Mission d'observation [LIBREEEEEUH]

Invité

L’ambiance était festive et bien paradoxale. Le froid qu’il faisait au cœur de ce mois de février était à glacer les veines, tandis que la chaleur qui envahissait les Trois Balais était presque étouffante. À l’extérieur, les gens tendaient tous les muscles de leur corps tant le vent qui se faufilait entre leur écharpe et leur manteau était perçant et désagréable. Irina Baranovski, contrairement à la majorité des sorciers qui l’entouraient, était bien plus confortable à l’extérieur du pub qu’à l’intérieur. Dans la taverne, il y avait trop de gens, trop de bruit, trop d’odeurs et trop de regards… trop de tout!

Mais que faisait Irina aux Trois Balais en cet après-midi de février? Si elle avait envie de boire, elle aurait pu aller à la Taverne du Sanglier où la lumière était tamisée et où les conversations se faisaient à voix basse. Ou elle aurait pu, comme à son habitude, se servir un verre de gin, isolée dans son bureau dans les cachots de Poudlard. Irina aimait bien l’alcool mais bien rares étaient ceux qui l’avaient vu boire un peu trop. Toujours raisonnable, la sorcière savait à quel moment elle devait s’arrêter. Contrairement aux autres humains, l’alcool ne lui donnait pas un effet de chaleur.

On se demande à nouveau ce que pouvait faire la Russe au milieu de ces adultes et étudiants bavards et festifs. Si elle n’y était pas pour se réchauffer, ni pour boire et ni pour rencontrer des collègues ou des amis, elle y était plutôt pour observer. L’art de l’observation était, selon l’adepte de magie noire, quelque chose de très important à maîtriser. Il fallait connaître les manies des sorciers, il fallait repérer leurs tics, leurs expressions faciales et verbales. Il fallait observer les liens qu’ils entretenaient, leurs réseaux sociaux. Il fallait y aller dans les plus petites subtilités, observer la façon dont les sorciers tenaient leur verre de bière, donc ils se levaient de leur chaise, dont ils tenaient leur fourchette. Tous ces petits détails pouvaient permettre à un mage noir de gagner dans un combat ou de manipuler une personne plus facilement. C’est pourquoi la Russe s’assoyait assez fréquemment aux Trois Balais, dans une table reculée afin de ne pas attirer l’attention, et qu’elle passait des après-midi entiers ou des soirées complètes à ne faire autre chose que de regarder les gens qui l’entouraient, prenant parfois quelques notes dans un calepin qu’elle traînait toujours sur tel ou tel sorcier.

Tandis que beaucoup de jeunes venaient dans la taverne pour profiter de la musique qui y jouait, cette dernière dérangeait beaucoup Irina qui peinait à se concentrer sur tous les gestes de tous les sorciers présents dans la pièce. Dans le coin de la salle, elle avait une bonne vue d’ensemble sur tout. Juste devant elle, un groupe de jeunes sorcières à Poufsouffle exposaient leurs théories les plus récentes sur les garçons de Poudlard et leurs sentiments envers les filles. Trop jeunes, elles n’intéressaient pas le professeur. Un peu plus loin, trois sorciers barbus parlaient à voix basse. Le sujet était fort probablement secret et ils regardaient sans cesse autour d’eux pour s’assurer que personne ne les écoutait. Ces trois hommes dans la mi-trentaine attiraient l’attention de la sorcière qui ne les connaissait pas vraiment. Elle en fit une description détaillée, se promettant de se renseigner sur eux aussitôt rentrée au château.

La Russe était en train de remplir une page de son carnet de sa fine calligraphie lorsqu’une serveuse vint la faire sursauter.

« Mademoiselle, un peu de délicatesse ne vous ferait pas de tort! »

Irina était de ces clientes que les employés redoutent. Elle étaient de celles qui déclenchaient des soupirs de soulagement lorsqu’elles se levaient pour sortir du bar. La serveuse, jeune et inexpérimentée, s’excusa et lui demande ce qu’elle voulait boire.

« Un gin et un verre d’eau. »

Elle avait répondu sans même détourner son regard de son calepin avec un ton si sec que la serveuse n’osa même pas répondre avant d’aller préparer la commande. Irina continua son exercice où elle l’avait interrompu. Posant à peine sa plume sur la feuille de papier, un autre bruit vint la déranger. Rouge de colère, elle se tourna vers la personne qui s’était approchée d’elle, prête à répliquer les pires méchancetés qu’elle avait en son répertoire.

Invité

Le mois de février avait toujours quelque chose de spécial pour les élèves de Poudlard. Chaque année, c'était la même chose, février était synonyme de Saint-Valentin, de fête des amoureux. Tout ce qui répugnait la Serdaigle Flora Swesson. Elle avait eu des petits amis, il lui était même arrivé de traîner dans Pré-au-Lard lors du fameux week-end où tout n'est que rose et tendresse. Mais le rose n'était pas sa couleur préféré, elle préférait la nuit, et la tendresse de ces gestes n'était que le prolongement de la vaste manipulation qu'elle entreprenait. Si la belle Bleue pouvait dévoiler son vraie visage à l'approche de ces festivités répugnantes, elle cracherait sur chaque couple qui s'embrasserait, pour leur montrer à quel point ils craignent. Mais Flo' n'en était pas encore là, il était trop tôt pour apparaître aux yeux de tous, beaucoup trop tôt.

Armée d'un gros manteau noir, et d'une belle écharpe bleue turquoise, Flora vadrouillait dans les rues de Pré-au-Lard. Peut-être aurait-elle mieux fait de rester au château, mais qu'aurait-elle bien pu y faire, les livres de la bibliothèque ne lui permettraient pas de devenir plus forte et son échiquier resterait toujours à moitié vide. Et puis elle aimait le froid, marchée seul face à une brise glaciale, ça remettait les idées au clair. Mais la jeune Swesson avait les idées parfaitement en place, c'est simplement que la seule compagnie qu'elle appréciait c'était elle même. Il y avait bien eu Mina O'Malley...mais elle avait terriblement changé. Le jeune Watts portait toujours une carapace épaisse pour espérer parler franchement. Seul Meg Prewett tirait son épingle du jeu, mais il était impossible de traîner avec elle toute la journée, c'était l'effet Lily Potter.

Il était temps de reprendre le travail, la manipulation ça n'attendait pas, surtout quand on voulait absolument le pouvoir. Flora avait compris bien assez tôt qu'en jouant l'hypocrite on pouvait facilement obtenir tout ce qu'on voulait. Ca avait commencer avec ses parents, où elle avait été tout l'inverse d'une peste, et ça continuait aujourd'hui...les garçons cherchaient une belle fille, Flora était désormais une belle fleur...les filles voulaient bavarder potins...Flo' acceptait d'abaisser son niveau d'intelligence durant quelques minutes...les rats de bibliothèque voulaient discuter cours...la Serdaigle acceptait de stresser avec eux. Pourtant la jeune&belle Bleue rêvait de trouver une personne qui la comprenne, qui soit au delà des débats conformistes, qui ne tienne pas compte seulement des cours. Un esprit absolument ouvert sur tout, qui réagirait bien au delà de la limite du Bien et du Mal. Flo' n'avait pas encore trouvé cette perle rare, il y avait bien Moïra River, mais ouvrir son coeur à une créature aussi intelligente était très dangereux. Risqué de mettre en pièces ses ambitions pour quelques états d'âmes, ce n'était pas son genre.

Le meilleur moyen de trouver ou retrouver des proies était de se rendre dans le lieu qui contenait le plus de personnes. Le bar des Trois Balais. Et quand la jeune Serdaigle rentra dans la taverne, le lieu était noir de monde. Entre les adultes qui noyaient leurs ennuis dans l'alcool et les élèves qui n'arrêtaient pas de bavarder sur des sujets aussi ennuyeux que le Quidditch ou les cours. Un groupe de Poufsouffle se démarquait de l'ensemble, ces jeunes filles étaient en train parler des garçons et de leurs sentiments. Génial. La Saint-Valentin approchait et indéniablement le QI de toute les filles de Poudlard en prenait un coup. Mais pas celui de Flora, elle devait toujours être au top, autant intellectuellement que physiquement, et si quelqu'un lui faisait un commentaire disgracieux, ce quelqu'un risquait de passer un sale quart d'heure. Mais Flo' aime que la vengeance soit froide, très froide, et si elle est capable d'attendre des années pour être à la tête du pouvoir, être rancunière n'est qu'une banalité.

Flora observait les élèves qui pourrait l'intéresser, mais ils faisaient vraiment trop pitié. Il était peut-être préférable de sortir, aller dans le magasin de farces&attrapes histoire de faire ses réserves en pétards et mettre le bazar dans un cours ennuyant. C'est lorsque cette vague pensée traversa l'esprit de la Serdaigle, qu'elle apercevit un professeur qui était loin d'être de l'ennuyer. Une longue chevelure brune, un regard froid fixé sur un calepin...Irina Baranovski, enseignante de déviance magique et professeur encore plus redouté qu'Ombrage. Oui, plus redouté car on hésitait pas à dire tout haut qu'Ombrage était une vieille chouette dégarnie, or concernant Irina le silence se faisait entendre dès qu'on la croisait dans le couloir. Ses cours étaient tenus d'une main de fer et elle avait l'habitude de prendre des "assistants" durant ses cours.

La Serdaigle avait toujours rêvé que l'enseignante lui enseigne personnellement d'autres choses. Des choses encore plus intéressantes que la déviance magique. Mais son Optimal à l'épreuve des BUSEs, ses sourires et ses bonnes réponses ne changeaient rien au froid caractère de la belle Russe. Pourquoi? Mais pourquoi ne lui adressait-elle jamais la parole? Pour une fois que Flo' voulait vraiment parler à une personne qu'elle jugeait intellectuellement supérieur à tous. Elle n'allait pas jouer l'hypocrite face à un tel cerveau, elle décelerait tout de suite son jeu...mais comment faire pour que la reine des professeurs s'intéresse à un énième élève, élève qui apparaît aux yeux de tous comme une élève modèle. Miss Baranovski doit la prendre pour une petite sotte qui passe ses journées dans les bouquins...mais elle bien plus que ça, elle a besoin de quelqu'un pour franchir un palier, et Irina était la personne toute choisie pour l'aider. La question était toujours la même...comment parler à une personne aussi froide&intelligente?

Flora suivit du regard la serveuse, et se précipita au comptoir. Irina restait le nez dans son calepin. Parfait.

- Excusez moi mademoiselle, je vais prendre la commande de la Miss brune au fond du bar.

Visiblement, ça soulageait la serveuse d'un point. Miss Baranovski avait dû faire preuve de sa sympathie légendaire pour commander, et elle aurait surêment fait des reproches sur le service. C'était ce qu'il fallait se dire. Quand Flo' irait au devant de la prof de déviance magique, elle ne l'accueillerait pas avec un sourire mais avec du dégoût...à elle de mettre tout en oeuvre pour qu'elle captive l'attention de la froide sorcière.

Irina Baranovski était toujours en train d'écrire, mais un cerveau aussi puissant avait déjà dû voir Flora. Ce genre de personne ne se laisse pas prendre par surprise, surtout par un élève. Il ne fallait donc pas arriver en affichant un grand sourire, il fallait être gêné, gêné de perturber l'excellence en action. Ca Flora savait faire, et elle le ferait avec le coeur et non son cerveau manipulateur. Flo' posa le gin et le verre d'eau sur la table, et ajouta, d'une voix douce et timide.

- Voici votre verre d'eau et votre gin professeur. Serais t-il possible que je m'entretienne avec vous? Je sais votre temps précieux...je ne vous importunerai pas longtemps...mais...j'aimerais aller plus loin dans la magie et...vous me semblez la professeur qui en connaît le plus sur tout les côtés de la magie.

Avait-elle été clair? N'avait-elle pas été trop arrogante? Elle ne savait pas trop... La Serdaigle espérait avoir été assez convaincante, elle ne pouvait de toute façon plus attendre, les cours n'allaient pas assez loin pour elle et elle espérait qu'avec un bon paquet de BUSE en poche, Miss Baranovski lui adresserait la parole. Mais le cerveau de la Russe était bien plus complexe&sombre que celui de Flora...c'est ce qui effrayait la jeune Swesson.

Les choses évoluaient de mieux en mieux, selon Svetlana. Depuis son élection au poste de ministre de la magie, elle avait enfin pu réformer les choses, et le mieux étant, c’est que le Seigneur des Ténèbres lui laissait carte blanche. Totalement. Par contre il lui faudrait assumer ses éventuelles erreurs, mais un Bielova ne fait jamais d’erreurs … Elle avait donc enfin commencé son travail, cessant de manipuler un vulgaire pantin et agissant enfin à découvert. Les réformes sur les dossiers de sang avaient reprises, s’étaient même durcies, devenant franchement plus sévères. Chaque employé du ministère avait subi un dépistage de sang pour savoir s’il était un sang-de-bourbe ou un sang-mêlé, et le ministère de la presse avait suivi le même chemin grâce à l’impulsion de son amie Lena. Son amie … Ou si peu. Disons que si elles ne passaient pas beaucoup de temps ensemble pendant la journée, il n’était pas rare qu’elles en passent plus pendant la nuit. Les nuits. Enfin, beaucoup moins depuis qu’Aleera avait été foutue dehors par la directrice de Poudlard. Assise au bureau du ministre de la magie – son bureau, depuis le temps qu’elle en rêvait – la jolie blonde lisait un dossier sur les mouvements de révolte des gobelins, qui exigeaient, encore et toujours, d’avoir une baguette magique. Le dossier envoyé à l’ancien ministre avait fini au feu, car l’homme, loin de l’influence de son adjointe, s’en était débarrassé vite fait. Mais maintenant que c’était elle … Quand elle avait demandé humblement au Seigneur des Ténèbres un peu de son temps pour lui en parler, il avait répondu qu’il ne valait mieux pas se mettre les gobelins à dos. En effet, ils pourraient toujours être utile, déjà que certains commençaient à tomber dans leur camp … Un bruit de pas tira la ministre de la magie de ses réflexions, et posant sa main sur sa baguette, elle leva le regard vers la porte magique. Ce fut une jeune femme, une blonde un peu pâlotte, qui y rentra, suivie de près par une rousse catastrophée, Elena, secrétaire de Svetlana.

« Que signifie cette intrusion ? »
« Une lettre du ministre de la magie russe, madame la ministre. »

Elena, derrière la blonde, se crispa en faisant une grimace. La blonde, elle, recula sous le regard glacial de la demi-vélane, qui détestait plus que tout être appelée madame. Et vu la tête de la blondasse, ce n’était pas pour la russe qu’elle avait voté … Commençant à balbutier des excuses, la blonde fut coupée court par la ministre, aussi sèche que les steppes russes.

« Et ça valait la peine de faire le déplacement ? Avez-vous donc vécu si longtemps chez les moldus que vous ignorez tout du mot hibou postal ? »
« Mais je ne … »
« Elena ? »
« Oui, mademoiselle ? »
« Récupérez ce dossier et mettez cette incompétente dehors. La ministère de la magie n’a pas à s’encombrer de personnes trop stupides pour apprendre la politesse. »
« Bien, mademoiselle. »

Récupérant la lettre d’un mouvement vif, la rouquine fit rapidement sortir sa future ex-collègue du bureau de la ministre de la magie, avant d’y retourner pour poser la lettre sur le bord du bureau, et repartir après avoir vérifié que Svetlana ne voulait rien lui dire. Ah, cette Elena, un vrai petit talent. Jamais un pas de trop, jamais un pas plus haut que l’autre … D’ailleurs, quand elle se déplaçait, la ministre partait avec la petite rouquine qui lui servait de première assistante. D’ailleurs, maintenant que la première assistante avait été évincée, elle pouvait peut-être nommer Elena à ce poste … Attrapant la lettre de son homologue russe, elle la décacheta et la lut rapidement, comprenant sans difficulté l’écriture cyrillique du ministre russe. Eh, c’est ça d’être une roskove. Répondant quelques mots en russe, elle y apposa le tampon du ministère de la magie anglais, et leva à nouveau la tête en entendant quelqu’un rentrer. Allons bon, qui encore ? Ah, Elena qui revenait. Prenant le temps de cacheter la lettre adressée au ministre, elle la posa devant elle et releva la tête, laissant implicitement la parole à la jeune rousse.

« Excusez-moi, mademoiselle, mais vous m’avez demandé de vous rappeler que vous avez un rendez-vous avec la directrice de Poudlard. »
« Ah, oui, en effet. Hm bon, on va achever rapidement cette formalité, alors … Ah, j’y pense. Que diriez-vous, Elena, de devenir première secrétaire ? »
« Moi, mademoiselle ?! C’est … C’est vraiment un honneur ! »

Genre tu ne t'y attends pas à ce poste depuis que tu t’es débrouillée pour faire virer ta supérieure … Mais bon, Elena étant de loin plus utile que l’autre débile qui était partie, il valait mieux elle qu’une autre. Hochant simplement la tête, Svetlana se leva, attrapant la lettre du bout des doigts. La toute nouvelle première secrétaire avança de quelques pas, attendant que la ministre lui donne la lettre, ce qu’elle fit.

« Eh bien préparez-vous, Elena, nous partons dès que vous aurez posté la lettre. »
« Bien, mademoiselle. »

Et la rouquine disparut dans le bureau des secrétaires, pendant que la ministre de la magie attrapait son manteau et ses affaires. Quittant son bureau, la ministre passa dans la pièce attenante, où Elena l’attendait, appuyée à la fenêtre, venant juste de faire partir le hibou. Svetlana lui tendit sa main, que la rouquine attrapa, et elles transplanèrent à Poudlard. Oui je sais, on ne peut pas transplaner dans l’enceinte de Poudlard, mais c’est la ministre tout de même, elle a plus de dérogations que ces imbéciles d’élèves non ? Se rendant rapidement au bureau de la directrice, elle prononça le mot de passe et pénétra dans le bureau, où Ombrage se tenait, emberlificotée comme un berlingot dans son ignoble tenue rose malabar. S’asseyant sans plus de cérémonie face à l’inquisitrice, qui en hoqueta de stupéfaction, elles discutèrent à bâtons rompus jusqu’à ce que Svetlana perde patience et décide de s’en aller avant de tuer son inférieure hiérarchique. Quittant le château, les deux envoyées du ministère commencèrent à discuter un peu, du moins Elena laissa sa supérieure cracher sa rancœur en approuvant de bon cœur, et elles descendirent vers Pré au Lard, où les étudiants se massaient par petits groupes. Ah, c’est pour ça que le château était désert. Passant devant les Trois Balais, Svetlana ralentit, et proposa à sa secrétaire d’aller boire un coup, ce que la rouquine accepta avec soulagement. Elles pénétrèrent dans le bar bondé, et allèrent s’asseoir à une table après avoir commandé une vodka pour la jeune russe et une tequila pour la secrétaire, espagnole d’origine. Survolant rapidement la populace du regard, la ministre de la magie reconnut, au loin, Irina qui envoyait paître une jeune serveuse inexpérimentée. Sans blague, elle aussi rencontrait des problèmes de politesse ? Esquissant un sourire amusé, elle se leva de sa table en prenant sa vodka, rapidement imitée par la première secrétaire, qui cessa de boire sa tequila pour partir avec derrière la jolie blonde. Mais elles furent rapidement rattrapées par une élève, une jeune Serdaigle à en croire ses couleurs, qui se planta devant la prof en lui demandant de … Oh bah la vache, ça ne manque pas de culot à cet âge. D’ailleurs, cela tira un murmure d’indignation à Elena, ce qui fit sourire Svetlana, qui cala une de ses mèches derrière son oreille avant de se racler la gorge pour attirer l’attention.

« De mon temps, on n’aurait jamais osé s’adresser à un professeur avec autant d’audace, mademoiselle. Les choses changent, on dirait, et pas vraiment en bien. A croire que la directrice de Poudlard ne fait pas son travail. »

Et allez, plaçons facilement que les choses vont changer. Rapidement, la ministre détailla la petite aiglonne, détailla son regard d’un coup d’œil, et comprit qu’elle avait affaire à une manipulatrice perfide qui cachait à merveille ses sentiments. Mais bon, Svetlana faisant la même chose de son côté … On ne trompe pas un maître en ma matière. Tournant la tête vers son amie Irina, Svetlana lui sourit, et s’adressa enfin à elle, dans un russe parfait.

« Bonjour, Irina. Puis-je m’asseoir, où tu attends quelqu’un ? »

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