Nombre d'années s'étaient succédées au battant des portes qui menaient en la salle commune des Serdaigles. Cinq, bientôt six d'entre elles auraient vu le sang d'un nouveau Wolf pénétrer en ces lieux. Une salle chaleureuse dans laquelle s'embrasait un feu, une énigme subtile pour y pénétrer, des lits que l'on pouvait tantôt adorer, à d'autres instants délaisser. Dans le cas de William, c'était toute cette atmosphère qu'il jugeait de plaisante mais surtout cet air propre au travail que l'on ressentait une fois le mur franchis, comme si cette odeur si caractéristique du bois pouvait suffire à ce que toutes vos pensés soient obnubilées par le besoin inlassable de vous plonger dans des pages de savoir.

Cette journée avait commencé tôt, comme toujours, sinon que cette fois, elle devrait se finir plus tard. De ce qu'il en savait, se coucher tôt, dans des heures avant minuit permettait plus certainement de retenir le flot d'informations qu'il s'évertuait à recevoir. Pourtant, rien ne présageait à ce que ce savoir d'aujourd'hui ne mourrait pas dans l'oubli. Déjà levé à six heures que William s'en soit allé grignoter rapidement, poursuivant au passage sa lecture approfondie de L'usage de la Sisymbre. Ainsi, l'on découvrait que ses principales capacités revenaient à absorber l'emprunte dite vitale d'un élément pour la retransmettre différemment suivant les périodes lunaires. Beaucoup de gens auraient trouvé cela ennuyeux ou ennuyant. Pourtant, il suffisait de passer dans son esprit pour saisir que l'essence même de son plaisir ne venait pas de pouvoir être hautin, de suggérer aux autres qu'ils n'étaient en rien comparable à sa personne ou qu'aucun autre individu ne pouvait rivaliser avec son intelligence. Non, le réel plaisir était de pouvoir transposer ses propres connaissances pour s'en servir à d'autres fins. Il était, en effet, fantastique de constater que l'infiniment grand ressemblait de loin à l'infiniment petit, que dans les règles magiques, les concepts eux même, malgré leur grande variété, répondaient à des règles précises, bien que différentes du monde végétal qui lui pouvait compenser le tout. Ainsi, combiner les potions aux sortilèges devaient être selon lui la plus grande association pour parvenir à toute fin, quel qu'elle fût.

Sur un parchemin à côté, il ne cessait de prendre des notes, dans le cadre où il pourrait un jour faire un prélèvement pour quelconque utilisation. La première cloche n'avait pas encore sonné qu'il était déjà parti.

Les cours de déviance, d'arithmétique, s'enchainèrent pour que la journée fut bien chargée, autant en travail à réaliser qu'en excitation à intérioriser. Il passait devant les vitrines quand il aperçu cette photo d'un regroupement où un visage froid le regardait. Ce visage, c'en était un qu'il connaissait : à savoir celui de son père, un homme qui n'avait rien de bon, un homme horrible, cruel et ignoble, un homme redoutable et sans pitié. Un froid glacial parti de son échine pour redescendre dans le bas de son dos, après avoir contaminé chacun de ces membres qui tenaient ses livres. Au dessus, malgré une inaptitude profonde pour la compassion, on aurait presque pu découvrir, avec stupeur, une émotion de joie : L'ensemble de l'équipe vêtue de trais verts, balais avec eux, brandissait fièrement un trophée que l'on devinait être celui de Quidditch. Combien de fois l'avait-il vu chez lui ? Cette année où, grand batteur qu'il fut, son géniteur eut la chance d'assommer quatre joueurs et où, par un miracle certains, l'équipe de Serpentard eut remportée la noble coupe de Quidditch ?... Ce froid le parcouru de nouveau car il savait désormais, qu'à l'exception d'ici même, il serait peu probable de revoir encore une fois ladite photo, pas chez lui tout du moins.

Sur des pas de mélancolies, il rentrait dans la salle commune puis sa chambre où pas même la douceur du parchemin sur lequel griffait sa plume ne parvint à le consoler. Au-dessus, il y rédigeait les devoirs qu'on lui eut confié, comme des trais d'encre précieux qui glissaient majestueusement pour donner ces mots qui entraineraient plus familièrement le dessin de nombres de la part de professeur.

Ainsi donc, ses devoirs s'achevèrent pour que ce sentiment de tristesse ne soit encore en lui. Et il se mit en marche de rejoindre la salle commune, baguette à l'intérieur de son uniforme, le mot de Flora caché dans son poing refermé. Il avait discuté avec cette jeune femme quelques nombreuses fois au cours des six dernières années. Un caractère charmant, aimable qui ne délaissait pas l'étude magique pour autant. Des notes convenables, un esprit en constante réflexion : Bref, une Serdaigle qui se démarquait par sa capacité à nouer des liens sociaux, avec un certain attrait physique. En ce sens, ses yeux avaient ce quelque chose qui vous agrippait le regard quand vous vous y penchiez un peu trop -chose qu'elle ne manquait pas de mettre en valeur avec son maquillage, des formes... Aguicheuses dirait-on (tien ? Se serait-on éloigné de la description de Kristen Stewart ?... A la poitrine aussi développée qu'une fille de CM2 ?...). Comme nombre de personnes, elle avait saisit son intérêt pour l'histoire, pour les sciences, les potions, les sorts, les envoutements, les enchantements, la biologie humaine, la biologie animale, l'arithmantie, la biochimie, la physique, la divination, les sciences noires, la métamorphose où il n'excellait pas, la cuisine à laquelle il ne s'abandonnait pas, la médecine, la politique, les sciences politiques, les sciences du sang, le sens des runes, la botanique. Paraissait-il qu'elle devait lui faire don de quelque chose qu'il ignorait, quelque chose qui se devait d'être voilé par le secret pour une heure aussi tardive.

Descendant les marches, il arrivait vers elle, la salua d'une bise pour que ses yeux moins expressifs que les siens ne se plongent dedans :

"On se passera des politesses. Tu voulais me voir ?..."

L'ambiance de la salle se faisait froide malgré le brasier qui crépitaient à quelques mètres tout juste de Flora et William. Elle l'invita à s'assoir. Il s'exécuta. L'un à proximité de l'autre, la communication pouvait débuter... Par des propos plutôt racoleurs. Dans cette voix à la fois douce et mystique, il y avait comme ce voile d'ombre qui avait don d'éveiller la curiosité, de captiver toute l'attention du Serdaigle pour qu'il ne dise mot, qu'il absorbe chaque propos pour les mesurer, les juger, en douter.

De toute évidence, Flora était une élève travailleuse, plongée tout comme lui dans les livres à longueur de journée. Comment pouvait-elle avoir trouvée une si belle information pour la partager avec lui ? Une telle puissance résiduel en un si beau sort revenait à s'accaparer le pouvoir suprême. William, pour sa part, ne pouvait s'empêcher de fantasmer, de rêvasser à la vue des si glorieuses notes imprimées dans les livres, si magnifiques, si pures, si grandioses.

* *
*

Le soleil se couchait et la vaste salle du trônait s'en moquait : Ici, les rares lumières venaient constamment de rares bougies qui tremblaient, lévitaient à quelques mètres du sol. William Arthurus Wolf allait entrer, sa cape noire trainant sur le sol. Les barrières magiques ? Il les avait franchies. Les barrières physiques ? Il les avait détruite. Glorieusement, ses pas tombait majestueusement sur le sol, sans le moindre sourire sur son visage, sans la moindre appréhension. Pour la première fois, il allait découvrir les lieux. Pour la première fois, il allait le voir.

Par un mouvement de baguette, la porte d'argent vola en éclat. L'assemblée entière le regardait. Le seigneur des ténèbres, assis sur son trône se leva d'un bond, son visage recouvert par la capuche de sa cape, noire elle aussi. De part et d'autre de leur Maitre, des mangemorts, similaires à des livres : Il y en avait de toute taille, de toutes les couleurs, de toute corpulence. Chacun d'entre eux portait un masque et cette longue cape qui descendait sur le dallage marbré, des toiles, des fresques, des statues représentant des serpents adossés aux murs. "Stupéfix !" hurlèrent quelques mangemorts, "Endoloris !" d'autres encore. Le maitre enfin, sorti sa baguette pour que sa voix de vipère ne susurre machinalement "Avada kédavra !".

Les trais de lumières rouges, verts, volèrent dans la salle en direction du Serdaigle. Celui-ci, dans un sortilège informulé, fit un large mouvement de baguette noir d'où en sorti une fumerole noire, immatériel, comme une ombre venue d'un autre monde qui se positionnait face à lui, arrêtant chaque attaque des mangemorts. William fit un pas et la fumerole s'étira pour devenir plus opaque, comme une grande couverture que l'on aurait tendu devant lui. Il avança en son sein et celle-ci s'enroula autour de lui pour que l'on ne voie que son corps, une peinture noire épaisse collée sur sa peau, ses vêtements. De nouveaux trais de lumières partirent en sa direction et ceux qui rencontraient le bouclier ne semblait pas sans le moindre effet. Il releva sa baguette pour qu'une détonation ne résonne dans toute la pièce. Tous volèrent à une dizaine de mètres, affaiblis, allongés sur le sol. Le seigneur des ténèbres, lui, avait rencontré son siège dans un grand "boom" puis s'était effondré sur le sol.

Quelques mangemorts dont la baguette était encore en main rugirent une frénésie de sortilèges sans le moindre effet. Quelques autres cherchèrent à s'enfuir mais Will', toujours calme et détendu, pointa sa baguette vers les disciples de l'On-Savait-Qui quand un large fil doré traversa la salle. Il découpa ce qu'il rencontra, c'est à dire des mains, des baguettes, des corps pour que sa course ne finisse dans le mur, une large fissure apparaissant. Devant le Serdaigle, l'homme encapuchonné sur le sol, visiblement blessé par la rencontre avec son propre trône. Ses mains décharnées tremblaient, tiraient pour essayer d'atteindre la baguette d'ébène qui lui appartenait.

- Accio Baguette !

Elle vola dans sa main pour que solennellement, il la propulse dans les airs, un nouveau sortilège à son encontre. Lorsque la lumière blanche et la baguette noire se rencontrèrent, une nouvelle détonation, et une pluie de copeaux de bois qui tombèrent, désorganisés.

Fière, Will' pointa sa baguette vers l'homme informe, calme, inquisitrice :

- Lord Voldemort, héritier de Salazar Serpentard... Il est désormais temps pour vous, de me révéler vos plus noirs secrets...

Un petit mouvement du poignet et l'on vit s'extraire de la cape comme un voile immatériel, transparent qui s'éleva du vieillard pour atteindre une sphère blanche, ridicule, du bout du bâton que tenait le Serdaigle. Désormais, il saurait, il saurait tout.


Ce petit rêve éveillé mit en relief les capacités exceptionnel que pouvait faire ce sort. Si jamais il parvenait à le maitriser, alors aucune des connaissances du monde moderne ne lui échapperait. Si jamais il parvenait à le maitriser, alors même le plus grand des lords s'agenouillerait devant sa puissance absolue. C'est pourquoi il fallait en savoir plus, découvrir, acquérir, recherché. Pour les années qui suivrait, chacun de ses souffles de vie s'adonneraient à la conquête de cette arme. Il la lui fallait, à n'importe quel prix, peut-être même celui de son renvoi de Poudlard... Non, peut-être pas... quoi que, l'idée y était.

Ses yeux scrutaient méticuleusement le papier pour chercher des pistes qui lui permettraient d'approfondir. Pour le coup, Flora avait fait fort, plus fort que n'importe qui d'autre avant elle.

- Et sinon, tu aurais des pistes de recherches ?...

Ses yeux illuminés la regardaient, comme si elle lui avait offert le don de vivre et c'était le cas : Il venait de trouver le but suprême de sa vie.

Au fur et à mesure qu'il relisait les pages, les formes, les idées du texte inspirait une peur insatiable à l'encontre de la puissance que représentait une puissance pareil. Dans son cœur, il y avait cette sensation d'inachevé, comme si le monde entier pouvait être mis à genoux en quelques années pour révéler son entier pouvoir, son entier savoir, à William. Que pouvait-on faire de la puissance contenue dans un homme en la joignant à la sienne ? Que pouvait-on faire de la puissance de cent hommes en les joignant à la sienne ? Les possibilité étaient illimités, les limites existantes à repousser, les connaissances du monde modernes à s'accaparer, dans leur ensemble. Par la suite, l'utopie, la capacité suprême de concevoir l'harmonie et surtout d'avoir le regard le plus érudit pour être le plus juste. Savoir comment transformer les individus, les rendre bons, trouver l'équilibre entre le monde Moldu et celui de la Sorcellerie. Juste la puissance pour manier le pouvoir et le savoir pour l'exercer avec sagesse. Sa mémoire photographique développée avec le temps, avec presque dix-sept ans d'entrainement, il était désormais presque capable de réciter par cœur les textes qui figuraient sur les pages du premier et du second livre.

Comme si ça vie en eut dépendu, William cherchait à mémoriser chaque mot, il voulait savoir, il voulait retenir, connaitre chacun de ces mots. Sa voie se traçait lentement dans son esprit. Il diminuerait son temps passé à étudier, de peu, pour focaliser ses efforts à la maitrise de son sort. Si possible était, il débuterait sa maitrise dans le château d'ici même. Les sujets d'essai, sur les plantes et autres petits êtres étaient nombreux, quand à ce qu'il adviendrait de le faire sur un homme... Son sang se glaça à cette idée. Il y avait un certains nombre de chose que l'on pouvait dire, penser, mais avoir la véritable volonté de le réaliser, s'apprêter à le faire... Voilà qui était dur, un peu trop pour l'instant. Mais les choses devraient changer. Il fallait juste se "préparer"... "se préparer à vider de toutes ses forces, de toutes ses compétences, de tout son savoir un individu qui aurait pu être promis à de grandes choses"... Celle-ci pouvant simplement être de donner la vie, d'engendrer une descendance dans laquelle peut-être l'un des petits des petits parviendrait à trouver le remède au fléau qui pourrissait le sang des loups garous, ou tout autre chose de ce genre.

Pour autant, malgré les idées, son enthousiasme ne freina pas, il ne retomba pas. Ce perpétuel désire de mettre à genou quelqu'un pour s'accaparer ce qu'il cachait dans ses entrailles, rien que cela avait un côté charmant.

- D'après mes recherches, Esperanza à commencer à utiliser l'intercambio après les années 1940 et ses premiers actes sur les sorciers se seraient produits un peu avant le règne de Lord Voldemort.

D'un mouvement machinal, William plaça son doigt sur les lèvres de Flora, pour lui annoncer que, non, on ne pouvait pas. Était-elle folle après tout ? Le tabou avait surement été remis en place et il ne faisait aucun doute que des mangemorts, ou même Ombrage viendrait dans quelques minutes en cette salle. Non pas qu'il ne connaissait pas ce nom, mais le prononcer, attirer son attention comme sur un terme de défie ? Comment osait-elle ? Que cherchait-elle ? Que voulait-elle ? Désirait-elle lancer l'attention sur eux ? William pensa spontanément à la Trace, cette chose qui vous suivait du berceau jusqu'à votre majorité. En l'occurrence, la sienne avait déjà du attirer le Ministère sur son compte, cela ne faisait plus aucun doute. Mais William n'angoissait pas. Il n'angoissait pas pour lui tout du moins. A la vue de son sourire, il retira son doigt. Pouvait-elle vraiment considérer cela comme un jeu ? Y avait-il autre chose ?

- Tu es folle ?... Prononcer le nom du Seigneur des Ténèbres ?... Nous ferions de ne pas trop tarder ici. Dans quelques dizaines de minutes, des préfets, Ombrage ou je ne sais qui d'autres devrait débarquer.

L'expression "Seigneur des Ténèbres" lui étaient venue spontanément, peut-être était-ce du aux propos répétés de son père, au point tel qu'ils lui était intégré à son langage. il était vrai qu'il ne prononçait que rarement les expression "Vous-Savez-Qui" ou encore "Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom". Peut-être y avait-il une légère angoisse quant à prononcer les mots interdits, ces deux mots qu'il n'osait même pas penser distinctement. Ce froid qui parcourait son échine hérissa chacun des poils de sa peau. Qu'il pouvait être désagréable de montrer sa chaire de poule, encore moins à quelqu'un que l'on peine à considérer comme une amie. A l'éveil de ce mot pourtant, il y avait cette fascination, doublée d'une certaines appréhension... Comme un despote aussi chéri que craint. La Terreur, c'était cela qui traversait le monde de la Sorcellerie.

- Ces trois livres décrivent les effets de l'intercambio et une partie de l'histoire du sort, mais il ne dit rien de comment l'acquérir. Il s'agit de s'accaparer la puissance d'un être, de prendre tout ce qu'il y a en lui. Moi je ne trouve pas que c'est forcément de la magie noire...mais la magie à ses règles. L'intercambio nécessite une grande puissance magique, une puissance qui, je pense, ne peut être donner par l'enseignement de Poudlard.

Will' ne réagit pas à cette phrase, pour la simple et bonne raison qu'il savait qu'elle n'avait pas tord. Poudlard n'offrirait jamais la chance à ses élèves d'accéder à pareil puissance magique. L'objectif était donc de grandir ses propres compétences et plusieurs modèles s'offraient à lui. Avant tout, des potions fortifiantes, de celles qui peuvent apporter un peu plus de puissance, pendant un petit instant. Si l'on trouvait le moyen de se nourrir suffisamment pour commencer à ôter l'énergie, la puissance, l'âme d'un élément, alors on pouvait prétendre avoir acquis pour renouveler, sans se rejeter de nouveau dans le monde des potions. Encore une fois, sa loi était vérifiée : Le monde des potions comme le monde des sorts devaient être combinés pour atteindre le meilleur qui soit, mais cela, il ne lui révèlerait pas. Non pas que la confiance ne régnait pas, mais parce qu'avant de s'avancer, il préférait expérimenté... Et quand bien même il fut proche de découvrir, il aurait partagé ses pensés avec Moïra avant. Dans son estime cependant, l'avoir mis sur la voie de la grandeur valait bien qu'il partage les informations qu'il découvrirait, mais plus tard.

- Tu vois où je veux en venir? L'intercambio va au delà des sortilèges impardonnables, pour l'utiliser il ne faut pas que notre âme soit noir, il faut qu'elle aille au dessus de tout ça. Même pour utiliser l'intercambio sur un être quelconque il faut avoir un niveau de magie exceptionnelle et surtout...avoir tué.

Silencieux, William ne broncha pas, ne fit plus mot. L'image de son père à genoux, dans le manoir, au cœur de la grande salle de bal lui vint. Finalement, il pourrait tuer et s'il devait commencer, ce serait avec lui. Chacun doit avoir sa place dans le monde : Il avait trouvé celle de son père ; lui transmettre la vie... Et condamner la sienne pour s'élever. Le voir mourir se ferait alors sans le moindre scrupule. Une fois mort, la page tournerait et sa vrai vie débuterait. La peur qu'on ressentait dans l'expression de Flora n'échappa malgré tout pas à William et celui-ci se rapprocha un peu d'elle, comme pour lui apporter son soutient : Finalement, peut-être n'était-elle pas suffisamment forte pour le suivre sur le chemin de la Connaissance ? La page tournée offrait un paysage de terreur, un carnage sans nom auquel nul mot n'aurait pu suffire pour décrire le charnier. Les corps entassés donnaient cette brave image de dégout. Cependant, William savait éperdument que le fait de maltraiter son âme par un premier meurtre, d'autant plus celui d'un géniteur, lui offrirait le don de ne plus craindre la mort, ou tout du moins, ne plus craindre de la donner. A cela s'ajoutait la capacité à tuer impunément sous la politique du Lord. Tant que l'ombre planerait sur l'Angleterre, Will' aurait carte blanche pour exécuter qui que ce fut... D'autant plus si ce furent des nés moldus : " Eux aussi ont leur place, celui de me conduire sur le chemin de la grandeur . "

- Ici ils disent qu'Esperanza a commencer son règne de terreur en tuant certainement des paysans égarés. Ces tueries commenceraient autour des premiers sortilèges d'intercambio. Mais quand il commença à inquiéter le monde des sorciers, notamment en entuant certains, c'est vers cette époque que les premiers cas d'intercambio sur les sorciers ont été révélés. Donc je pense que le sortilège est lié à la mort...après tout qu'en on tue quelqu'un on lui ôte la vie, mais avec l'intercambio on ôte...bien plus que la vie.

L'expression figée sur le visage de Flora aurait presque incité William à lui prendre la main pour la rassurer... Mais la Trace l'en empêchait. Si jamais il la retouchait ce soir, alors il se risquait d'apporter le Tabou sur lui, à ce que lui aussi attire les regards de services dits "compétents" du Ministère. Il ne bougea pas.

- Je pense qu'il y a un autre moyen que la mort pour parvenir à utiliser l'intercambio sur certaines plantes. Il ne s'agirait pas de tuer des êtres vivants, mais plutôt de faire les faire souffrir. Cette hypothèse est évoqué dans le second livre. Je ne suis pas sûr qu'elle marche...et puis faire souffrir quelqu'un c'est horrible.

A coup sûr, Flora, n'était pas prête à aller plus loin dans cette quête. C'est pourquoi Will' n'insista pas. Il regarda les pages, un doute sur son visage puis... non... Quoi que... si... non... Et puis... pourquoi pas ? sa main fine déchira chaque page des livres pour qu'il ne les cache dans chacune de ses poches. Finalement, il les referme face à elle, les posant sur une table. Il venait de vandaliser l'écrit... Mais la fin justifiait les moyens, et pas question qu'un autre élève se mette à fouiner sur ses platebandes. D'une voix grave, protectrice il ajouta, pour pardonner son acte :

- C'est pourquoi nous ne pouvons pas laisser d'autres âmes sensibles lire pareils écrits. Il se fait tard et avoir violé le Tabou risque de nous apporter des ennuis si nous restons ici. Bonne nuit Flora.

Dix minutes ne s'étaient pas écoulés qu'il se leva puis parti en direction de sa chambre. Un simple geste de main pour ne pas se risquer à la toucher... Finalement, c'eut valu le coup. Mais quels en serait les conséquences ? Pourrait-il parvenir à acquérir pareille arme ? Pareille connaissance ? Il aurait aimé, et ce fantasme le hanta pour sa nuit, ainsi que les jours qui suivirent.