Walking disaster, par Sum 41.

Mais qu’est-ce qu’il foutait là ?
Nathan jeta un regard dépité autour de lui. Que des couples et des amis. Et des whiskys pur feu, des Bièraubeurre. Soupir abattu. Ah oui, il se souvenait maintenant. Kevin et Jeff lui avaient demandé de les retrouver aux Trois Balais pour profiter d’un de leurs derniers week-ends ensembles. Positifs, les gars, préparer le choc de la solitude dès le mois de février, c’est vachement engageant pour l’année qui suit. Et oui Nathan, quand on redouble de fois … Bah si nos amis suivent pas le mouvement, on se retrouve sans eux, un jour ou l’autre. Ce qui faisait que cette année, il verrait Jeff et Kevin partir, l’année suivante, ce serait Mina … Et après ? Bah après il essaierait de passer ses ASPIC sans se foirer, parce que sinon, ce serait Lily qu’il verrait partir. Et tiens, pourquoi ne pas commencer par réussir ses BUSE, hein ? Il s’était déjà planté une fois, deux ça ferait un peu foutage de gueule. Et puis de toute façon, il ne voulait pas être séparé de Lily. Donc il avait juste intérêt à se manier le train pour être reçu, sinon … Il ferait une troisième fois sa cinquième année, et il verrait Lily partir devant. Sa Lily. Non, vraiment, il ne pouvait pas. La rentrée avait déjà été assez difficile deux fois, alors trois ! La première fois, il s’était retrouvé perdu, sans Jeff et Kevin, sans personne d’autre qu’il connaissait, et surtout, avec ce poids sur le cœur. Puis il avait rencontré Mina, ils avaient discuté, et étaient devenus amis, restant ensemble pendant les cours. Et à nouveau un redoublement. Et cette fois, c’était Lily qu’il avait rencontrée, une nuit. Il sourit en repensant à ce fameux soir. Il avait parlé franchement pour la première fois depuis bien longtemps, lui avouant la mort de sa mère sans se réfugier derrière des répliques acides ou des silences froids. Puis était venue la fête, et cette soirée avait été merveilleuse, malgré River, Carter et Leanne. Lily qui l’avait embrassé, s’était barrée et lui qui lui tirait sa bouteille pour perdre volontairement un pari. Le genre de premier baiser romantique, n’est-ce pas ? En tout cas, il se demandait encore comment il avait pu garder les idées à peu près claires alors qu’il s’était sifflé une tequila cul-sec. Mais quel con, des fois. En tout cas, inutile de dire qu’il était quand même plus romantique que Deryck Whibley, hein, j’imagine mal Nathan chanter à Lily qu’elle est sa petite poubelle. C’était la minute culturelle de l’auteur qui écoute Sum 41, on l’aura compris.

Un tintement fit tourner la tête à Nathan. Un homme entrait dans le bar. Le peu qu’il put voir fut une chevelure brune, assez longue, qui le fit plonger dans une toute autre réflexion. Il se demandait bien ce que pouvait devenir son père. Depuis trois ans qu’ils ne s’étaient pas vu, Nathan ayant quitté la maison à quatorze ans, ils n’avaient aucunement communiqué, et cela n’était pas plus mal. Toutefois, la curiosité est un vilain défaut, et le sort de son père intéressait un peu Nathan. Savait-il qu’il avait eut deux redoublements ? Avait-il été mis au courant du fait que son fils, son fils à lui, un mangemort !, sortait avec la fille Potter, l’enfant du Survivant ? Sûrement, la Gazette les avait après tout interviewés ensemble, en insistant sur le fait qu’il tenait Lily par les épaules. Et alors, hé ? Lily était géniale, et il se fichait bien de l’avis de son père, en fait. Cela dit, sa réaction avait dû être amusante à voir. Quoi que. L’hypocrite Irvin Raven n’était peut-être pas du genre à s’étouffer avec son café en lisant le journal. En fait, il réalisa qu’il ne savait pas vraiment. Bah, tant pis, ce n’était pas le genre de choses importantes, n’est-ce pas ? Son père était un sale con, les amis d’Irvin étaient des crevards et allez, soyons fous, lui-même était un bâtard dégénéré. Quelle belle opinion de la famille Raven, monsieur du Corbeau. D’un autre côté, il n’avait pas vraiment tort. Pris avec un certain humour, c’était même tout à fait réaliste. Son père était homophobe et mangemort, donc c’était un sale con. Les amis dudit père avaient tué Cassy, donc c’était des crevards. Et lui était un sang-mêlé, un hideux croisement de moldu et de sang-pur. Trop marrant. Avec un sourire cynique, il tourna la tête vers le serveur qui s’avançait vers lui.

« Tu veux prendre quelque chose ? On a pas mal de whisky pur … »
« Pas d’alcool, s’il te plaît. T___T »
« D’habitude les jeunes de ton âge réclament de l’alcool sans … »
« D’habitude les jeunes de mon âge ne sont pas ivres morts au bout de deux verres. »
« … Mouais. Tu prendras quoi ? »
« Un jus de citrouille s’il te plaît. »

Tutoiement de légion entre deux connaissances, vu que malgré son incapacité à tenir l’alcool, Nathan et ses amis se rendaient souvent dans le bar et le serveur était habitué à les voir arriver tout ensemble ou même seuls chaque week-end ou presque depuis sept ans. Se calant contre le dossier de sa chaise, le jeune homme jeta un nouveau regard autour de lui. Il ne voyait plus l’homme aux cheveux bruns qui l’avait fait penser à son père. Bah, tant mieux. D’ailleurs, lui aussi avait les cheveux bruns, aujourd’hui, ayant troqué son habituel noir méché de rouge pour une couleur plus simple. Par contre, niveau vêtements, pas question de mettre l’uniforme, hein ! Il avait, comme souvent, un baggy noir style bondage auquel pendaient tout un tas de chaines et sangles, ses Doc Martens noires chéries adorées, offertes par sa mère, avec les lacets rouges, et en haut, un superbe tee-shirt noir, où l’on voyait l’ombre et la silhouette d’un pantin coupant ses fils, tracés au blanc, ainsi que le message « Lève toi et marche » qu’il trouvait si réaliste. Remerciant d’un sourire le serveur qui lui amenait son verre de jus de citrouille, Nathan le but vite, puis sortit, paquet de cigarettes à la main, et resta quelques minutes à l’extérieur à s’encrasser les poumons. Bah, on ne se refait pas. Et puis il entrevit à nouveau cet homme qui lui faisait tellement penser à Irvin. Plissant les yeux, il serra légèrement les dents et fit tomber sa cigarette au sol pour l’écraser sous sa chaussure, avant de rentrer dans le bar. Il n’avait aucune envie de voir son père aujourd’hui. Ni jamais.

Et là, j’ai envie de dire VDM, pas vous ? XD

Silence. Qui était cet homme ? Inquisiteur, Nathan ne put s’empêcher de le suivre du regard, jouant distraitement avec son paquet de cigarette. Il avait beaucoup de trop de points communs avec Irvin pour … Stop. Cette affaire l’obsédait. Se disputant mentalement, le jeune homme tourna la tête pour regarder dehors, lassé d’observer le bar presque vide. Pré-au-Lard était calme, comme souvent l’hiver. Les étudiants avaient préféré rester bien au chaud dans leurs salles communes ou à Poudlard, ou bien s’étaient réfugiés à Honeydukes. Quelques uns étaient sûrement dans le magasin de farces et attrapes des Weasley pour acheter de quoi crier leur haine envers Ombrage, à savoir des marécages portatifs, des feuxfous et toutes sortes de bijoux pour foutre le bordel dans les couloirs de Poudlard. Nathan lui-même participait avec Lily, Jeff et Kevin au lynchage des profs de métamorphoses qui prétendaient pouvoir remplacer Lupin, séchant les cours ou braillant avec les autres élèves en lançant de l’encre, des bouts de papier sur les profs et l’inquisitrice quand celle-ci daignait venir tenter de tempérer ces rebelles insurgés. Ah, Poudlard, mais quelle situation, mes aïeux. Oh, Nathan n’ignorait pas qu’il devait être déjà fiché, tout comme Lily et tous ceux qui participaient aux manifestations de leur rébellion commune, mais ce n’était pas ça qui allait l’arrêter. Un regard vers le dos de sa main, encore et couvert de cicatrices dues aux nombreuses retenues qu’il faisait, en tant que rebelle refusant de porter l’uniforme, suffit à Nathan à le conforter dans son esprit de révolte. Oh ça oui, Ombrage pouvait dire ce qu’elle voulait, le ministère pouvait faire tout et plus encore, ils ne feraient pas disparaître cette hargne qui habitaient les élèves de Poudlard. Tout ce qu’ils demandaient, c’était la paix et le droit de s’habiller comme ils le voulaient, d’écouter la musique qu’ils voulaient, bref, ils ne demandaient que la liberté.

Un mouvement sur le côté. Une voix à côté de lui. Nathan se glaça. Il se tourna, sans vouloir le croire.
Toi … ?
Rapidement, toute sa hargne contenue envers l’homme qui lui demandait des cigarettes prit le pas sur sa surprise, il serra les dents en se redressant légèrement, ramenant son paquet de Marlboro vers lui tout en jetant un regard noir à Irvin. En trois ans, l’adulte n’avait pas changé … Son fils avait du grandir, prendre de l’assurance, affirmer encore plus son look de rebelle, mais le père, lui, n’avait pas pris une ride. Il était comme dans son souvenir. Avec ce même air méprisant qu’il avait toujours eu. Ce visage que Nathan détestait. Du tac-au-tac, sans même réfléchir, quelques secondes après qu’Irvin lui ai demandé une cigarette, il répondit avec hargne.

« Ca t’arracherait la gueule, un s’il te plait ? »

Ton cassant. Haineux. Oh que oui, il lui en voulait, il le haïssait. Se levant pour se mettre à la hauteur de son père – quand on fait son mètre quatre vingt, et qu’on est encore rehaussé par cinq centimètres de chaussure, allons, faut en profiter ! – Nathan fit un pas vers Irvin, saisissant sa baguette dans sa poche au cas-où la petite discussion viendrait à dégénérer. Attrapant son paquet de cigarette de l’autre main pour le mettre dans sa poche – énième façon de manifester sa révolte – il lui lança un regard noir, incapable de contenir sa rage, avant de balancer directement tout ce qu’il pensait :

« Alors c’est ça, la mentalité des mangemorts ? On va tuer des gens et après leur demander de nous aider ? On veut bien des bâtards quand il s’agit d’avoir des services, n’est-ce pas ? Ah ouais, bien sûr, pas un s’il te plaît, mais attention, il ne faudrait pas s’abaisser à parler normalement à des gens qui sont moins hauts et moins purs que nous ! Peut-être qu’il faudrait les tuer, comme leurs mères, parce qu’ils sont impurs et qu’ils ne nous valent pas, n’est-ce pas ? Naturellement, c’est bien moins honteux de s’en taper une, à condition qu’elle ne fasse pas de gamin, parce que là, on doit tuer deux personnes, ça fait davantage de remous, quel dommage ! Mais toi, tu te considère vraiment comme un de ces mangemorts ? Alors que tu as même pas eu le courage de tuer ta propre femme ? Celle qui a fait tout ton malheur ? T’as eut besoin d’appeler à l’aide, parce que t’es incapable de faire quoi que ce soit. Tu te targues d’être un mangemort, de vouloir une terre pure et sans moldus, mais en fait, t’es juste un incapable qui se cache. T’as choisi le côté des forts, parce que t’as peur. »

Nathan, ou comment être sûr de s’engueuler avec son paternel en moins de dix minutes.

[ Désolée de la longueur, je cassais du boulet en même temps, ça déconcentre :44: ]

Silence de plomb dans le bar. Ah oui, le grand punk se prenait le bec avec un homme aussi impressionnant que lui ? Cachons-nous, mes amis, ne nous en occupons surtout pas, on ne sait jamais ce qu’il pourrait se passer. Première règle d’or de l’humanité, ne jamais tenter d’arranger les choses et toujours s’intéresser à sa propre affaire. Par contre, si ça commence à se castagner entre le père et le fils, n’ayez crainte, le tavernier se jettera entre eux en gueulant que bordel, arrêtez de pourrir l’ambiance et les meubles de mon bar adoré, et il les foutra dehors, histoire qu’ils continuent à se mettre sur la gueule dans la rue, devant le bar, c’est tellement moins gênant. Et puis tiens, la petite vieille au fond, en apparence totalement inoffensive, pourquoi elle regarde la scène avec cet air avide et ravi ? Un peu d’ambiance te fait plaisir, mamie, tu veux qu’on se cogne dessus pour pouvoir raconter à toutes tes amies que oh mon dieu tu as vu un grand méchant morveux gueuler sur son putain de beau gosse de géniteur ? Géniteur qui, d’ailleurs répondit, d’une voix doucereuse, grimaçant en détaillant Nathan. Le visage du jeune homme se tordit en un rictus haineux, tandis qu’il répliquait avec le venin caractéristique des serpents :

« Peur de l’avis des autres, plutôt ? Non, moi, je ne compte pas, je ne suis qu’un obstacle que tu aimerais bien éliminer parce qu’il entache ta réputation, mais franchement, non, tu n’as pas plus peur de moi que je n’ai peur de toi. Par contre, le regard que posent tes supérieurs et tous les autres sur toi, alors là, qu’est-ce qu’il t’inquiète ! Tu pourrais sortir de la norme, ce serait tellement horrible d’avoir un point commun avec ce fils que tu faisais mine d’aimer, au début. Et dis moi, papa, tu l’aimais maman ? Tu l’aimais ou bien c’était juste un bon coup ? Et puis de toute façon, je ne comprends pas, c’est tellement déshonorant de se taper une née-moldue, comment tu as pu tomber aussi bas ? Moi, je pense que tu l’aimais, tu crois pas ? Et tu as été aveuglé par l’amour que tu portais à une née-moldue. Et après ça, tu as eut peur, peur des autres, et tu l’as tuée pour te faire croire que tu étais un mangemort, que tu étais du côté des forts. Mais en fait, tu es faible, parce que tu te contentes de suivre le mouvement, de te cacher par peur, parce qu’ils peuvent tuer, et que tu as aimé une moldue. Alors pour ça, tu voudrais te racheter, pour sauver ta vie, et c’est tout ce qui compte. Ta putain de vie égoïste. »

Et il cracha. Sur les pieds d’Irvin. Quelle délicatesse, petit corbeau, ça doit être de famille, j’imagine. Avec un regard méprisant à son père, Nathan se baissa pour attraper son sac qu’il avait posé au pied de sa chaise en arrivant, se redressa et poussa légèrement son père pour passer, n’ayant qu’une envie, se barrer de là. Le plus vite possible. Et puis non. Deux jeunes de son âge poussèrent la porte en riant fort. Un blond et un brun, l’un au look grunge et l’autre plus rock. Jeff et Kevin. Qui se tenaient la main. S’arrêtant net, Nathan se rappela rapidement que son père était homophobe, et que ça sentait le gros frittage en perspective. Calmés par l’ambiance électrique du bar, les deux jeunes lancèrent un regard inquisiteur à leur ami, notant qu’il partait.

« Nath tu … »
« Dégagez. »

Et Nathan de se retourner vers son géniteur tandis que Kevin, ayant à peu près compris, tirait Jeff à l’extérieur en jurant à voix basse. Allez, le lynchage allait recommencer, youhou. Mais qu’est-ce qu’il aurait donné pour être avec Lily et faire rire ou embrasser sa copine tout en l'ignorant, ce salaud de mangemort imbu de lui-même !

« Tu sais quoi ? En fait, tu as beau dire tout ce que tu veux, tu es plus lamentable et pathétique que n’importe lequel des moldus ou des sangs-mêlés. Tu hurles que je suis un infâme sang impur, comme tu dis, mais qui est-ce qui l’a créé, ce mélange, rappelle moi ? Vas-y, fous tout sur le dos de maman, mais t’es aussi coupable qu’elle. Tu regrettes, tu m’as fait, maintenant c’est trop tard. Tu peux faire ce que tu veux, ça changera rien, je resterai cette sale tache sur ton dossier blanc comme neige. Deux taches, quand même, c’est déprimant, pour un homme aussi parfait que toi. »

Ton railleur. Cynique. Il crachait tout ce qu’il avait sur le cœur. Et il le savait, Nathan, il le savait !, ça ne changerait rien. Dès qu’ils se seraient séparés, il regretterait de ne pas lui avoir balancé son poing dans le nez, ou s’ils se battaient, il détesterait encore davantage ce géniteur incapable d’admettre ses erreurs.
Parce qu’il le détestait, et que cette haine viscérale n’était pas prêt de s’estomper.

Quelques mots crachés derrière lui d’un ton méprisant. Ah ouais, vraiment, tu viens de qualifier mes meilleurs amis de pédales ? Intimant à Jeff et Kevin de quitter le bar sans délicatesse, Nathan se retourna vers son géniteur et réattaqua avec toujours autant de hargne.

« Bah quoi, tu ne savais pas ? Les mangemorts avec les mangemorts, les moldus avec les moldus, les pédales avec les pédales, c’est pas ce que tu veux, après tout ? »

A nouveau ce ton méprisant et narquois. Disons que c’était un peu de toute cette haine qu’il avait emmagasinée ces trois dernières années qui éclataient. Plantant son regard gris métallique dans les yeux d’Irvin, Nathan cracha donc sa haine à son géniteur, vu qu’il se refusait à l’appeler père, sans réfléchir un instant à ce qu’il risquait. Et même lorsque le rédacteur lui répondit d’un ton glacial que le fils corbeau n’était qu’une sale tache qu’il finirait par éliminer, il ne se calma pas. Bah, que risquait-il, après tout ? Le mangemort ne le tuerait pas – il n’en avait jamais été capable, n’est-ce pas ? Il avait fallu appeler des camarades pour mettre fin aux jours d’une femme, alors imaginez un peu, se débarrasser d’un jeune punk d’un mètre quatre-vingt qui sort avec la fille Potter, ça devient tout de suite assez difficile ! –, et ils s’étaient déjà assez engueulés pour que les insultes d’Irvin n’ai presque aucun effet sur Nathan. Tout ce qu’elles faisaient, c’était le relancer dans ses attaques, lui donner envie de continuer de provoquer ce monstre juste pour le plaisir de le voir perdre les pédales et s’énerver. Pour pouvoir se prouver qu’il était supérieur à ce type. Avec un rictus mauvais, Nathan reprit la parole.

« Une tache à éliminer que tu ne seras même pas capable de laver toi-même. Tu ne touches pas aux gamins immatures, mais par contre, tu peux prévenir tes potes pour qu’ils crèvent ledit gamin immature pour toi, non ? T’as jamais été foutu de faire quoi que ce soit toi-même. Tu te prétends plus haut que moi ? J’ai hâte de voir le jour où tu comprendras que tel père, tel fils … Et puis tu sais quoi ? Si tu me tuais, t’aurais pas mal d’emmerdes je pense. Deux pédales d’un mètre soixante-dix, ça doit faire mal quand c’est en colère, tu vois. Et j’pense pas que tous mes potes laisseraient passer ça, tu vois ? Ca serait comique, Irvin Raven le grand et lâche rédacteur de la Gazette du Sorcier contre Jeff, Kev, Mina et Lily, quatre ados en colère, j’me demande qui prendrait la fuite le plus vite … »

Son sourire s’élargit encore, tandis qu’il s’avançait d’un pas vers Irvin.

« Mais faut pas se projeter dans l’avenir, n’est-ce pas ? Tu serais incapable de me faire quoi que ce soit. T’as jamais été capable de toucher à maman. D’ailleurs, tu peux répéter, j’ai pas entendu, tu l’aimais ou pas ? Ou bien t’avais juste envie de te faire une moldue pour faire la différence avec les sorcières ? Tu sais, y’a des trucs qu’on appelle des putes, t’avais pas besoin de tuer une femme juste pour voir si ça revient au même que la mère de ton fils soit moldue ou sorcière. »

Et Nathan de toujours réattaquer, se contrefichant bien des menaces de son père. Bon, il passerait cet épisode sous silence à Lily, si elle apprenait à quoi ressemblent deux corbeaux mâles en colère qui se castagnent, il y avait quelques chances que ça n’aboutisse sur une grande discussion sur la généalogie Raven, le genre de trucs qu’il préférait éviter, en somme. Oh, ça ne le dérangeait pas du tout de parler de sa famille à Lily, au contraire, mais il ne se souvenait que trop bien des larmes qu’elle avait séché en vitesse lorsqu’elle avait appris que sa mère était six pieds sous terre, et il ne voulait pas la voir dans cet état-là une fois de plus. Quoi que ça lui donnait la possibilité de lui faire un gros câlin de nounours. Mais ce genre de câlin, il n’avait pas besoin de la voir pleurer pour lui en faire. Mais bon, elle méritait quand même de savoir ? Oui mais il ne voulait pas la voir triste. Mais elle était en droit de savoir. Bon. Dur dilemme, petit corbeau. XD Il finit par aboutir à la conclusion qu’il lui en parlerait si elle lui demandait – bref, si Jeff ou Kevin lui tapait sur l’épaule en lui demandant comment ça s’était passé avec le Corbac Senior pendant une discussion avec Lily – mais n’aborderait pas le sujet tout seul. C’est pas sympa Nath, t’es moins parfait d’un coup, sale tas de plumes. En tout cas, Irvin était bien là, devant lui. Et il avait parlé de Lily et de Mina. Oh lala. Se demandant d’un coup si son géniteur était au courant de sa relation avec Lily et de son amitié avec Mina, il commença légèrement à perdre son sourire, tout en continuant de soutenir le regard d’Irvin avec insolence. Un fils punk qui sort avec une punk et dont la meilleur est une punk. Ajoutez à ça deux meilleurs amis homosexuels qui sortent ensemble et qui ont des looks grunge et rock. Que des amis pour Irvin. XD En tout cas, ça permettait à Nathan d’être sûr d’une chose.

Si Irvin disait un seul mot sur Lily, il lui explosait la gueule, à ce crevard.


[ Oooh mon Nathan, mais quel poète ce garçon. :44: ]