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 Je crois... (PV Nathan)

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Je crois... (PV Nathan) _
MessageSujet: Je crois... (PV Nathan)   Je crois... (PV Nathan) EmptyMar 12 Oct - 7:55

Je crois...

Je crois que tu vas me plaire, toi.
En amitié, évidemment. =)


Le soleil était à son zénith.
Midi. Heure cruciale, pendant laquelle il ne faut surtout pas déranger Mélanie. L'heure du déjeuner, l'heure où l'on se repose. Pour elle, c'est l'heure la plus importante de la journée. Elle signifie divertissement, joie, rires et engueulades autour d'un bon repas. Ou simplement rêver dans la Salle Commune ou dehors.
Quand, alors qu'ils étaient à un passionant cours d'Etude des Moldus - non pas qu'elle ne s'intéresse pas aux Moldus, au contraire ! - la sonnerie avait retentie, la jeune Serpentarde aux cheveux rouges s'était précipitée dehors. Ah, enfin un peu de repos ! Enfin un peu d'air frais qui pourrait passer dans ses poumons, au lieu de l'air compressé et étouffant des salles de cours !
La Grande Salle était pleine à craquer. Les élèves prenaient leur déjeuner dans le brouhaha, et l'on entendait à la ronde que des rires et des cris. A la table des Serpentards, où Mélanie avait pris place à part, loin de ceux qu'elle ne pouvait pas se voir, les moqueries tombaient. Elle ne pouvait admettre cela. En même temps, ça leur ferait plaisir, à eux, de recevoir des remarques ironiques et méchantes à chaque pas qu'ils faisaient ?

- Eh, dit un Serpentard de sixième année à une Poufsouffle de première année qui passait pour rejoindre sa table. Tu sais, ce que tu as sur ton plateau, là - il montra la glace au chocolat de la fillette - ça me revient de droit.
- Mais je...

Elle n'eut ni le temps de répliquer, ni le temps de partir en évitant le jeune homme. Le Serpentard, d'un geste vif et précis, lui prit la glace et, en un temps trois mouvements, elle se retrouva sur son plateau. Les rires explosèrent chez les serpents, et tous se précipitèrent sur le sixième année pour qu'il leur en passe un peu. Il les narguait, lui, et demandait quelque chose en échange, en plus. Mais qu'il est con, se dit Mélanie. La petite fille, elle, se trouvait toujours à côté de la table, et observait le garçon qui lui avait dérobé son bien. Dans ses yeux brillait une leur de colère mais de soumission ; que pouvait-elle faire contre un jeune homme de cinq ans son aîné ?
Mais Mélanie n'allait pas laisser passer ça, ah ça non ! Pour rien au monde ! Surtout que ça lui faisait une occasion pour rire un petit peu, puisqu'elle était sûre que de toute façon, c'est elle qui gagnerait le "combat".
Elle se leva, sortit de sa poche sa baguette, et cria, pour que toute la table la remarque :

- Accio glace !

Le pot rempli de chocolat glacé frétilla d'abord, puis se souleva peu à peu. Mélanie fit tourner sa baguette, et la glace se dirigea vers elle. Un des Serpentards essaya de la rattrapper ; il referme ses bras dans le vide. La petite Poufsouffle, qui avait suivi toute la scène puisqu'elle n'avait pas bougé d'un poil, regarda la Serpentarde aux cheveux rouges lui sauver son dessert. Elle n'en était pas moins impressioner de la justesse et l'application du sort, qui étaient tout deux impecables.
La glace finit sa course dans la main droite de Mélanie. Les garçons n'avaient pas encore ouvert leur bouche, trop éberlués pour parler. Mélanie rendit le pot à la petite Poufsouffle, un sourire carnassier au coin des lèvres :

- Tiens. La prochaine fois qu'ils t'embêtent, dis-le moi, hein.

La Poufsouffle hocha la tête. Elle remercia du regard la Serpentarde, et s'empressa de rejoindre sa table avant qu'un autre malheur ne lui arrive.
Les Serpentards allaient crier, protester, pester contre Mélanie ; mais elle ne leur en laissa pas le temps. Alors que le garçon qui avait piqué la glace de la première année était entrain d'ouvrir la bouche, elle leva la main pour l'interrompre. Puis, elle prit la parole - vous ne croyez quand même pas qu'elle n'allait rien dire ?

- Ce n'est même pas la peine d'émettre la moindre protestation. Quand vous aurez compris que ça ne sert à rien d'emmerder les autres sous prétexte que cela augmente votre popularité, ça sera vraiment un exploit - enfin si vous comprenez ça un jour, ce qui ma fois, me paraît très peu plausible. Vous ne voulez que satisfaire votre égo, ça commence vraiment à me souler, là. Alors maintenant, le prochain qui emmerde quelqu'un d'autre, plus petit que soi au passage, je crois qu'il se souviendra toute sa vie de ce jour-là.

Alors que les Serpentards la regardaient bizarrement, sans vraiment trop quoi en penser - elle s'en fichait, cela lui importait peu d'être le centre d'attention - elle se leva, leur fit un sourire plein d'ironie et d'assurance et sortit. Elle voulait prendre un peu l'air dehors, avant que la sonnerie de la reprise des cours ne retentisse et ne gâche le superbe moment qu'elle venait de passer. Alors qu'elle passait devant Johan - le Sepentard qui avait pris la glace de la Poufsouffle - elle le jaugea du regard, tandis que lui la regardait de la tête aux pieds. Elle faillit dire : "Merde, ils ont quoi mes cheveux ! Et remerde, non je ne mets pas l'uniforme !" Mais elle se retint de justesse, pensant qu'elle en avait déjà fait assez et qu'il lui faisait perdre son temps.
Quand elle sortit de la salle, les rires et les cris reprirent. Comme avant.

Comme avant.
Elle n'aimait pas cette phrase. Elle ne voulait pas se rappeler de l'avant. De la vie qu'elle menait avec ses parents, loin de se douter qu'ils étaient un poison pour elle. Elle avait joué, gambadé, rêvé pendant longtemps dans le grand jardin de sa maison. Elle avait ri, crié et pleuré avec sa voisine avant que ses parents ne lui interdisent de la revoir. La vie d'avant. Sans souci. A l'époque, jamais Mélanie - et même si déjà elle n'était pas comme les autres - n'aurait envisagé de partir de chez elle et n'aurait jamais pris la décision de ne plus revenir sur ses pas. Ses parents, même si depuis toujours un mur se dressait quand elle voulait leur parler, elle les aimait. Avant. Elle se souvenait encore de sa mère, belle et attirante ; c'était une femme active, qui avait toujours quelque chose à faire. Elle avait des cheveux noirs - comme Mélanie avant qu'elle se les teigne en rouge - et des yeux tout aussi sombre. Elle était plutôt froide et distante ; seul son mari avait droit à un peu de confiance. Son père, lui, était le type absolu du papa qui fait peur à ses enfants parce qu'il crie trop, par exemple. Il n'avait jamais trop fait attention à Mélanie - sauf pour lui demander d'éteindre sa musique - mais même s'il ne le montrait pas, il avait un grand intérêt à aimer sa fille. Elle pourrait devenir Mangemort, plus tard ! Voilà ses pensées. Il ne la connaissait pas. Il ne savait pas cette haine que Mélanie vouait aux Mangemorts.
Mélanie se passa la main dans ses cheveux rouges éclatants. Ceci était du passé. Il ne faut pas regarder en arrière, mais toujours de l'avant. Toujours.
Elle était sortie du bâtiment. Le Parc s'offrait devant elle : magnifiquement éclairé grâce à la lumière du jour, il en émanait une atmosphère reposante et bienveillante. La Serpentarde avisa un banc, un peu plus loin, sous un arbre. Elle posa ses affaires, jeta un coup d'oeil à sa montre - les cours ne reprenaient pas avant une heure - et s'allongea sur le banc, en prenant pour appuyer sa tête son sac de cours. Elle souffla longuement.
Puis elle sortit de sa poche son MP4 - omagade mais qu'est-ce qu'on ferait sans ces petits objets ? XD -, l'alluma, mit ses écouteurs dans ses oreilles, et se détendit. Nirvana avec le son à fond, c'est vraiment trop bon, à midi, alors que le soleil encore frais du milieu de l'hiver éclaire un endroit naturel et enveloppant.
Elle se laissa aller dans sa musique, et ferma les yeux.
Cela existait, des gens aussi heureux que ça, quand ils écoutent du rock ?


Dernière édition par Mélanie Swann le Dim 28 Nov - 3:25, édité 1 fois
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Je crois... (PV Nathan) _
MessageSujet: Re: Je crois... (PV Nathan)   Je crois... (PV Nathan) EmptyJeu 21 Oct - 7:30

« NATHAN ! »
« MAMAAAAN ! »
« NATHAN PARS ! PAAAAARS ! »
« MAMAN ! »

Une voix qui tonnait deux mots – des mots avec beaucoup trop de A à son goût. Un éclair vert. La silhouette qui s’effondrait devant la porte. Le hurlement, inhumain, violent, puissant – douloreux, qui résonnait, sans même qu’il ne se rende compte qu’il sortait de sa gorge. Et puis ce froid, oui, ce froid mordant qui pénétrait par la fenêtre, glaçant sa peau, glaçant son corps, glaçant son cœur, le glaçant – lui qui n’avait jamais craint le vent, aussi hivernal qu’il soit. Cette furieuse sensation d’étouffement, oui, comme si un coussin était posé sur sa bouche – comme si on voulait l’empêcher de respirer, comme si …


Nathan se redressa violemment, haletant, les yeux écarquillés, baignés de larmes. Son cœur battait à cent à l’heure, ses membres étaient secoué par des tremblements. La lumière pénétrait à gros bouillon dans le dortoir, chose surprenante pour un matin d’hiver. Matin ? Mais qui a dit matin, petit ours molaire ? Regardant sa montre, il s’aperçut avec surprise – et consternation – qu’il était en réalité environ midi. Ah ouais, vraiment, il avait raté tous ses cours de la matinée, donc quelque chose comme quatre chances de s’asseoir à côté de Lily, de parler avec elle et de la voir sourire ? Etrangement, cette pensée projeta sur lui un léger malaise, comme de la nostalgie ou de la lassitude. A croire que le jeu dans lequel il s’était embarqué était un peu plus malsain que ce qu’il ne voyait au début comme un simple chat et souris, sans que personne ne sache vraiment trop qui était félin et qui était rongeur. Toujours assis sur son lit, Nathan ramena une jambe contre sa poitrine, fixant le vide tout en mordant distraitement l’ongle de son pouce – une de ses habitudes quand il était nerveux ou qu’il réfléchissait. Cette Lily était surprenante, plus encore que la relation qu’ils avaient noué en une seule discussion. Et que la place étonnante qu’elle occupait dans ses pensées, vu qu’il se réveillait après un cauchemar particulièrement violent et pensait à sa jolie cadette. Tiens, et ce cauchemar, qu’était-ce donc ? Cette pensée tira un sourire amer à Nathan qui sortit enfin de sa langueur mélancolique, se levant en silence. Il attrapa ses vêtements qu’il avait posé sur le dossier d’un fauteuil la veille, avant de se coucher, tout en repensant à son rêve – il y avait là un pantalon bondage noir, avec des taches de peintures rouges justement, un tee-shirt noir lui aussi – oh bah ouais, on se refait pas – sur lequel on pouvait lire ‘je vous pèterai bien la gueule à tous, mais je ne suis pas assez nombreux’, une paire de Doc Martens rouges aux lacets noirs tachés de rouges, histoire de rester dans les tons du pantalon et toute une collection de bracelets divers, ainsi qu’une cravate rouge ornée d’un A noir, et d’une casquette militaire noire, avec le fameux ‘Are you radis ?’ que l’on pouvait aussi trouver sur des vêtements de Lily. Il prit aussi des mitaines rouges rayées de noir, qu’il enfila tout en ajustant ses bracelets à piques et ses poignets de force, avant d’attraper son sac – le fameux Eastpak tagué au blanco qu’il se trainait depuis sa première année, assez soigneux avec ses affaires pour ne pas devoir en changer tous les ans –, vérifiant rapidement son contenu. Mp4, paquet de bonbon au cas-où on rencontre Lily – vire de mes pensées, immonde dragueuse -, pull en cas de pluie – eh bah ouais, même l’ours molaire peut avoir froid – et ses affaires de cours, parce que mine de rien, il vaut mieux les avoir, tout était parfait. Sauf qu’il avait encore l’esprit occupé par son mauvais rêve, bien que ce ne soit qu’un cauchemar comme il en faisait souvent depuis trois ans.

Depuis qu’il avait vu sa mère se faire tuer par des mangemorts, en fait.

Avec un sourire amer, il sortit du dortoir, à peine surpris d’entendre divers quolibets se lever sur son passage. Il les ignora un premier temps, puis, lorsqu’un quatrième année particulièrement téméraire bondit devant lui en l’insultant à demi, l’ours qui sommeillait en lui se réveilla. Haussant un sourcil méprisant, Nathan chopa le jeune homme au collet, le plaquant contre un mur dans le même mouvement, et produisant immédiatement un silence d’enterrement. Voyant le garçon devenir livide et trembler, il relâcha peu à peu la pression, se désintéressant de lui en apercevant une chevelure rousse près de la porte. Lily ? Et non, ce fut le regard troublant de la petite Dominique qu’il croisa, et ne put retenir un soupir en sortant de la salle commune. Lui qui avait espéré voir la jolie rouquine pour lui parler de son rêve dans l’espoir que … Dans l’espoir que quoi ? Elle avait failli fondre en larmes quand il avait expliqué que sa mère était morte, alors s’il avait ajouté qu’il l’avait vue mourir et qu’il faisait régulièrement des cauchemars où il revoyait cette scène, c’aurait probablement été le déluge, et l’idée de la voir triste, même pour lui, ça ne lui plaisait pas. Et à nouveau, ça lui faisait penser que son cauchemar, malgré les années qui passaient, était toujours aussi précis et douloureux. Il se réveillait encore avec cette impression de ne pas pouvoir respirer, de suffoquer, de mourir, lui aussi. Serrant légèrement les dents, il monta à grands pas les escaliers vers la grande salle et y entra. Comme souvent, de la table des Serpentards s’élevaient des cris et Mélanie Swann, une cinquième année aux jolis cheveux rouges, défendait une première année de Poufsouffle qui se faisait malmener par des camarades vipères. Avec un soupir, le grand brun s’assit à côté d’amis de septième année – bah oui, oubliez pas qu’il a redoublé deux classes, lui – qui le saluèrent distraitement, occupés à regarder la vipère qui se lançait dans un sermon vibrant de fureur. L’écoutant d’une oreille, Nathan promena son regard sur les plats, sachant pertinemment qu’il serait incapable d’avaler quoi que ce soit après le rêve qu’il avait fait. Avec un soupir, il releva la tête, juste à temps pour voir Mélanie quitter la salle en fulminant, tandis que les rires reprenaient de plus belles, comme avant.

Comme avant. Il haïssait cette expression. Avant, c’était trop beau. Avant, c’était avant. Avant, c’était parti, maintenant, il ne restait plus qu’un petit peu de poussière, de la douleur et de la hargne. Avant, c’était le joli sourire de sa mère, c’était les rires partagés ensemble, c’était tous ces murmures le soir où elle lui rappelait qu’ils étaient tous égaux, nés moldus ou sangs purs. Avant.
Il aurait voulu demeurer à tout jamais dans cet avant, ne jamais connaître le après qui s’était dessiné, ce jour-là. Il aurait juste voulu faire quelque chose pour la sauver – mais quoi ? –, esquisser un mouvement pour ne pas que cet éclair vert ne fauche sa vie – mais lequel ? –, crier quelque chose pour qu’on lui accorder la vie sauve. Mais non ; il avait été incapable de bouger – tétanisé, glacé, il avait juste crié. Crié de toutes ses forces. Puis il s’était effondré, en pleurant rage, haine et douleur. La famille qu’il voulait revoir – unie, rieuse, insouciante – était définitivement partie, maintenant. Pour la première fois, il avait compris quel était le lourd prix à payer pour grandir, et il avait ressenti cette amère mélancolie en repensant à son enfance.
Avec un soupir, le grand brun se leva, sous les regards surpris de ses camarades, étonnés de ne pas le voir manger. Il ne répondit pas aux questions qu’ils posèrent, quittant la grande salle sous les regards de quelques Serpentards que le bruit des chaines accrochées aux vêtements de Nathan avaient fait sursauter.
Il se dirigea droit vers le parc, sortant de son sac son mp4 et ses écouteurs, qu’il mit immédiatement. Ironie cynique, la chanson qu’il entendit immédiatement fut Lonely Day, de System of A Down. Oh oui, c’était un jour solitaire, qui n’aurait jamais du exister, cette fameuse journée où l’éclair émeraude avait marqué à jamais son esprit.

Un réflexe l’amena vers le banc de pierre blanche où il s’asseyait souvent.
Et qui était occupé.

Par Mélanie.


Dernière édition par Nathan Raven le Sam 20 Nov - 22:30, édité 1 fois
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Je crois... (PV Nathan) _
MessageSujet: Re: Je crois... (PV Nathan)   Je crois... (PV Nathan) EmptyDim 24 Oct - 23:05

Le garçon qui s'approchait d'elle à grands pas, un mp4 dans les oreilles - probablement avec le son à fond - Mélanie ne le connaissait pas très bien. Il était grand, les cheveux mi-longs, et était habillé entièrement en punk, ce qui fit tirer un sourire à Mélanie. Il avançait nonchalament, un air triste et mélancolique sur le visage, comme s'il venait de se passer quelque chose de grave. C'était Nathan Raven, un garçon de sa maison et de son année, qui était connu pour son agressivité quand on l'énervait, notamment sur le fait qu'il avait redoublé deux fois. Mélanie n'avait jamais trop manifesté un désir de mieux le connaître, mais le vénérait intérieurement. Ses goûts musicaux étaient tellement respectables ; c'était le seul qu'elle connaissait, avec Lily, à ne pas craquer sur Justin Castor et sur ces chansons dites "d'actualité", j'ai nommé le rap. Mélanie détestait par-dessus tout le rap, et quand elle entendait parfois fredonner quelques élèves dans les couloirs cette merde - elle devient insolente oui, quand on parle de musique - qui se faisait appeler "Sexion d'Assaut", elle se bouchait immédiatement les oreilles, ou mettait son mp4 avec sa musique à elle à fond - si ce n'était déjà fait. Donc Lily et lui - d'ailleurs, le bruit courait qu'ils étaient ensemble, il faudrait lui demander à Nathan - étaient bien les seuls avec qui elle pourrait nouer une amitié. Impossible pour elle de rester avec quelqu'un qui mettait à fond de la merde, sous prétexte que c'est "à la mode". De plus, elle adorait la façon de s'habiller de Nathan ; il renonçait à mettre l'uniforme, comme elle - elle était habillée aujourd'hui d'un large pantalon noir, d'un tee-shirt tout aussi noir avec écrit, en blanc : "A bat la dictature", d'un gilet rayé de noir et de rouge, et de baskets noires et blanches, avec bien sûr ses bracelets à piques qu'elle ne quittait point, et une bague noir et blanche. Il s'habillait dans le style punk lui aussi, et si elle le vénérait autant, c'était en partie à cause de ses chaussures, elle qui n'avait pas de Doc Martens mais qui rêvait depuis toujours d'en avoir. Il faudrait qu'elle lui demande où il les avait achetées, peut-être pourrait-il la renseigner et accomplir son rêve, qui sait ?

Mélanie se redressa. Etape une réussie, bravo ! Non, elle s'est redressée it's incredible, vite Mélanie, fais-nous part de tes impressions ! Non, si c'est un exploit, c'est parce qu'en fait, elle a fait attention à quelqu'un alors qu'elle écoutait de la musique. Incroyable. D'habitude, quelqu'un passe devant elle quand elle a son MP4, elle fait comme si elle n'avait rien entendu. Et comme, habituellement, ce sont des élèves qui viennent critiquer sa façon de s'habiller ou sa manière de voir les choses, elle n'y fait pas vraiment attention. Mais là ! non, elle ne draguait pas, suuurtout pas, sinon elle se prendrait une Lily enragée dans la gueule, mais là ! c'était l'occasion rêvée pour se faire un ami. Maintenant, passons à l'étape number two : éteindre le MP4. A contrecoeur, elle appuya sur le bouton "on off" de sa jolie petite machine à musique qu'elle aimait tant. Plus aucun son dans ses oreilles, ça lui faisait bizarre ; mais bon, on s'en fiche, y a un garçon avec qui elle peut faire ami-ami, pour une fois, alors bon. La Serpentard se passa la main dans ses cheveux rouges éclatants, tant pour en faire ressortir leur beauté que pour se recoiffer. Regardant Nathan, elle dit alors :

- Salut. Je sais pas pourquoi, mais à ta tête, j'ai la vague impression de t'avoir piqué quelque chose, style ton banc ; alors je m'en excuse. Mais n'étant pas voyante, je n'en sais rien, en fait. XD

Elle se leva du banc sur lequel elle était vautrée, et s'étira les bras. Mais non, faut pas la prendre pour une folle. Elle a juste besoin de se détendre un peu. Non pas que la présence d'un garçon ne lui fasse perdre ses moyens, bien au contraire ! Mais s'allonger sur un banc, avec tous les trous et tout et tout, c'est pas vraiment le top du top. Mélanie avait mal au dos ; si elle eut été seule, elle aurait fait quelques exercices pour se remettre d'aplomb. Sauf que là, y avait un garçon beau gosse en plus. Un oiseau passa près des deux adolescents en piaillant. Mélanie trouvait cela tellement beau ; les oiseaux, la nature, les plantes, le parc... Pour rien au monde elle ne se passerait de cet univers-là. Se tournant vers le charmant garçon, elle se retint de justesse de baîller, chose qui aurait été plus que discourtois.
Elle invita d'un mouvement de tête le Serpentard à s'asseoir sur le banc. Puis elle baissa la tête, et remarqua qu'un de ses lacets était défait. Elle s'accroupit et entreprit de refaire le noeud. Vous vous demanderez ce qu'il y avait d'extraordinaire là-dedans ; c'était très curieux, mais Mélanie avait tout à coup envie de pleurer. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Elle avait tellement cherché à faire couler ses larmes, elle avait tellement voulu se laisser aller aux sanglots et ne penser à rien d'autre qu'à ses larmes. Et après tant d'efforts, tant de lutte, cela venait maintenant. Elle songea un instant à partir en courant, loin, le plus loin possible. Elle l'aurait fait s'il n'avait pas été là. Sauf que le Serpentard demeurait à côté d'elle. Il devait se demander un peu ce qui lui prenait, d'ailleurs. Elle essuya ses larmes d'un revers de main, puis se redressa. Sa mine devait être un peu égarée, mais elle fit comme si de rien n'était. Elle prit place à côté du Serpentard, et poussa un long soupir. Pourquoi les choses dont on a le plus envie arrivent toujours au mauvais moment ?
Se rongeant les ongles, elle demanda alors au garçon, pour faire la conversation :

- Ton nom, c'est bien Nathan ? Ah, et au fait, où tu les as achetées, tes pompes ? Je rêve d'en avoir des comme ça.
Bon, ce n'était qu'un début, hein.
Mais il fallait bien un début à tout.



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Je crois... (PV Nathan) _
MessageSujet: Re: Je crois... (PV Nathan)   Je crois... (PV Nathan) EmptyDim 21 Nov - 6:00


Lorsqu’elle le vit se planter devant elle, Mélanie offrit un petit sourire à Nathan, tout en se redressant. Il prit d’ailleurs le temps de détailler la petite métalleuse du regard, se sortant de ses sombres pensées. Elle portait un pull noir et rouge, ainsi qu’un tee-shirt noir lui aussi où s’étalait en blanc un slogan qui ne devait pas plaire à ceux d’en haut et plus précisément la femme en rose, à savoir ‘A bas la dictature !’, ainsi qu’un pantalon noir lui aussi et des baskets toujours dans les mêmes teintes. Il s’attarda un petit moment sur sa crinière rouge flamboyant, songeant qu’il préférait quand même les cheveux de Lily, puis regarda Mélanie s’asseoir, tandis qu’il redressait son sac sur l’épaule où il le portait. Non, Nathan ne portait jamais son sac sur ses deux épaules, allez savoir pourquoi, ça le troublait. Avec un soupir, il la vit se passer la main dans les cheveux et ouvrir la bouche. Soupir car il comprit qu’il allait devoir éteindre sa musique, et comme tout être créé par Mocerino, Nathan aimait écoutait des chansons tristes, à l’image de sa créatrice, ou regarder des films qui le faisaient pleurer. Mais si, vous savez, comme Requiem for a dream, ou le Labyrinthe de Pan ! Avec une flemme monstrueuse d’éteindre sa musique, il enleva son écouteur droit tout en baissant le son, écoutant la jeune fille lui dire d’une voix amusée qu’elle semblait lui avoir pris son banc et que d’un autre côté, elle ne pouvait pas le savoir, elle n’était pas devin. ET BAH ELLE AURAIT DÛ. è_é Elle s’excusa, ce qui irrita tout de suite Nathan. Bon zut là, il pouvait s’asseoir autre part aussi, il allait pas mourir parce qu’elle était sur son banc. Dit-il en regardant autour de lui et en constatant avec effarement que c’était l’unique banc qui ne soit pas occupé par un groupe de filles gloussant comme des dindes attardées ou par des branleurs qui réussissaient à conserver leurs airs de racailles malgré le port de l’uniforme. Je vous tire mon chapeau – inexistant –, messieurs ! Sans répondre, il la regarda bondir sur ses pieds tout en réfléchissant. Qu’est-ce qu’il connaissait de la petite Swann, au juste ? Elle avait quinze ans, déjà. Elle était en cinquième année et c’était une amie de Lily. Elle n’aimait pas Ombrage, ça se voyait à ses vêtements et à son attitude. Elle n’aimait pas l’injustice, vu qu’elle avait défendu la première année, et il y avait ainsi quelques chances qu’elle n’aime pas les mangemorts. Etrangement, il ne parvenait toutefois pas à donner d’avis sur la jeune fille. Elle avait tout pour qu’il la respecte, mais il y avait un … Un quelque chose, en elle, qui le mettait mal à l’aise. Elle le regardait avec insistance. Trop d’insistance. A part Lily, il n’aimait pas qu’une fille le regarde ainsi, comme s’il était quelqu’un de trop différent pour être vu sous le même œil que les autres. Il voulait qu’on le regarde sans rien penser. Ni ‘mon dieu, mais ces vêtements, quelle horreur !’, ni ‘bon sang mais quelle classe !’. Or, Mélanie le regardait avec un intérêt admiratif qui le mettait mal à l’aise. Voyant le regard de la jeune fille traîner sur les Doc Martens qu’il portait, il serra légèrement les dents. Un cadeau de sa mère, qui n’avait jamais hésité avant de lui tendre des tee-shirts de Nirvana ou des Sex Pistols, ce qu’Irvin Raven avait toujours désapprouvé. Avec un petit soupir, il s’assit sur le banc, tandis que Mélanie s’accroupissait pour refaire ses lacets. Détournant le regard, il sentit une larme couler le long de sa joue. Son cauchemar lui revenait en mémoire, toujours aussi effroyable. Il ramena machinalement l’un de ses genoux contre son torse, appuyant son pied sur le bord du banc, et entoura son genou du bras droit tout en mordillant distraitement l’ongle de son pouce droit. Un mouvement à la périphérie de son champ de vision lui annonça que Mélanie se redressait, et il reposa son pied par terre en se retournant vers elle, après s’être discrètement essuyé les yeux. Au pire, il pourrait toujours mettre ça sur le compte du vent frais qui soufflait, ou bien sur un quelconque motif. Il suffirait de chercher un petit peu, ou même de répondre à Mélanie que ça ne la concernait pas, et elle ne se douterait de rien.

De toute façon, personne ne se doutait jamais de rien.

Même Jeff et Kevin s’étaient habitués à voir leur ami sourire en parlant de sa mère tout en évitant au maximum le sujet. Il cachait si bien sa détresse, cette plaie encore béante en lui, qu’il parvenait parfois à se mentir – à se la dissimuler – à lui-même. D’un autre côté, il préférait se taire et garder la mort de sa mère comme un secret ancré au fond de lui plutôt que de le crier sur tous les toits et de voir dans les regards de la compassion ou du dédain. Car oui, à Poudlard, il n’y avait que Jeff, Kevin et Lily qui soient au courant de la fin de Cassy Raven, femme d’Irvin et mère de Nathan. Ce fut Mélanie qui le tira un instant de ses pensées. Elle avait l’air … Chamboulée. Il lui trouvait les yeux un peu rouges et il comprit bien vite qu’elle n’était pas bien non plus. Et bien, merveilleux. Allaient-ils finir par se tomber dans les bras l’un de l’autre en gémissant que cette chienne de vie les avait tous les deux maltraités ? Mmh, avec Nathan qui vient tout juste de se réveiller, qui n’a pas mangé – mais Nathan ne mange pas le matin, c’est bien connu – et qui a fait un mauvais rêve, je serais tentée de dire que c’est tout bonnement impossible. Toutefois, elle avait réussi à éveiller l’intérêt du grand brun. Après tout, elle était habituellement une petite pile d’énergie, avec un sourire quasi perpétuel et une bonne humeur à en faire bleuir de jalousie une armée de schtroumpfs partis régler son compte à Gargamel ze vilain méchant mec en noir qui devrait emmener sa robe chez le réparateur de robe, ENFIN BREF, elle avait habituellement une bonne humeur à toute épreuve, et la voir les yeux brillants surprenait quelque peu Nathan. Lui, encore, il ne souriait qu’en compagnie de Lily, Jeff et Kevin, le reste du temps il était une espèce de glaçon qui fixait les gens d’un air froid, style ‘toi je te connais pas mais tu me fais déjà chier parce que tu me dévisages et j’aime pas ça c’est vachement dégradant de voir quelqu’un vous fixer comme si vous aviez un troisième nez sur le front’, mais elle, Mélanie ? Il la regarda s’asseoir à côté de lui en poussant un long soupir, et allait lui demander ce qui la faisait soupirer comme ça lorsqu’elle se mit à ronger distraitement ses ongles puis prit la parole pour lui demander, premièrement, s’il s’appelait bien Nathan, et deuxièmement … MAIS LÂCHE MES GODAAAAASSES. Serrant les dents, il lui fit un sourire crispé et détourna le regard, regardant droit devant lui tout en se laissant aller en arrière contre le dossier du banc. Et hop que je me cache derrière mes longs cheveux bruns pour pouvoir cligner des yeux comme un malade et éviter de pleurer. Il laissa planer un petit silence pendant quelques secondes qui s’égrenèrent lentement, lentement, leeeeentement ouuuh qu’on s’ennuie – non pas à ce point hin XD – puis il tourna à nouveau la tête vers Mélanie, croisant son regard brun vert. Avec une sorte de léger sourire crispé qui se limita finalement à un léger étirement des commissures des lèvres de Nathan, le jeune homme répondit, découvrant avec stupéfaction qu’il avait la voix rauque. Bah ouais, t’as pas parlé depuis que tu t’es levé il y a une heure et puis tu as pleuré, alors forcément.

« Ouais. Toi c’est Mélanie Swann. Cinquième année à Serpentard, je sais, on est ensemble en cours. »

Nathan, ou comment passer pour un espion de la CIA qui a dans son dortoir un matériel ultrasophistiqué pour espionner les conversations téléphoniques – inexistantes à Poudlard, cela va de soi – et des classeurs entiers remplis de petites fiches récapitulatives sur toutes les têtes présentes à Poudlard, fiches apprises par cœur le soir même de leur rédaction, cela va de soi. Enfin bref. Sans répondre à la seconde question – omondieu vite aidez moi sinon je vais me noyer dans un flot de larmes parce que mon rêve est trop prégnant – il laissa planer un silence, long silence, très long silence, qui s’apparenta très vite à un gros blanc. Nathan le romantique qui fout un vent à une fille qui ne demande qu’à faire ami-ami, on s’y attendait tous, avouons-le. Respirant à fond et priant pour ne pas finir en larmes comme un nounours éponge tout déprimé, il détourna le regard pour ajouter :

« C’est ma mère qui m’a offert les Docs. Désolé, je sais pas où elle les a eut. »

A et pas avait, Nathan qui est incapable de parler de sa mère au passé ? Qui sait, mes petits canards, mis à part l’entité ancestrale et surtout omnisciente, omnipotente et omniprésente qu’est Notre Vénérée Divinité, j’ai nommé moi-même. Et quelle modestie mes amis, c’est éblouissant, merveilleux, à en faire pâlir d’envie l plus humble des humbles laveuses de sol. Cendrillon quoi. Bon bref, on note donc que Nathan rechignait à parler de sa mère au passé, ce qui est toutefois compréhensible. Une vie ne suffit pas à cicatriser de certaines blessures, alors trois ans ! Se tirant dans ses pensées au prix d’un immense effort de volonté, il reprit la parole, se surprenant à nouveau par sa voix rauque qui ne lui ressemblait pas vraiment. Nounours qui a prit froid ?

« T’as pas l’air bien, Mélanie. »

Nathan, un modèle de tact et de délicatesse, n’est-ce pas ? De toute façon, il s’en fichait. Elle pouvait penser ce qu’elle voulait, il n’en avait rien à faire. Le monde n’était qu’un tas de faux-semblants et de guerres sanglantes mêlées à des luttes intestines dans un seul but : amasser toujours plus d’argent, de pouvoir – avoir toujours plus d’importance.
Briller pour éclipser toutes les autres étoiles.
Briller pour connaître vénération, idolâtrie et consécration.

Un sourire dur tordit les lèvres de Nathan.

Les gens voulaient tous escalader le plateau, atteindre son sommet. Ils se demandaient ce qu’il y avait en haut. Alors ils se lançaient dans l’ascension, et lorsqu’ils pensaient être arrivés, s’arrêtaient, sans réaliser qu’ils avaient encore du chemin à faire.
Ils pensaient que tout en haut du plateau, il y avait de l’or, de la richesse, du pouvoir, de la célébrité ou tout autre chose sans utilité aucune. Pourtant, il n’y avait rien au sommet sauf un saut et un balai, pour laver tout ce qui entachait son passé.
Et un livre sur les oiseaux, pour apprendre à voler.
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Je crois... (PV Nathan) _
MessageSujet: Re: Je crois... (PV Nathan)   Je crois... (PV Nathan) EmptyJeu 25 Nov - 5:39

Lorsque la jeune métalleuse s'était baissée pour faire ses lacets, une chose étrange l'avait tout de suite envahit. Un sentiment assez difficile à expliquer – voir même impossible. De la peur ? De la colère ? Elle-même ne savait pas trop. Repensant avec douleur à ses cauchemars devenus assez fréquents, pour ne pas dire carrément habituels, elle se mordit les lèvres pour ne pas fonde en larmes. Bah ouais, hein, ça ne se faisait pas d'éclater en sanglots devant un inconnu. Euh... Inconnu ? Ouais, enfin pseudo-inconnu. Mélanie connaissait Nathan pour l'avoir avec elle en cours, et ce qu'elle pensait de lui était, contrairement à la plupart des Serpentards et des élèves en général, plutôt positif. Elle voyait en lui un garçon romantique – avec Lily, ne soyons pas fous XD – impulsif quand on embêtait ses amis mais timide en cours. Timide ? Façon de dire, oui. Il critiquait souvent les professeurs, et Mélanie était d'ailleurs une de ceux qui le suivait en premier. Mais la Serpentarde aux cheveux rouges ne connaissait finalement rien à la vie de ce garçon en général ; où était-il né ? Qui étaient ces parents ? Quoique, à cette question, elle pouvait répondre à moitié, sachant part des échos que le père de Nathan était un Mangemort. Mais elle n'en savait pas plus. Qui était-il ? Enfin qui était-il vraiment ? On croit toujours connaître les gens en les ayant en cours avec nous toute la journée. Mais cela est faux, et Mélanie en était consciente. N'était elle-même pas comme cela, aussi ? Personne – ou presque – ne savait qu'elle faisait des cauchemars qui lui faisaient peur. Personne ne savait ce qu'elle ressentait tous les jours, en sortant de son lit, en allant en cours, en marchant, en pensant, en dormant. Cette peur, ineffable mais pourtant si existante et palpable qui l'étreignait à chacun de ses gestes. Ce froid, ce noir qu'elle ressentait au fond de son cœur, cette envie irrépressible de pleurer tout le temps, mais cette impossibilité à extraire les larmes de son corps, de son cœur, pour la soulager. Elle était en colère contre elle-même. Et pourtant, elle savait bien que tout cela n'était pas de sa faute. Elle avait tellement envie de reprendre confiance en elle, d'être véritablement celle qu'elle montrait pendant les cours, et enlever ce « masque » qui cachait sa vraie identité, sa vraie façon de penser et de vivre.

Mais elle savait que cela était impossible.

Quand elle se redressa, Nathan lui répondit, un peu mal à l'aise que les Docs venaient de sa mère, mais qu'il ne savait pas où elle les avait trouvées. Il avait l'air absent un peu gêné ; Mélanie savait qu'il était souvent comme ça, que c'était son caractère. Un visage indéchiffrable, sans sourire, sauf quand il est avec sa petite amie ou ses deux meilleurs amis. Mais oh, on me l'a fait pas, quand même. Faut pas prendre les gens pour des cons, quoi. Enfin Nathan avait encore rien dit, mais Mélanie sentait que si elle lui demandaient si ça allait, il lui répondrait que tout va bien. Il avait l'air vraiment pas bien, quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse. Elle non plus, n'était pas à son aise ; elle venait de pleurer – depuis combien de temps elle n'avait pas versé une larme ? - et son visage ne devait pas faire beau à voir. Elle sentait qu'elle avait les joues rouges. Elle ne se sentait pas très bien. Mais elle ne dit rien. Et après, elle gueule qu'il ne faut pas prendre les gens pour des cons, c'est un comble, ça. N'est-ce pas ce que tu es en train de faire, ma chère Mélanie ? Se rasseyant, elle se passa la main dans les cheveux et entreprit de se ronger les ongles. Mais oui Mélanie, c'est bien, ça sert dans la vie d'avoir des doigts tout pourris. Elle n'arrivait pas à s'en empêcher ; quand elle était gênée ou quoi, elle se rongeait les ongles. C'est pas bien, ça. Mélanie allait dire quelque chose, quand subitement, elle vit quelque chose passer derrière un arbre. Elle devint soudain très pâle, son souffle devint rauque, et les battements de son cœur très rapides. Alors que le vent soufflait, la faisant frissonner encore plus et balançant ses cheveux rouges flamboyant d'avant en arrière, elle plissa les yeux. Elle était sûre d'avoir vu passer... une ombre. Une ombre qu'elle connaissait très bien. Une ombre plus que noire, qui venait la hanter presque toutes les nuits maintenant. Il ne pouvait pas être là. C'était carrément impossible. Comment son père Mangemort pouvait se retrouver ici ? Comment aurait-il pu passer les barrières de l'école de Poudlard, qui, même si elles étaient en de trèèèès mauvaises mains – Mélanie ne peut s'empêcher de cracher sur Ombrage quelles que soient les circonstances – ce n'est pas tout le monde qui peut entrer dans l'école. Était-il vraiment possible que son père soit là pour elle ? Pour la tuer ? Comme... comme dans ses cauchemars ?
Elle sentie ses forces l'abandonner.
Elle sentie une voix glacée résonner.
Elle sentit dans son cœur un poignard pénétrer.

Mélanie rouvrit les yeux. Tout de suite, son regard bascula vers l'arbre où elle avait aperçu l'horreur quelques secondes avant. Mais plus rien. Était-ce simplement le fruit d'un de ses cauchemars ? Elle avait vraiment eu l'impression d'avoir son père en face d'elle. Pourtant elle savait que ce n'était que son cauchemar qui recommençait. Pouvait-on vraiment rêver éveillé ? La preuve que oui. Le souffle encore rauque, elle se tourna vers Nathan qui, en bon garçon qui avait vu que quelque chose n'allait pas, lui demanda si tout allait bien. Mélanie prit un temps pour reprendre son calme. Elle posa ses mains, glacées comme si un Détraqueur était venu, sur ses genoux. Elle ferma les yeux quelques secondes. Cela ne lui était encore jamais arrivée, qu'elle voit son père en rêve alors qu'elle était éveillée. Essayant de garder son calme et de retrouver ses esprits, elle déglutit difficilement. Puis elle se rendit compte que Nathan n'avait toujours pas eu la réponse à sa question ; elle n'était pas sûre de ce qu'elle devait répondre, en fait. Faire comme si de rien était, et reprendre la discussion, cachant encore ses vraies pensées ? Non. Cela lui était impossible. En même temps, elle se voyait mal raconter tous les événements à Nathan. Non pas qu'elle ne lui fasse pas confiance, mais elle avait peur... qu'il la prenne pour une folle. Vous en voyez souvent vous, des gens qui font des rêves éveillés ? Et en plus, qui rêvent que leur père vienne le tuer ? Bah moi, je ne vois pas ça de partout, en tous cas. Mais elle décida de dire la vérité. Cela ne servait à rien de se cacher sous un masque et d'attendre. D'attendre que ces moments prennent fins. Car ils ne prendront pas fins tout seul. Si Mélanie ne reprenait pas confiance en elle, ils ne se termineront jamais. Et le meilleur moyen de reprendre confiance en soi, c'est de s'adresser à des amis. De parler, et surtout de ne pas s'enfermer dans une bulle. Il était temps de dévoiler sa vraie identité.

« Non ça ne va pas. Non, je ne vais pas bien. Contrairement à tout ce que peuvent penser les autres. Contrairement à ce que j'ai pu penser moi avant que n'arrivent ces cauchemars. Je ne suis plus sûre de moi. Je ne me sens pas bien. J'ai l'impression d'être... hantée. Et ce n'est pas la peine de me cacher quoi que ce soit. Je vois que de ton côté, cela n'a pas l'air d'être gai non plus. Je ne suis pas dupe, Nathan. »

Mélanie regarda Nathan dans les yeux. Elle se demanda ce qu'il pouvait penser d'elle. Et ce qu'il croyait qu'elle pensait de lui. S'il n'avait pas été là à ce moment-là, peut-être qu'elle se serait suicidée, qui sait ? Elle en avait marre de sa vie. Elle en avait marre d'être assaillie de questions tout le temps, concernant son avenir, concernant ce qu'elle ressentait. Elle en avait marre de voir la gueule de Madame la Grande Inquisitrice et de ne voir pratiquement personne se révolter, alors que ses idées étaient totalement tordues. Elle en avait marre de cette vie-là. Si on lui proposait d'en changer, elle ne dirait pas non. Et puis d'ailleurs, à quoi cela servait-il, de vivre ? N'était-ce pas aussi bien de mourir, enchaîné ou libre, mais de ne plus vivre ? A quoi cela servait-il de souffrir à la place de ceux qui le méritent, sans pouvoir ouvrir sa gueule parce qu'après, ça nous retombe dessus ? Et quand on gueule, pourquoi on nous accuse de mettre le bordel ? Pourquoi vivre ? Pourquoi vivre si la liberté d'expression n'existe plus ? Pourquoi vivre si la liberté tout court n'existe plus ? Il y a des gens qui ne se rendent pas compte du mal qu'ils font aux autres et au monde.

Mélanie tourna la tête.
Juste au moment où une larme se mit à couler le long de sa joue.
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Je crois... (PV Nathan) _
MessageSujet: Re: Je crois... (PV Nathan)   Je crois... (PV Nathan) EmptyVen 26 Nov - 7:43

Ouh lala mais qu’est-ce qu’il se passait ? Sans crier gare, Mélanie pâlit subitement, fixant un point devant elle. Tournant la tête, il fixa à son tour les arbres qu’elle scrutait d’un air effaré, ne distinguant que la silhouette d’un élève ou d’un professeur, qui sait. En tout cas, elle était pâle comme un linge et elle ferma un instant les yeux, le souffle rauque. Commençant à s’inquiéter, Nathan jeta un regard autour de lui tout en se penchant vers elle, légèrement inquiet, comprenant qu’il n’y avait personne à appeler à l’aide si elle faisait un malaise ou autre. Mais elle se reprit au bout d’un moment, malgré son visage dévasté par … Par la peur. L’angoisse. Non, pas l’angoisse, quelque chose de plus fort encore ; de l’épouvante, de l’effroi. Qu’avait-elle vu dans cette ombre qui puisse tant l’horrifier ? Se reculant sans rien dire, troubler, Nathan se surprit à songer que lui, il savait très bien ce qu’il aurait vu à sa place. Un mangemort. Mais pas n’importe lequel : soit son père, soit l’ami de celui-ci qui avait ôté la vie à Cassy Raven. Tournant la tête pour regarder droit devant lui, il plongea une main dans une des poches de son baggy, sortant dans un réflexe son paquet de Marlboro et son briquet. Il sortit une cigarette qu’il alluma distraitement, avant de la porter à sa bouche pour inspirer une bouffée de tabac, avant de souffler doucement, ignorant pour une fois la fumée qui s’élevait en volutes et qui habituellement l’envoûtait. Cette rencontre avec la vipère aux cheveux rouges, celle qui était toujours de bonne humeur et d’apparence indestructible, et qui pourtant, aujourd’hui, avait le visage aussi ravagé que lui, le troublait ; pire, elle lui faisait atrocement penser à lui-même. Etait-ce cette vision de déchéance qu’il donnait lorsqu’il se raidissait en détaillant un éclair blafard dans un ciel d’orage ? Lorsqu’il serrait les dents en entendant parler des atrocités commises par des mangemorts, capable de crier avec les autres que c’était intolérable mais tout croyant revivre la mort de sa propre mère ? Chaque né-moldu assassiné, chaque sorcier torturé pour son sang impur lui rappelait sa condition précaire et l’intolérance qui avait fait des trois dernières années de sa vie un enfer. Chaque fois qu’il lisait dans le Chicaneur les dernières nouvelles et apprenait la mort d’un sorcier par un mangemort, il ne pouvait s’empêcher de songer avec effroi et détresse à ce que pouvait endurer la famille. Et chacune de ces lectures macabres le laissait en proie à ses souvenirs, ce qui se finissait souvent en crise de larmes qu’il dissimulait tant bien que mal par de la musique, s’il était chez ses grands-parents, ou en se cachant lui-même dès qu’il se sentait défaillir. Nathan détestait pleurer. On lui avait dit des centaines de fois, après la mort de sa mère, de pleurer pour laisser toute sa détresse, toute sa douleur s’évacuer et pouvoir repartir d’un nouveau pas, mais toutes ses larmes n’avaient eut aucun effet, sinon rendre ses yeux rouges et bouffis et le laisser las et vide.

De toute façon, tôt ou tard, il le savait, tout ça reviendrait, et il recommencerait à se sentir mal, à pleurer, à ne manger que le minimum. Il est stupéfiant de voir comment certaines émotions peuvent faire disparaître la faim ou le sommeil pour ne laisser place qu’à cet abattement effarant, à cette lassitude fatiguée qui vous donne envie de dormir jusqu’à vous réveiller une fois que ‘tout ça’ soit passé ; encore une chimère, un rêve utopique de l’être humain. Quand bien même ce sommeil contre-nature parviendrait à vous emporter dans les bras de Morphée quand vous le désiriez, qui peut assurer que ceux que vous aimez et qui ne se plongent pas dans cet état comateux soient là pour vous attendre ou vous réveiller ? Car oui, qui aimerait s’éveiller après un si long sommeil et voir ses parents occupés autour d’un autre enfant, ses amis séparés et l’élue de son cœur dans les bras d’un autre ? Un sourire dur se dessina sur les lèvres de Nathan. Comment pouvait-il sourire en pensant à ça ? Comment pouvait-il sourire alors qu’il avait encore cette boule dans la gorge et cette envie d’hurler – de pleurer ? C’était d’un cynique effarant, et pourtant il savait qu’il était au bord de l’éclat de rire. Nerveux, le rire, cela va de soi. Sentant un léger tremblement s’emparer de ses membres et comprenant qu’il était tout prêt de partir d’un grand rire totalement déplacé, il faillit sursauter quand Mélanie reprit la parole d’une voix torturée, faisant mourir instantanément le sourire hystérique de Nathan en répondant que non, ça n’allait pas bien, lui expliquant d’une voix légèrement trop aigue pour être normale qu’elle avait l’impression d’être hantée et finissant sur un ton de défi qu’elle n’était pas dupe de son propre masque et qu’elle sentait bien que chez lui aussi, ça n’allait pas. Le sourire de Nathan renaquit sur ses lèvres, plus amer, tandis qu’il se laissait aller contre le dossier du banc.

« Ainsi donc c’est si facile d’être percé à jour. Et ça se voit tellement, alors … », murmura-t-il plus pour lui-même que pour la jeune fille tout en portant à nouveau sa cigarette à ses lèvres.

Il tira une longue bouffée, souffla en observant cette fois les volutes qui s’élevaient vers le ciel, avant de reprendre en plantant son regard gris dans les yeux noirs de Mélanie.

« Il faut que tu parles de ça à quelqu’un, Mélanie. Il faut pas rester avec ses malheurs sur le cœur, je peux te le dire. Au bout d’un moment, on finit par se faire du mal à soi-même. A son soi physique, je veux dire. Tu commence par pleurer, ensuite tu perds l’appétit, et ça peut se finir très mal si tu te reprends pas, tu sais. Tu es amie avec Lily, non ? Hésite pas à lui parler, elle t’écoutera. Après tout, elle a bien failli fondre en larmes quand je lui ai dit que … »

Silence. Non Nathan. Ne pas parler de ça. Il se rembrunit, se détournant de Mélanie avec cette fichue sensation d’avoir encore commis une erreur. Tirant sur sa cigarette, il se replongea dans ses pensées. Il détestait les regards plein de compassion que les membres de sa famille laissaient planer sur lui et cette façon de le voir comme n’étant que ‘tout ce qu’il reste de notre adorable Cassy, mon dieu mais comment cet accident de voiture a-t-il pu arriver ?’ le répugnait plus que tout. Il ne supportait plus qu’on le regarde avec compassion, et il n’aimait pas pleurer sur son sort. C’est pourquoi il reprit la parole, jetant brusquement :

« Oublie ce que je viens de dire. »
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Je crois... (PV Nathan) _
MessageSujet: Re: Je crois... (PV Nathan)   Je crois... (PV Nathan) EmptyDim 28 Nov - 3:12

Pourquoi ?
Pourquoi s'abandonner maintenant ? Pourquoi devant ce garçon qu'elle connaissait à peine et que ce qu'il connaissait d'elle était sa personnalité joviale, brusque et sans souci ? Pourquoi se dévoiler comme ça, maintenant ? Que se passait-il chez elle pour que jamais rien ne vaille et ne soit fait comme il le faut ? Pendant que Mélanie pleurait, un petit vent frais la fit frissonner. Ce fut comme si elle mourait, comme si elle était prise d'une dernière convulsion avant de laisser son corps sans vie derrière elle. Ne pas penser à la mort. Ne pas penser à la mort. Tu fais déjà suffisamment de cauchemars comme ça Mélanie, non ? Alors que, prise dans son élan, elle continuait à pleurer, elle sentit une odeur bizarre. Mais qu'elle connaissait bien. Nathan avait dû prendre une cigarette. Songeant à ses géniteurs Mangemorts, elle savait que si elle était encore avec eux, ils lui auraient interdit de fumer, mais aussi de s'habiller comme elle le faisait maintenant, à Poudlard. C'était fou ça, quand même ; elle narguait, en quelque sorte, la demoiselle Inquisitrice, mais devant ses parents, jamais elle n'avait fait ça ! Peut-être était-ce aussi parce qu'elle n'était pas encore vraiment métalleuse à cent pour cent. Ou peut-être pas. Ses pensées virevoltèrent vers sa vie, sa vie à elle – sa vraie vie. A quel âge avait-elle commencé à devenir comme elle était aujourd'hui ? Hum, difficile à dire. Ca avait dû commencer un peu le jour où ses parents lui avaient interdit de jouer avec sa voisine, qui était une fille de père sorcier mais de mère Moldu. Mélanie l'avait très mal pris. Elle ne comprenait pas. Pourquoi ? Qu'avait-elle de différent, cette fille ? Ce jour-là, elle avait huit ans. C'est à partir de ce moment-là qu'elle avait commencé à tenir tête à ses parents. Elle comprenait de moins en moins leurs pratiques, et détestait leurs allusion au « Seigneur des Ténèbres » car même étant assez petite, elle entendait souvent parler de ce monsieur, qui n'avait pas l'air très charmant on va dire. Et plus les jours passaient, plus elle s'était rendue compte que ses parents étaient des malfaiteurs, des escrocs. Des tueurs. D'abord très en colère, elle ne leur adressait presque plus la parole. Et c'est là qu'elle avait trouvé, un jour où elle cherchait en secret des indices sur ses parents, un CD de Nirvana, encore entouré de son plastique – il n'était pas encore ouvert. Certainement que ses parents n'aimait pas ce genre de musique. Elle avait été tellement absorbé par ce groupe que le lendemain, elle était partie acheter d'autre CD, de Nirvana mais aussi d'autres groupes. Elle avait onze ans. Onze ans.
Cela faisait quatre ans qu'elle se cachait sous un masque.

Quand elle s'était redressée et qu'elle avait parlé à Nathan, ce dernier eut un sourire amer et avait dit, d'une voix si faible que Mélanie dut tendre l'oreille pour entendre ses paroles, que c'était donc si facile d'être percé à jour, et que son état de malaise se voyait autant que ça. Pour toute réponse, Mélanie hocha la tête. C'était assez bizarre, quand même ; deux êtres ressentant la même chose, les mêmes criantes, le même vide, qui étaient tout deux assez réticents à parler à l'autre. Regardant au loin, Mélanie se dit que de toute façon, il fallait qu'elle parle. Qu'elle se vide de ses émotions, qu'elle avoue ses peurs. Il fallait qu'elle évacue tout ce qui était resté en elle pendant ces quatre années de douleur qui ne se laissait pas voir. Il fallait qu'elle avoue qui elle était vraiment. Une jeune fille qui avait peur. Peur du monde. Peur de tout le monde. Mais Nathan voudrait-il bien entendre ? Et voudrait-il bien raconter, lui aussi ? Pas sûr. Mélanie regarda le Serpentard tirer une longue bouffée de sa cigarette, et observa avec lui la fumée grise s'élever là-haut, vers le ciel couvert de nuages gris poussées par le vent. Elle avait presque envie de lui demander une cigarette. Elle n'avait jamais fumé, mais avait très envie d'essayer ; c'était aussi un moyen pour « provoquer » ses parents, en quelque sorte. Elle écarta cette pensée de son esprit ; mais l'envie restait toujours. Nathan prit alors la parole, lui disant qu'il fallait qu'elle en parle, qu'elle pouvait se faire mal, qu'elle pouvait perdre l'appétit et tout ça. Mélanie n'avait certes pas un appétit de loup affamé, mais elle mangeait ; et la simple idée de ne plus pouvoir rien avaler la tourmentait déjà. Nathan continua, et lui dit que comme elle était amie avec Lily, elle pouvait lui parler, qu'elle l'écouterait. Puis il dit, sur un ton assez bizarre, qu'elle avait failli fondre en larme quand... mais Mélanie ne sut pas la suite. Brusquement, il s'était arrêté, et sur son regard s'affichait une mélancolie que la Serpentarde n'avait jamais perçu auparavant. Il tira à nouveau sur sa cigarette. Il avait l'air en plein de ses pensées. Qu'est-ce qui pouvait le tourmenter autant ? Qu'est-ce qu'il cachait si bien, et qu'il ne voulait pas en parler ? Après quelques secondes, il reprit, d'un ton assez brusque ma foi, qu'il fallait qu'elle oublie ce qu'il avait dit. Ce qui eut le don d'agacer Mélanie. Comment pouvait-il lui conseiller de parler, de se confier à quelqu'un, alors que lui ne le faisait pas ? Il se stoppait net quand il parlait de lui ! Mélanie n'en revenait pas. Même elle n'était pas aussi réservée. Quand on lui disait de parler, elle racontait, et sans s'arrêter. Parce que ça lui faisait du bien. D'un mouvement de tête, elle enleva sa mèche rouge qui glissait sur ses yeux encore humides. Elle s'essuya les yeux d'un revers de main, et prit la parole, d'un ton assez calme dirais-je.

« Je sais que je dois parler. Je me suis déjà ouverte un petit peu à Lily, lors d'une nuit blanche passée avec elle. Je sais que je ne dois pas rester comme cela, sans rien faire, sans rien dire. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire, n'est-ce pas ? »

Petit sourire narquois – un peu déplacé, d'accord, je l'avoue. Mais elle voulait faire comprendre à Nathan que lui non plus n'allait pas bien et qu'il devait se confier. Après tout, elle ne savait encore rien de ce qui se passait chez lui, hein. Elle voulut reprendre la parole, mais cette envie soudaine de prendre une cigarette la reprit une nouvelle fois. Mon Dieu, mais arrête Mel', tu déconnes là. La situation était assez dramatique ; deux jeunes assis sur un banc, les deux essayant de parler mais se heurtaient à une sorte de « mur » qui les empêchait d'avancer, et Mélanie pensait seulement à fumer. Refoulant pour la seconde fois son envie absurde, elle continua, toujours d'un ton posé :

« Tu dis que je dois parler, mais toi tu restes dans ta bulle. Tu dis que je ne dois pas me laisser aller, mais toi c'est ce que tu fais. Alors non, je n'oublies pas ce que tu as dit, et je te demande même de me dire ce qui ne va pas chez toi. Ce qui te donne l'air si triste et renfermé tous les jours. Tu sais quoi ? Tu me conseilles bien, et je t'en remercie ; mais pense peut-être un peu plus à toi qu'aux autres. Regarde-toi ; trouves-tu vraiment que tu as bonne mine ? Je vais être franche avec toi : pas du tout. Alors raconte, Nathan. Raconte. »

Fixant son regard gris, Mélanie essaya de l'encourager. Il fallait qu'il parle. Elle avait parlé d'un ton calme, et avait elle aussi conseillé le Serpentard. Maintenant, il fallait qu'il y mette du sien.
Observant encore la cigarette de Nathan, cette envie lui revint. Mais pourquoi maintenant, merde ! Ce n'était pas le moment ! Mais Mélanie avait l'habitude ; pour pleurer, elle n'avait pas choisi le bon moment, pour fumer non plus... Ca ne l'étonnait même plus désormais. D'une voix timide, elle demanda à Nathan :

« Tu voudrais bien me passer une cigarette ? »
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MessageSujet: Re: Je crois... (PV Nathan)   Je crois... (PV Nathan) EmptyDim 28 Nov - 6:12

Il avait mal joué. Très mal joué. Il n’aurait jamais dû parler de ça, jamais dû dire que Lily avait faillit pleurer lorsqu’il lui avait parlé de sa mère, jamais dû s’asseoir à côté de Mélanie, en fait. Mais maintenant, à vrai dire, c’était trop tard. Elle savait désormais qu’il y avait quelque chose qui clochait chez lui, qu’il était mal et toutes ces choses qu’il n’avait jamais voulu dire. Tirant sur sa cigarette en tentant d’ignorer la jeune fille et en détournant le regard pour ne pas qu’elle remarque qu’il battait des cils dans l’espoir de réfréner des larmes qui ne demandaient qu’à couler, Nathan reprit la parole d’un ton brusque, lui demandant d’oublier ce qu’il venait de dire. Il failli attraper son sac et se lever quand Mélanie reprit la parole, et il cligna encore un peu des yeux tout en serrant les dents, avant de se retourner vers elle en composant tant bien que mal un masque neutre. Elle lui expliqua en quelques mots qu’elle en avait déjà un peu parlé à Lily, avant de lui faire un sourire ironique et déplacé. Cynique. Il y eut un petit silence durant lequel Nathan réalisa que Mélanie fixait sa cigarette. Fumeuse, elle aussi ? Puis la jeune fille reprit la parole, toujours du même ton posé mais avec cette fois des mots plus accusateurs. Ainsi il la conseillait mais n’appliquait pas ses conseils à lui-même. Certes. Mais qui était-elle pour le juger, elle qui ne le connaissait pas ? De toute façon, il s’en fichait. Elle pouvait bien penser ce qu’elle voulait, après tout, ça n’avait pas d’importance. Tant qu’elle ne se servait pas du peu qu’elle savait contre lui. Cependant, il ne comptait pas la laisser jouer les magistrats suprêmes sans se défendre, c’est pourquoi il se tut d’abord, écoutant le silence tout en réfléchissant. Que savait-elle de lui, au juste ? Qu’il allait mal. Surtout aujourd’hui. Qu’il avait un secret que Lily connaissait. Et ensuite ? Rien. Peut-être que son père était mangemort, mais sûrement pas plus que ça. Soutenant le regard noir de Mélanie qui devait scruter ses yeux gris à la recherche de quelque trace d’hésitation, il sentit un sourire glacial se dessiner sur ses lèvres lorsqu’elle lui demanda une cigarette. Allons bon, elle le jugeait et lui rackettait ses cigarettes en moins d’une journée ? Deux choses qu’il n’aimait pas, et il était prêt à le lui faire savoir.

« Non, désolé, je ne file pas de cigarette à ceux qui me jugent sans me connaître. Concept à la con, peut-être, mais je déteste qu’on me prenne pour ce que je ne suis pas. »

Il laissa planer un petit silence, puis reprit.

« Qu’est-ce que tu crois savoir de moi, Mélanie ? Que je vais mal ? Peut-être que les garçons du dortoir ont gueulé qu’ils en ont marre de ces cauchemars qui me font hurler dans mon sommeil ? Et alors ? Tu ne sais rien, alors ne me juge pas. Tu prétends que je n’applique pas mes conseils à moi-même, mais si j’avais vraiment gardé tout ce qui s’est passé pour moi, je me serai pendu depuis longtemps, ou bien je serai mort à force de ne plus manger. Tu crois quoi, que j’ai tout encaissé sans broncher, que j’ai tout gardé pour moi sans pleurer et que je peux me marrer sans problème en pensant à tout ce qu’il s’est passé ? Tu sais rien, alors tais-toi, Mélanie. Tu pense que parce qu’on est dans la même classe depuis le début de cette année, que parce qu’on discute un peu, tu en sais énormément sur moi ? Tu te fous le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Tu pense que je ne parle à personne de ce qui s’est passé ? Alors explique moi pourquoi Jeff et Kevin m’ont forcé à manger pendant des mois, pourquoi ils s’arrangent pour que je passe un maximum de vacances avec eux, pourquoi ils sont les premiers à gueuler quand quelqu’un braille que les sang-mêlés sont des sous-merdes et les nés-moldus des insultes aux sorciers. Explique-moi, Mélanie. S’ils ne savaient pas tout ce qu’il s’est passé, tu crois vraiment qu’ils se comporteraient comme ça ? »

Nouveau silence. Il continuait de fixer Mélanie dans les yeux, la mettant au défi de répondre qu’elle savait tout ça. Personne, sinon Jeff et Kevin, pouvaient prétendre en savoir autant sur Jeff. Et encore, il leur cachait au maximum ses cauchemars et ses passes sombres, par peur qu’ils ne s’inquiètent. En fait, l’an prochain, même si leur départ lui ferait mal, tout serait plus facile. Il reprit, d’une voix un peu plus calme, cette fois.

« Et puis, j’ai jamais été un exemple, tu sais, Mél. Même si je ne changerai rien à ce que je fais vu que ça ne me dérange pas du tout d’être comme je suis, je sais que je suis le genre de gars que les parents appellent ‘un type pas bien’. Ou une sale fréquentation. Je fume, je bois, je suis punk et j’emmerde l’inquisitrice, c’est assez de critères pour faire hurler mon père à moi, en tout cas. Enfin, j’imagine qu’il hurle. »

Nouveau silence. Il avait envie de partir. De s’enfuir. De lâcher prise et d’écouter de la musique à l’écart des autres – de rester seul. La journée s’annonçait pourrie. Vraiment pourrie. Et puis après tout, pourquoi il restait là à se morfondre ? Il attrapa son sac par une bretelle et reprit tout en se levant :

« Vaut mieux qu’on s’arrête là, Mélanie. Si ce que tu veux savoir, c’est ce qu’il s’est passé, c’est mal barré. J’ai pas envie de parler de ça. »

Silence. Ce n'était que maintenant qu'il réalisait qu'il en avait trop dit.

« De toute façon, c’était il y a trois ans, ça remonte à loin. C’est du passé. Point barre. »
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Je crois... (PV Nathan) _
MessageSujet: Re: Je crois... (PV Nathan)   Je crois... (PV Nathan) EmptyMar 30 Nov - 6:52

Soupir.
Soupir de frustration, d'incompréhension.
Mélanie était à deux doigts de fondre en larme. Nathan ne comprenait pas. Nathan ne voulait pas comprendre. Pourquoi ? Mais pourquoi n'ouvrait-il pas les yeux ? Pourquoi ne se disait-il pas que Mélanie ne cherchait pas les histoires, mais simplment à être sympathique ? Elle ne comprenait pas son indifférence. Refoulant ses larmes, elle ferma un moment les yeux, essayant de recouvrer son calme. Il ne savait pas. Il ne savait pas ce qu'elle endurait en ce moment, ses doutes et ses peines, ce qu'elle ressentait de terrible, comme si un pieux avait traversé sa peau jusqu'à arrvier à son coeur. Il ne savait pas comme elle ne savait rien de lui. Elle voulait qu'ils se comprennent. Mais elle n'avait jamais pensé qu'aborder ce Serpentard soit aussi difficile. Il était tellement sauvage ! Le souffle de Mélanie ralentit peu à peu. Elle s'apaisa. Croisant les jambes, elle ouvrit les yeux. Juste au moment où Nathan lui répondit qu'il ne donnait pas des cigarettes à ceux qui le jugeaient sans le connaître. Mais ouvre les yeux, putain. Je ne te juge pas, au contraire ! Elle aurait voulu crier ça tout haut, dire vraiment ce qu'elle pensait à ce momnt-là, comme elle le faisait habituellement. Mais une sorte de barrière l'en empêchait. Elle n'arrivait pas à lui répondre. Intimidée ? Impossible, jamais personne ne l'intimidait, et elle n'hésitait pas à répondre à qui que ce soit, et même à la grande inquisitrice ! Même quelques instants auparavant, elle avait rabroué un Serpentard qui cherchait une première année de Poufsouffle ! Elle haussa les épaules, et fit comme si cela ne l'importait guère. Il y eut un petit silence. Mélanie regarda avec envie le MP4, tout du moins son écouteur qui dépassait de la poche de son sac à moitié fermée. Elle avait tellement envie de "s'enfuire dans son monde", avec sa musque et ses pensées. Elle avait tellement envie de tout effacer et de tout reprendre à zéro, comme si de rien était. Elle ressortirait de la Grande Salle, elle s'assirait sur le banc. Nathan reviendrait, elle lui laisserait la place et ferait comme si de rien était. Rien ne se serait passé et la vie continuerait son cour normal. Mélanie serait mal et n'en parlerait pas ou très peu. Mais non. Nathan était là. Et Nathan ne comprenait pas. Nathan ne comprenait pas ce qu'elle ressentait, ce mal être si imprégnant. Et pourtant, il devrait comprendre, lui. Il était bien placé pour comprendre, non ? Le coeur de Mélanie se serra quand Nathan reprit la parole. Ce qu'il disait était tout simplement horrible, qu'elle ne savait rien de lui et qu'elle n'avait pas à le juger. Qu'il n'était pas resté sans rien faire, qu'il en serait mort, sinon. Puis il parla de Jeff et Kevin. Que eux, ils avaient été là. Et que ç'avaient bien été les seuls à être là. Le rouge montait aux joues de Mélanie. Il la regardait comme pour la tenter de répondre qu'elle savait tout ça. Bien sûr que non, elle ne savait pas que Jeff et Kevin avaient été aussi présents, malgré qu'elle connaisse le lien qui l'unissait à ses deux amis. Elle inspira un bon coup. Il fallait qu'elle explique qu'elle ne voulait pas l'offusquer, mais l'aider. Elle prit finalement la parole, d'une voix angoissée. Elle ne voulait pas qu'il la juge mal.

« C'est là que tu te trompes, Nathan. Non, je ne savais pas que tu avais arrêté de manger, que tu passais la majorité de tes vacances avec Jeff et Kevin, et je le reconnais parfaitement. Mais là où tu te trompes, c'est que je ne suis pas comme tous ces autres, à te passer devant et à t'ignorer. Le bruit court que tu as un père Mangemort. Tu sais quoi ? Mes deux parents sont Mangemorts, et tu sais quoi encore ? Faire des rêves, ou plutôt des cauchemars sur son père, ce n'est pas drôle, surtout quand ces cauchemars se terminent à chaque fois par ma mort. Je n'ai jamais été aimée par mes parents ; je n'ai jamais eu une mère capable de me faire des bisous et des câlins, je n'ai jamais eu un père capable de jouer avec moi. Ces gens étaient incapables d'amour, tout simplement. Je ne sais peut-être rien de toi, mais qui t'as dit que je te jugeais ? Personne. Je ne savais vraiment pas tout ce que tu m'as racontée, et je cherchais juste à t'aider. Parce que même si tu vas mieux, tu as encore besoin de parler. J'ai été sûrement trop directe ? Franche ? Dans ce cas-là je m'en excuse, et je comprends que tu t'offusques. Mais je t'enprie, Nathan. Je ne te juge pas, je serais bien la dernière personne à le faire. »

Elle fit une pause. Il fallait qu'il comprenne. Elle n'aimait pas être mal jugée. Lui reprit en disant que de toute façon il n'était pas un bon exemple, qu'il fumais, qu'il buvait et qu'il emmerdait l'inquisitrice, et que ce n'était pas un exemple à suivre. Et alors ? Elle était pareil ou presque. Un première année de Gryffondor courait dans le Parc, poursuivant un autre garçon de sa maison. Il passa devant les deux Serpentards, et au vue de leurs vêtements, leur jeta un regard bizarre. Mélanie l'ignora, et se retourna vers Nathan. Elle reprit la parole :

« Et alors ? Tu crois que moi, je suis un exemple à suivre ? Je suis une punk rebelle, et même si je ne bois et ne fume pas, j'ai envie et ça ne m'étonnerai pas si je commençais bientôt, tu vois. J'emmerde moi aussi Madame la Ô Grande Inquisitrice et ses principes alakons. Et tu crois que ça ne les a pas fait hurler pendant quatorze ans, mes parents, mes musiques, mes habits, mes pensées ? Oui, quatorze ans ; maintenant, je refuse de les voir, tu vois. Tu crois que ça leur a fait plaisir, que le jour de mon anniversaire où ils avaient prévu de me faire rencontrer le Lord, que je les envoies bouler ? Et que je m'enfuis de la maison ? Tu crois que cette situation est amusante ? »

Nouveau silence. Mais Nathan semblait de plus en plus crispé. Puis tout à coup, il se leva, prit son sac sur son épaule, nonchalent. Il déclara qu'il vallait mieux que ça se termine là, qu'il n'avait pas encie de parler de ça. Puis il y eut un silence, un lourd silence, comme si on avait mis le temps sur pause. Il dit alors brusquement que de toute façon, c'était il y a trois ans. Du passé. Du passé.
Mélanie se leva. Ses larmes revinrent et rejaillirent toutes en même temps, alors que Nathan commençait à disparaître. Elle resta devant le banc et laissa les larmes et les sanglots l'envahir. Puis, dans un sanglot, elle cria au désespoir :

« Non, Nathan, s'il te plaît, non ! J'ai besoin de parler. Reviens et on recommence tout. Je regrette si j'ai pu te blesser. Je regrette. »

Elle eut un hoquet, et sursauta. Les larmes mouillaient son sac. Mais elle s'en foutait.
Elle ferma les yeux. Son corps s'affaissa peu à peu.
Mélanie retomba inconsciente sur le banc.
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Je crois... (PV Nathan) _
MessageSujet: Re: Je crois... (PV Nathan)   Je crois... (PV Nathan) EmptyMar 30 Nov - 9:34


Après qu’il lui ai dit, assez violemment il est vrai, que personne ne le comprenait, sinon Jeff et Kevin, Mélanie répondit d’une voix tremblante qu’elle ne le jugeait pas, qu’elle voulait juste ne pas l’ignorer comme tous les autres le faisaient. Et puis elle ajouta que certains murmuraient que son père était mangemort. Sans s’en apercevoir, il serra légèrement des dents. Elle continua, annonçant que ses parents à elle étaient mangemorts. Tous les deux. Et qu’ils ne l’aimaient pas – que jamais sa mère ne l’avait embrassée ou son père n’avait joué avec elle. Il ne réagit pas, trop remonté pour bien comprendre ce qu’elle disait. Encore bouillonnant de rage, il stocka toutes les informations qu’elle lui donnait sans réaliser ce qu’elles voulaient dire. Il continua, arguant qu’il n’était pas un exemple, et elle répondit immédiatement qu’elle n’en était pas un non plus, et qu’elle ne voyait plus ses parents depuis ses quatorze ans. A nouveau, sa rage l’empêcha de voir clair et il ne comprit pas tout de suite ce que cela voulait dire. En réalité, il ne réalisa vraiment tout ce qu’elle venait de lui dire que lorsqu’il commença à s’éloigner, après lui avoir dit que mieux valait que tout stoppe ici. Quand elle se leva, lui criant d’une voix désespérée de revenir, qu’elle s’excusait et qu’elle voulait juste lui parler. Il se tourna, comprenant peu à peu, tout en reportant sa cigarette à sa bouche. Des parents mangemorts. En froid avec eux. Et puis cette mère qu’elle n’avait jamais eut, et qui lui rappelait celle qu’il n’aurait plus jamais. Elle était partie, après tout ; partie et ce à tout jamais. Un léger tremblement s’empara de ses jambes tandis qu’il pâlissait dangereusement, et il se retourna à temps pour voir Mélanie s’effondrer sur le banc. Pendant un moment, il resta là, sans réagir, puis il jura et se précipita vers elle, réfrénant au plus profond de lui cette envie de pleurer qui enserrait ses côtes. Pourtant, lorsqu’il l’attrapa par une épaule en la secouant doucement mais fermement, c’est toujours à sa mère qu’il pensait. A toutes ces fois où il aurait pu – aurait du – lui dire ‘je t’aime’ et où il ne l’avait pas fait. A tous ces moments qu’il n’avait pas aimés à leur juste valeur et que, maintenant qu’il ne les revivrait plus, il regrettait plus que tout, comme ces sourires complices, ces virées chez les grands-parents maternels, les heures à écouter de la musique en riant, les fous rires et les sorties, les concerts et les matches des Harpies. Et puis maintenant, il sentait à l’intérieur de lui des images et des couleurs, mais qui n’étaient pas à lui – comme si ces souvenirs ne lui appartenaient plus, qu’il n’en était pas digne ou qu’il les avait consumé sans le vouloir – qui, parfois, lui faisaient peur et mal en même temps. Comme si quelqu’un voulait décider pour lui, choisir ce qu’il ferait – comme si quelqu’un voulait prendre en main son destin, en fait. Se rasseyant à côté de Mélanie tout en posant sa main sur son front pour vérifier si elle n’avait pas de fièvre, quoi que son diagnostic put s’avérer faussé par ses doigts engourdis par le froid, Nathan continuait de penser à cet Avant avec un grand A, et surtout à ces effroyables similitudes entre la jeune fille et lui. Que serait le prochain point qui les rapprocherait ? Avait-elle elle aussi du sang ‘impur’ aux yeux de la société actuelle ? Est-ce qu’elle aussi, elle vivait tout en sachant qu’elle était sur la sellette et qu’il suffisait d’une erreur pour que son père la retrouve et la tue ? Faire des rêves, ou plutôt des cauchemars sur son père, ce n'est pas drôle, surtout quand ces cauchemars se terminent à chaque fois par ma mort. Nathan pâlit encore plus. Ce n’était pas possible. Se détournant de Mélanie, il cessa de la secouer pour attraper sa cigarette entre le majeur et l’index, soufflant doucement, sous le choc. Il avait eut tort de lui répondre de cette façon. Au fond, elle ne voulait rien de mal, cette Mélanie aux cheveux rouges, juste attiser sa curiosité et l’aider, peut-être. Et puis surtout, elle voulait juste parler, avec quelqu’un qui la comprenne, et elle avait comprit, elle, qu’il était comme elle, au fond. Ramenant une nouvelle fois sa jambe contre son torse en appuyant son talon sur le bord du banc et son menton sur son genou, il entoura ledit genou d’un bras et remit sa cigarette à la bouche. Il avait une horrible sensation de déjà-vu ; comme s’il connaissait cette scène et l’avait vécu auparavant, bien qu’il soit incapable de dire comment elle se clorait. Du coin de l’œil, il perçut un mouvement, et tourna légèrement la tête, à temps pour voir Mélanie se redresser, et il reprit sa cigarette entre ses doigts.

« Ca va mieux, miss ? Tu m’as fait peur, tu sais. »

Il y eut un petit silence, durant lequel Nathan se détourna à nouveau de Mélanie pour porter sa cigarette à ses lèvres, tirant une taffe tout en regardant droit devant lui. Et puis.

« Je sais ce que c’est de faire ce genre de cauchemar, tu sais. Ca fait trois ans que j’ai pas vu mes parents. La dernière fois que j’ai parlé à mon père, on s’est hurlé dessus et il s’est pris mon sac entre les jambes, parce qu’il voulait pas me laisser quitter la baraque. J’avais quatorze ans, moi aussi. Ma mère … - sa voix trembla légèrement – Ma mère, elle était cool. C’est elle qui m’a fait écouter Nirvana et Téléphone, qui m’a fait sécher les cours pour m’emmener aux matches des Harpies, c’est avec elle que je me suis marré comme un malade. C’était une femme bien. Et ça fait trois que j’l’ai pas vue, à cause de mon père, ce connard de mangemort, et d’Eddie, un moldu. Mangemort et homophobe, je crois que j’ai oublié d’le préciser. Et puis de toute façon, mon père … mon père, il voulait choisir pour moi. Et tu sais quoi ? »

Il lui fit un sourire dur. Il n’avait pas parlé de sa mère. Il n’avait pas franchi la limite. C’était bon. Il ne dirait plus rien, maintenant. Il ne devait garder ses secrets au plus profond de lui, sinon …

« Si quelqu’un prend en main ton destin, c’est la fin. »
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Je crois... (PV Nathan) _
MessageSujet: Re: Je crois... (PV Nathan)   Je crois... (PV Nathan) EmptyDim 5 Déc - 4:01

Noir. Noir et sans vie.
Mélanie s'était affalée sur le banc. Son corps tremblait comme une feuille au contact du vent. Elle avait fermé les yeux. Elle respirait encore évidemment, ce n'était qu'un malaise, mais ellle hoquetait comme si elle cherchait de l'air. Puis l'air revint, puis son corps redevint. Elle fut à nouveau capable de penser, de réfléchir. Elle essaya de se relever, mais non. Comme si elle avait été fixée sur le banc, comme si elle avait été paralysée. Elle tremblait toujours ; pourquoi n'arrivait-elle pas à bouger ? Pourquoi avait-elle rerpit connaissance mais qu'elle ne pouvait pas se lever ? Pourquoi d'ailleurs s'était-elle évanouie ? Elle allait de moins en moins bien, en ce moment. Elle perdait le contrôle d'elle-même. Elle ne se reconnaissait plus. Parfois, elle avait cce "masque" qui cachait si bien la vérité. Sa vérité. Ce masque qui cachait combien elle allait mal et combien elle avait peur. Mais pourquoi ce masque se déchirait dans les moments où elle ne le souhaitait pas ? Pourquoi ne se laissait-elle pas aller quand elle est seule plutôt que entourée ? Mélanie soupira. Puis elle se laissa encore un peu là, sur ce banc en bois, froid. Nathan allait-il revenir ? Pourrait-elle bouger bientôt ? Tant de questions sans réponse.
Le coeur bouillonnant, elle referma les yeux.

Le ciel était d'un magnifique bleu, et le soleil illuminait les alentours d'une clarté que l'on ne voyait pas souvent en hiver. La neige recouvrait maisons et boîtes aux lettres, et malgré le soleil, elle persistait. Il faut dire que la température n'était tout de même pas très élevée, et elle allait même vers les - 5° la nuit. Mélanie était seule devant une immense grille formée de barreaux en fer noir, fermée par deux gros cadenas. Comment était-elle arrivée là ? Ce devait être encore un rêve, seulement un rêve. Comme d'habitude. Mélanie essaya d'ouvrir la grille, mais sans succès, évidemment. Puis soudain, elle fut aidée par la force magique que l'on obtient dans les rêves, et elle traversa les barreaux, comme si elle avait été invisible. Mais ne l'était-elle pas, au fond ? La jeune fille se mit à marcher longuement. Elle connaissait cet endroit. Elle le connaissait même très bien. Après tout, elle y avait vécu pendant quinze ans avant de s'enfuire peu après son anniversaire. La grande allée qui avait été sienne ondulait jusqu'à perte de vue. Le domaine où elle habitait était très vaste, et plusieurs fois, étant petite, Mélanie avait faillie s'y perdre. Il faut dire que ses parents étaient très riches ; ils avaient donc fait l'achat, avant même la naissance de leur fille, de cette grande villa. Les arbres hauts cachaient maintenant le soleil, comme si elle avait pénétrée dans une forêt. Leurs multiples branches s'enroulaient les unes aux autres, comme des bras serrant un trésor qu'il ne faut surtout pas dérober. Le vent soufflait lentement, à intervalles réguliers, faisant trembler les branches endormies dépouillées de leurs feuilles. L'hiver faisait rage, mais n'exterminat pas l'endroit. Une fine couche de neige recouvrait le sol, et la trace des pas de Mélanie restait incrustée dans la poudre blanche. Visible où invisible ? La jeune Serpentarde continua sa marche, frissonnante. Tout était comme avant, comme avant qu'elle quitte son petit chez-soi pour partir à l'aventure, loin de ses parents et loin de leur influence. Tout était comme avant, mais l'atmosphère avait quelque chose d'étrange. D'étrange et d'ineffable.
Au bout de quelques minutes de marche, où Mélanie n'en voyait plus le bout - l'allée était-elle aussi longue du temps où elle y habitait ? - elle arrivait enfin devant une grande maison, dont le toit en pierres - oui, en pierres, parce que les tuiles, quand y'a une tempête, ça s'envole, hein Momo ? XDD - était entièrement recouvert de neige. Les arbres n'étaient plus, comme s'ils avaient voulu laisser place à un spectacle. Mélanie restait pétrifiée ; rien n'avait changé. Rien n'avait bougé, si ce n'était que les fleurs, rangées sur le côté, avaient fané. Puis, sans crier gare, la porte s'ouvrit. Un homme assez jeune, bien habillé, en sortit. Mélanie retint son souffle. Son père venait vers elle. Il approchait à grands pas dans sa direction. Mais la voyait-il ? Où simplement marchait-il ici ? Contrairement aux rêves habituels de la jeune fille, il avait l'air normal ; il n'avait pas le teint pâle, il n'avait pas les yeux qui brillait de cet éclat si étrange. Mélanie tendit l'oreille ; il murmurait quelque chose alors qu'il marchait. Elle n'arrivait pas encore à savoir quoi, mais elle n'allait pas tarder à le découvrir puisqu'il venait vers elle. Puis un phénomène étrange se produisit. Alors qu'il continuait à marcher en murmurant, il passa au travers de Mélanie, comme si elle n'avait pas été là. Elle perçut son murmure alors qu'il était en train de s'éloigner :
- Je ne suis qu'une image... Je ne suis qu'une image... Je ne suis qu'un image destinée à te faire peur... Je ne suis qu'une image...



« Ca va mieux, miss ? Tu m’as fait peur, tu sais. »

Mélanie s'était redressée, lentement, le coeur chamboulé d'émotions. Que s'était-il passé ? Tant de sensations bizarres venaient s'entrichoquer dans son esprit. Que voulait dire son père ? Et d'abord, pourquoi était-elle revenue en rêve dans son ancienne maison ? Elle regarda à côté d'elle. Nathan était revenu ! Il était assis là, sur le banc, entourant un de ses genoux de son bras. Il avait encore une cigarette qu'il portait à ses lèvres. Mélanie, trop absorbée encore dans son rêve, se contenta d'hocher la tête. Elle avait les mains froides comme la glace. Il y eut un petit silence. Mélanie s'était assise normalement sur le banc, et se remit à se ronger les ongles. Puis Nathan reprit la paroles, lui confiant qu'il savait ce que c'était de faire ce genre de cauchemars. Que ça faisait trois ans qu'il n'avait pas vu ses parents, qu'il s'était bien enguelé avec son père - il était même allé jusqu'à lui balancer son sac dessus ! - et qu'il avait lui aussi quitté sa maison à quatorze ans. Puis il se mit à parler de sa mère, qu'elle au moins était une femme bien, qu'elle lui avait fait découvrir de nouvelles choses, mais qu'à cause d'un moldu et de son père il n'avait pas vu depuis trois ans. Mélanie crut percevoir une légère mélancolie dans la voix du jeune homme, mais elle fit comme si de rien était. Il lui dit ensuite une phrase qu'il ne fallait pas qu'elle oublie, cette phrase qui l'avait faite se révolter contre ses parents, cette phrase qui animait ce désir puissant de tuer tous Mangemorts venant s'opposer à ses idéaux. Si quelqu'un prend en main ton destin, c'est la fin. Nathan avait raison. C'était à elle de choisir sa destinée, pas à quelqu'un d'autre. Elle faisait ce qu'elle voulait, merde. Libre. Elle choisit de ne rien dire pour l'instant sur son rêve qui venait de se produire. Les paroles de son père restaient encrées dans sa mémoire. Il n'est qu'une image. Mais... ? Pourquoi ? Pourquoi avait-il dit cela ?

- Mes parents ont voulu prendre mon destin en main depuis toute petite, et voilà où j'en suis maintenant. A me révolter comme une malade contre cette connasse - désolée pour la vulgarité - d'Inquisitrice. Elle veut prendre en main notre destin. Elle veut tout nous interdire, toutes nos pensées, tous nos actes. Même si je hais Bielova, je trouve injuste que Madame la renvoie de Poudlard, et encore plus injuste qu'elle vire M. Lupin.

Un petit silence. Pour finalement qu'elle reprenne, après une petite réflexion.

- Tu sais quoi, Nathan ? On ne sait jamais ce que nous réserve l'avenir. Mais aujourd'hui, je crois que j'ai peur.
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MessageSujet: Re: Je crois... (PV Nathan)   Je crois... (PV Nathan) EmptyLun 13 Déc - 6:27

Silence radio. Mélanie venait de dire que ses parents avaient voulu choisir son destin, qu’elle s’était rebellée et que maintenant, elle en était là. Puis elle avait enchainé sur l’inquisitrice, et avait fini en murmurant qu’elle avait l’impression d’avoir peur. Peur de quoi ? Et pourquoi s’ouvrir à lui ? Peur de son père dont elle venait de lui parler, et elle lui parlait parce qu’elle sentait qu’ils étaient semblables, au fond. Ces similitudes entre eux le mettaient plus mal à l’aise qu’autre chose. C’était déroutant, presque effarant de se retrouver face à face avec un tel reflet. Instinctivement, il ne pouvait s’empêcher de se demander si elle n’était pas tout simplement la fille ou la sœur d’une connaissance de son père, si tout ce qu’elle lui racontait là n’était pas qu’un simple ramassis de mensonges visant à le blesser ou le faire commettre une erreur qui le ramènerait vers son géniteur, si elle n’était pas, tout simplement, quelqu’un qui se riait de son désespoir. Serrant légèrement en tirant sur sa cigarette – et en plus, cette sale vilaine voulait lui taxer des clopes. Tssk. – Nathan se força à se raisonner. Mélanie était trop … Trop semblable à lui, en fait. Cette paranoïa égocentrique ne lui ressemblait pas plus que ça, mais toutefois, il se sentait perdu. Qui était cette fille qui lui ressemblait trop à son goût, sans pour autant qu’il ne parvienne à trouver d’autres arguments pour la défendre que ces similitudes, justement ? Qui se cachait sous le nom de Mélanie Swann ? Qu’avait-elle vécu ? Une grande dispute avec son père, qui avait eut pour conclusion qu’elle avait claqué la porte de sa demeure, mais pourquoi, par Héla, pourquoi paraissait-elle tellement apeurée quand elle parlait de cet homme ? Qu’avait-il fait de si monstrueux pour la terrifier à ce point ? Avait-il, comme Irvin Raven, ordonné la mort d’un être proche de sa fille et de lui-même sans blêmir ou trembler, comme si ce crime n’était qu’une simple formalité qu’il fallait régler au plus vite ? Ou pire, avait-il touché à Mélanie ? C’était peu probable, la jeune fille était plutôt du genre à décocher des coups de poing et … Nathan Raven, te souviendras-tu un jour que tout le monde ne mesure pas un mètre quatre-vingt et ne porte pas des Docs Martens ? Si lui aurait parfaitement été capable de balancer son poing dans le nez de son père – ou son genou dans le milieu, ça revient au même en fait – il devait cesser de penser que tout le monde était comme Lily ou lui : capable de se défendre violemment en toute circonstance, que ce soit par les mots ou les coups.

Mais aujourd’hui, je crois que j’ai peur.

Pourquoi lui avait-elle dit ça ? Que voulait-elle qu’il fasse ? Que voulait-elle qu’elle dise ? Et surtout, que pouvait-il dire ? Il lui jeta un coup d’œil, la détaillant avec attention, puis détourna à nouveau le regard, fixant le vide tout en réfléchissant, perdu dans ses pensées. Une nouvelle fois, Mélanie lui fit penser à lui-même, à son père, à sa mère … Et il sentit son moral chuter encore. Quoi, il n’avait pas encore atteint le stade ground zero je me suis viandé comme les Twins Tower un certain onze septembre ? Serrant légèrement les dents, il tourna légèrement la tête, cachant ses yeux qui s’embuaient de larmes derrière un rideau de cheveux bruns. Il avait envie de voir Lily et de la serrer dans ses bras, de lui sourire, d’être avec elle, tout simplement. Etrangement, il réalisa qu’il avait surtout envie d’oublier son rêve, d’oublier son père – de cacher tout ça au plus profond de lui.
En fait, il aurait tout simplement voulu se lever et prendre son sac.
Partir. Loin. Ne pas revenir. Il voulait la laisser là, avec sa tristesse et son malheur si semblables aux siens, avec sa détresse qui faisait resurgir la sienne. Avec amertume, il réalisa qu’il lui arriver de si bien cacher tout ça, des fois, qu’il en oubliait ce paquet compact de problèmes. Assis à côté de Mélanie, pendant un très court instant, il avait, par exemple, eut l’impression de ne penser qu’à son problème à elle, puis ses pensées avaient à nouveau dévié vers ses parents, et il se surprenait à lui en vouloir. Lui en vouloir de lui être si semblable. Lui en vouloir de lui faire penser à sa famille et à son passé.
Se renfrognant, il fit le dos rond, s’étirant par la même occasion, en serrant plus sa jambe contre son torse, et attrapa sa cigarette après avoir pris une nouvelle taffe dessus. Il expira doucement, sans faire attention à la fumée ni à l’odeur qui pouvait gêner Mélanie, ce dont il doutait vu qu’elle lui avait demandé une cigarette.

Il lui jeta un nouveau regard du coin de l’œil. Qu’est-ce qu’elle voulait, au fond, Mélanie ? Pourquoi lui parlait-elle de cette façon, comme si le simple fait de raconter ce qu’elle avait toujours tu lui était important ? Peut-être pensait-elle, et bien à tort, d’ailleurs, qu’il lui suffirait de s’exprimer, de parler à quelqu’un, pour pouvoir toquer aux portes du paradis et connaître une paix sereine ? Pendant quelques mois, il avait pensé pareil, mais il lui avait suffit de parler un petit peu de ‘tout ça’ avec Jeff et Kevin pour comprendre que ce n’était qu’une erreur – qu’il se voilait la face. Il s’accrochait à un rêve utopique, à une de ces images de propagande vendues par les autorités pour faire croire que la vie était simple et belle, dans le vain espoir que sa détresse disparaitrait.
Au fond, pourtant, il le savait.
Il se trompait.
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MessageSujet: Re: Je crois... (PV Nathan)   Je crois... (PV Nathan) EmptyDim 9 Jan - 12:33

Au fond, Mélanie savait que jamais ils n'auraient dû commencer leur discussion. Ils étaient bien trop 'semblables'. Elle connaissait ses origines Mangemortes, elle savait pourtant qu'il les reniait. Comme elle. Elle connaissait son gout pour les musiques punk-rock et savait que jamais il ne pouvait se passer de musique. Comme elle. Mais comment deux êtres si semblables pouvaient être aussi gênés quand ils se voyaient ? Comment était-il possible qu'ils ne se lient pas grâce à leur caractère ? Après tout, ils étaient si semblables. Tellement que cela pourrait faire peur. Et puis d'abord, pourquoi avaient-ils commencés à se parler ? Ils auraient très bien pu s'ignorer, comme ce qu'ils avaient fait depuis qu'ils étaient dans la même classe. Car même avant, Mélanie l'avait repéré. elle avait repéré ce garçon charmeur et solitaire qui restait toujours au fond de la classe, elle avait remarqué son gout pour la musique, elle avait compris quel genre de garçon il était. Un garçon qui se révoltait. Un garçon qui se révoltait comme à la guerre, qui ferait tout pour que l'autre crapaud rose à pois verts disparaisse. Mélanie l'avait souvent observé, avait observé ses mimiques, ses repas, ses cours. Mais au fond, qu'espérait-elle ? Que grâce à leur ressemblance, tout puisse s'écouler ? Qu'elle puisse se livrer comme elle pouvait le faire avec Domi et Piou, ses deux meilleures amies ? Qu'espérait-elle de ce Nathan Raven, de ce garçon solitaire qui avait redoublé deux fois, qu'elle croyait connaître mais qui était si loin d'elle, si loin de tout le monde, si loin de la réalité ? Rien. rien du tout.

Ou pas.

D'ailleurs, que pensait-il d'elle ? S'offusquait-il des ses tentatives d'en savoir plus sur sa vie ? Pensait-il... Non. Mélanie espérait qu'il ne se trompait pas sur le regard qu'elle lui portait. Elle voulait qu'il se livre à elle, son regard était empli de sympathie, elle voulait qu'il ait confiance. Mais il ne suffisait pas d'un simple regard pour avoir confiance en une personne, et cela, Mélanie le savait. Elle espérait qu'il ne pense pas qu'elle ait un lien amoureux envers lui. Elle était amoureuse de Malcolm, de toute façon. Elle n'aimait pas Nathan, loin de là ! De toute façon, lui était avec Lily. Mélanie soupira. Il était tellement différent des autres... tellement solitaire... Elle avait pensé un instant qu'il se confierait à elle, mais non. Elle avait pensé u instant qu'il fendrait cette limite qui se dressait chaque fois qu'ils se parlaient, mais non. Il fallait qu'elle renonce. Il fallait qu'elle reparte de son côté et lui du sien. Leur route se ressemblait trop pour qu'elle s'unissent par le lien des mots. Semblables... Elle sentit Nathan s'agiter près d'elle et sentit qu'il était au bord des larmes. Pourtant, cette fois, elle ne lui dit rien. Elle ne chercha pas à savoir à quoi il pensait, elle ne chercha pas à comprendre pourquoi il était dans cet état-là. Aujourd'hui, ils en avaient trop dit, trop fait. La prochaine fois peut-être ? Mais y'aurait-il une prochaine fois ? Mélanie secoua la tête et regarda sa montre. L'heure était bientôt aux cours, elle se leva donc. Elle se rendit compte alors qu'elle était gênée. Elle ne savait pas comment prendre cette rencontre... ami ? Ennemi ? Elle ne savait plus qui était Nathan Raven, même si elle ne l'avait jamais su au fond.

- C'est l'heure des cours, je vais y aller.


C'était très con puisqu'ils avaient cours ensemble en l'occurrence. Elle chercha à croiser le regard de Nathan, mais ne le vit pas. Elle soupira. C'était un garçon très difficile à cerner, on avait beau dire, c'était vrai. Semblables... cette pensée venait encore s'infiltrer dans sa tête alors qu'elle essayait de l'éloigner. Semblables... ça aurait pu marcher, si tu t'y étais mieux prise. Semblables... Elle se passa la main dans les cheveux, gênée. Elle le regarda une dernière fois avant de tourner le dos. Il ne disait rien. Cette scène se passait un peu comme dans un film au ralenti, les secondes devenaient minutes et les minutes des heures. Elle se retourna une dernière fois, s'efforça de sourire, puis s'arrêta. Elle regarda Nathan dans les yeux, essayant de lui dire en pensées qu'elle ne lui voulait pas de mal. Mais bon, hein, la communication par pensées, c'est pas ce qu'il y a de plus facile. XD

- Au revoir, Nathan.

Son corps disparu à travers les arbres.
Elle ne s'autorisa à pleurer que lorsqu'elle fut loin.
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Je crois... (PV Nathan) _
MessageSujet: Re: Je crois... (PV Nathan)   Je crois... (PV Nathan) EmptyDim 16 Jan - 6:45

Mensonges. Faux semblants. Hypocrisie. Silences. C’était si facile, en fait, de faire croire qu’on allait bien, de contourner les questions, de se faire passer pour un homme. Il suffisait d’enfermer tous ses problèmes et tous ses maux – toute sa souffrance – dans une petite boîte en forme de cœur et d’en jeter la clé. Mais pour ceux qui étaient incapables de vivre avec ce poids à tout jamais ? Pour ceux qui avaient peur de lancer cette petite clé loin derrière eux pour faire croire qu’ils allaient bien sans pour autant que ce soit vrai ? Oui, pour cela, que fallait-il faire ? Fallait-il glisser la clé dans sa poche et attendre quelqu’un pour lui demander d’ouvrir la boîte, ou bien, tout simplement, ne jamais verrouiller le coffret, le laisser entrouvert pour qu’au moindre souffle de vent, un de ces poids s’envole ? Mais si ce souffle arrivait quand il ne le fallait pas ? Si l’on tombait face à face avec l’homme qui a vendu le monde nos démons au plus mauvais moment qu’il soit ? Et que faire, que faire !, pour exorciser ces spectres éthérés qui font de vos rêves des cauchemars et de vos espoirs des défaites ? Que faire contre ces fantômes impalpables qui effleurent votre âme et jettent sur vous ce voile noir et désespérant ? Certains vous répondront qu’il faut parler. Parler pour expier vos péchés. Parler pour partager votre fardeau avec d’autres. Parler pour trouver quelqu’un sur qui s’appuyer. Mais pourquoi parler ? N’est-ce pas naïveté que de croire que les mots suffisent à se libérer de ce poids, à ouvrir cette ‘boîte du malheur’ ? Oui, pourquoi parler ? Pour donner aux autres nos faiblesses et les clés pour nous blesser ? Pour apitoyer la société qui nous observe d’un œil méprisant ? Pour se donner une importance, tout simplement ?
Non. Ca n’a pas d’intérêt.
Il ne parlerait pas. Pas maintenant, pas comme ça. Non, il ne parlerait pas, tout simplement. Parler, c’est le moyen des faibles qui veulent accepter qu’ils vont mal. Il ne la regardait même plus. Il se taisait, perdu dans ses pensées, perdu dans ses promesses, sans réagir. Sa présence l’importunait. Il ne voulait plus la voir, plus l’entendre, plus la sentir à côté de lui. Plus que jamais, il voulait être seul. Totalement seul. Un mouvement à côté de lui. Il tourna la tête vers Mélanie, sans croiser son regard. Elle s’était levée et prononça des mots qu’il n’entendit qu’à moitié. Elle parler de cours, d’y aller. Pars ! Vas-, pars, je ne te retiens pas ! Laisse-moi Mélanie, laisse-moi bon sang ! Il y eut un nouveau flottement. Devait-il dire quoi que ce soit ? Devait-il se lever et la suivre ? Devait-il, devait-il … Depuis quand est-ce qu’il faisait ce qu’on voulait qu’il fasse ? Depuis quand est-ce que la morale décidait pour lui de ses actes et pensées ? Il détourna à nouveau le regard, se replongeant dans ses mornes réflexions. Mélanie fit quelques pas, se passa la main dans les cheveux, le regarda à nouveau. Droit dans les yeux. Avec le regard de ceux qui veulent vous inspirer confiance, qui voudrait calmer votre hargne si sauvage. Il ne dit rien. Parler, c’est le moyen des faibles qui veulent avouer qu’ils vont mal. Alors ce fut elle. Elle qui murmura quelques mots. « Au revoir, Nathan. » Pourquoi, dans sa bouche, son prénom sonnait de cette façon ? Pourquoi lui paraissait-il si déplacé, si irréel – si haïssable ? Pourquoi réalisa-t-il à ce moment là qu’il se sentait las et tourmenté, comme lorsque les larmes menacent de couler sur nos joues ? Pourquoi prit-il conscience seulement maintenant qu’il avait les yeux qui piquaient et la gorge serrée ?

Elle s’en allait.

Pourquoi est-ce que tout ce qu’elle avait remué en lui ne s’en allait-il pas avec elle ? Pourquoi ce poids restait-il là, alors qu’elle était déjà loin ? Oui, pourquoi est-ce que la petite boîte en forme de cœur demeurait-elle si lourde, alors que Mélanie n’était plus là ? Il releva la tête, suivant du regard la silhouette qui s’éloignait entre les arbres. Elle avait l’air tellement normale, tellement forte, qu’il ne comprenait pas comment ce pouvait être elle qui était assise à côté de lui quelques instants auparavant. Il haussa les épaules et ramassa son sac. Feignant la neutralité. C’est tellement facile, après tout, lorsque les autres sont habitués à ne pas nous voir sourire, de faire croire que tout va bien. Que rien n’a changé de d’habitude. Les gens sont tellement positifs qu’il suffit de nier que l’on va mal pour qu’ils le croient. La preuve n’est-elle pas que lorsqu’on vous demande comment ça va, on répond invariablement bien ? Pourquoi tant de positivité, alors que le monde, dehors, est si sombre, si froid, si glauque ? En définitive, n’est-ce pas une simple façon de se voiler la face ?

Avec un rictus, Nathan tourna les talons et se dirigea vers le fond du parc.

Il allait enfin être seul.

Il attendait tellement cet moment.
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