Ils formaient le couple idéal. Elle devait avoir confiance en lui comme lu avait confiance en elle. Lentement, elle l'aida à se relever, lui tint le bras et l'embrassa rapidement. Bon, eh oh, stop le romantisme là. XD Les yeux brillants, elle le fixa. Comment pouvait-elle douter un instant ? Ces fils de bâtards allaient bien voir, ils n'avaient qu'à bien se tenir !

- Je suis prête ! s'écria-t-elle. Réduisons-les en charpie et partons de... AIE !

Elle fut violemment projetée en arrière. Sa tête se cogna contre un meuble, et sa douleur décupla. A ce moment, elle crut alors qu'elle était en train de mourir. Comment donc, ce n'était pas cela ? Ce n'était pas quand le regard se voilait et que la douleur s'intensifiait ? Mélanie respira bruyamment. Elle ne voyait plus rien.

- Sale... fils... Sale fils de...
- Ferme-la sale gosse !

Il lui redonna un coup de poing dans l'arcade sourcilière, qui recommença à saigner. Tiens donc, on avait bien besoin de ça maintenant ! Elle s'allongea au sol. Un mince filet de liquide rouge coulait le long de sa joue, et à travers ses larmes, elle aperçut le bonhomme qui l'avait frappé. Il souriait machiavéliquement au-dessus de sa tête, voyant qu'elle était faible et qu'il pouvait lui porter le coup final. Elle se laissa emporter, laissa ses tremblements sans les contrôler, laissa son sourcil saigner, s'abandonna. Après tout, pourquoi résister ? Pourquoi résister à l'impossible ?
L'homme allait abattre sa matraque quand il fut stoppé net. Que se passait-il ? On aurait dit qu'ils avaient stoppé l'attaque ! Mélanie puisa dans le peu d'énergie qu'il lui restait pour relever la tête. Ce qu'elle vit la stupéfia alors : la Ministre de la Magie en personne ! Suivie d'Aleera Bielova, sa jeune soeur, et du professeur de Métamorphose, Ted Lupin ! Mélanie sourit et soupira. Puis elle ferma les yeux...

« Tu devrais faire examiner ton front. Le sort a arrêté le saignement, mais à l’infirmerie, ils pourront te refermer la plaie et par la même occasion stopper la douleur. Ca vaut le coup, non ? Tu n’es pas obligée de rester là. »

Il avait dû arrêter une nouvelle fois le saignement. Quand Mélanie reprit conscience, l'ambiance avait totalement changé. Les brigadiers étaient partis, Ombrage fulminait dans son coin, et elle et Malcolm, tous les deux... un peu comme dans un rêve. Sa tête lui faisait mal - son coup avait été puissant - et son arcade sourcilière la brûlait. Oui, Mal' avait raison, encore une fois. Elle allait aller à l'infirmerie, elle serait bien soignée. Mais cela voulait aussi dire qu'elle devait se séparer de lui... Ils avaient la vie devant eux pour se voir maintenant, mais Mélanie ne voulait pas se séparer de lui. Elle sentie la main de l'Aiglon dans la sienne, encore trop sous le choc elle ne pouvait répondre. Ce ne fut que quand il commença à s'éloigner qu'elle réalisa qu'elle ne l'avait pas remercier. Sans lui, elle aurait été sûrement bien plus gravement blessée. Sans lui, jamais elle n'aurait eut autant confiance. Il lui demanda en se tournant si leur rendez-vous comptait toujours. Là, elle failli se traiter d'imbécile. Elle n'avait même plus la foi de lui répondre. Elle se méprisait elle-même et failli s'insulter toute seule - mais elle se retint. Alors, lorsqu'elle le vit s'éloigner pour de bon, elle se redressa. Elle s'appuya contre le mur et se remit debout. Elle tremblait. Mais rien n'aurait pu l'arrêter.

- A... Attends ! Mal' !

Elle essaya le plus vite possible de le rejoindre. Jetant un oeil de-ci de-là, elle aperçut Aleera et Thomas River se jeter dans les bras. Sa "technique" à elles serait différente mais tout aussi efficace.

- Je... Evidemment qu'il tient toujours ! Tu crois vraiment que je vais te laisser tomber après ce qu'il vient de se passer ? D'ailleurs...

Petit pause. Ca ait plus romantique, mesdames et messieurs XD Elle prit la main de Malcolm dans la sienne et la serra fort. Elle le regarda dans les yeux - mon Dieu ce regard veeeeert *__* XD - et pensa très fort à lui. A lui et elle. A leur couple.

- ... D'ailleurs, je voulais te remercier, Mal'. Sans toi, jamais je n'aurais pu tenir le coup. J'aurais peut-être été gravement blessée ? Tu as été là, tu as su me rassurer. Tu... Tu es fort.

Elle se pencha vers lui. Ils étaient très très proches. Délicatement, elle posa ses lèvres sur celles de son Serdaigle, et le serra fort dans ses bras.

- Je t'aime. Je... Je t'aime.

Invité

La tête de Derek était comme une bombe prête à exploser. Ses oreilles sifflaient comme une cocotte minute. Tremblant de douleur et de désespoir - non par pour lui mais bien pour elle - il cachait du mieux qu'il pouvait le corps de sa belle, la protégeant du mieux qu'il pouvait de la pluie de coups et de sortilèges qui menaçait de s'abattre sur eux à tout instant. Mais cette averse de violence ne survint jamais. Les bruits s'étouffèrent soudain, tandis qu'un sortilège de protection les entourait. Faible et incapable de la moindre nouvelle once de violence, le skinhead tourna légèrement la tête, et ce qu'il vit lui permit une détente totale. Marianne. Cette fille était une bénédiction du ciel, ni plus ni moins. Elle tombait pile au bon moment. Le redskin bougea très légèrement, tentant vainement de trouver une position moins inconfortable pour lui et également pour Meghan, qui devait de sentir un peu écrasée. Cependant, il était tellement à court de force que son corps se laissa aller, et qu'il se cogna la joue contre le mur en voulant s'y appuyer pour se laisser choir. Sur le coup de la douleur, il perdit brusquement connaissance durant quelques secondes. Chacun de ses os cassé le faisait souffrir, sa joue déboitée par le sortilège était la pire plaie qu'il pourrait jamais encaisser, du moins il en était persuadé. Quand il se réveilla, le calme était soudain revenu. Aussi vite que la bastonnade avait débutée, elle venait de s'arrêter. Derek se frotta les yeux. Son inconscience, aussi brève qu'elle avait été, l'avait remis légèrement d'aplomb. Il ôta le sang qui maculait son visage, obstruant à moitié sa vue, et distingua parmi d'autres une petite silhouette blonde au loin, à côté de la grosse boule rose. Il comprit aussitôt en voyant une jeune fille en jolis vêtements à côté d'elle. Svetlana Bielova, la ministre de la magie, et sa petite sœur. Aleera. Lee. C'est Meg et Lily qui allaient être contentes quand elles reprendraient connaissance... Péniblement, Derek prit sa petite amie par les épaules, la serrant contre lui malgré tout le sang qu'il perdait et tous ses os en miette. Il déposa un baiser sur le front de sa dulcinée. C'était terminé... Ombrage était en train de se faire mettre en miettes par la ministre elle-même. Et Ted et Lee étaient de retour. Enfin. Fermant un œil sous le coup de la douleur, il cala la tête de la jeune fille sur son épaule, refusant de la lâcher. Marianne veillait de toute manière sur eux, les affrontements semblaient suspendus, mais sait-on jamais. Lorsqu'un brigadier s'approcha d'eux dans le but des les emmener dans un brancard à l'infirmerie, le skinhead eut une réaction purement bestial, montrant les dents comme un animal agressif, resserrant son étreinte sur sa petite amie. Cependant, la douleur de sa mâchoire inférieure le rappela vite à l'ordre. Enchainant erreurs sur erreurs, il plaqua sa main sur sa bas-joue. Et poussa un cri de douleur. Lorsqu'on lui ôta Meghan des bras il crut qu'il allait de nouveau exploser la tronche de tous ces flics de merde. Mais lorsqu'il vit Lee hurler et se précipiter vers son amie, il le laissa aller. Il sourit légèrement, les doigts effleurant son cou ensanglanté, son autre main glissant de celle de la Serpentard tandis qu'on l'emmenait se faire soigner. Lorsque ses doigts lâchèrent enfin ceux de Meghan, il eut un léger gémissement. Une plainte. Il ferma les yeux, se reposant quelques secondes avant de sortir une main ferme le prendre par le bras. Ses paupières s'ouvrirent instantanément, ses yeux se révulsèrent légèrement. Un homme venait de le saisir avec toute la violence dont il était capable dans son métier. Par l'avant bras dont les os étaient à l'état de miettes. Derek poussa un nouveau cri tandis que son "sauveteur", tortionnaire quelques minutes plus tôt, le lâchait sous le coup de la surprise. Une pointe horrifiante d'inquiétude le traversa tandis qu'il ôtait délicatement les doigts du jeune homme pour dévoiler la plaie béante de sa mâchoire ainsi que le trou dans sa joue. Derek crut que le brigadier allait vomir. A voir sa tête il se demandait même comment ils allaient pouvoir guérir ça. Ça ne serait pas comme des os cassés, pas de doute. L'homme appela quelques uns de ses collègues pour venir l'aider. Derek tâtonna jusqu'à prendre sa baguette. Il la leva vers ces têtes brûlées qui changeaient de camp comme de chemise. Jamais on ne le prendrait en charge. Il était peut-être à bout de force, mais il ne laisserait personne l'emmener. Meghan était en sécurité, il le savait, mais refusait qu'il subisse le même internement dans un lit d'hôpital pendant des heures et des heures. Notre loupiot fait partie de ses gars qui ne tiennent pas en place. On ne peut pas leur en tenir compte, c'est tellement charmant et romantique parfois... *out*. Bref.

Le brigadier ôta la baguette des mains du skin, d'abord avec douceur, puis voyant qu'il résistait, avec plus de fermeté. S'appuyant contre le mur, Derek se releva en chancelant, serrant les poings, prêt à cogner pour ne pas se laisser emporter. Mais quel mazo de refuser de se faire guérir lui... Si tout avait pu être réglé d'un sortilège, il l'aurait fait, mais savait que ce serait plus complexe. Un brigadier lui prit le bras qui était cassé, tandis qu'un autre se saisissait du bras valide.

‘’ Mais lâchez-moi putain!!! ‘’

La voix était étranglée, étouffée, la plupart des sons tronqués et amputés à cause de la mâchoire déboitée - oui c'est gore ><.

- Monsieur nous devons vous emmener à l'infirmerie. Vous ne pouvez rester ici dans cet état.

Mais c'est ça, et puis quoi encore?! Derek avait fait au moins deux fois plus de dégâts physiques que cet abruti type. Sans baguette s'entend. On ne pouvait pas dire sans matraque, il avait trop régulièrement "emprunté" celle de crétins de brigadier trop faibles pour résister à ses coups. Le redskin se débattit légèrement, avant qu'un des officiers ne pousse un juron étouffé et ne lui donne une claque sur le bras, et une sur la clavicule. Cela ne fit qu'énerver davantage le Gryffondor qui confondit rage et douleur dans un même cri. Voyant qu'il ne se calmait pas et qu'il contractait ses muscles restant pour les empêcher de le faire bouger - à défaut de pouvoir à nouveau les cogner -, un policier eut un soupir de résignation avant de lui coller une baffe dans la figure - moins forte que d'ordinaire suffit. Du bon côté pour le calmer... Derek se recroquevilla soudain, et tous ses membres se crispèrent une nouvelle fois avant de se détendre subitement tandis qu'il perdait connaissance.

Derek ouvrit les yeux. Battit des paupières. Il avait le bras, l'épaule, le torse et la tête immobilisés, et était couché sur un brancard direction l'infirmerie dans les plus brefs délais. Il allait au moins y retrouver Meghan...

Le skinhead eut une légère plainte de douleur tandis qu'il sombrait de nouveau dans les Limbes de l'inconscience. Il avait au moins eu le mérite de bien s'amuser durant cette bagarre, pas comme ceux étalés dès le premier coup...

Mais quel bazar...Elle venait de pulvériser les punaises de salopards de policiers qui avaient prétendu passer à tabac Lysander, et elle était toujours agenouillée à côté de lui, lorsque le tumulte s'apaisa d'un seul coup, pour laisser place à un silence lourd et gêné qui mit les sens de Lucy en alerte tandis que Lysander parvenait à se relever et qu'elle accordait toute son attention à ce qui se passait là-bas. Un visage, une femme blonde...russe. Une femme dont elle connaissait l'allure générale pour l'avoir entr'aperçue au sein de la Gazette du Sorcier, froide comme le pays d'où elle venait, ce beau pays au demeurant, suivie d'une autre fille, une Serpentard...l'amie de Lily. Et puis, derrière, Ted, le grand cousin de la famille! Lucy écarquilla les yeux et retint son souffle, écoutant ce qui se passait sans piper mot...Engueulade et cris, l'Inquisitrice n'en menait visiblement pas large, et la nouvelle Ministre de la Magie venait de réintégrer Ted dans ses fonctions, et l'amie de Lily comme élève. Lysander attira l'attention de Lucy en déclarant qu'il était content que tout ce qu'ils avaient fait ait servi à quelque chose, mais que les choses n'auraient jamais dû aller jusque là...Et Lucy ne put que l'approuver. Partout où elle posait les yeux, elle voyait des corps, gémissants, des élèves se redressant tant bien que mal, sonnés, blessés, le visage abîmé par les coups de matraque, des policiers hors combat, des baguettes, des personnes allongées respirant sans bouger, incapables de bouger et d'autres évanouies...tant de douleur, tant de souffrance, pour quoi? Pour obtenir gain de cause, encore heureux...mais Lucy sentit ses yeux la piquer lorsqu'elle put enfin, dans le lourd silence, embrasser du regard l'étendue de cette violence, et elle répondit à Lysander en l'approuvant sans réserve:

"Oui, je...les choses n'auraient pas dû aller jusque là, c'était tellement inimaginable...tellement..."

Elle secoua la tête sans rien ajouter, les mots lui manquaient pour révéler toute l'étendue de ce qu'elle ressentait...Rage, douleur, colère, mais aussi chagrin, et une étrange satisfaction à l'idée qu'ils avaient obtenu gain de cause, mais, ouh qu'elle était amère sa satisfaction...Lucy laissa échapper un soupir, sa tête ne la lançait plus, mais l'adrénaline qui l'avait tenue debout s'enfuyait désormais et elle se sentait faible, lasse. Vidée, mentalement comme physiquement...Elle aurait voulu se rouler en boule, si possible sur son oreiller Serdaigle -à la limite, elle se serait contentée du chat- et dormir, des heures, des nuits, oublier dans ses rêves la façon dont avait fini cette manifestation. Dans le sang et la violence inouïe...Elle réalisa qu'elle tremblait, et ce n'était pas que la fatigue qui la secouai de la sorte, mais le dégoût. Comment? Comment avait-on pu en arriver là? Elle ne regretterait pas de s'être battue, mais...tous ces gens au sol...Lucy se blottit contre Lysander, pour sentir sa présence, quelqu'un de vivant auprès d'elle et de bien réel. Tout lui semblait si irréel, en vérité...lovée contre son Serdaigle, elle écouta la suite des débats sans mot dire, sonnée. Alera hurlait de colère et de chagrin, oh! comme elle la comprenait, ce devait être un choc...Et derrière elle, elle vit Ted écarquiller les yeux et retenir son souffle, apparemment choqué. D'un autre côté, il y avait de quoi l'être...Lucy suivait confusément les débats. Bon, la directrice demeurait à son poste, dommage, mais on ne pouvait pas tout avoir et il n'était pas vraiment question de manifester à nouveau. Ils pourraient faire quoi, alors? Essayer de vivre sous le joug du boudin? Hors de question, mais de toute manière, l'Inquisitrice allait devoir mettre de l'eau dans son vin maintenant. C'était déjà ça...
Lysander lui parlait, la remerciait, et Lucy lui adressa un pâle sourire:

"Je t'en prie...t'y pouvais pas grand chose, avec cinq types contre toi, de toute manière...si, t'as géré. Peut-être pas pour tout mais bon, si on réussit tout c'est même plus la peine."

Elle regarda encore, les soins qui s'organisaient, et Lily ensanglantée, et Nathan, et Meghan, et les autres, tous, vacillants, hébétés, tremblants...Lucy frémissait. Pensa à sa bannière, c'était idiot, mais cela lui semblait important à présent, sa bannière...où était-elle? Oh, et puis, quelqu'un la trouverait bien tôt ou tard, n'est ce pas? Là-bas, Thomas River embrassait Aleera avec l'avidité de celui qui n'attend que ça. Derek Gray était affaissé sur lui-même. Lucy retint son souffle en sentant sa gorge se nouer, tandis qu'elle réalisait l'ampleur des conséquences...encore heureux qu'il n'y ait eu ni morts ni vraiment blessé grave...Lysander lui suggéra de s'éloigner un peu, elle lui jeta un regard et répondit:

"Je...je crois pas être en état de pouvoir les aider, tu sais...je crois pas qu'on puisse faire grand-chose ici...tu veux rester?"

Elle, elle avait plutôt l'intention de s'éloigner et tandis qu'elle parlait, ils s'étaient éloignés un peu du coeur de l'ancien combat. Lucy se souvint de la deuxième question de Lysander et laissa passer quelques secondes avant de répondre. Elle se sentait comment? Fébrile, tremblante, sonnée, lasse, épuisée, vidée. L'adrénaline enfuie, le contrecoup du choc la mettait à genoux, et même plus que ça, elle tenait sur ses jambes mais là-dedans, plus rien ne marchait, à peine de quoi parler, à peine la lucidité de connaître son état. Elle se sentait physiquement en état de tenir, et c'est ce qu'elle essaya de répondre à Lysander;

"Ca va, je crois que je pourrais tenir debout...je suis un peu sonnée, complètement claquée même si je sais bien que je ne pourrais pas fermer l'oeil...Oui, je vais plutôt b..."

Elle ne termina pas sa phrase. Elle était forte, Lucy, elle savait encaisser et serrer les dents, mais elle était sensible, et là...épuisée, vidée, lassée, assommée mentalement, elle avait été terriblement secouée de voir ses amis jonchant le sol. Sans la force de la colère, elle se sentait dégoûtée par ce qui s'était passé, elle avait eu peur, si peur, et elle était tellement secouée...la fatigue et la terrible lassitude l'empêchaient de prendre de la distance, et elle se prenait le contrecoup du choc, le retour de volée, de plein fouet. Oui, elle était forte, mais il ne fallait pas pousser...elle avait presque réussi à dire à Lysander qu'elle se sentait bien, mais les mots se bloquèrent dans sa gorge, sa voix se brisa et elle grimaça en se jetant à moitié dans ses bras -doucement quand même- et en appuyant son front sur la poitrine de son aiglon en tremblant. Quoi? Qui a dit elle craque? Eh oui, quelquefois, c'est trop...Lucy essaya de se reprendre, haleta pour retrouver un peu d'air malgré la boule qui lui nouait la gorge, une grande inspiration de nageur qui s'étouffe, mais ne parvint qu'à gémir d'une voix étranglée:

"Oh, Lys..."

Et tout doucement, se mit à pleurer.

Invité

Emmie était toujours au sol, inerte. Ce fut finalement un coup dans son épaule qui la réveilla ; une explosion de douleur dans tout le bras le rendait inutilisable, et il pendait le long de son corps comme un poids mort. L’aiglonne vit indistinctement quelqu’un emmener Maxime à l’infirmerie ; ce dernier semblait encore plus mal en point que tout à l’heure, lorsqu’elle avait essayé de le protéger … et que cela s’était finalement avéré inefficace, puisqu’elle s’était évanouie sur lui, causant encore pus de douleur au Poufsouffle. Et dorénavant, elle était et restait seule sur le sol inconfortable, Maxime ayant été envoyé à l’infirmerie. Le contact glacé de la pierre contre sa joue commençait à la réveiller ; mais en contrepartie, il intensifiait encore plus la douleur de son épaule, qui maintenant s’était étalée à tout son bras, sa tête, son cou et son dos. Howyeah. Ca gère la fougère toussa. Mmhrf, ça fait drôlement mal, quand même. Un horrible mal de crâne s’empara d’un seul coup de la jeune fille, venant s’ajouter à son épaule horriblement douloureuse. Un grognement de souffrance sortit de sa gorge, tandis qu’elle essayait tant bien que mal de se relever pour se trainer jusqu’à l’infirmerie. Elle ne pouvait pas parler ; ses dents étaient serrées pour s’empêcher de geindre à cause de son épaule. Petit à petit, Emmie finit par se relever totalement et s’appuya lourdement contre un mur ; un accès de vertige la prit, forçant la Serdaigle à fermer les yeux pour attendre que ça passe. Horrible. C’était tout simplement horrible.

Lancinante, son épaule était un mal sourd et presque insupportable qui menaçait de la souffler à tout instant. La brune se rassit le temps de chasser le vertige de sa tête, puis entreprit de se re-relever, au prix d’un grand effort. Finalement sur pieds, elle chancela quelques instants avant de se tenir presque tout à fait droite. Sa baguette, elle ne l’avait plus depuis un certain temps, et en cet instant, la seule chose à laquelle elle pensait était aller à l’infirmerie. Après, on verra. C’est lorsque cette horrible douleur disparaitrait que l’aiglonne pourrait se mettre à réfléchir convenablement. Pour l’instant, impossible. Tant bien que mal, en s’appuyant à tous les murs qu’elle croisait – du côté de son épaule valide, bien sûr – Emmie commença peu à peu à s’éloigner du boxon causé par l’arrivée des policiers venus mater les manifestants ; beaucoup d’élèves étaient sur place, toujours, ou encore au sol pour certains. Comme pour essayer d’anesthésier la douleur, son esprit se « déconnecta », et ses pensées reprirent le dessus, tandis qu’elle chancelait à petits pas vers l’infirmerie, vers la délivrance.

Son esprit vagabondait totalement, passant d’une chose à l’autre. Tous les sujets de réflexion étaient bons, pour essayer d’oublier un temps soit peu cette douleur persistante, omniprésente. Souvenirs, musique, chansons, amis … De tout, absolument de tout.

Aujourd’hui, Emmie voulait proposer ses services pour la manifestation qui allait avoir lieu. Elle le savait, en avait eu vent par les chuchotis de sa salle commune, et avait protégé le secret, ne voulant pas avoir plus de problèmes, et se tenant à carreaux. Avec son statut de préfète, au moins, elle pourrait servir vraiment à quelque chose lors de la prochaine manifestation qui allait commencer dans quelques dizaines de minutes. Elle savait que c’était le bon plan, même si ça n’était vraiment pas gagné d’avance ; mais cependant, un doute douloureux lui restait fiché en travers du cœur, comme une épine, une écharde dans le doigt. Alors bien sûr, elle prenait son temps, se trouvait des excuses pour ralentir, pour se mettre en retard. La Serdaigle savait très bien où son petit manège voulait l’emmener : à être en retard pour la manifestation et à ne pas pouvoir – très malheureusement –, y participer. Mais non. Cette fois-ci, elle serait assez courageuse, aurait des couilles et oserait aller se présenter devant toute la clique des manifestants. Il faut bien savoir parfois se jeter à l’eau sans assurance, au moins une fois dans sa vie, non ? Et tout d’abord, elle irait présenter ses excuses à River. Il était prétentieux, certes. Il était arrogant, certes. Mais c’était le frère de l’une de ses plus chères amies, et avec du recul, il était vrai que le jeune Serpentard n’aurait pas dû apporter de la drogue … mais elle aussi, avait quand même été vachement conne, sur ce coup-là. Alors oui, il avait été blessant, mais c’est elle qui avait ouvert les hostilités en lui jetant son jus de pomme bien collant à la face, et en l’insultant vertement d’une manière bien ironique.

La jeune fille savait très bien qu’il serait là lors de la manifestation, à tous les coups. Et elle ne saurait pas comment s’y prendre pour s’excuser, de ça aussi elle en était, mais alors, totalement sûre et certaine. En supposant qu’on la laisse s’approcher sans se faire lapider avant d’arriver à faire deux pas. Ce qui n’était certes pas gagné, avec les gens qui allaient être de la partie. Mais bon, elle l’avait mérité, et devait s’excuser. La jeune brune avait compris ça seulement quelques temps plus tôt ; et cette manifestation était décidemment le bon endroit pour s’excuser. Sincèrement. Et faire tout ce qu’elle pourrait pour essayer de réparer les pots cassés, quoi que ce soit, quoi qu’on lui demande de faire.

Essayer de faire oublier ses conneries. En faisant quoi ? En participant à une manifestation. Mais grands dieux, jamais elle n’aurait pensé être blessée comme ça, à la manifestation. Au début, c’était intéressé, et puis à partir du moment où elle était grimpée sur les épaules de son ami, tout avait dérapé. Ses cris, ses insultes à l’inquisitrice étaient sincères, et venaient « du cœur », si l’on peut dire ainsi. Et puis après, tout avait finalement mal tourné. Oh, son poste de préfète, elle en était débarrassée, au moins ! Une charge de moins sur ses épaules, ça c’est la bienvenue. Ses pensées vagabondèrent encore longtemps, avant qu’elle ne disparaisse dans un couloir, en direction de l’infirmerie. En espérant qu’elle ne se refasse pas mal à l’épaule en chemin, parce que là ça fera bien mal. Bah oui, muscle à froid.

Invité

Je ne sentais plus rien. Quoi que, c’était faux. En fait : je sentais tout, amplifié comme jamais. Chaque coup de matraque défonçait un peu plus la peau comme les neurones, m’empêchait un peu plus de réfléchir. Petit à petit, ils me transformaient en loque. Le bruit autour de moi se mêlait à la douleur sourde des coups. Je les sentais de moins en moins. Vint l’instant, béni, où je n’entendais plus rien. Un grand silence dans ma tête, quelque chose d’incroyablement sain et reposant. Un grand blanc cotonneux qui me remplissait de la tête aux pieds. J’étais de la ouate. Je n’avais jamais pensé à cette existence auparavant, mais je devais avouer qu’elle n’était pas désagréable. L’absence totale de pensée était d’une exquise insipidité. Je me complaisais parfaitement dans cet état. Je n’avais plus besoin d’aucune chose. J’étais tombée dans une profonde inconscience.

Puis vint le réveil. Un sort que je ne tarda pas, dans ma lucidité nouvelle, d’identifier. Un Diffindo. Et il ne venait pas d’un flic – non, eux, ils continuaient à peine à me frapper. Ils devaient avoir d’autres cibles et me croire à jamais dans les pommes. Tu parles, Jean-Charles. J’étais bien revenue à moi et, tandis que l’un des policier, certainement lassé, relevait dans un instant de folie son pied de ma main, je me précipitai sur ma baguette et lui lançait un crocjambe. Il s’affala sur le sol et ses collègues se retournèrent vers moi. Je balançai un coup de pied parapluie à ses deux empotés qui m’avaient laissée me relever et jeter un regard furtif vers d’où venait le sort qui m’avait atteint à la cuisse et provoqué aussi bien un large écoulement de sang que mon réveil. Heureusement que la cuisse était un endroit bien gras et pas trop vascularisé – et puis, mon état amorphe d’il y avait quelques secondes à peine mélangé à mon adrénaline soudaine ne me permettait pas vraiment de souffrir, ou de me rendre compte de la situation. J’aperçus du coin de l'œil les jumeaux River. C’était donc l’un d’eux ? Je misai sur la demoiselle – cette pétasse de Moïra – et me reportai aux policiers qui se relevaient déjà. Tiens, peut-être que je pourrais leur balancer un bon gros Diffindo, moi aussi...

Mais je fus arrêtée dans mon élan par l’arrivée d’un magnifique cortège qui amena avec lui un silence encore plus étonnant que les deux qui l’avaient précédé – celui de mon évanouissement et celui imposé par la Grande Ignominie. Et pour cause ! Le cortège était composé de tout ce dont on aurait pu rêver : Svetlana Bielova, Ministre intérimaire de la Magie ; et en prime, ceux pour qui nous étions là, Aleera Bielova et Ted Lupin. Je m’arrêtai dès qu’ils apparurent et les contemplai. Mais cette contemplation inactive faisait peu à peu disparaitre le flot d’adrénaline en moi... Et très vite, la douleur de ma cuisse, et partout ailleurs dans mon corps, fut telle que je ne fus plus en mesure de tenir debout. Je m’effondrai. J’avais mal. Je saisis des bribes de conversation, de cris hystériques et décousus. J’avais mal. Plus rien ne comptait.

Je fus chargée sur ce que j’imaginai être un brancard et tout redevint noir. C’était fini. Pour cette fois.

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