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 Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. (Mina)

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Lysander Dragonneau

Lysander Dragonneau

« Only two synonyms ? I'm losing my perspicacity ! »



Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. (Mina) 33blegw

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Age RPG : Dix-sept ans.
Sang : Pur.
Camp : Armée de Dumbledore

Vie du personnage : # Nice to meet you. Moi c'est Lysander, fils de Luna Lovegood. ♣️ Disponible pour 2 RPs. • Du courrier, j'en ai jamais assez. ♥️ Fou de Lucy Weasley. Et oui, c'est un radis autour de mon coup.

Doubles-Comptes : Kaia K. Asbjörn.



Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. (Mina) _
MessageSujet: Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. (Mina)   Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. (Mina) EmptyDim 26 Déc - 23:08

Secret. Quelque chose qui ne doit être ni connu, ni révélé. Quelque chose de secret, que l'on voit pas. Que l'on ne connait pas. Quelqu'un de secret. Quelqu'un qui ne se dévoile pas. Qui reste très refermé sur lui-même et qui ne dévoile jamais de choses sur son être. Dans le cas précis de Lysander, la chose qui était secrète était son emplacement, la personne qui allait venir et ce qu'ils allaient faire ensemble. Mais assez de secrets, je vous dévoile donc tout ce que vous voulez savoir - ou presque. Son emplacement ? Il se trouvait dans la salle des armures, à demi-caché derrière le socle de l'une des statues, l'une des plus imposantes, mais aussi l'une des plus cabossée. Elle était si imposante que si l'on se contentait de jeter un regard du pas de la porte, on le verrait pas. Il fallait avoir l'envie d'entrer dans la salle et de marcher au milieu de souvenirs imposants. La personne ? Wilhelmina O'Malley, dite Mina. Une fille issue de la même année et de la même maison que lui. Ce qu'ils allaient faire, ici, cachés dans la salle des armures ? Rien qui ne vous concerne. D'ailleurs, c'est un secret. Quelque chose, qui, comme je l'ai déjà dit pour les durs de la feuille, ne doit pas être révélé. Sinon, eh bien devinez quoi, ce n'est plus un secret. Si, si.
Mais laissez-moi vous raconter comment nous en sommes arrivés là.

Ce matin là, un mercredi pour être précis, Lysander avait vu sa journée mal commencer. En effet, en descendant au petit-déjeuner, il avait constaté que la douce Lucy Weasley était en plein conversation animée avec un Poufsouffle. Non, il n'était pas du tout jaloux, seulement très irrité de ne pouvoir lui dire bonjour avant de manger. Pas jaloux du tout je vous dis. Bon peut-être un peu. Merdalors, voilà qu'il passait du mauvais côté de la pente, du côté obscur de la force. Cette journée ne faisait que commencer, et déjà il se sentait entouré d'ondes négatives et tout le tralala. Respirant à fond, il petit-déjeuna sans parler à grand monde (quoique ça ne diffère que très peu de d'habitude) et remonta dans sa chambre. Là, il s'aperçut, certes un peu tard, que hormis le journal quotidien, il n'avait pas reçu de courrier. Ça n'aurait pas été aussi irritant s'il n'avait pas attendu une lettre plutôt importante. Résultat, son hibou aux gros yeux était toujours à Pétouchnok, et il n'avait pas reçu ce qu'il attendait. La journée commençait mal. Pour ajouter un peu à sa mauvaise humeur, il attaquait la journée avec un cours de potions et avait un devoir à rendre pour le lendemain. Il savait déjà ce qu'il voulait écrire, mais n'avait pas spécialement envie de passer son après-midi à gratter sur un parchemin. Ça prenait du temps malgré le fait qu'il sache déjà ce qu'il voulait écrire. En clair, le jeune Serdaigle avait besoin d'un break. Histoire de se décharger de tout ce négatif pour mieux envisager la vie du côté positif et être heureux. Pas besoin de psychologue pour ça, la personne dont il avait besoin était assise juste devant lui. Impossible de la rater vu l'envergure de sa masse capillaire. Durant les quinze premières minutes, il l'observa du coin de l'oeil, sans trop en avoir l'air,comme s'il cherchait à connaître son état d'esprit. Au bout d'un quart d'heure, il arrêta son petit manège d'observateur-mentaliste et arracha un bout de papier de son bloc-note. Il écrivit : « Ça te dit de voir notre vieux pote commun ? Il est un peu amoché, il ne sait même plus qu'il s'appelle William, ni qu'il a fait la guerre. À 15h30, tu m'oublies pas, hein ? » qui était une manière détournée de dire : Rejoins-moi derrière l'armure la plus cabochée à 15h30. Il plia le papier selon les règles très compliquées de l'Origami pour obtenir une forme de grenouille (boiteuse, à cause d'une patte gauche plus grande que la droite) et lui fit faire un bond sur la table de devant afin de communiquer le rendez-vous de l'après-midi. 15h30. Cela lui laissait le temps d'écrire ses observations pour le lendemain, car tout aussi énervé qu'il soit, il n'oubliait pas ses priorités et restait un élève assidu. Sauf peut-être en potions, mais on peut considérer cette matière comme "l'exception qui confirme la règle". À la fin des cours, quand vint l'heure de déjeuner, il la croisa à la grande tablée des Serdaigles et lui fit un sourire complice, sans toute fois en dire trop dans ce sourire. C'était un secret. Leurs délires devaient rester dans l'endroit secret où ils avaient lieu point barre. C'était une requête de Mina. Lui, que l'on prenait déjà pour un dingue, ne s'inquiétait pas que l'on puisse penser qu'il l'était encore plus. Mais Mina elle, tenait à la confidentialité, que Lysander respectait. Motus et bouche cousue.

C'était donc pour assister à l'une de ces séances de délires que Lysander se trouvait assis dans la salle des Armures, adossé au socle d'une statue. Il était assis à même le sol froid de la salle, qu'il ne trouvait d'ailleurs pas si froid. Il était toujours seul pour le moment, mais ne s'en inquiétait pas : il était venu en avance, et avait préparé de quoi attendre : à ses oreilles, étaient calée une paire d'écouteurs reliée à un mp3 chargé à bloc de musique moldue. Pour l'anecdote, c'était Mina qui lui avait refilé cet appareil, comme à beaucoup d'autres.
Dans sa tête, le Serdaigle repassait en boucle ses contrariétés du moment. La lettre. C'était une lettre de sa mère qu'il attendait, la charmante et tout aussi délirante que lui, Luna Lovegood, bien connue pour ses boucles d'oreilles radis, ancienne Serdaigle elle aussi. Cette lettre était très importante. Déjà, elle contenait la dernière commande de bijoux originaux qu'on lui avait commandé (et même un peu plus, histoire d'avoir du rab') pour qu'il ne soit plus harcelé par des filles fanatiques désireuses d'avoir un look décalé. Elle devait à cela ajouter un mot, écrit comme un message codé pour lui raconter un peu ce que son père faisait, et les dernières nouvelles de la maison Dragonneau. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu de nouvelles. Il ne croyait pas vraiment au dicton "pas de nouvelles, bonnes nouvelles". Et puis il y avait Lucy. Passé juste à côté, il avait voulu la saluer, en parfait petit gentil garçon poli. Mais il n'avait pas pu, la demoiselle étant en grande discussion avec un autre. Et ça l'avait un peu agacé d'ailleurs. Et il était agacé d'être aussi agacé par cette chose.

Il en était là de ses réflexions sur sa journée, quand il jeta un regard à sa montre. C'était l'heure. Et c'est bien connu : après l'heure, c'est plus l'heure !
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MessageSujet: Re: Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. (Mina)   Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. (Mina) EmptyLun 27 Déc - 3:38



J'avais mal au cœur. Quelque chose d'assez violent, qui me secouait les entrailles et me donnait une forte envie d'envoyer balader tout le mobilier de ma chambre, d'arracher les tuyaux de la salle de bain, d'exploser les vitres et faire jaillir des éclairs multicolores de ma baguette. Mettre ma vie sens dessus-dessous – si ce n'était pas déjà fait. Je me réveillai avec la sensation ô combien désagréable que le monde était très loin de tourner rond. Ce n'était pas la première fois que j'avais cette impression, pratiquement réaliste, bien au contraire. Elle me revenait régulièrement, et s'amplifiait dès que quelque chose m'affectait. Ce n'était pas encore aussi violent que lorsque j'avais une “crise de clairvoyance”, mais tout de même. Ma violence me revenait par vague, elle remontait dans ma poitrine et se coinçait là, sous ma gorge. Quelle sensation de merde.

J'allai me laver en tentant de me contrôler, espérant que l'eau chaude, puis froide, puis de nouveau chaude – une technique vivifiante d'origine écossaise – clarifierait mon esprit et me remettrait les idées en place. Hélas. Les cinq minutes de douche règlementaires ne suffirent pas. Par ailleurs, je dû me contenter de me frotter le front avec ma serviette pour que mon sentiment s'estompe. J'enfilai mon uniforme et dévalait les escaliers en pensant à autre chose comme je le pouvais. On était mercredi, c'était parfait, j'avais toute une après-midi de libre pour me focaliser sur une quelconque autre chose que ce qui se secouait entre mes tripes. Une fois arrivée dans la Grande Salle, je m'attablai chez les Serdaigles et remarquai qu'il était assez tôt, au vu du peu de gens présents à mes cotés. Je profitai de ce petit moment de calme, de ces quelques personnes qui n'en avaient que faire de moi et parmi lesquelles je passais totalement inaperçue. Tant mieux, ça me faisait des vacances. Je me faisais de délicieuses tartines pendant que la salle se remplissait, que les bancs s'occupaient et que ma vue s'obstruait de cravates bleu et argentés – tant et si bien que ses couleurs allaient finir par me donner envie de mettre le feu à notre salle commune ou, à défaut, de changer de maison. Au fur et à mesure que les élèves s'asseyaient, il m'arrivait d'en reconnaitre quelques uns, de les saluer ou au contraire, de les ignorer. Par exemple, cette petite prétentieuse de Moïra River venait de s'assoir à notre table – évidemment, elle ne pouvait pas changer de maison par ma simple volonté, et c'était bien dommage. M'enfin, j'étais bien trop éreintée pour imaginer lui taper sur la gueule aujourd'hui. Je devais l'avouer, mon comportement était parfois assez... primitif, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Et le pire dans l'affaire, c'était que justement, c'était ça, le principe de la bestialité : ne pas pouvoir s'en empêcher.

Soudain, ponctuant mon petit-déjeuner d'une touche de fantaisie, une grenouille en papier légèrement boiteuse bondit devant mon assiette. Elle me rappela ce à quoi je jouais avec Pénélope lorsque je rentrais à la maison, l'origami et tout un tas d'autres choses rigolotes. Ma petite sœur était désormais âgée de huit belles années, et la voir grandir aussi vite me remplissait à la fois de joie et de tristesse, mais après tout, c'était bien normal. Enfin bref, je dépliai l'ingénieux pliage et en lus le continu : « Ça te dit de voir notre vieux pote commun ? Il est un peu amoché, il ne sait même plus qu'il s'appelle William, ni qu'il a fait la guerre. À 15h30, tu m'oublies pas, hein ? » Je souris. Nul besoin d'une signature pour deviner qui m'avait envoyé ce message pour le moins tordu que nul autre que moi et lui ne serait en mesure de comprendre. Je souris de plus belle en le dévisageant, je ne l'avais pas remarqué jusque là alors qu'il était juste en face de moi. Un jeune homme fort charmant, aux longs cheveux bruns et aux grands yeux sombres. Tout à fait adorable s'il n'avait pas la réputation d'être... taré. Mais contrairement à d'autres, je l'aimais bien ainsi. Cela faisait maintenant plusieurs année que, depuis que les besoins d'un cours nous avait poussé à travailler ensemble, nous nous retrouvions parfois pour partager... notre folie. Oui, nous partagions les parties de nous qui auraient, en temps normal, demandé d'être soignées par un médecin. Mais ce partage, en quelque sorte, l'émulation de nos divagations, nous permettait avant tout à extérioriser notre dérive pendant des instants précis. Elle me permettait, à moi surtout, à canaliser mes problèmes, à leur donner une place particulière pour qu'ils n'empiètent pas sur le reste. Malheureusement, ça n'était pas infaillible, ça ne marchait pas pour tout. En effet, mes crises continuaient et je ne pouvais rien faire contre ; j'avais déjà dû rompre avec Maxime, pourtant adorable, à cause de mon soi-disant don – qui ne me donnait que des ennuis. Mais tout de même, je n'aurais pas été capable de survivre avec une réputation assez normale, ou plutôt, sans une réputation de psychotique. Et aujourd'hui plus que jamais, j'avais besoin d'un petit instant de cure.

Je quittai la tablée comme si de rien n'était et passai une matinée sans encombres. Maintenant que je savais qu'un rendez-vous de folie – et c'était le cas de le dire – se profilait à l'horizon, j'étais légèrement plus détendue et j'arrivai à me concentrer sur mes cours. A l'heure du déjeuner, je recroisai Lysander – au cas où vous en doutiez, l'expéditeur de la grenouille en papier – qui me fit un sourire complice auquel je répondis sur le même ton. Entre deux heures de travail, j'avais largement eu le temps de décrypter son message. Notre vieux pote commun faisait de toute évidence allusion à notre désormais habitude de se retrouver pour divaguer à deux. Quant à ce cher William, qui a fait la guerre, il s'agissait probablement d'une armure. Nous avions l'habitude de nous retrouver dans des endroits pour le moins incongrus dans lesquels personne ne pouvait venir nous chercher, après tout, j'avais bien demandé à Lysander que nos rendez-vous restent le plus secret possible, que même le Sinistros ne s'en sâche rien. C'était une extrême nécessité. De toute manière, j'avais hâte d'être à quinze heure et demie.

Et lorsque j'y fus enfin, je me précipitai dans la galerie des armures, le seul endroit de Poudlard où j'avais des chances de rencontrer William, cette armure un peu amochée. Si peu qu'il ne se rappelait même plus de son nom, probablement l'une des plus cabossée du lot. Je la vis immédiatement et tournai prudemment autour quand enfin, j'en vis dépasser un morceau de sorcier. Je souris : c'était Lysander. Je m'approchai de lui et sentis dors et déjà l'aura de folie douce qui émanait de lui m'assaillir, me réconforter. J'étreignis mon ami et m'installai juste à coté de lui. J'inspirai profondément, notre rendez-vous faisait déjà son effet. Je soufflai et regardai avec malice Lysander en lui demandant, complice :

« Alors, comment va ce bon vieux William ? »
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MessageSujet: Re: Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. (Mina)   Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. (Mina) EmptyMar 28 Déc - 6:05

« En fait, je ne sais même pas s'il s'appelle réellement William. »

Elle était là. Elle était venue. Pile à l'heure, comme d'habitude. Aussi loin que remontait leurs entrevues délirantes, il ne se rappelait jamais l'avoir vue arriver en retard. Ou peut-être une ou deux fois, mais avec des raisons valables. Et elle n'avait raté aucun de leurs rendez-vous secrets. Lysander, vivant en permanence dans ses délires, avait besoin de ces entrevues, mais à un autre niveau que Mina. Elle, se devait d'être "normale" (je sais, qu'est-ce que la normalité ?) ou tout du moins voulait rester considérée comme une personne sensée. Elle profitait donc de ces rendez-vous pour extérioriser ses délires. Le Serdaigle, lui, vivait dans un délire permanent. O'Malley l'étreignit avant de s'installer à côté de lui. D'un geste, il décrocha ses écouteurs et mit son mp3 en pause pour pouvoir discuter avec elle sans crier, ne s'entendant pas, sa voix couverte par la musique.
William. Il ignorait complètement le nom de la statue et celui du possesseur de cette armure. S'il avait choisit William pour prénom, c'était en raison des significations que l'on accordait audit prénom. William est un prénom élégant, raffiné, plein de classe et d'élégance. Cette armure lui inspirait quelques uns de ces sentiments. Si aujourd'hui l'armure avait connu de meilleurs temps, et qu'elle était drôlement abîmée, elle dégeagait tout de même un sentiment d'une stature pleine de classe. On accorde aussi à William d'être quelqu'un de peu démonstratif vis à vis de ses relations avec les autres. Cela rappelait un peu Lysander sa relation avec Mina. Il était très bons amis tous les deux, et évitait tout de même de laisser transparaître cette complicité aux autres. Un William est quelqu'un qui se pose énormément de questions aussi. En cela, Lysander se voyait. Il se posait en effet énormément de questions, philosophiques ou rationnelles. Il était de nature curieuse de tout. Et puis il y avait ce "Wil" au début de son prénom. Homonyme de "will", à savoir la volonté en anglais, le fait de vouloir, mais aussi l'auxiliaire de l'avenir incertain. Le Serdaigle aimait ces deux facettes d'un même mot. Trois, en réalité. Puisque "Wil" qui débutait William débutait également Wilhelmina. Cela faisait beaucoup de raisons pour lesquelles il avait appelé ce qu'il restait de l'armure "William". Il fit part de tout ce cheminement à son amie avant d'ajouter :

« Je suis content que tu aies eu le message. J'ai cru que ma grenouille boiteuse n'arriverait jamais jusqu'à toi. »

Et en disant cela, il faisait bien sûr allusion à l'origami qu'il avait utilisé pour transmettre le lieu et l'heure du rendez-vous à Mina, sous forme de message codé, bien évidemment. Quelqu'un aurait pu malencontreusement intercepter l'animal de papier. En utilisant ces phrases délirantes et sans signer (même si l'originalité du message l'en désignait comme auteur), il était certain que personne d'autre ne pourrait comprendre.
Le Serdaigle laissa planer un silence un court instant. Contrairement à d'autres personnes de son entourage, il ne cherchait pas à meubler les silences dans une conversation lorsqu'il y en avait. Ça ne le dérangeait pas. À dire vrai, il n'y avait que très peu de choses qui le dérangeaient. Lysander n'était pas quelqu'un de facilement contrarié, sauf quelques rares exceptions, comme un peu aujourd'hui. Mais il se doutait bien qu'il n'était pas le seul à avoir quelque chose à dire. Mina aussi devait avoir très certainement son lot de négatif à se décharger. En parfait gentleman très galant, Lysander déclara en souriant :

« Lequel de nous deux aura la chance de déballer toutes les mauvaises choses de sa vie bien pourrie à l'autre en premier ? Comme je suis un gentil garçon plein de principes, de bonnes manières et surtout gonflé de modestie, je ne dirai qu'une et unique chose : à toi l'honneur. »

En attendant qu'elle se lance, ou qu'elle ne formule une simple réponse quelconque, Lysander entreprit de la détailler, comme s'il cherchait à deviner ce qu'elle allait lui raconter. Comme si un être humain, aussi taré soit-il, avait le pouvoir de lire dans les pensées d'autrui, ou de voir la journée d'un autre comme un film. Ridicule. Et pourtant, certains ne croyaient pas à la magie. Et pourtant. Partant dans un délire un peu fou et solitaire, le Serdaigle imagina comment serait le monde, comment serait sa vie, s'il avait le pouvoir de lire dans les pensées. Plus de secrets. Un pouvoir omniscient. Des violations de l'intimité des autres. Le pouvoir de tout savoir. Et malgré ce que d'autre disaient, Lysander était de ceux qui pensaient que l'arme la plus dangereuse au monde était la connaissance. Et l'intelligence. En réunissant ces deux ingrédients, on pouvait facilement se hisser sur le toit du monde. Découvrir des choses oubliées, des choses que l'on a toujours voulu cacher. Mettre au jour les affaires que le Ministère de la Magie garde bien au chaud, dans la crainte qu'un jour, quelqu'un ne découvre cette chose dont la confidentialité est si primordiale à l'ordre en vigueur dans le monde de la Magie. Non, pas de doute possible, un intelligent télépathe (et bon orateur, de préférence) était quelqu'un de particulièrement redoutable. Mais jusqu'à présent, la télépathie n'était pas un don développé, non ?
Réflexion close pour le moment, décida le Serdaigle. L'après-midi était déjà bien entamé, et ils avaient beaucoup de choses à faire et à se dire. Des délires à imaginer. Une vie à oublier, rien que l'espace de quelques instants. Être soi-même sans avoir peur des autres. Car autres en ce lieu, il n'y avait pas.
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MessageSujet: Re: Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. (Mina)   Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. (Mina) EmptyMer 29 Déc - 7:51

« En fait, je ne sais même pas s'il s'appelle réellement William. »

Il avait parlé. Sa voix emplissait l'espace, lointaine, rêveuse, tellement différente. Je comprenais bien pourquoi tout le monde le traitait de taré – certes, il l'était un peu – et je comprenais aussi pourquoi est-ce que si peu de gens lui parlaient. Il ne paraissait pas s'intéresser à la conversation, sa voix était à cents lieux de l'endroit où se trouvaient vos mots. Il était ailleurs. En fait, c'était exactement ce que j'avais besoin : quelqu'un d'ailleurs. Qui ne soit pas directement connecté au réel, quelqu'un qui me permette de détacher ma prise directe avec la réalité. Sa voix était assez reposante, en fait. Il m'expliqua en détail pourquoi est-ce qu'il avait baptisé le chevalier cabossé William. J'aimai ces explications. William était un beau prénom, en l'entendant, on imaginait aisément un jeune homme fort et doux, aux yeux souriants, au dos droit et aux costumes proprement repassés. On imaginait quelqu'un de bon, de loyal et serviable. Quelqu'un qui n'aurait eu pour réticence de partir à la guerre que l'acte de tuer. A l'image que m'évoquait le prénom William, je pouvais parfaitement superposer celle de l'armure, imposante mais horriblement tordue – on devinait la souffrance que son propriétaire avait dû endurer en la portant et la dureté des coups qu'il avait dû encaisser. Et puis, William commençait par “wil”, ce même “wil” que l'on retrouvait dans Wilhelmina, mon prénom – bien que je me plaisais à le rétrécir à Mina. Ce “wil” qui se confondait si facilement en “will”. Will, la volonté, la force de l'espoir, mais aussi l'avenir, et toute l'incertitude qu'il apportait. Au fur et à mesure que Lysander exposait tout ce raisonnement, William prenait de l'importance et était loin d'être le prénom choisi au hasard que je croyais au départ. Bien au contraire, il se chargeait de sens. Lysander avait en réalité une très belle voix et plus il parlait, moins sa folie, son excentricité, son anormalité, tout ce que les gens disaient de lui, m'apparaissaient comme une certitude, comme une vérité établie et acceptée. Je doutais même de ce fait, de cette réputation de jeune homme dérangé que les langues de vipères et les bruits de couloirs lui avaient battis, je doutais de leur légitimité. Lorsqu'il finit de m'exposer son cheminement, il était à mes yeux tout sauf fou. Notre rendez-vous, notre réunion agissait sur moi avec une vitesse folle, plus vite que n'importe quelle drogue, n'importe quel rail, n'importe quel joint, n'importe quelle bouteille ou n'importe quel piqure. Et surtout, je me sentais mieux. Je n'avais pas besoin d'hallucination. Juste un arrêt sur image, une petite pause dans ma vie. Lysander ajouta :

« Je suis content que tu aies eu le message. J'ai cru que ma grenouille boiteuse n'arriverait jamais jusqu'à toi. »

Je souris. La grenouille boiteuse avait été le début du processus, elle avait engendrait tout le reste, elle était la première des meilleures choses de ma journée. Je n'osais imaginer ce qu'il serait advenu si elle s'était perdue... Ce qui n'était pas arrivé, heureusement. Je l'avais bien reçu, elle avait apporté avec elle une trainée de souvenirs qui me rattachaient à mon passé de petite moldue normale, à mes vacances d'adolescente sans histoires. Cette grenouille, j'étais très heureuse de l'avoir reçue.

« Ne t'en fais pas. Elle était parfaite. »

Il n'y avait rien d'autre à dire à propos de ça. Elle était arrivée, elle m'avait donné tout un lot de choses magnifiques, il n'y avait eu aucun drame – j'en étais très contente d'ailleurs. Nous n'avions pas de raisons d'en parler plus que ça... Nous n'étions pas là pour nous prendre la tête, enfin, pas sur des sujets aussi banals et inintéressants. Un silence s'installa, il n'était pas du tout pesant ou gênant, ce n'était pas un de ces silences que l'on a envie de combler. Avec Lysander, je n'avais pas besoin de chercher à combler les silences, en plus, c'était une activité dans laquelle j'étais particulièrement peu performante – pour ne pas dire carrément nulle. Mais là, je ne me sentais pas nulle. J'étais à ma place. Le silence persistait, léger, il n'était rien d'autre que le prolongement de nos paroles et des pensées qui obstruaient nos têtes. Il planait au-dessus de nous comme un nuage protecteur. C'était pour cela que j'aimais Lysander, pour cette faculté qu'il avait à me faire oublier que parfois, le silence peut blesser. A me faire oublier que je n'étais pas tout à fait dans les canons de la normalité. Au bout d'un moment, le silence s'éteignit et mon ami le remplaça à nouveau :

« Lequel de nous deux aura la chance de déballer toutes les mauvaises choses de sa vie bien pourrie à l'autre en premier ? Comme je suis un gentil garçon plein de principes, de bonnes manières et surtout gonflé de modestie, je ne dirai qu'une et unique chose : à toi l'honneur. »

Je souris. Il avait toujours les mots pour transformer une situation quasi-dramatique à quasi-comique. Lequel de nous deux ? Il m'avait laissé cet honneur, tout en plaisantant, ce qui détendit l'atmosphère déjà bien peu sérieuse et me prépara en douceur à toutes les atrocités que je m'apprêtais à balancer là, sur le tapis poussiéreux de la galerie des armures. Par quoi commencer ? Il ne se passait pas grand chose dans ma vie mais le peu qui m'arrivait été assez déprimant, pour ne pas dire carrément pro-suicide. Les choses changeaient un peu partout, et je me sentais presque muter, du plus profond de mes entrailles à la pointe de mes cheveux. Rien qu'à en évoquer la pensée, cette sensation de nausée me revint à la bouche et embrasa mon cœur fatigué. Je souris à nouveau, plus difficilement, et inspira un grand coup de l'air chargé de ce je-ne-sais-quoi qui rendez nos entrevues si spéciales avant de me lancer et de dire :

« Merci, c'est... c'est trop gentil. »

Hum, j'étais déjà obligée de m'interrompre. J'étais à bout de souffle, le stress de repenser à « tout ça », un stress dont je ne connaissais rien de la réelle provenance, avait accéléré mon rythme cardiaque et m'avait obligée à reprendre mon souffle. Lorsque ce fut fait, je m'excusais brièvement et reprenais :

« Hum, et bien... Par quoi commencer ? Tu sais quoi, je propose que l'on fasse un chacun. Et, comme tu as eu l'amabilité de me l'accorder, je commence. Ensuite, à toi d'enchainer sur un évènement merdique, puis à nouveau à moi... Jusqu'à ce que notre vie se soit transformée en celle des Bisounours, youpi. »

J'avais dis cette dernière phrase sans joie, même si j'avais essayé d'y mettre le ton de la plaisanterie. Je forçai tout de même un sourire, histoire de montrer que je n'étais pas devenue un robot plein d'idées noires et de haine envers les ours multicolores. Donc, c'était à moi d'ouvrir le bal. Je classai mentalement mes ennuis du moment, et entre les changements multiples et variés s'imposa ma rupture avec mon dernier petit ami en date, et surtout, sa cause. En effet, ce cher damoiseau de Poufsouffle avait été témoin d'une de mes démonstrations de don de voyance. Évanouissement, roulements des yeux et tout le tralala... Il avait pris peur, assez normal bien sûr. Qu'est-ce que j'avais pressenti ? En touchant un coupe-papier appartenant à sa mère, j'avais eu des visions de mort. Alors, naturellement, je lui avais demandé si ses parents allaient bien. Et il avait rompu, parce qu'il avait peur de moi. J'étais un monstre. Et ensuite... J'exposai ma dernière déprime à Lysander :

« Et bien, je sortais avec Maxime Ducan – un mec très sympa, mignon et tout. Et puis... j'ai eu un moment de clairvoyance pendant un de nos rendez-vous. J'ai vu.. j'ai vu quelque chose en rapport avec la mort et... sa famille... Alors tu comprends quand ç'a été fini, que j'étais encore un peu secouée, je lui ai demandé si ses parents allaient bien. Il m'a dit oui-oui et, et il a rompu. Il a eu peur de... de moi. »

Je marquai une petite pause. Rien qu'à y repenser, je trouvais ça à la fois révulsant et désespérant. Révulsant parce que Maxime Ducan était un mec très sympa, « rien contre les fous », mais qui s'était montré un vrai connard avec moi. « Rien contre les fous... mais pas chez moi, merci. » Et désespérant parce que, si seulement j'avais été une fille comme les autres... Ne serait-ce qu'une sorcière comme les autres... Ça ne serait jamais arrivé. J'eus mal au cœur en pensant que tout venait de moi.

« Mais le mieux – enfin, le pire –, repris-je, c'est qu'à peine une semaine plus tard, ce cher Maxime Ducan recevait une lettre de sa mère pour lui dire qu'elle s'était suicidée. Je sais pas si t'en as entendu parler, en fait, je sais même pas si t'es sensé être au courant mais bon... Enfin, je voulais juste l'aider, mais en plus de m'avoir larguée, il m'évite. Je voulais juste l'aider... »

Je me souvenais parfaitement l'état totalement désabusé dans lequel je m'étais retrouvée lorsque j'avais voulu me rapprocher de Maxime pour l'aider à surmonter la mort de sa mère. Lorsque je m'étais rendue compte qu'il m'évitait, qu'il ne voulait plus du tout me voir ou m'entendre. J'étais une sorte de bête de foire pour lui, une bête de foire que l'on montre mais que l'on approche pas. Quel imbécile. Je soupirai longuement, autant d'exaspération que pour mettre en-dehors de moi touts ces mauvais sentiments et ces mauvais souvenirs. Je fermai brièvement les yeux ensuite ; ça faisait du bien de vider son sac. En fait, je les gardai fermés quelques secondes de plus, presque une demi-minute. C'était agréable, de ne voir et de n'entendre rien. J'aurai voulu pouvoir appliquer ce délicieux état à n'importe quel endroit et n'importe quel moment. Pouvoir m'isoler dès que l'envie m'en prenait – ç'aurait été formidable, tellement mieux et plus utile qu'un don de voyance, un don d'isolement. Après quelques instants, je rouvris les yeux et cessai de me focaliser sur moi-même pour reporter mon attention sur mon ami :

« Et toi, c'est quoi ton premier truc absolument déprime que tu as à balancer ? »
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Lysander Dragonneau

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MessageSujet: Re: Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. (Mina)   Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. (Mina) EmptyMer 29 Déc - 8:53

Une fois épuisés les thèmes de la grenouilles boiteuse et de l'origine du prénom de cette bonne vieille statue - ben tiens, si un jour il n'avait rien à faire, il viendrait le baptiser, en compagnie de Mina, si elle voulait venir, histoire de rendre à César ce qui lui était dû - les deux Serdaigles entrèrent dans le coeur de la thérapie. La simple fait de s'être retrouvés ici, tous les deux, offrait déjà un effet apaisant. Mais il fallait tout de même lâcher le gros morceau ; c'était le seul moyen pour aller réellement mieux. Lâcher du lest pour voir s'envoler la montgolfière vers les cieux du bonheur. Quelle belle image - et surtout, quel beau mensonge. Néanmoins, cela ne les empêchait pas de venir ici ou là-bas régulièrement. Pour pouvoir se vider un peu de tous ces poids que la vie vous lâche sur les épaules, histoire de pouvoir attaquer une autre période et de recommencer une autre cure, encore et encore. Cercle vicieux dont personne ne sortira jamais.
Lysander regarda Wilhelmina inspirer profondément, hésiter, comme pour rassembler ses souvenirs, pour mettre en ordre ce qu'elle allait dire, pour le dire d'une manière juste, explicite et réelle. En observant sa préparation à la prise de parole, le Serdaigle se demanda ce qu'elle allait dire. D'après les quelques déductions qu'il était en mesure de produire, il se dit que c'était quelque chose de très lourd. Comme une blessure toujours ouverture. Pas quelque chose d'ancien, mais comme un vaccin, qui est toujours d'actualité, auquel on fait des rappels de temps en temps. Des rappels qui font, le plus souvent, bien plus de mal que le vaccin lui-même. Il cru qu'il allait avoir les réponses à ses interrogations silencieuses, mais lorsque Mina prit la parole, ce fut pour proposer une manière d'échanger. Chacun son tour, qu'elle avait dit la fille avec beaucoup de cheveux. Et ma foi, ça lui convenait. Presque tout lui convenait, mais il trouvait cette idée plutôt bonne. Tout verser d'un coup était parfois trop violent. À la fin de la manoeuvre, avec de l'eau par exemple, on devient de moins en moins maître de l'écoulement. Parfois, ça va même jusqu'à déborder, car on est allé bien trop vite, ou que dans notre soucis de tout verser d'un coup, on oublie de bien le faire et d'y accorder suffisamment d'attention. Non, trop de choses d'un coup, ce n'était pas bon. Pas assez non plus ; la vie était la recherche perpétuelle du juste milieu entre le bien et le mal, la réussite et l'échec. Oui. Quand Lysander part dans des réflexions, il remettait en question presque toutes les vérités philosophiques, apportant sa propre brique au mur de la réflexion. C'est fou comme une petite chose avait le pouvoir de déclencher une foule de chose chez lui. Son cerveau était en perpétuelle activité. Jamais il ne cessait de réflechir ou de se poser des questions.

« Et bien, je sortais avec Maxime Duncan – un mec très sympa, mignon et tout. Et puis... j'ai eu un moment de clairvoyance pendant un de nos rendez-vous. J'ai vu.. j'ai vu quelque chose en rapport avec la mort et... sa famille... Alors tu comprends quand ç'a été fini, que j'étais encore un peu secouée, je lui ai demandé si ses parents allaient bien. Il m'a dit oui-oui et, et il a rompu. Il a eu peur de... de moi. »

Il était donc là, le problème. Et en effet, il était de taille. Le Serdaigle comprenait maintenant son attitude avant de lui révéler... Ça. Ce n'était pas comme avouer qu'elle avait renversé son jus de citrouille sur Ombrage (sans le faire exprès bien sûr, sinon elle aurait prit quelque chose qui tâchait plus) ou dire qu'elle avait fait une petite bêtise. Non, ce problème là était bien plus grave. D'une part, parce qu'il concernait des problèmes humains, des problèmes de relations. Avec un certain Maxime Duncan. Cinquième année à Poufsouffle, Lysander ne le connaissait pas jusqu'au matin où son courrier fut adressé à un Maxime. Pas lui, bien sûr. Et pas de traces de son courrier. Il était donc parti en quête du blondinet pour lui restituer son bien. Depuis cet incident qui avait provoqué leur rencontre, ils se reparlaient quand l'occasion se présentait. Un autre problème, celui des conséquences du don plutôt pesant de Mina. La clairvoyance, ce n'était pas facile à porter. Pour la Serdaigle, cela avait tout simplement gâché une histoire d'amour avec le blondinet évoqué précédemment. Dans ces cas là, on a tout simplement envie de maudire le Destin. Mais le pire était survenu après cette rupture, pour Mina. En effet, la mère de Duncan s'était suicidée. Tragique évènement. Ajouté à la vision, cela était plutôt dur à avalé. Aux débuts, Lysander aurait pu comprendre qu'il l'évite. Mais plus tard, non, il l'évitait toujours. Et à chaque fois, c'était une piqûre de rappel douloureuse pour Mina - du moins le supposait-il.
Lysander ferma un instant les yeux, en quête des mots justes à dire.

« Je connais Maxime. Du moins, pas le Maxime que tu évoques là. À vrai, je ne le reconnais pas trop dans ce que tu me racontes. Si tu veux mon avis, la peur rationnelle transforme les gens alors que les peurs irrationnelles les défigurent. Je peux comprendre qu'il puisse être déstabilisé au début. Mais il aurait du se rendre compte. Que tu n'étais pas responsable. Que tu ne lui voulais pas de mal. Que tu n'étais pas un monstre. Car la clairvoyance ne fait pas de toi quelqu'un de haïssable. »

Pour une fois, on aurait presque pu lui clouer le bec. Mais un grand rêveur comme lui avait des réponses à tout. Toujours quelque chose àdire. Parfois à côté de la plaque - selon les autres, mais toujours quelque chose à répondre. Mais là, il ne voyait pas d'autre chose à dire de plus. Après tout, il n'avait pas à s'excuser pour Maxime ; c'était à lui de le faire, s'il le voulait, et d'après ce qu'il entendait, il n'en avait pas très envie pour le moment. C'est pourquoi, voyant son tour annoncé par son amie, il commença :

« À côté de ce que tu viens de me dire là, mes histoires à moi ont l'air de sortir du pays des lutins en tutus roses. Mais après tout, chacun ses niveaux de déprime, tu ne crois pas ? »

Il s'arrêta. De quoi allait-il parler ? De cette lettre qu'il attendait et qui n'arrivait pas ? De la fille dingue qui lui pourrissait ses nuits ? Ou encore de celle qui commençait à prendre place dans ses rêves ? Cela paraissait futile à côté du problème évoqué juste avant par Mina. Mais après tout, chacun sa vie.

« Lucy, lâcha-t-il enfin. Lucy Weasley. Poufsouffle, cinquième année. Même année, même maison que Maxime, tiens. On est amis depuis la fête clandestine, c'est Lily qui nous a présentés. Ce matin, je suis passé à côté d'elle. Elle était en plein discussion avec... Je ne sais même pas avec qui. Un mec. Et ça m'a énervé. Et ça m'énerve d'être énervé pour ça, tu vois ? J'arrive à m'énerver tout seul. C'est la seule chose qui m'énerve autant, je crois. »

Il n'ajouta rien de plus. À vrai, cet énervement n'était plus qu'un souvenir, maintenant. Dès qu'il avait senti Mina s'asseoir, cet énervement l'avait quitté. Merci, dit-il silencieusement. Et désolé. Parce que mes problèmes sont de nature différente des tiens. Parce que malgré que j'essaie ardemment, je ne peux pas te comprendre entièrement. Et crois-moi, j'aimerais, pour pouvoir mieux t'aider. Vraiment.
Mais il ne le dit pas à voix haute. Il attendait de voir quel regard Mina allait porter sur "l'incident" du matin avec Lucy. Après tout, c'était lui qui se montait la tête, il n'y avait sans doute rien de bizarre.
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MessageSujet: Re: Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. (Mina)   Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. (Mina) EmptyVen 7 Jan - 8:28



Il connaissait Maxime, me dit-il. Il en connaissait un autre qui semblait pourtant être la même personne, ou plutôt, il connaissait le même mais qui semblait être un autre. Lysander était à la fois compréhensif et assez tolérant envers Maxime, une attitude que j'enviai. Comment pouvait-il être aussi... amical ? Compréhensif ? Pardonnant ? Évidemment, la réponse s'imposa bien vite à moi : il était pardonnant envers Maxime et compréhensif envers moi puisqu'il n'avait pas vécu directement la situation. Il avait du recul. Il avait bien de la chance ! C'était pour cela que nos entrevues existaient : que l'autre prenne du recul à notre place, vider notre sac avec tous nos problèmes sans être jugés ou marginalisés. Mon ami exposa calmement la belle idée que la peur rationnelle transformait les gens et, cependant, la peur irrationnelle les défiguraient. Cette métaphore m'aurait parfaitement rassurée, si j'avais cru au fin fond de mon cœur que Maxime avait éprouvé une peur irrationnelle. Après tout, j'avais eu des soubresauts, voire même des convulsions. J'avais roulé des yeux. J'avais pressenti la mort de sa mère. Et tout ça pour quoi ? Pour un foutu coupe-papier. Ce comportement – mon comportement – n'avait rien de normal. Il avait tout d'atypique en fait. Mais Lysander continuait. Les mots qu'il prononçait étaient choisis avec soin et chacun d'entre eux tâchaient de me faire déculpabiliser. Il aurait dû – c'était lui le fautif. Il aurait dû se rendre compte. Je n'étais pas responsable. Je ne lui voulais pas de mal. Je n'étais pas un monstre. Je n'étais pas un monstre. Je n'étais pas un monstre. Je n'étais pas...

Je n'étais pas sure de ne pas être un monstre. Comment Maxime en aurait-il pu être convaincu alors que moi-même je doutais ? Tout le monde n'avait pas l'empathie de Lysander – hélas. J'étais bien consciente de ne pas avoir voulu la mort de la mère Duncan, j'étais consciente que mon prétendu don ne me rendait pas haïssable. C'était des choses que je savais, comme deux et deux font quatre, des affirmations immortelles. Mais je ne pouvais pas croire que je n'étais pas un monstre. Je n'arrivais pas à m'en persuader. Car si je n'étais pas un monstre, qu'étais-je ? Dire que je n'étais pas un monstre serait revenu à dire que j'étais totalement humaine, totalement normale. Mais c'était faux – cela aussi, je le savais. Quelques choses de moi étaient monstrueuses. Par un certain coté, j'étais bel et bien un monstre. Et ces moments de « clairvoyance » exprimaient mieux que tout cette part odieuse de mon être. Je me reposai la question : si moi-même me considérais comme un monstre, comment une tierce personne pourrait me voir autrement ? Pourquoi exiger de quelqu'un d'autre ce que je n'arrivais pas à faire moi-même ? Je saisis alors que mon problème n'était pas et n'avait jamais été que Maxime ait eu peur de moi. Le problème était que cette peur – rationnelle ou non – qu'il éprouvait à mon égard me renvoyais irrémédiablement à la peur que je m'inspirais à moi-même. Il n'était qu'un reflet de ce que je ressentais pour moi. Un reflet incroyablement dur à regarder, car se rendre compte de lui aurait été se rendre compte de moi. Et je n'étais pas prête.

Lysander poursuivit – ce qui me détourna enfin de mes questionnements, qui de toute façon n'étaient plus très douloureux maintenant que notre rendez-vous était bien entamé. Selon lui, ses problèmes étaient minimes comparés aux miens. Il eut par ailleurs le mérite de me décrocher un sourire et même un regard pétillant. Je le regardai et répondis :

« Exactement. Et je ne pense pas qu'il y ait des problèmes plus importants que d'autres que l'on décide de dire ici ! »

Je ris légèrement. Après tout, c'était bien vrai : ce qui était rapporté lors de nos rendez-vous était toujours très important pour celui qui en parlait. On ne disait que l'essentiel, ce qui nous oppressait le cœur. C'était le but, se soulager. Il réfléchit quelques instants et je le laissai faire, je comprenais le fait d'avoir besoin d'un temps pour remettre correctement ses idées en place. Faire un léger tri avant de se lancer et de vider son sac. Lorsqu'il se sentit prêt, il lâcha un mot. Un prénom, pour être exacte. « Lucy. » C'était donc ça. Lorsque l'on commençait par un prénom, ce qui suivait et sa signification avait presque toujours quelque chose de compliqué. Pourquoi ? Parce qu'en général, tout ce qui avait attrait aux relations avec d'autres êtres humains était complexe – puisque l'être humain lui-même était complexe. De plus, Lysander avait évoqué le prénom d'une fille, ce qui présageait encore moins quelque chose sans importance. Ou même d'importance moindre que le problème que j'avais moi-même évoqué. Il enchaina pour me donner les renseignements principaux de la demoiselle – année, maison, leur rencontre... Ah, cette maudite fête que j'avais raté, ils s'étaient rencontrés là-bas, et par Lucy, cette copine punk et amoureuse de mon meilleur ami Nathan. Comme quoi, Poudlard était petit. Enfin bref. J'écoutai mon ami attentivement, et apparemment, il l'avait vue ce matin en pleine discution avec un autre garçon et cela l'avait grandement énervé. En fait, le fait même d'être énervé l'énervait. Je connaissais bien ce sentiment, cette impression de s'emballer pour quelque chose d'inutile et d'idiot. Alors qu'en fait... Il m'apparut clairement que Lysander était amoureux. Mais je n'en dit rien. Il s'en rendrait compte seul et bien assez tôt, pour moi, c'était déjà une certitude.

Je soigna mes phrases pour l'aider au mieux, comme il l'avait fait avec moi, et répondis :

« En fait, ta réaction est parfaitement normale. Tu as croisé quelqu'un que tu aime beaucoup, à qui tu voulais parler, et tu t'es rendu compte qu'elle était déjà occupée. Et avec un autre jeune homme, que tu voies maintenant comme un rival. Lysander, tu es jaloux. Mais ça n'a rien de grave ! C'est même tout à fait normal, je le répète. »

Je marquai un petit temps histoire de le laisser digérer tout ça. A vrai dire je ne lui apprenais rien de plus que ce qu'il savait déjà, mais j'espérai que l'énoncer ainsi lui permettrait de prendre un peu de recul. J'inspirai et réfléchis à la meilleure manière de continuer. Ah, oui, il était énervé d'être énervé. Je poursuivis :

« Et ça t'énerve de ressentir ça. Tu te dis que c'est débile puisque cet évènement est minuscule, sans importance. Mais en fait, il est important. Parce que Lucy compte pour toi. Et c'est normal de ressentir quelque chose lorsque tu la croises et qu'elle est déjà occupée. »

Je lui souris derechef. Je le comprenais. Pas totalement bien sûr – c'était impossible de comprendre quelqu'un totalement. Ensemble, nous faisions un effort d'empathie dont peu étaient capables. Et tout cela me donna soudain une douce sensation de bien-être. Ce rendez-vous portait ces fruits...
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MessageSujet: Re: Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. (Mina)   Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. (Mina) EmptyVen 7 Jan - 10:28

Lysander fut content de voir son amie rire. C'était, certes, un rire léger, mais c'était tout de même un rire. Il fut heureux de voir que ce visage sombre avait cédé sa place à quelqu'un d'autre. Nul doute que ce visage était toujours là, de l'autre côté. Mais pour le moment, elle l'avait troqué contre un autre. Un autre visage qui était déjà plus agréable à voir. Ce visage qui disait « Vas-y, à ton tour, je t'écoute. » Mais qu'elle avait dit l'une des choses qu'elle avait à dire c'était à lui de se lancer, comme il le fit.
Il vit la Serdaigle chercher ses mots comme lui. Trouver les bonnes paroles. Dans ce monde à double sens, chaque chose pouvait être interprétée dans plusieurs sens. Forcément, il fallait bien choisir, et toujours choisir le sens qui n'était pas celui que l'on voulait exprimer à la base. La communication était devenue un parcours d'études. Après à communiquer, à dire ce que l'on veut dire. Et surtout, à protéger ses mots, pour qu'il ne veuille dire que ce qu'ils voulaient dire dans votre tête. Car malheureusement, et parfois heureusement aussi, nous ne sommes pas omniscients. Ça pourrait être pratique de l'être. Mais bon. Parfois, c'était bien aussi de pouvoir tourner les mots comme on le voulait. Comme se rassurer en se disant que non, ce n'était pas une invention, qu'il avait dit ça et non pas ça... Bref, le langage n'est pas une science exacte. Et pourtant, ce jour là, c'était de l'exactitude que les deux Serdaigle voulaient s'approcher. Pour que l'autre sente vraiment tout ce qu'il devait être dit. Quite à user de silence pour le dire. Tous les moyens étaient bons. Lysander s'efforçait de comprendre ce que Wilhelmina voulait lui dire. Sa réaction... Normale. Ouais. Si elle le disait. Lui, il ne la trouvait pas normale. Ça lui arrivait rarement, ce genre de truc. Le plus souvent, c'était quand il était petit et que son frère était avec d'autres personnes. Parfois, il aurait aimé rester avec lui. Que son frère soit à lui. Qu'au lieu de parler à ces gens, il parle avec lui. Après, il avait compris qu'il ne pouvait pas tout posséder, surtout pas les êtres humains. Il avait compris que les liens trop serrés n'étaient jamais bons. Qu'une corde solide était une corde tendue, sans être tirée, sans être lâche. Et que cette corde, tendue de cette façon, pouvait tout supporter. Comme les noeauds marins que personne ne comprend et que personne ne peut dénouer. Même les marins, parfois, ont du mal à s'atteler à cette tâche. Une fois qu'il l'avait compris, il sétait senti mieux. Savait que même avec d'autres, les gens restaient ce qu'ils étaient pour lui. Il l'avait compris, jusqu'à ce qu'il y ait Lily, Aleera... Les ex, quoi. Il avait recommencé à penser de cette manière en les voyant avec d'autres mecs. Mais sans rien dire. Il avait gardé sa jalousie en lui, comme si fermer les yeux pouvait protéger d'une scène. Mais non, on a d'autres sens. Même si on cache la vue, l'ouïe sera toujours là. Il avait fait semblant de ne rien voir, avait laisser les vagues en lui jusqu'à ce que l'océan se calme. "et ton coeur / Se distrait quelquefois de sa propre rumeur / Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage." disait Baudelaire. Indomptable et sauvage, là étaient les mots. L'homme et la mer. L'homme qui regardela mer regarde son âme. Car cet océan inconnu n'est que son reflet, et non pas le miroir. Tout est si complexe dans l'esprit des gens. Il était jaloux. Tel était le diagnostic de son amie. Voici les poissons qu'elle avait pu pêcher, les choses qu'elle avait pu comprendre. Il était jaloux, mais c'était normal disait-elle. Ah, c'est normal ce qu'il m'arrive doctor ? Eh bien tant mieux. Vous êtes certaine que ce n'est pas grave ? Ce diagnostic me fait peur. Après tout, la jalousie était l'un des sept pêchés capitaux. Le pauvre Dragonneau, il était grillé, jamais il n'irait au Paradis. Mais de toute façon, pour le moment, il ne pensait pas à ça. Pas du tout. D'ailleurs, il n'y pensait jamais, puisqu'il n'y croyait pas. Tout ce qu'il coryait, là maintenant, c'était que la Serdaigle était la personne dont il avait besoin. Et c'était bien, puisqu'elle était là.

Lysander digéra tout ça pndant le temps qu'il supposait être prévu à cet effet. Il pensa et retourna tout, comme un pain de mis qu'on écrase. une fois tout écrasé, on continue à écraser, pour être sûr que rien ne reste, que tout a été fait. Et puis elle continua en arguant que c'était aussi "normal" que ça l'énerve. Parce que Lucy comptait pour lui. Ouais, ça, il l'avait compris. Du moins, il s'était bien rendu compte qu'il l'aimait beaucoup. Il ne s'était jamais senti jaloux, par exemple, quand il voyait Wilhelmina discuter avec quelqu'un d'autre. Bon, sans doute parce qu'il savait qu'il y avait leurs rendez-vous secrets. Mais c'était pareil. Alors pourquoi il était aussi jaloux, merdalors. Si, en fait, il savait. Il pensait savoir. Maintenant qu'il l'entendait, ça lui paraissait de plus en plus clair, cette histoire : "Parce que Lucy compte pour toi." C'étaient ces mots, qui avaient réveillé quelque chose. Comme si ces mots étaient un coup de vent qui soulevait un rideau que l'on refuse d'ouvrir pour une raison inconnue, mais assez forte pour nous empêcher de l'ouvrir.
Lysander fit mûrir cette idée dans son esprit. Comme une germe qu'on plante. Mais en vérité, il y avait déjà un arbre. Ce furent les paroles qui germèrent dans son esprit très vite. Les mots lui venaient comme des champignons qui se propageaient dans la forêt. Il répondit à la Serdaigle :

« Ça oui, elle compte pour moi la Lucy. Mais ça m'énerve d'être jaloux, comme tu dis. Si tu dis que c'est normal, tu m'en vois rassuré. Merci pour votre soutien, docteur. »

Il lui adressa un clin d'oeil. Comme son rire léger tout à l'heure, c'était une manière de réponse. De dire que malgré tout ce qu'il disait, ça allait. Ça allait de mieux en mieux en fait. Dans cette salle, il y avait quelque chose qui venait rassurait. Qui apaisait. Mais en fait, ça ne venait pas de la salle des Armures. Ça venait de Wilhelmina. C'était ça qu'ils recherchaient. Cette atmosphère là. C'était ce dont ils avaient besoin tous les deux pour se sentir mieux. Justement, en parlant de se sentir mieux... Lysander avait évoqué l'un des thèmes qu'il voulait évoquer. Il pensé que tout ce qui avait besoin d'être dit avait été dit, et que tout ce qu'il avait envie d'entendre, et bien, il l'avait entendu. Donc Il lui semblait qu'il était temps de passer à autre chose. Au pire, ils pouvaient toujours revenir sur un sujet après, s'ils le voulaient, ou si l'occasion se présentait. Parce, le fait que la conversation sur ce sujet soit fermée pour le moment ne voulait pas dire que le Serdaigle n'y pensait plus, au contraire. Il y pensait tout le temps.

« Bon, pour moi, il y a Lucy et ce qu'on pourrait appeler "l'incident du matin". Et toi, il y a Maxime qui pense - à tort, que tu es un monstre, juste parce que tu as quelque chose en plus qui fait de toi quelqu'un que de différent, comme je suis différent d'un autre quelqu'un, si tu vois ce que je veux. Et il me semble que c'est ton tour. Quelle contribution vas-tu apporter à ce tas de belles histoires réjouissantes ? »
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MessageSujet: Re: Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. (Mina)   Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. (Mina) EmptyJeu 13 Jan - 8:55



[Ouais, je mets que du Arctic Monkeys pour ce sujet...
Mais je trouve que ça colle bien ^^
]

Ça l'énervait d'être jaloux. Ah ça comme je le comprenais ! A l'instar de moi tout à l'heure, il n'était pas tout à fait rassuré par les paroles que je venais de prononcer. Malgré ce qu'il dit – qu'il allait mieux, qu'il était rassuré, et bla et bla – quelque chose en lui ne se soignait pas. Pas comme ça, pas si facilement. Il avait sur le cœur un poids bien lourd, un poids qui n'allait peut-être pas partir avant longtemps... mais un poids qu'il allait surtout apprendre à porter, un poids qui, après quelques temps seulement, n'en serait plus un. Il s'y habituerai, à cette sensation étrange, ce clair-obscur qui vous envahit dès que vous la voyez. Cette personne si précieuse. Car Lucy était précieuse pour Lysander. Et il était amoureux. Il ne m'avait fallu que le regard plus rêveur encore qu'à l'accoutumée que ses yeux avaient pris lorsqu'il avait prononcé le nom de la jeune Weasley. Enfin, je n'étais pas infaillible... Mais si ce n'était pas de l'amour, c'en était proche. Très proche. Lucy devait énormément compter pour lui. Je n'avais personnellement pas encore eu la chance de tomber amoureuse, enfin, il ne me semblait pas en tout cas. Ces histoires de papillons dans le ventre et de cœur tambourinant, je les tenais de ma mère, seulement de ma mère. Elle vivait en effet le grand amour avec Ruppert, enfin, si ça ne l'était pas tous les jours, ça l'était dans la globalité du temps. Depuis ma plus tendre enfance j'étais plongée dans cette douce ambiance de bisous-bisous et de regards passionnés. Aujourd'hui, cela me paraissait légèrement plus difficile, mais je considérais ma chance d'avoir des parents qui s'aimaient ainsi. Hum, Ruppert n'était pas mon père, mais en fait, c'était tout comme. Mon père, lui...

Lysander annonça que c'était à moi d'enrichir le magnifique tas de réjouissances que nous faisions métaphoriquement au beau milieu de la galerie des armures. Ça tombait bien. Je disais donc : mon père lui... Il me revint en mémoire et avec lui la sensation de nausée du matin, assourdie néanmoins par la présence de mon amie et l'ambiance douce et détendante de notre rendez-vous de coutume. Mais elle était tout de même là, nichée au creux de ma poitrine comme des larmes incapables de couler. J'avais mal. Comme à chaque fois que je pensais à mon père ces derniers temps. Si Lisander avait réussi à m'en détourner pour une poignée de minutes, la présence de mon géniteur était toujours là, en toile de fond, comme un filigrane sombre derrière mes pensées. Constamment. Un nuage dont la pluie tomberait sans cesse dans mes cheveux crépus. Une tique dont je ne pouvais me débarrasser. Mon père. La moitié de mes gênes. La moitié de moi se confondait avec ce nuage, encore et encore. Le fil des années me tirait plus encore vers ce sous-sol à l'intérieur de moi, celui où j'avais essayé de cacher à jamais celle que j'étais apparemment destinée à être. Celle que l'on attendait de moi. La fille de Pierce Brookes.

Je portai la main à mon front. Ce dernier me sembla brulant, mais la fraicheur de ma paume m'apaisa un instant. Seulement un instant. Très, trop court. Je ne savais pas. Penser à mon père et au coté sombre de moi-même qu'il signifiait me faisait perdre toute notion – du temps, du monde autour de moi. Je n'étais plus qu'une profonde abime, un trou noir sans fin qui aspirait tout à l'intérieur de moi. Je me sentis lourde. Comme écrasée. Je fermai profondément les yeux et tentai de me calmer. Instinctivement, je glissai une main dans la poche de ma robe. Je rencontrai une forme froide et rectangulaire tellement familière... Avant de me ressaisir. Non. Je devais lutter contre ça. Je devais être apte à me contrôler. Je devais choisir moi-même ma voie. Reprends-toi Mina. Commence par tout expliquer à Lysander, peut-être que ça ira mieux. Oui, bonne idée. Je tentai un sourire – probablement raté – et répondis après un temps que je ne pouvais définir :

« Je... je me sens sombrer. »

J'avais du mal à poser des mots sur ce qui m'arrivait. Inconsciemment, je me mis à agiter les mains, mes doigts pianotant sur une ligne invisible, s'élevant tandis que je parlais :

« C'est comme si j'essayais de me cacher à moi-même... Quelqu'un que je ne suis pas... »

Mes doigts redescendirent, comme sur une de ces comptines avec une araignée, qui monte, qui monte... Mais ici, l'araignée ne cessait de descendre.

« Mais je sais, je sens que tout est faux... Le vrai est au fond... Au fond de moi... »

Je reposai brusquement mes mains et plongeai mon regard dans celui de Lysander. Je pris un ton beaucoup plus sérieux, moins rêveur, plus terre-à-terre. Comme pour énoncer une réalité immuable.

« Et je sais ce qu'il y a, au fond. Il y a mes prédispositions pour la Magie Noire. Il y a ma fascination pour le feu. Il y a toutes ces choses qui me constituent et que je ne veux pas voir. Tout ce que mon père a fait de moi. »

Comment ? Je n'en savais rien. Mais à l'instant, j'avais une certitude : mon père avait réussi à me rendre aussi sombre que lui. C'était peut-être dans mes gênes. C'était peut-être ma destinée. Peut-être que lutter était vain.
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Lysander Dragonneau

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Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. (Mina) 33blegw

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Age RPG : Dix-sept ans.
Sang : Pur.
Camp : Armée de Dumbledore

Vie du personnage : # Nice to meet you. Moi c'est Lysander, fils de Luna Lovegood. ♣️ Disponible pour 2 RPs. • Du courrier, j'en ai jamais assez. ♥️ Fou de Lucy Weasley. Et oui, c'est un radis autour de mon coup.

Doubles-Comptes : Kaia K. Asbjörn.



Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. (Mina) _
MessageSujet: Re: Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. (Mina)   Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. (Mina) EmptySam 15 Jan - 10:59

Ce qui vivait Mina dans tête, Lysander lui, le vivait de l'extérieur. Une fois qu'il eut fini de parler pour spécifier que c'était au tour de sa camarade de déballer quelque chose dont elle avait besoin de se décharger, il la vit poser sa main sur son front. C'est un geste qu'on fait quand on se sent mal, qu'on a chaud. Ou alors quand quelque chose vous tracasse. Vous posez votre main sur votre front comme pour calmer votre cerveau. Comme si ça pouvait aider en quoique ce soit. Mais bon, c'est comme ça. Parfois, on fait des gestes totalement inutiles, sans savoir pourquoi. Ça ne sert à rien, mais si le coup, ça soulage un peu.
Il y eu un silence. Qui cette fois, était presque lourd.
Et la réponse tomba. Je me sens sombrer. Cette phrase ne fait pas partie des phrases après lesquelle on peut sourire jusqu'aux oreilles en disant "Nooon j'décooonne". C'est le genre de phrase qui mettrait malà l'aise presque tout le monde. Une phrase qui plombe souvent l'ambiance. Une déclaration grave, quelque chose qui, dit sur ce ton, avec un langage du corps bien précis, n'était pas à prendre à la légère. Lysander en avait bien conscience. Ne voulant couper la Serdaigle alors qu'elle tentait de mettre des mots sur une notion presque indicible, le dragon préféra se taire et la laisser continuer en ouvrant grands ses oreilles, son cerveau tournant déjà, analysant tout ce qu'il pouvait avec un regard particulier. Celui du type qui a la tête dans les étoile mais qui parle sérieusement. "Comme si j'essayais de me cacher à moi-même". Ça non plus, ce n'était pas quelque chose à prendre à la légère. Le faux. Le vrai. Le regard de Wilhelmina brisa le rêve qui s'était installé. C'était une réalité des plus dures qu'elle énonçait. La Magie Noire. Ce que son père avait fait d'elle. Ça n'allait pas bien, et il ne fallait pas être mentaliste pour le deviner.

Le silence. Lysander savait que c'était son tour maintenant. Il devait trouver les mots justes. Là où il fallait. C'était pour ça qu'ils étaient là tous les deux. Il fallait qu'il l'aide. Il n'aimait pas la sentir comme ça. Il devait faire quelque chose. Sombrer. Elle sombrait comme un navire. Mais il était encore temps. Encore temps de tout sauver. On pouvait toujours trouver une solution. La solution pour le dragon, c'était les mots. Des mots auraient le pouvoir de traverser la complexité d'un esprit ravagé par des questions qui font mal. Des mots trouveraient leur cible, dont leur impact éveillerait une onde nouvelle qui pouvait changer les choses. Le problème, c'était le doute dans l'esprit de la Serdaigle. Tel que Lysander l'entendait là, elle disait être ce que son père avait fait d'elle. Un problème d'identité. C'est vrai que souvent, il y a quelque chose qui se transmet entre un parent et son enfant. Les gênes, qu'ils appellent ça, les scientifiques. Par exemple, des gênes physiques. Un trait de caractère, une passion, ça, ça n'est pas dans l'ADN. C'est quelque chose qu'on vous inculque comme ça, tout au long de votre éducation. Comme une éponge sur laquelle on verse de l'eau, vous absorbez ce qu'on vous donne. Mais vous grandissez, et parfois, vous ne devenez pas ce que vos parents veulent que vous soyez. Tout ça pour dire que si on peut être influencé par ses parents, ça ne décide pas tout pour autant. On dit qu'un homme sera attiré par les femmes qui ressemblent à sa mère. Mais là encore ce ne sont que des cas parmi d'autres. Chaque individu est différent. Chacun fonctionne à sa manière. Il existe des esprits plus maléables que les autres. Par exemple, dans l'esprit de Wilhelmina, on avait planté les graines de la Magie Noire et du feu. Un feu qui la rongeait de l'intérieur. Si ces graines étaient devenues plantes, elles commençaient à prendre de la place. C'était ça qui la faisait douter. Et ça faisait de la peine à Lysander.

« Tu sais, il y a des gens qui s'imaginent pouvoir contrôler les choses, les gens. Il y a ceux qui y arrivent. Et il y a ceux qui persuadent les autres qu'ils les contrôlent. C'est différent. On dit que la pire ruse du Diable a été de faire croire à tout le monde qu'il n'existait pas. Peut-être que tu penses être ce que ton père a voulu faire de toi. Au fond, que tu te poses la question, c'est déjà un pas qui montre que tu n'es pas ce qu'il a voulu. S'il te manipule, tu en as conscience. Et ça, c'est un atout précieux. Je ne suis pas clair. Mais ce que j'essaie de dire, c'est que tu n'es pas forcément comme tes parents. Moi par exemple, on me dit - et je l'admets, que je ressemble à ma mère. Mais ce n'est pas quelque chose de fatal. Après tout, notre esprit, c'est comme un atome. Les électrons, l'extérieur, ça va, ça vient suivant les rencontres. Mais à l'intérieur du noyau, il y a les protons et les neutrons. Des choses qu'on ne peut atteindre. Toi, ce que toi tu veux être. »

Ma prof de français aurait dit que c'est vilain d'écrire, ou plutôt de parler suivant le fil de ses pensées. Lysander le faisait. Et en parlant, il s'ouvrait des voies, trouvait des chemins. Il se crééait un passage vers un possible réponse. Il rélféchissait à voix haute. Il voulait que Wilhelmina réfléchisse avec lui. Qu'elle tire ses conclusions. Ici, il n'était là que pour la guider. L'aider. Il reprit.

« C'est peut-être là qu'est-ce le problème. Dans le noyau. Là où on ne peut rien changer. Soit c'est l'extérieur et tu as le dessus. Soit c'est l'intérieur, et c'est plus compliqué. Le noyau, c'est toi à l'état brut. Toi quand tu es seule. Et il ne faut pas avoir peur de ça. Tu sais, peut-être que tu ne trouveras pas ce que tu voudras y trouver, mais il faut que tu cesses de te cacher, comme tu le dis. L'ignorance n'a jamais protégé personne. Parfois, il faut savoir affronter la réalité. Tu vois, moi, je suis dans mes rêves, je le sais. Peut-être que je cherche à fuir la réalité. C'est normal d'avoir peur. Mais comment veux-tu avancer sans savoir ce que tu es ? »

Il parlait beaucoup, l'aiglon. C'était confus. Enfin, pas pour lui. Il faisait une réflexion. Poura boutir à une conclusion. La fin était pour bientôt. Il voulait lui redonner confiance. Qu'elle cesse de se cacher. Il voulait jouer les psychologues. Peut-être qu'au final il l'avait complètement embrouillée. Peut-être qu'il parlait au mur. Mais il était lancé. Son regard sérieux avait remplacé les étoiles de rêves. Elles n'étaient que cachées derrière un rideau l'espace d'un instant. Il avait une voix grave. Comme s'il voulait transmettre plus que des mots. Une idée, un sentiment.

« Tu es la seule à pouvoir t'imposer quelque chose. C'est toi qui choisis qui tu es. Et peu importe ce que tu choisiras, le chemin de ton père ou un autre, si c'est toi qui le choisi, alors ce sera la bonne décision. »

Oui peut-être que la décision qu'on finit par prendre n'est pas celle que les autres voudraient qu'on prenne. Peut-être qu'on les déçoit. Mais peu importe. Le jugement des autres n'est que superflu. Il change d'un jour à l'autre, d'une personne à l'autre. Se laisser influencer, c'est prendre le risque de toujours changer d'avis. Pareil pour ce que vous êtes. Les autres ne peuvent que vous tendre un miroir trouble. Il faut voir les choses de ses yeux, non à travers un intermédiaire, sans quoi le reflet est troublé. Toujours lever le voile soi-même. Ne jamais laisser les autres le faire.
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