Little Girl - PV Moïra

Invité

Little Girl, little girl
You're dirty liar
You're just a junkie
Preaching to the choir

- Green Day -

Ouais, ouais, c’est ça, je reviens dans dix minutes ma belle, promis.

"N’y comptes pas trop" répondit l’intéressé en lui-même, tandis qu’il quittait la pièce. Il était dix-huit heures et la salle commune des Serpentards était déjà bondée, résonnant de musique et de rires, plus ou moins gras selon le taux d’alcool de leur propriétaire. Quelques bouteilles de vodka -merci les Bielova– de bière et d’autres boissons fort sympathiques circulaient déjà parmi les élèves, ce dont Scorpius aurait volontiers profité s’il n’avait été poursuivi par les ardeurs d’une de ses ‘‘camarades’’ – que ce mot pouvait plaire au profs, et comme il le trouvait ridicule … - de septième année, qui le trouvait particulièrement attirant depuis une semaine. Ou peut-être depuis plus longtemps, mais cela ne faisait qu’une semaine qu’Aleera avait été renvoyée, et ces deux faits étaient très probablement liés. Oh, certes elle n’était pas moche, elle avait même un certain charme, si on s’attardait un peu, mais non seulement elle était inintéressante, mais en plus de ça elle était collante. Atrocement collante. Le jeune Malefoy s’était donc rapidement éclipsé, surtout lorsqu’il s’était rendu compte que son verre descendait plus vite que celui de sa belle – notez l’ironie – mais qu’il se remplissait aussi beaucoup plus rapidement. Ne tenant pas l’alcool comme Lily, il avait jugé prudent de fausser compagnie à sa prétendante – ahum – sortant le premier prétexte qui lui passait par l’esprit, à savoir un courrier urgent à envoyer au plus vite. L’air mystique sur lequel il avait dit ça et le fait qu’il se soit levé avant qu’elle ne l’attrape – de justesse – avaient suffi pour partir, même s’il avait dû insister un poil pour qu’elle ne se vexe pas, certes. Il ne voulait pas non plus se la mettre à dos, d’une part parce qu’elle pouvait lui être utile – s’il s’ennuyait, si Aleera tardait trop à revenir, ou si cette dernière l’embêtait trop à embrasser passionnément son Tom dans la salle commune … - et puis parce que ça mettrait une sale ambiance dans la classe et chez les Serpentard en général, les deux protagonistes possédant des amis un peu partout dans l’école. Prudence, donc. La colle vivante – Milly de son petit nom – avait donc cru sans problème à son histoire de hiboux, et il avait réussi à la planter dans la salle commune pleine à craquer. Evitant de songer aux litres d’alcool qui s’écoulaient sans lui, et souhaitant de tout cœur que cette Milly fasse un coma éthylique avant qu'il ne revienne, il se dirigea vers la tour Nord, prenant un itinéraire le plus long possible, restant même sur des escaliers en attendant qu’ils changent de place, l’obligeant en conséquent à faire un sacré détour.

Après un temps indéterminé - mais qui lui sembla trop court - il finit par arriver dans la Volière qui, par chance était vide. Enfin, si on exceptait la bonne centaine de hiboux qui y vivaient, naturellement. Pourquoi "par chance" ? Parce qu'il n'avait aucune lettre à envoyer, bien sûr, et que rares étaient les personnes à venir s'amuser dans la Volière dans aucune excuse valable - à cause de l'odeur, sans doute. Scorpius fronça le nez et chercha son hibou des yeux. Lorsqu'il l'aperçut enfin, le grand-duc vint aussitôt à lui, se posant sur son bras tendu, l'observant de ses grands yeux orangés. "Presque rouges" remarqua Scorpius au passage. Il passa sa main sur ses plumes brunes striées de noir, songeant avec délectation que le hibou de la famille Malefoy était sans conteste un des plus beaux et des plus majestueux de la Volière. Ben oui, ça coûte cher, un grand-duc. Il caressa un peu le haut de sa tête, mais retira rapidement ses doigts lorsque l'oiseau tendit le bec, faisant mine de le mordre. Le message était clair : s'il n'avait rien à envoyer et rien à lui donner à bouffer, il avait plutôt intérêt à la laisser partir. Le jeune homme blond allait le relâcher lorsque des pas dans l'escalier le firent changer d'avis. Des pas légers. Des pas de fille, à coup sûr. Il raffermit sa prise sur les pattes de l'animal, qui se contenta de la dévisager comme s'il avait une énorme fiente collée sur le front. Ce qui n'était pas le cas, mais les hibou ont toujours les yeux un peu exorbités, non ? Les pas se rapprochèrent, et Scorpius recula prudemment vers le côté opposé à l'entrée de la Volière.

"Si c'est Milly, elle va morfler cette abrutie ..." songea-t-il en fronçant les sourcils.

Il mit la main dans sa poche, et après avoir effleuré un bout de parchemin froissé, ses doigts se refermèrent sur sa baguette. Il compta mentalement tous les sorts qu'il pouvait jeter au pot de colle pour l'empêcher de nuire, mettant de côté les sortilèges impardonnables, qu'il réservait aux autres maisons, et plus particulièrement aux Gryffondor, ignorant également les bases du style maléfice d'entrave et de désarmement. Après avoir cherché pendant de trop longues secondes, il finit par mettre le doigt sur celui qu'il lui faudrait : un sortilège de confusion. Elle resterait ainsi un bon moment à errer parmi les hiboux, puis se rappellerait enfin qu'elle avait une chose urgente à faire - une chose qui commençait par S - et rejoindrait la salle commune. Laissant à Scorpius le temps de souffler un peu. En plus, s'il réussissait bien son sortilège, elle serait incapable de savoir qu'elle en avait reçu un ... et par la même occasion de se souvenir de la personne qui lui avait lancé. Parfait. Le jeune Malefoy, tout en gardant son hibou sur le bras, prépara sa baguette et récita mentalement la formule qu'il lui permettrait de se débarrasser de Milly, tandis que les pas se rapprochaient, se rapprochaient ... La jeune fille entra enfin dans la pièce, mais Scorpius resta silencieux, figé. Merde. Ce n'était pas Milly. C'était une étudiante inconnue, probablement de Serdaigle vu les couleurs qu'elle portait. Bien sûr, avec tous les étudiants qui allaient coucher de droite à gauche et qui se trompaient de tenue le matin en s'habillant, on ne pouvait jamais être sûr. Mais à voir son petit air sérieux, cette fille devait bel et bien appartenir aux Serdaigles. En tout cas, elle n'était sûrement pas Serpentard, car elle n'aurait pas eu grand chose à faire hors de la salle commune, vu l'alcool qui y circulait ... Cherchant une diversion, Scorpius remit prestement la baguette dans sa poche, et sa main effleura à nouveau le bout de parchemin. N'hésitant pas plus longtemps, il s'en saisit et le plia rapidement, parfaitement conscient qu'il n'avait rien écrit dessus, puis l'attacha par un petit lacet de cuir à la patte de son hibou. Il fit mine de ne pas avoir vu l'inconnue, tandis qu'il se dirigeait vers l'ouverture ménagée dans le mur, qui permettait aux oiseaux de prendre leur envol. Il tendit le bras et murmura le nom d'Aleera. Bien sûr, celle-ci n'allait sans doute pas trouver très drôle qu'il lui envoie un bout de parchemin vierge - et encore, si elle était dans un bon jour ... - toutefois il était certain que son hibou ne partirait pas s'il n'avait pas reçu d'instructions. Lorsqu'il se fut assuré que l'oiseau ne reviendrait pas, il se tourna vers la nouvelle-venue et afficha une mine surprise.

« Oh ! Je ne t'avais pas vu. Et tu es ..? » lâcha-t-il avec un peine plus de sympathie que s'il s'était agi du grand-duc qui survolait à présent la Forêt Interdite.

[Bon, c'est pas très long, mais je n'ai pas encore l'habitude de Scorpius x) Ça viendra, ça viendra, huhu]

« Ta gueule, je fais du rock’on roll ! »
« Ouais bah ta gueule, tu nous les brise avec ta merde ! »

La musique adoucit les mœurs. Là, en l’occurrence, la musique – si on pouvait appeler ça de la musique – n’adoucissait rien du tout. Les Serdaigle en avaient assez des hurlements qui provenaient du poste d’un groupe d’aiglons, qui ne comprenaient pas vraiment le danger qu’ils encouraient. Ils voulaient du calme et du silence, pas des hurlements bourratifs et une atmosphère que la tension montante et croissante rendait irrespirable. Même Moïra, qui d’habitude aimait le rock, commençait à trouver ça d’un sans-gêne excessif, et si elle n’avait pas encore ouvert la bouche, ça n’allait certainement pas tarder. D’ailleurs, plusieurs Serdaigle râlaient maintenant, plus ou moins fort, plus ou moins violemment, pour que le son soit baissé immédiatement. Finalement, devant le mépris et le refus du groupe, des sortilèges furent lancés vers le poste, qui explosa littéralement, envoyant des débris à travers la pièce. Heureusement pour la pauvre souffre-douleur qui avait anticipé le coup, rien ne l’atteignit car elle se baissa brusquement, attrapant son chat d’un geste souple pour que personne ne lui marche dessus. Relevant la tête une fois l’accalmie arrivant, du moins l’œil de la tempête, elle se redressa, posa son chat sur la table juste en face d’elle, et récupéra sa plume pour continuer la lettre qu’elle écrivait à Aleera pour l’informer des nouveautés à Poudlard et des pétasses qui tournaient autour de son frère jumeau. Finalement fatiguée de toute cette agitation, la jeune aiglonne regarda l’heure sur la pendule, et décida qu’elle avait le temps de faire l’aller et le retour de la tour à la volière avant le couvre-feu. Auquel cas, elle éviterait de se faire pincer, ou elle expliquerait posément qu’elle revenait de la tour aux hiboux, à l’autre bout de sa salle commune. Quittant les cachots avec son chat sur les talons, elle descendit rapidement les étages, soupirant en écoutant le silence feutré des lieux.

« Ca fait du bien quand ça s’arrête … Hein Lully ? »
« Mraow. »
« Oui, je te porte, espèce de grosse larve. »

Se baissant pour attraper son chat – un Sacré de Birmanie pure race, je vois prie – elle se dirigea vers la volière, sa lettre dans sa poche, sa cape de sorcière volant dans ses pas. Traversant rapidement l’étage silencieux, où seuls les bruits de courses des souris venaient rompre le bruissement feutré de ses pas sur le tapis usé, elle atteignit assez vite les escaliers de la volière, qu’elle grimpa tranquillement, sans daigner s’arrêter pour souffler ni quoi que ce soit. Perdue dans ses pensées, elle tournait la tête vers les vitres pour voir le parc dans la nuit noire, et fut déconcentrée par un bruit qui n’avait rien d’animal. Sortant sa baguette et la cachant dans sa manche, Moïra parvint jusqu’à la dernière marche et pénétra dans la volière, pour se retrouver face à face – ou plutôt face à dos XD – avec un Serpentard qui attachait un bout de papier à la patte de son hibou avant de le lâcher dans la nuit. Avant qu’elle n’ait eu le temps de se diriger vers Minerve, sa chevêche d’Athéna, le Serpentard s’était retourné pour la regarder avec froideur et l’apostropher d’un ton sec, qui fit se froncer les sourcils de la Serdaigle, habituée à un peu plus de politesse. Il lui demandait qui elle était, mais n’avait même pas la sympathie de décliner son identité ? La langue acérée de Moïra se mit brusquement en route, surtout qu’elle avait parfaitement reconnu l’identité du blond qui lui faisait face. Scorpius Hypérion Malefoy, et ses parents auraient adoré la voir mariés à ce Serpentard dont la réputation de sa famille était à l’égale de la réputation de la famille de Moïra River, fille de l’organisatrice par excellence des bals de charité et du directeur du département de la justice magique.

« Moïra River. Je te demanderais bien ton nom, mais je le connais déjà, et je risquerais de plus de me faire envoyer paître par la douceur et la sympathie qui semble te caractériser. »

Ok, alors ça c’est fait, et encore c’est tout petit. Oui, elle s’adressait au préfet en chef, mais en fait elle s’en foutait, c’est ça qui est bien. Se dirigeant vers sa chouette, elle tendit le poing en lâchant son chat pour que l’animal volant vienne s’y poser, et enroula sa lettre dans un tube pour l’accrocher aux serres de l’animal qui attendait. Caressant doucement la tête emplumée et toute douce de son animal, elle sourit en le voyant ébouriffer ses plumes. Murmurant d’une voix parfaitement audible le nom d’Aleera pour guider son intelligente chouette, elle finit par la laisser s’envoler par la fenêtre, avant de la regarder partir vers le lointain. Se tournant pour récupérer son chat, elle le vit en train de se frotter en ronronnant au pantalon de l’héritier Malefoy. Esquissant un sourire amusé, elle croisa ses mains sur sa poitrine. Bon, quand tu veux, boule de poils.

« Tu aimes les animaux, on dirait. Ils sentent quand on les aime. »

Silence. En tout cas, Lully le sentait, lui qui n’allait jamais se frotter aux pattes des gens, sauf s’ils étaient des amis des bêtes à plumes et poils. Relevant la tête vers le septième année, elle se rappela qu’il était tendu et nerveux quand elle était entré. Qui c’est qui cherche à échapper à une demoiselle ?

« Comment elle s’appelle, la fille à laquelle tu veux échapper en te cachant ici ? »

Invité

« Inside your restless soul your heart is dying »

« Moïra River. Je te demanderais bien ton nom, mais je le connais déjà, et je risquerais de plus de me faire envoyer paître par la douceur et la sympathie qui semble te caractériser. »

Oh, joie. Il avait fallu qu'il tombe sur la peste de passage. Scorpius leva les yeux au ciel dans une attitude au moins aussi agaçante que celle de cette fameuse Moïra. Moïra comment, d'ailleurs ? Ah, oui, River. "Il manquait plus que ça" songea l'héritier Malefoy en se retenant pour ne pas la bousculer et se tirer de la Volière en vitesse. Non seulement elle était insupportable, mais c'était le sœur jumelle de Tom. Le Tom d'Aleera. Comment avait-il fait pour ne pas la reconnaître ? Il n'avait pas tant bu que ça ... Et puis avec tout le chemin qu'il avait fait, il aurait eu le temps de cuver, quand même. Le Serpentard chassa aussitôt de sa tête tous les sorts qui lui étaient passés par l'esprit quand la fille avait ouvert la bouche. Vu son lien de parenté avec le petit copain de son amie russe, il ne pouvait tout simplement pas se permettre de lui faire du mal - ou alors il faudrait agir très, très discrètement, car Aleera devait forcément avoir un minimum de sympathie pour elle. Cette hypothèse fut confirmée quand Moïra murmura à sa chouette le nom de la sorcière. L'oiseau quitta la Volière en suivant presque le même trajet que celui qu'avait emprunté le grand-duc, tandis que Scorpius cherchait ses morts pour demander à Moïra avec un peu plus de diplomatie ce qu'elle vouait exactement à Aleera. Il était son meilleur ami, après tout ... Sauf que ses réflexions furent interrompues lorsqu'une chose se frotta contre sa jambe. Il baissa les yeux pour découvrir un gros chat au poil vaporeux de couleur crème, tirant sur le brun aux extrémités, qui ronronnait avec béatitude. D'où il sortait, celui-là ? Ah, oui, il avait dû venir avec la Serdaigle.

« Tu aimes les animaux, on dirait. Ils sentent quand on les aime. »

Scorpius eut une moue peu convaincue, mais n'insista pas. Si ça pouvait lui faire plaisir de croire ça ... Il n'avait absolument pas envie de provoquer encore la Serdaigle, surtout au vu de la répartie qu'elle avait. L'heure n'était plus aux joutes verbales. L'héritier Malefoy ne se rabaissa toutefois pas à caresser l'animal, même si son pelage paraissait particulièrement doux - normal, vu les moyens et les relations de la famille River, ils pouvaient largement se permettre de dépenser une fortune dans l'achat d'un animal de compagnie.

« Comment elle s’appelle, la fille à laquelle tu veux échapper en te cachant ici ? »

« Milly. Mais elle pourrait s'appeler Julia ou même Bertha, ce serait exactement pareil» lâcha Scorpius au tac-tac, avant de se maudire intérieurement.

Merde-euh. Ses mots avaient dépassé sa pensées. Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire, de connaître son nom ? Et puis, qui sait si elle n'allait pas la prévenir ? Quoique, si elle était dans le camp d'Aleera, il y avait plus de chances pour qu'elle prévienne la sorcière russe, ce qui pourrait être amusant vu comme la blonde était possessive ... A cette pensée, le Serpentard contint un sourire, et se concentra plutôt sur ce qu'il pouvait balancer à la Serdaigle pour la calmer un peu - qu'elle ne croie pas qu'il répondrait à toutes ses questions simplement parce qu'elle s'appelait River et qu'elle avait de beaux yeux. Non, en plus, elle n'avait même pas de beaux yeux. Ignorant toujours le chat qui se frottait avec insistance contre sa jambe, il prit un air méprisant tout à fait caractéristique du Malefoy vexé :

« Et puis d'abord, de quoi j'me mêle ? Je suis préfet-en-chef, je te signale, alors si ça me plaît de plaquer une fille en allant à la Volière, j'vois pas en quoi ça te concerne. T'es juste curieuse, carrément indiscrète, ou alors c'est une habitude chez toi d'exaspérer les gens ? »

[C'est nul u_u Désolée]

Aoh. Pas sympa du tout le bonhomme. Non, pas sympa du tout. Il venait de l’envoyer chier d’une manière qu’il devait juger magnifique, et que Moïra jugeait pitoyablement misérable. Haussant un sourcil sans cacher son début de mépris, elle haussa les épaules après lui avoir sèchement répondu, se fichant éperdument de passer pour une fille trop sérieuse et sans le moindre intérêt. C’est bien, comme ça il lui ficherait la paix et il la laisserait s’en aller. A moins qu’il ne parte avant elle … Bah, de toute manière elle n’allait pas traîner. En haut de cette tour il fait froid, et en plus il y a un petit courant d’air aussi frais que pernicieux qui lui glace les os. Alors fuyons, et vite. Se désintéressant du blond, elle se dirigea vers sa chouette chevêche, surnommée Minerve dans un grand moment de non-inspiration, puisque c’était une chevêche d’Athéna. Super original, en effet. Non c’est vrai, niveau originalité on repassera là, sérieux. Attachant la lettre qu’elle envoyait à Aleera à la patte de Minerve, elle passa ses doigts dans les plumes toutes douces de sa bestiole volante, murmurant le prénom de miss Bielova la demi-vélane, et la regarda s’envoler dans le ciel sans étoiles. Oh c’est beau. Bon allez on a assez perdu de temps. Se dirigeant vers la porte, elle s’apprêta à sortir, avant de se rendre compte que Bestiole à quatre pattes ne suivait pas le mouvement. Et pour cause, il se frottait aux jambes de l’héritier Malefoy en ronronnant comme un vieux poêle à bois qui mériterait une bonne révision du moteur. Quoi, pas de moteur sur un poêle à bois ? Eh, nous sommes des sorciers, pas des moldus, on y connaît rien nous après tout ! Bon, allez, on va faire la conversation à monsieur le nombriliste de son petit monde. Mais quand il l’envoya cher une seconde fois, arguant que la nana pourrait s’appeler n’importe comment, elle leva à nouveau les yeux au ciel, se demandant comment réagirait son frangin s’il entendait Malefoy parler à sa petite sœur jumelle comme ça. Bon, monsieur veut faire la guerre ? Faisons la guerre alors.

« Oh, oui, je vois, ce serait exactement pareil, d’accord. Et sinon, me répondre gentiment, c’est possible ? Ce n’est pas parce qu’Aleera préfère mon frère à toi que tu dois me détester comme tu détestes Thomas. Ce genre d’amalgame est vraiment à mourir d’ennui. »

Bon, et encore là elle est gentille. Si, sans blague. Puis, après tout, next la gentillesse avec ce pauvre con. Elle croisa les bras sur sa poitrine, attendant que son chat daigne cesser de faire un câlin à ce pauvre con arrogant et prétentieux. Finalement, Lully revint vers elle, se frotta à ses jambes, et sauta dans ses bras quand elle les décroisa pour l’attraper. Allez, on s’en va, sale bête gâtée pourrie. Au moment où elle tendait son esprit vers la porte pour se forcer à décamper d’ici pour laisser monseigneur tout seul – ma présence te déplaît, ta présence me déplaît, allez je retourne au chaud, éclate-toi bien parmi les merdes de piaf – elle fut clouée sur place par la nouvelle réplique prétendument cinglante de Malefoy, qui venait en plus de ça de prendre un air vexé. Hé mais comment qu’il parle aux filles lui, on le dira à Thomas ! Et à Nolan ! Mais à Thomas d’abord parce que Thomas c’est son frère ! Tssk. Alors comme ça, monseigneur le préfet en chef ne supportait pas les questions émanant d’une pauvre gueuse ? Pauvre choupinet d’amour maltraité par une fille. Ca y est ! Alléluia ! Elle comprenait enfin pourquoi son frère ne supportait pas ce mec, et ce n’était pas qu’une histoire de gonzesses ! Arrogant, stupide, prétentieux et vénal, le préfet en chef se tapait pour Moïra une affiche de pauvre con. Haussant une nouvelle fois les sourcils, elle lâcha un bref soupir, sourit d’un air méprisant, et passa à l’attaque. Il ne sera pas dit que la fille du chef du département de la justice magique s’est laissée marcher dessus par un connard prétentieux.

« Ca y est, monsieur a un insigne collé sur la poitrine, il ne se sent plus. Je me serais bien inclinée devant toi, mais j’ai brusquement très mal au dos, ce sera pour une prochaine fois. Quant à ma prétendue curiosité, je te ferais aimablement remarquer, ô monseigneur le préfet en chef, que tu as comme du rouge à lèvres sur la joue. Sauf si ton amusement principal est de te tartiner du rouge à lèvres à cet endroit stratégique, c’est une jeune fille qui t’a embrassé. Précisément celle à laquelle tu cherches à t’échapper, puisque lui dire que tu ne veux pas coucher avec elle ce soir semble être très compliqué pour toi. »

Moïra, elle a bouffé du lion XO. Non mais oh. Regardant le préfet d’un air assez critique, elle décida d’être aussi dégueulasse que lui. Eh, si c’est possible, elle a un séducteur comme frère, hein. Et un autre séducteur comme petit … Non, meilleur ami. Oui, rentre ça dans ta tête, Nolan est ton meilleur ami. Bref, même si le préfet était, ma foi, fort potable, mais déjà beaucoup moins que Nolan – ah ça suffit, on a dit meilleur ami ! – elle allait l’attaquer sur son physique, puisqu’il semblait y attacher une importance toute particulière. Mais si ça se voit. La tignasse ébouriffée presque dégoulinante de gel, cet air mystérieux et froid au fond des prunelles, il devait les attirer comme ça. Toutes, ou du moins presque toutes. Mais Moïra elle est bizarre, alors on lui pardonne.

« Puis franchement, cette Milly, je ne sais pas ce qu’elle te trouve. Attirer les filles par sa seule réputation, c’est vraiment pitoyable. »

Ok alors ça s’est fait, next.

« Bon, ce n’est pas que parler avec un débile profond est une perte de temps, mais j’ai des choses plus importantes à faire. Monsieur le préfet en chef accepte-t-il que l’exaspérante aiglonne s’en aille, puisqu’elle a fait ce qu’elle avait à faire, à savoir envoyer une lettre ? »

Ca c’est un duel verbal qui va rester dans les annales 8D.

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