Vite, un câlin-bouillotte ! { Nathan.

$Vite, un câlin-bouillotte ! { Nathan. Wh8_1010$

Vite, un câlin-bouillotte ! { Nathan. 718af9106331920

Lily L. Potter ♥ Nathan Raven

Putain … Il fait froid. Dimanche après-midi, c’est un froid de taré, tout de même, en ce début Février. Lily, vautrée dans un fauteuil tout près du feu flamboyant de leur salle commune, faisait la gueule et semblait prête à se jeter dans les flammes pour arrêter de se cailler. Dans la salle commune des Serpentard, l’ambiance était morose, et les différentes personnes vautrées comme elle dans les canapés semblaient absorbés par leurs travaux. Lily, bah … Elle faisait la gueule, je l’ai déjà dit. Pourquoi ? Parce qu’elle s’ennuyait à mourir. Aleera n’était pas là pour lui tenir compagnie, Nathan avait encore été collé, puis personne ne parlait. Les banderoles vertes émeraude accrochées au mur, clamant le retour de leur prof et de leur amie, n’attiraient plus le regard depuis belle lurette. Bref, la cinquième année s’emmerdait sec, et même la présence de sa nouvelle amie, Miranda, ne parvenait pas à la dérider. Elle voulait de l’action, nom de nom, pas de l’attente permanente. Jetant un rapide coup d’œil à Miranda pour l’observer travailler son astronomie, elle ne fut pas surprise le moins du monde quand la jeune demoiselle au teint basané leva la tête pour soutenir son regard, et lui renvoyer un sourire énigmatique avant de retourner à son calcul sur la position de Saturne. S’enfonçant dans le fauteuil, Lily fit craquer ses doigts et grimaça en tirant sur sa cicatrice à la main droite, ‘Je ne dois pas participer à des fêtes illégales et manquer de respect au ministère de la magie’. Elle ne choisit pas les phrases les plus courtes, cette connasse … Quand la porte de la salle commune s’ouvrit, Lily tourna la tête avec espoir, s’attendant à voir apparaître Nathan. Mais non, il s’agissait de Pauline et de Sophie, deux anciennes amies d’Aleera et de Miranda. Et cette dernière, en voyant entrer ses deux ex camarades, lâcha un sifflement méprisant qu’elle ne tenta même pas de cacher.

« Regarde ce que le vent nous amène, Lily. Deux arrivistes. »
« Si ce n’est pas malheureux de voir notre belle maison salie par des taches pareilles … »

Pauline et Sophie se figèrent, piquée au vif, ce qui fit se retourner quelques Serpentard qui se demandaient s’il y allait encore y avoir une dispute. Scorpius, assis dans un coin de la salle, ne daigna même pas lever le regard, entièrement pris par ses révisions de … Bonne question, il est trop loin pour qu’elle puisse voir la tranche du bouquin posé sur ses genoux. Ainsi provoquées, les deux filles se dirigèrent vers Miranda et Lily assises dans leurs canapés respectifs, en face du feu. Ignorant totalement les deux filles, la rouquine gardait son regard sur la porte, s’attendant à tout instant à ce que son Roméo à elle débarque d’un air lugubre et vienne vers elle en souriant, du style ‘non, me faire pomper vingt litres de sang ne fait pas mal ma chérie’. Son champ de vision fut brutalement raccourci par une des deux filles qui se plantait devant elle, irradiant de mauvaise humeur. Lily, flagorneuse, leva la tête pour fixer la sixième année avec un froid dédain même pas caché, pendant que Miranda mettait un marque-page dans son bouquin, avant de le refermer et de le poser sur la table, et faire la même chose que la rouquine, c’est-à-dire buter du regard les deux demoiselles.

« Ouhlala, elles ont composé leurs airs des mauvais jours, on va se prendre une raclée, je tremble de peur. Ou alors je confonds avec le tremblement caractéristique du froid ? Parce qu’au niveau du trouillomètre, il est loin d’atteindre zéro, le mien. »
« Laisse tomber Lily, ces deux connes n’en valent pas la peine. Tout ce qu’elles savent faire, c’est léchouiller par devant et mordre par derrière. Leur seule préoccupation est de trouver une amie assez influente qui leur assurera la protection et la sécurité. »
« Tu peux parler, Miranda. A peine Aleera est-elle partie que tu te jettes sur Potter ! Tu crois que tu auras plus de classe en traînant avec la fille du Survivant ? »
« Moi au moins, je n’ai pas craché sur Lee parce que cette dernière a été virée. J’ai continué à la défendre. Ca, ma pauvre Sophie, c’est une chose que tu ne pourras jamais comprendre, c’est une notion tellement compliquée que je ne perdrai pas ma vie à tenter d’expliquer ça à un esprit aussi fermé que le tien. »
« Ah tiens, et comment s’appelle cette chimérique notion ? »
« L’amitié, pauvre conne. Une chose que tu ne connaîtras certainement jamais si tu continues à chercher la protection de plus influent que toi. Oh, je sens dans ton regard que tu crèves d’envie de m’en coller une. Je t’en prie, fais-le, je suis certaine que mon petit ami sera ravi de te coller une beigne en apprenant que t’as posé ta sale patte sur moi. C’est un possessif, mon Nathan. Bon, excuse-moi Miranda, mais je sors. La médiocrité qui exhale de tous leurs pores me donne envie de gerber. »

Se levant de son siège, la jeune cinquième année quitta la salle commune sous le regard haineux des deux sixièmes années, qui ne pouvaient pas assouvir leurs bas instincts sur elle, c’est-à-dire la rouer de coups, sous peine que sa nombreuse famille ne se venge, ou encore que son petit ami ne leur tombe dessus à bras raccourcis. Moralité de l’histoire, ne jamais provoquer un nounours d’un mètre quatre-vingt. Remontant les cachots à vive allure pour lutter contre le froid, la jeune Serpentard, qui comptait d’abord aller voir son cousin Hugo, décida finalement de sortir au grand air pour s’aérer un peu l’esprit. Dehors, la neige était tenace, le froid abrutissant, et de nombreux élèves premières années se faisaient des batailles de boules de neige. Refusant de prendre part à leur activité aussi humide que froide, Lily les contourna et se dirigea vers le lac de Poudlard. Malheureusement, elle n’avait pas prévu qu’un élève loupe sa cible initiale – un autre élève – et que le projectile glacial ne l’atteigne dans le cou, au moment exact où elle bougeait son écharpe qui commençait à l’étrangler. Touchée à même la peau, la Serpentard hurla de surprise, perdit l’équilibre, et se vautra superbement dans la neige. Froide. Non, glaciale. Et humide. Et elle était recouverte par la neige, elle en avait même plein le visage. Prise au dépourvu, la demoiselle commença à paniquer comme une malade, avant de se relever en gueulant. Mais attention, en gueulant à la façon Ginny Potter dans les matches des Harpies, donc comme une grosse malade et que tout le monde l’entend. Fuyant brusquement les lieux avant d’égorger les pauvres élèves qui ne faisaient que s’amuser, elle se dirigea cahin-caha vers le lac, se vautrant de nombreuses fois dans la neige, avant de s’écrouler sur un banc, complètement gelée, dégoulinante de neige qui commençait à fondre et surtout complètement angoissée. Il lui fallait de la chaleur, et vite. Mais il faisait trop froid et elle n’arrivait plus à bouger.

« Putain … MAIS C’EST QUOI CE FROID DE MERDE ?! »

Invité

Il faisait encore un temps de merde. Froid, même si ça, Nathan ne le remarquait pas vraiment, gris, avec du vent et des nuages, c’était le genre de météo qui ne lui donnait pas vraiment envie de faire trempette dans le lac, par exemple. Cela dit, allez vous baigner dans l’habitat d’êtres de l’eau et de strangulots, vous me direz si c’est sympa. Regardant par la fenêtre, Nathan songea en retenant un soupir qu’il ne manquait que de l’orage et la journée serait définitivement pourrie. A cette pensée, il baissa les yeux sur le parchemin qu’il tenait entre ses mains, et surtout sur sa main gauche. Il y avait … Plusieurs cicatrices. Pour tout dire, il était tout à fait incapable de lire ce qu’il écrivait, vu que le ‘Je ne dois pas participer à des fêtes illégales et manquer de respect au ministère de la magie’ punitif imposé à tous ceux chopés pendant la fête des Serpentards était brouillé par un ‘Poudlard est un endroit de calme et de travail, par conséquent je ne dois pas me battre dans ses couloirs ni chanter de chansons irrespectueuses’ qu’il écrivait depuis plusieurs soirs déjà. Ce qu’il avait fait ? Il s’était tout simplement mis à chanter haut et fort la chanson God Save The Queen des Sex Pistols, suite à un pari avec des amis, et ce cher Nick ayant commencé à lui chercher des merdes, il lui avait balancé son genou dans les parties génitales. Quand Ombrage passait dans le couloir, cela va de soi. Voyant Nick, un Serpentard hypocrite, obéissant et surtout futur mangemort, aux prises avec un punk d’un mètre quatre-vingt connu pour son caractère rebelle et ses deux redoublements, la grande inquisitrice avait aussitôt jugé cette situation inacceptable, et séparé les deux jeunes hommes d’un sort, avant de se planter devant Nathan, lui servant un petit discours moralisateur et finissant en annonçant qu’il avait une semaine de retenues avec elle. Une heure chaque soir, mais quelle joie. Il était donc à se faire pomper le sang par une plume maudite, et il s’était aussi joliment pris le bec avec le prof de déviance magique pour être arrivé sans porter l’uniforme, chose qu’il faisait depuis que cette règle débile avait été instaurée. Finissant par gueuler sur le prof aussi fort que ledit prof lui gueulait dessus, Nathan avait fini en concluant que si les mangemorts espéraient étouffer la rébellion en empêchant les élèves de vivre, ils fichaient le doigt dans l’œil jusqu’au cerveau, puis il avait tourné les talons et claqué la porte avec force, avant de rejoindre sa salle commune d’un pas rapide et énervée. Il y avait retrouvé Jeff et Kevin, penchés sur leurs devoirs, qui lui avaient gentiment demandé de se taire quand il avait commencé à gueuler que ses profs étaient des connards parce que voilà, ils bossaient, et ils avaient cours de déviance magique justement juste après lui, ainsi qu’un devoir à rendre. Devoir non fait pour le moment, bien évidemment. Vexé de voir qu’un devoir de déviance lui était préféré, Nathan ne le montra toutefois pas et monta dans le dortoir pour récupérer son mp4. Et ses nerfs déjà usés finirent par totalement lâcher. Nick, encore Nick, toujours Nick. Le voir penché sur son sac à lui en exhibant fièrement la petite machine adorée du grand brun lui fit totalement péter les plombs, et il se mit à gueuler, insulter et surtout, à choper Nick au col en le secouant comme un malade avant de l’accrocher au lustre, après avoir récupéré son mp4, puis de redescendre dans la salle commune en tirant encore plus la gueule. Ses deux amis, surpris par les bruits, le regardèrent passer sans comprendre, tandis que Nathan claquait la porte et quittait la salle à grand pas pour descendre dans la grande salle pour manger. Ou pas. Se retrouver nez à nez avec toute cette abondance de victuaille lui coupa totalement l’appétit, et il repartit directement en cours, avant d’enchainer ~~avec bonne humeur et motivation~~ avec sa retenue. Où Ombrage avait encore évoqué le problème de l’uniforme et où elle s’était encore heurtée au silence obstiné de Nathan, tandis qu’elle affirmait que des baggys bondages, des tee-shirts aux slogans agressifs (celui qu’il portait aujourd’hui était orné d’un grand ‘J’aime personne, vous me faites tous chier’ et s’attirait des regards outrés de quelques élèves) et les New Rock ou les Doc Martens comme il portait habituellement n’étaient pas, mais vraiment pas, conforme à l’uniforme. Et Nathan de l’ignorer parfaitement, quitte à doubler ses heures de colle. Ce qui ne manqua pas, d’ailleurs, car tandis qu’au loin, une église sonnait dix-sept heures, la grande inquisitrice annonça d’une voix atone que devant son manque de réaction, elle espérait ‘imprimer’ davantage la leçon en le collant une nouvelle semaine. Et Ombrage de lui faire un sourire mielleux de crapaud hypocrite tout en lui annonçant qu’il pouvait sortir. Attrapant son sac de cours, Nathan se leva et sortit sans un au revoir, déterminé à ne pas ouvrir la bouche tant qu’elle serait là. Ce ne fut qu’une fois dans le couloir qu’il s’autorisa à lâcher à voix basse toute une flopée de jurons tout en descendant les escaliers d’un grand pas, insensibles aux regards tristes qui trainaient sur sa main ensanglantée. Arrivant enfin aux toilettes des garçons, il se dirigea droit vers les lavabos, passant son poing sous l’eau froide en grognant légèrement, sans s’arrêter de murmurer toutes sortes de noms d’oiseaux pour le moins exotique, comme ‘espèce de sale bécasse en papier rose’ ou, dans un registre nettement plus commun et abandonnant la volaille, ‘pauvre connasse de mes deux’. Il détestait cette bonne femme, comme la plupart des élèves de Poudlard. S’essuyant les mains en grimaçant lorsqu’il appuya sur sa – ses ? – cicatrice, Nathan quitta les toilettes pour chercher Lily. Il commença par descendre dans la salle commune, où tout ce qu’il trouva fut Miranda qui lui annonça que Lily était sortie, et un première année tremblant qui accosta Nathan en lui proposant de lui vendre un pot à flamme colorée à un prix défiant toute concurrence. Attends, tu as bien regardé ton interlocuteur, petit ? Nathan, le seul Serpentard capable de se balader en tee-shirt en début janvier. Et pourtant. Ca pouvait toujours être utile si jamais Lily avait froid, aussi, Nathan, qui lui fit un léger sourire tout en annonçant qu’il était preneur, lui donna les dix gallions que le première année demandait, avant de fourrer le pot à flamme colorée dans son sac, bataillant un peu avec la manche du pull qui ne réclamait qu’à faire coucou aux amis de la salle commune. Comme la tomate de ton sandwich alors que les tomates du Blond, elles, elles sont sages et elles ont pas d’amis. Fermant enfin son sac sous le regard amusé de Miranda après s’être tué la main en appuyant avec, Nathan chercha Kevin et Jeff du regard, puis, ne le trouvant pas, décida qu’il leur en voulait encore et sortit de la pièce en extirpant son mp4 d’une des poches de son baggy style bondage. Enfonçant ses écouteurs dans ses oreilles et lançant sa musique à fond, il remonta les escaliers qui menaient du cachot au hall et sortit dehors. Une bataille de boules de neiges faisait rage dans la petite cour, jusqu’à ce qu’un des élèves n’ai la mauvaise idée de gueuler ‘allez les mecs, on canarde le type en tee-shirt’. On ne canarde pas Nathan, surtout quand il a eut une bonne journée. Dès la première boule de neige qu’il se prit en plein dans la nuque, il se tourna en gueulant, et le simple fait de voir un punk d’un mètre quatre-vingt venir vers vous à grands pas, quand on est en seconde année, suffit à vous faire fuir. Avec un soupir excédé, Nathan changea donc de direction, fonçant directement vers le lac. Et oooh mais qui vois-je sur ce banc ? Lily ! Accélérant – sans se ramasser pour autant, attention, c’est Nathan – il arrivait derrière elle quand elle gueulait que putain, c’est quoi ce froid de merde ?

« Bah, c’est l’Angleterre ça, hin. »

Et bien Nath, c’est quoi ce ton cassant et fatigué !? On sait que tu en as marre, mais de là à parler comme ça à ta copine, c’est intolérable ! Il posa son sac à côté d’elle en lui faisant un bisou dans le cou par derrière, tirant ses écouteurs d’un petit coup sec. Héé mais t’es mouillée !? Attendez mais même Nathan, pourtant pas avide de ragots, savait que Lily détestait l’eau. Les rares élèves qui avaient eut la très mauvaise idée de lui balancer de l’eau dessus s’était littéralement faits défoncer par les familles Potter et Weasley, et surtout par une Lily hors d’elle. Réfléchissant à ça, il passa de l’autre côté du banc et s’assit à côté de Lily, avant d’ouvrir son sac pour en sortir le pot à flamme colorée – qui avait pris une jolie teinte rosée – ainsi que son pull – un pull noir tout bête, à l’exception du logo de Nirvana en jaune qui s’étalait dessus – et de foutre tout ça dans les mains de Lily.

« Tiens, tu auras moins froid avec ça. Et … Gruuuh. »

Nathan qui vient de taper sa main toute rouge, bien que cachée par ses mitaines, contre le rebord du banc. Serrant les dents pour ne pas lâcher autre chose que son gruh de mécontentement, vu qu’il détestait qu’on s’apitoie sur son sort à lui, il passa un bras autour des épaules de Lily en lui collant un bisou sur la joue. Repensant au ton sec qu’il avait employé pour répondre à Lily, il sentit tout simplement des remords monter en lui. Il n’aurait pas dû lui parler comme ça.

« Désolé Lily, j’ai pas à te parler comme ça. C’est juste qu’entre l’autre conne d’Ombrage, le prof de déviance magique et Nick, je commence à fatiguer là … Mais c’est pas une excuse. Désolé. »

Et ooh, ton mp4 est encore allumé, magie magie, détourne le regard pour ne pas qu’elle voie que tu rougis tout en éteignant la petite machine. Ou au moins pour ne pas avoir à affronter les yeux noisette de Lily. Rangeant son mp4 dans une de ses poches, il la serra tendrement contre lui, appuyant sa joue chaude contre le front tout froid et tout humide de Lily. Tournant la tête pour lui faire un bisou sur la tempe, il remarqua du coin de l’œil un peu de neige dans le col de la jeune fille, et soupira en reprenant la parole :

« C’est qui l’espèce de crétin qui t’a balancé une boule de neige ? »

Elle s’était pris une boule de neige, s’était vautré, et se gelait. Peut-on appeler ironiquement ceci un effet boule de neige, ou la rousse marmotte éplorée va-t-elle nous faire indéfectiblement la tête ? Mais bon, ne mentons pas, le petit animal dégoulinant de neige en train de fondre se demandait si ça se faisait d’éclater brusquement en sanglots. Oui, c’est mouillé, et qui dit mouillé dit eau, et qui dit eau dit souvenir de Lily qui se noie dans l’océan. Elle détestait l’eau, vomissait l’eau, et se tenait le plus loin possible de l’élément aquatique. Comble de l’ironie, elle était là, en plein hiver, complètement gelée et trempée, devant les rives couvertes de craquelures de givre du Lac de Poudlard, celui qu’elle avait du traverser durant sa première année, en luttant difficilement contre sa phobie maladive de l’eau, cet élément répugnant et visqueux. Au moment où elle commençait à gueuler sa rage en commençant par bon dieu qu’il fait froid, elle fut coupée dans sa lancée par un ton de voix assez sec et péremptoire. Mais … Eh ! Elle était encore vachement inspirée là ! Mais elle reconnaissait ce ton de voix … Sans jamais lui avoir connu une agressivité aussi palpable ! Surprise par le ton sec, froid et cassant perçu derrière elle donc, la rouquine cessa momentanément son engueulade solitaire à voix haute pour se tourner d’un bloc vers le brand brun très charmant qui venait de faire son apparition en arguant que ouais, c’est le climat de l’Angleterre. Non, sans blague ? Putain, tu m’apprends un truc de fou. Alors sans rire, sous les Seychelles ils n’ont vraiment pas de pluie, ils ont du soleil toute l’année ?! Ils doivent se faire sacrément chier les pauvres ! Elle laissa Nath lui coller un bisou dans le cou, carrément stupéfaite par le ton aussi peu avenant qu’il avait eu à son égard. Quoi, c’est parce qu’elle se plaignait ? Mais si t’es pas content, beau brun, dégage et laisse-la geindre ! Quoique, quand on voit le regard courroucé et hostile que la rouquine lance à la narratrice, reste, ça vaut mieux … Pour moi. Enfin bref, monsieur Raven se vautra avec un charisme remarquable à la James Dean sur le banc, avant de farfouiller son sac pour lui coller des trucs entre les mains sans plus de retenues. Hey, je ne suis pas ton porte-manteau moi, mais ta petite copine, lourdingue de base ! Mais la lueur d’indignation furieuse disparut rapidement de son regard quand elle reconnut un pull et un bocal où dansait une flamme qui lui réchauffait déjà doucement les mains. Oh … Petit ami attentionné. MAIS. Tu l’as quand même envoyé merder, et ça, ça va chier, et sans mauvais jeux de mots, c’est le cas de le dire XD.

« Gruh ? Quoi gruh ? T’as mis de l’essence de murlap dessus ? J’en ai dans mon sac, attends que je l’attrape ! Je l’ai foutu où lui encore, bordel … »

Ouais, alors là, en direct, c’est Lily qui comptait répondre sèchement à son petit ami qu’elle refuse d’être traitée comme ça, juste au moment où il se cogne la main contre le rebord du banc et qu’il lâche un grognement de douleur, vite tu, parce que monsieur Raven le beau gosse – ohlala oui <3 – détestait qu’on s’apitoie sur son sort, et préférait passer ses journées à écouter Lily lui raconter ses misères. Sauf que Lily, elle aussi, n’aimait pas qu’on la prenne en pitié, mais n’aimait pas non plus voir ses proches souffrir. Surtout à cause d’elle. Son début de mini-engueulade était donc rapidement devenu un trémolo carrément inquiet quand il avait lâché son grognement de douleur, et voilà notre jolie rouquine qui farfouille à toute vitesse dans son sac – pardon, correction de l’auteur, dans le souk régnant en temps et en lieu comme habitants de son sac de classe – et pousser sans le moindre ménagement tous les trucs qui lui cachaient la vue du petit flacon d’essence de Murlap vendu par son oncle Georges qui, sachant bien que cela serait vite confisqué à Poudlard, avait transformé le tout comme … Onguents. Oui, vous savez, le truc qu’on se tartine sur les boutons avec l’espoir vain qu’ils disparaissent. Personnellement, sur moi, ça n’a jamais marché, en fait c’est juste des merdouilles transgéniques qui vous collent encore plus de spots et qui enrichissent les dermatologues, c’est sûr ! Enfin bref, revenons à nos moutons, ou plutôt à notre Lily qui farfouillait dans tous les recoins pour trouver ce foutu tube à la noix qu’elle avait tellement bien caché qu’elle ne le retrouvait plus. Allez, tu vas le trouver … Là ! Ah, bah non. Ca, c’est un vrai tube de crème de quelque chose dont elle ne se rappelait plus le nom. Mais Lily n’étant pas du genre à se peinturlurer la gueule de lotions en tous genres, ce tube-là ne devait pas être vachement innocent. Hm bon, on demandera à Fred, pour le moment, la prudence nous dicte de le remettre sagement dans le sac. Hein, qui est prudence ? Oh, vous savez, avec une cousine qui s’appelle Victoire, on peut bien inventer une amie qui s’appelle Prudence. Au moment où son magnifiquement beau gosse de petit copain s’excusait sur sa conduite précédente – EH SALE ORDURE. Même pas eu le temps de lui gueuler dessus è__é ! – la rouquine mit enfin, ENFIN, la main sur cette satanée essence de Murlap qu’elle recherchait depuis des heures. En fait non, moins d’une minute. Le temps passe vite quand on s’amuse, hein ?

« De quoi ? Ah oui, ce ton bizarre, à la limite entre la glace qui se fendille et le souffle d’air sépulcral qui fait se retourner les morts ? Bah, disons que ma vexation passagère a été vaincue par mon amour pour toi, si on veut se la jouer poétique, mais en réalité c’est plutôt le froid alentour qui m’a empêché de comprendre que c’était à moi que tu parlais comme ça. Je t’aurai bien balancé dans la neige en gueulant pour te faire subir les foudres de la colère et de ma vexation, mais pour ça, il faudrait que je me mette en colère, que je me motive pour me lever, et que je me motive pour te pousser. Laisse-moi deux minutes, juste le temps qu’il me faut pour rassembler mes petites forces de marmotte congelée et mettre mon plan à exécution. »

Ca parle beaucoup, pour une marmotte congelée, dites-donc. Il la prit finalement dans ses bras en la serrant tout tendrement, et acheva de la faire complètement fondre comme un glaçon sous les Seychelles. Ouais, Lily elle kiffe les Seychelles, un jour elle ira sous le soleil des Seychelles pour se faire griller la couenne pendant que ces tarés d’anglais meurent noyés sous leur pluie adorée et attendue. Ce ne fut que lorsqu’il appuya sa joue chaude – bouillante plutôt, c’est un câlin-bouillotte, oui ou merde ? – contre la joue de Lily que la rouquin déciderait qu’il n’y aurait pas de plan-vengeance du genre hop je te balance dans la neige et je suis vengée hahaha kof kof. Puis elle en avait carrément oublié l’essence de murlap dans sa main, dites-donc ! Non mais là, c’était carrément septième ciel. Et spectacle un peu incongru, aussi. Une petite nana couverte comme un esquimau en train de faire un gros câlin à un mec vêtu d’un tee-shirt, tout ça par moins quarante mille au moins selon le baromètre exacerbé de la mini frileuse, et en plus, EN PLUS, c’était le monsieur en tee-shirt qui réchauffait la mademoiselle en tenue de parée pour le ski en haute montagne. Il y a des injustices en ce bas monde, mais alors celle-là, c’est la pire. Pas pour Lily en tout cas, vraiment trop contente de son aubaine. En fermant les yeux, elle ramena ses deux mains contre elle avec la ferme intention de les passer sous le tee-shirt de monsieur nounours qui pouvait se vautrer dans la neige et se relever en rigolant que hahaha même pas froid dis-donc, quand le bout plastifié de la lotion s’accrocha à son pantalon. Au moment exact où magnifique beau gosse en tenue d’été – ou presque, s’il se pointe avec un maillot de bain, elle le tue, ou alors elle lui saute dessus, et je pense que la seconde option est la meilleure – BREF, au moment exact où Nathan, parce que oui, la perfection a un nom, recommençait à parler. Hm pardon, terme inexact. A souffler de l’air chaud dans son cou avant de lui susurrer quelques phrases à l’oreille. Hm, on ne va peut-être pas attendre l’été pour lui sauter dessus, hein Lily ? Héhé.

« Euuh, je ne sais pas du tout. Un des gamins qui jouait à la bataille de boules de neige … Bon, ils n’ont pas fait exprès, j’ai juste pris une balle perdue, si je peux utiliser cette expression avec ironie, et je me suis écroulée comme une grosse loque dans la neige. En gueulant. Enfin bref détail. Mais c’est vrai que c’est sagouin d’attaquer ainsi les pauvres jeunes filles sans défense. »

ANTITHESE REPEREE. Lily n’est ni pauvre – hey, la merdeuse du Survivant et de la batteuse des Harpies, vous pensez qu’elle crèche sous un caniveau ? – ni sans défense. Elle serait bien allée les cogner, mais ils n’y étaient pour rien, alors elle avait préféré se tirer avant que ça ne tourne au scandale. Cessant de se battre contre ce foutu tube à la noix qui restait vissé à son pantalon – il va me défaire une maille, ma mère va encore gueuler è_é – elle lâcha le petit machin pour coller ses mains sous le tee-shirt du monsieur Beau Gosse rien qu’à elle, propriété privée. Que cela plaise ou non aux pétasses – pardon, aux autres demoiselles – qui tournaient autour de SON Roméo. Jules. Nathan. Va-y Lily, encore un effort, tu peux le faire.

« Puis, je serai magnanime, aujourd’hui. Te balancer dans la neige serait puéril et stupide, et en plus j’ai besoin de toi pour ne pas mourir de froid dans les minutes qui viennent. Je sais que patauger dans la neige ne te perturbe pas plus que ça, mais faire un câlinou avec un mec – MON mec – complètement trempé et dont la chaleur corporelle a chuté de quarante douze mille degrés simplement parce que je le balance dans la neige ne me tente pas des masses. Ma survie avant tout, môôssieur du Corbeau. »

Et Lily qui relève la tête tout doucement – faudrait pas lui mettre un coup de boule au pauvre petit ami XD – pour sourire très innocemment à Nathan, et finalement l’embrasser. Akegruh. Allez, on sait que tu ne rêvais que de ça, Nathan. Lily. On sait que vous ne rêviez que de ça, petit couple. Mieux formulé ? Ouais ? Merci, madame la correctrice. Mettant fin bien à contrecœur à leur beau et magnifique baiser – faut bien respirer des fois vous savez – elle se saisit de la crème, et pour ça dut, TRAHISON EXTREME, enlever ses mains de sous le tee-shirt de Beau Gosse, ce qu’elle fit aussi en râlant à moitié. Mais finalement, elle put agiter le tube sous les yeux de Nathan, avec son magnifique sourire commercial à la Colgate Blancheur Prenium.

« Un petit peu de gel magique pour vos disgracieux boutons de la main, monsieur Raven ? Avec la vendeuse en prime, cadeau du magasin ! »

Invité

La mine courroucée de Lily lorsqu’il lui fourra pull et flamme en pot dans les mains échappa totalement à Nathan, trop occupé à se massacrer la main en la cognant contre le banc gelé, de même que le changement d’expression de la jeune fille. Par contre, sa voix froide – banquise de l’ours molaire bonjour – et cassante, il la remarqua et comprit, ah lala, qu’il avait fait une connerie. Mais bon petite marmotte, il faut pardonner à Nathan, à force d’être toujours au top, il finit par être triste et déprimé. Enfin bref, d’abord tout mal à l’aise et assez triste, parce que oui, Nathan est rapide à se déprimer, il sentit l’atmosphère se réchauffer quand il se zigouilla la main – ouais ouais je sais, je l’ai déjà dit plus haut, mais on va dire qu’entre deux on a fait un retour en arrière, ce super truc qu’on a étudié en français pendant un mois alors qu’on a pas besoin d’un schéma explicatif pour comprendre – et que le début d’engueulade de Lily se finit en une voix tremblante carrément inquiète qui lui disait que attends nounours, j’ai de l’essence de murlap dans mon sac ! Mon dieu mais Lily, tu es vraiment omnisciente ? Moi qui pensais que … Moi qui pensais que tu étais juste la perfection incarnée sur cette terre de rustre où tu brille comme une étoile, que dis-je, comme Aphrodite. *____* Enfin bref, Lily qui gueulait d’un air totalement flippé qu’elle allait soigner son pauvre petit nounours tout en fouillant dans son sac apparemment bien rempli, poussant et tirant dans l’espoir de trouver le secret de la résurrection de Nathan. Qui regardait Lily faire tout en se disant que omondieu Nathan, tu es une espèce d’ours mal léché et totalement indigne, pas capable de rester un peu galant et poli et romantique et bogosse … Que dis-je !? Nathan, ne pas être bogosse ? Ah mais mes petits canards, la bogossité – oui c’est féminin, le premier qui contredit se prend un ours dans la gueule, vu ? – est un gène inné, et Nathan ne le perdra jamais, que voulez-vous, on a la classe ou on ne l’a pas. Lily, elle l’a, Nathan, il l’a, et moi, moi, je l’ai pas ! Raison pour laquelle Nathan a eut une vie pourrie, avant de rencontrer Marmotte. Ô divine marmotte, et maléfique marmotte qui m’empêche de me venger de cette immonde créature qui ridiculise sa maman en ayant une classe de monstre alors que sa créatrice n’est qu’une pauvre nolife plantée derrière son écran avec un bouton d’acné sur la lèvre et des cheveux de merde que tout le monde lui dit qu’ils sont beaux et qu’elle voudrait décolorer, lisser, boucler, couper, bref, faire quelque chose pour leur changer leur gueule de rebelle. Ou pas, je n’aime pas être confondue avec Ombrage, et puis mine de rien, j’aime mes cheveux. Bon bref, en attendant Frankenathan se gueulait dessus intérieurement en s’agonisant de reproches, style ‘Nathan, tu es une pauvre merde’, ‘Nathan, tu l’as vexée’ ou pire, et là Nathanstein, je te jure que ça va mal aller parce que je suis tout à fait pas d’accord envers cette pensée, et donc je disais, ou pire, il en vint même à se dire que ‘Si ça continue tu vas prouver à ~~l’autre pauvre merde de~~ Carter qu’il avait raison et que Lily mérite mieux’. Quand je vous disais que c’est intolérable, inacceptable ! Et non, toi arrête de dire qu’elle mérite mieux parce que tu veux te taper Nathan, si Lily le plaque il boude et saute par la fenêtre en gueulant ‘GERONIMOOO’ d’abord. Ou plutôt il saute du haut de la tour d’astronomie, parce que il y a toujours que sa fenêtre soit au rez-de-chaussée, et là il passe pour un pauvre crétin.

Donc bref, inutile de dire que Nathan était en train de se déprimer lui-même et surtout, de culpabiliser jusqu’à ce qu’il se sorte de sa léthargie de coupable bouffé par les remords pour passer un bras autour des épaules de Lily et lui coller un bisou sur la joue tout en s’excusant de son attitude de sous-merde navrante. Et Lily de répondre qu’en effet, son ton était outrancier, et qu’elle avait été vexé, mais que le froid l’avait empêché de capter tout de suite que c’était à elle qu’il s’adressait, lui laissant le temps de s’excuser. Frilosité de Lily, que je t’aime. De un, Nathan et Lily peuvent se faire des câlins-bouillottes vraiment adorables, de deux, tu permets à Nathan de recoller les pots cassés avant que Lily n’entende le bruit de la casse. Ou qu’elle n’associe ce bruit à un cassage de vase. Oui parce qu’un vase c’est plus joli qu’un pot, vous savez ? Enfin bref, Nathan l’écouta continuer, souriant quand elle affirma qu’elle avait bien envie de le jeter dans la neige, mais que voilà, elle avait pas la motivation. Vous comprenez, il faut se motiver énormément pour se résigner à pousser Nathan dans la neige. Coach cérébral, prise de médicaments, séances de yoga intensive, tout ça pour vous préparer à la vue de cette espèce d’énergumène en tee-shirt qui se relève avec un immense sourire genre ‘ouais ouais t’as vu j’ai même pas froid en tee-shirt dans la neige alors que tu te meules avec ton anorak ta polaire ton écharpe ton bonnet et tes gants bien fait pour ta gueule fallait pas me pousser’. Car oui, les sourires peuvent exprimer autant de chose, le saviez-vous ? Maintenant, oui. Bon bref, pendant que Lily exprimait toute sa frustration et son manque de motivation, Nathan, et surtout le nounours qui sommeille en lui – notez bien l’utilisation du mot nounours et pas grizzly, on est avec Lily là, les jeunes ! –, ne put réprimer sa pulsion d’individu de type masculin en présence d’une jolie jeune fille qui se gèle. Bref il la prit dans ses bras en la serrant tendrement contre lui et appuya sa joue contre celle de Lily. Et hop, câlin-bouillotte méga réchauffant, je vous demande d’applaudir Nathan, l’unique nounours redoublant de Serpentard qui soit capable de le réussir avec une telle perfection ! Il reprit la parole en notant la présence de neige dans le cou de Lily, qui lui répondit qu’elle ne savait pas qui était le vilain crétin, l’odieux misérable, la pauvre sous-merde qui lui avait fait ça. Enfin, elle répondit plutôt qu’elle ne savait pas mais que de toute façon c’était pas la faute aux jeunes, qu’ils s’amusaient et qu’elle s’était vautrée toute seule dans la neige comme une fiancée éplorée qui voit son futur époux aller se faire dégommer la gueule au combat. Nathan le positif bonjouur. La regardant avec insistance, il passa sa main – toute chaude, mais bon, on va finir par le savoir XD – dans le cou de marmotte pour enlever la neige qui, aglagla, devait pas faire que du bien. Ou même pas du tout du bien. Et non mes amis, pas de gémissement douloureux cette fois, même si ça vous aurait plus, hein ? Bande de sadiques, n’approchez pas mon nounours ou je vous pète la gueule. Dit-elle. Je suis plutôt pour dire que n’approchez pas le nounours de Lily, sinon elle vous pète la gueule et Nathan marche sur ce qui reste après, histoire de bien vous faire imprimer la leçon. Imprimer la leçon. Tiens, mais ça nous rappelle qui, ça ? C’est fou comme on revient toujours au point de départ, mes amis. Dégageant la neige du cou de Lily avant de décider que sa main était très bien dans la nuque de la jeune fille, il l’écouta se comparer à une pauvre fille sans défense avec un sourire. Lily, sans défense ? Et le nounours, il est hyper trop moche et tout caca boudin et méga frileux, pendant qu’on y est ?

« Toi, sans défense ? Alors que t’as bousillé les parties génitales d’un certain abruti de chez les lions et qu’un espèce de machin te suit à la trace et casse la gueule au premier qui t’emmerde, après que tu lui ai déjà explosé le bas du ventre ? Je sais pas, j’ai du mal à y croire … »

Et Nathan de lui faire un immeeeense sourire tout en l’attrapant par la nuque – quand je vous disais que sa main était bien placée XD – pour l’embrasser tendrement sur la tête, tandis que Lily glissait ses mains toutes froides sur le ventre … Tout chaud quoi, de Nathan, en arrêtant pour cela de batailler avec la petite fiole qui s’était accrochée au pantalon de la jeune fille. Petite fiole, mais quelle petite fiole ? On l’a pas encore mentionnée dans ce subliminal rpg que je tape depuis hier soir, celle-là, qu’est-ce qu’elle vient s’incruster ? Ou alors c’est juste que cette saloperie a osé tromper l’œil acéré de l’ours sauvage qui sommeille au fond de l’ours molaire qui dort dans les profondeurs abyssales du nounours qui pionce tout simplement à l’intérieur de Nathan. A l’intérieur mais pas très profond, hein. Enfin bref, Lily relâcha la vilaine fiole méchante qui lui tenait tête depuis tout à l’heure – dis moi mon amour, tu veux pas que je lui casse la gueule parce qu’elle est méchante avec toi ? Non parce que moi ça me gêne pas tu sais <3 – pour coller ses petites patounes de marmotte gelée sous le tee-shirt de Nounours. Et les marmottes. Mais si, Nounours et les marmottes. Et la marmotte, en l’occurrence. Enfin bref mes amis, révisez vos classiques, Nounours, Pimprenelle et Nicolas, ça vous dit rien ? Et ‘bonne nuit les petits, faites de beaux rêves’ ? Mon dieu, quelle atroce inculture. Vite marmotte, protège mon regard ingénu de toute cette horreur. BREF, nous sommes toujours au même stade que quelques lignes plus haut, à savoir Lily Potter ze Fille of ze Survivant and of ze poursuiveuse of ze Harpies de Holyhead – le pire étant que j’aurais pu dire la moitié de cette phrase en un anglais correct si la flemme ne m’avait pas poursuivie avec un tel acharnement et si ma prof d’anglais n’était pas une sale misérable qui me fait flipper et qui veut nous faire manger des tartes à la citrouille – BREF, que Lily avait les mains sous le tee-shirt de Nathan. Merveilleux. Et donc pour me sortir de cette difficile tache qui est d’inventer la suite, notre idole à tous, j’ai nommé Lily, eut la bonne idée de reprendre la parole pour annoncer qu’elle était d’humeur ‘grand seigneur qui gracie les pauvres manants ayant volé une pomme parce que voilà, il faut les comprendre, ces pauvres bougres’ et que par conséquent, elle ne le balancerai pas dans la neige, parce que vous comprenez, se serrer contre un ours mouillé … De un, ça a son odeur. Vous avez déjà essayé de faire un câlin à votre chien après l’avoir promené pendant deux heures sous une pluie de merde façon Haute-Normandie ? Et bien on peut dire qu’on comprend l’expression ‘sentir le chien mouillé’. Alors imaginez le résultat avec un grizzly de deux mètres de haut, même si je vois mal quelqu’un se balader dans les rues du Havre avec son grizzly en laisse, l’air de dire ‘salut, moi je promène mon nounours et il va bouffer ton chien si il chie à deux mètres de ma porte ou pire, devant ma porte’. Quoi que, ça doit avoir de la gueule, sur la porte en question, un petit panneau ‘attention, ours méchant’. Enfin bref, avec un ours, ça doit pas sentir très bon, ouuh. Mais vu que Nathan est un Nours, et non pas un ours – saisissez bien la nuance, c’est très important – et bien vous êtes cassé, parce que être à la fois un bogosse et un nours, ça vous permet d’avoir une odeur exquise à tout instant. Nouveau déodorant Axe, en vente chez votre marchant de journaux. Donc, cette première raison, à savoir que le câlin avec le nours mouillé ça sent pas bon, est totalement nulle. Merci Michel. Mais de rien Michel, et à bientôt pour de nouveaux faux-raccords. Et j’ai du lourd, du très très lourd. Seconde raison, que Lily venait d’exposer, c’est qu’un nounours froid, même s’il se relève en riant que ‘ahahah moi j’aime même pas froid parce que je suis trop un bogoooosse et que même que le Blond de Gad à côté de moi c’est une pauvre meeerde’ – vous ne verrez jamais Nathan dire ça, on est d’accord. Nathan est un modèle de modestie et de classe, pas un crétin vaniteux et arrogant – et bien, c’est froid. Et humide. Et Lily qui sert contre elle quelque chose de froid et humide, c’est … Inimaginable. Ou alors c’est que Nathan est tombé malade et que quelqu’un l’a poussé dans la neige et que résultat, il faut que marmotte le réchauffe. Comme si ça allait arriver un jour. Quoi que. Bon enfin bref, Lily exposa ses raisons de pourquoi câliner un Nathan mouillé, c’est pas bien, avant de relever la tête vers lui avec son habituel air innocent tellement innocent qu’on est forcé de penser qu’elle est innocente et qu’elle n’a que des idées totalement innocentes derrière sa petite tête innocente. Et de l’embrasser, au grand bonheur de Nathan, d’elle-même et de tous les gens aux alentours qui n’attendaient que ça. Les canards du lac. Les strangulots qui rêvaient d’avoir la télé ou de lire Roméo et Juliette. Le violeur de détraqueur en embuscade derrière un arbre qui n’attend que de voir Nathan – oh n’attend Nathan, j’avais jamais remarqué dites donc – faire ‘plop’ et se transformer en pomme de pin. La vieille vache en rose en haut de sa tour qui éclate d’un rire sardonique en les regardant s’emballer. Le scarabée avec sa plume à papote planté sur un arbre qui rédige un article pour la Gazette du Sorcier. Deux élèves qui s’aiment mais ne se le disent pas et voient deux amoureux transis se rouler une pelle de l’autre côté de la cour. Mmh non, ça ce n’est pas de la joie, c’est de la jalousie, ouuuuh, mal. Bon enfin bref, ils s’embrassèrent tendrement, longuement, longuement, ouh mon dieu apnée vite vite des bouteilles sinon on va s’asphyxier et … Non. Nathan ne mourra jamais tant que Lily sera là. Nathan aime trop Lily pour pouvoir se passer d’elle en clamsant. Beau gosse va.

Et puis tout d’un coup OMONDIEU je ne sens plus cette délicieuse fraicheur sur mon ventre radiateur que Lily aime tant. Que se passe-t-il, qui ose arracher ma bien-aimée de moi ? Qui est l’être infâme qui ose faire ça ? Et bien c’est Lily, ou plutôt la saloperie de fiole dont on parlait tout à l’heure. Tiens, la revoilà, celle-là ? Je vous avais bien dit qu’elle était maléfique et qu’elle ne voulait que le malheur de notre couple. Ah non, je ne l’avais pas dit ? Et bien on va faire comme si je l’avais dit. Bon enfin bref, Lily se remit à batailler avec sa fiole qui s’accrochait à son pantalon comme Nathan s’accrocherai à Lily s’il faisait un cauchemar et qu’elle passait par là, l’air de rien, en sifflotant après s’être dit ‘tiiiiens, et si j’allais voir Nathan en pleine nuit, il a peut-être besoin de me pleurer sur l’épaule et de m’étouffer à moitié en me serrant dans ses bras, qui sait’, avant de la brandir avec une exclamation de triomphe. Ouaiis, Lily, toujours vainqueur ! Enfin bref, elle la brandit sous le nez de Nathan en composant un masque de Cerise – mais si, de Groupama – ou bien de vendeuse qui fait la promotion d’une crème. Lily, faire la promotion d’une crème, vraiment ? Elle devrait plutôt faire de la pub pour Colgate ou Freedent avec son super sourire, Zorro et ses dents décapées à coup de blanchisseurs passe pour une pauvre merde à côte d’elle. Et Lily de lui proposer de la crème pour ses ‘disgracieux boutons sur le dos de la main’. Vas-y, t’as dit quoi là, wesh wesh !? Prenant un air faussement vexé, il se pencha doucement vers elle pour mordiller un instant la lèvre inférieure de Lily, avant de l’embrasser rapidement. Et oui, elle l’a fait à la fête, on sait, Nathan n’est pas original, mais bon, que voulez-vous, c’est mon perso, pas le vôtre.

« Alors mademoiselle n’aime pas ma main ? Attention petite marmotte, je pourrais être atrocement vexé et décider de te laisser agoniser dans le froid merveilleux de la Grande Bretagne. »

Et Nathan de l’embrasser avant de reprendre :

« Quoi que tu sais bien que j’en serais totalement incapable. Surtout quand tu es prête à sacrifier de l’essence de murlap parce que le crétin que je suis se tape la main dans des bancs quand il s’ennuie. Et puis de toute façon, je t’aime. Et laissez une pauvre marmotte qui a froid par ce temps, c’est pas une preuve d’amour. »

Il se tut un instant, regardant les cicatrices qui se brouillaient sur sa main. Avec une légère il grimace, il reprit :

« Et cette vieille conne a décidé que j’aurais une semaine de plus, à cause de mes fringues. Elle n’a pas digéré que je me pointe habillé comme ça, peut-être qu’elle est jalouse que j’ai pas froid ? En tout cas, c’est reparti pour du pompage de sang pendant une jolie petite semaine. Et sûrement une autre, vu qu’elle attend que j’acquiesce docilement avec des ‘oui madame l’inquisitrice’ et que je ne dis pas un mot quand je suis dans son bureau. Désolé ma petite marmotte, pour les câlins-bouillottes toute la journée, il faudra m’accompagner en colle et ça, je ne suis pas sûre que l’autre vieille vache te laisse faire sans te pomper le sang à toi aussi. Ce qu’elle peut faire chier, quand même, elle comprend pas qu’elle empire la situation de Poudlard, là ? »

Gruuuh, méchant machin bidule caca boudin qui s’est lâchement accroché aux mailles de son pantalon. Papotant plus ou moins avec Nathan, Lily bataillait comme une sauvage pour récupérer ce bon dieu de truc qui lui tenait tête, ce qui s’avérait être compliqué quand le dieu des nounours en peluche – oui, Nathan c’est le plus beau des ours en peluche <3 – lui faisait un câlin-bouillotte. N’ayant pas forcément les mains libres de tout mouvement puisque présentement serrées contre le ventre du monsieur du corbeau, Lily finit par laisser tomber et colla ses mains glacées sous le tee-shirt de Nath, qui ne daigna même pas broncher sous le choc thermique. Ca c’est méchant, de lui faire si abruptement comprendre qu’elle est la seule à se cailler dans le couple. Tu vas voir dans quelques mois, espèce de stupide nounours, tu rigoleras moins sous le soleil pas si chaud d’Ecosse. Son meilleur souvenir de froid quand même, c’était un match des Harpies auquel elle avait assisté. En Scandinavie. Je ne vous parle même pas du chauffage … Enfin bref. Lily, qui avait précédemment argué être sans défense, s’attira un petit commentaire amusé de Nathan, et comme réponse, elle leva la tête – exercice très compliqué quand vous avez la joue collée au tee-shirt du monsieur – et le regarda avec un air très innocent, candide, genre de petite fille en sucre glace – glace, c’est le cas de le dire XD – qui se casse au moindre choc. Oui, ça le fait trop bien avec son blouson noir avec un aigle sur le dos et ses petites mèches noires et les deux atébas qu’elle avait accroché le matin même dans ses cheveux, après avoir galéré pendant deux heures pour les faire. Mais bon, vu comment ça tapait dans son dos, pas sûr qu’elle les garde, ces espèces de trucs. Ou alors elle s’en ferait poser par un professionnel. Ca vaut mieux. Et gruuh, Nathan mit sa main sur sa nuque pour enlever la neige – la main chaude *___* - et décida finalement de laisser sa main. Si elle se met à ronronner, ne fuyez pas, c’est normal. Il lui fit un bisou sur la tête, et ce n’est qu’après ça qu’elle daigna répondre à monsieur nounours corbeau.

« Où ça un machin ? Moi, je ne vois qu’un … Qu’un … Ouais, un machin. Parce que ce n’est pas humain d’être aussi beau. Gruuuuh. »

Réplique on ne peut plus constructive, en effet, j’avoue. Collée contre son nounours, après l’avoir embrassé, haha, Lily referma les yeux, tout en lâchant d’un ton grand seigneur qu’elle ne pousserait pas ce beau gosse dans la neige. Après, elle serait obligé de se réchauffer – et non pas le réchauffer, un chauffage central indépendant n’a besoin de personne en Harley-Davison – contre un truc tout mouillé et tout mort de rire, parce que Nath, quand on le balance dans la neige, il se relève en rigolant. C’est vraiment une des injustices flagrantes de ce monde vraiment mal foutu. Enfin bref, après une dissertation sur pourquoi elle ne pouvait pas le pousser dans la neige – introduction, grand un, grand deux, grand trois, conclusion – elle lui envoya un second sourire tout innocent qui la faisait passer pour une gentille gamine, enfin, juste avant qu’une mèche noire ne profite d’un traître souffle de vent pour se rabattre devant sa figure. Groumpf de mèche noire. Louchant sur son tif rebelle, Lily souffla dessus avec précision et le regarda s’envoler pour retourner sagement à sa place. Oh ouais, la classe. Puis brusquement, acte pas vraiment réfléchi mais tout naturel, Lily se hissa un petit peu et embrassa Nathan. De toute manière, c’est son copain, elle fait comme elle veut d’abord. Les yeux fermés, elle ne s’aperçut pas tout de suite de l’hostilité évidente d’un autre couple de l’autre côté de la cour. Oh, ça, ça sent le mec qui ne sait pas dire à la mademoiselle qu’il est un amoureux transi prêt à se transformer en chauffage central protecteur à sa moindre demande. Ignorant parfaitement le couple qu’elle n’avait de toute manière pas vu – eh ouais, ça aide pour ignorer en général – elle mit fin au baiser un peu trop rapidement à son goût, et se promit que la fois suivante, elle achèterait des bouteilles d’oxygène. Ca va le faire. Se motivant intérieurement en se gueulant dessus mentalement, Lily extirpa ses mains toutes chaudes de sous le tee-shirt de son chéri rien qu’à elle pour attraper l’essence de murlap et faire un grand sourire commercial pour lui proposer d’en mettre un peu sur ses cicatrices. Elle capta vaguement son air faussement vexé juste avant qu’il ne se penche pour lui mordiller la lèvre. Lily se mit à grogner – ou plutôt à ronronner, mais avec le froid, les rouages sont un peu bloqués, désolée – et se battit pour ne pas sortir la langue et le surprendre. Mais avant qu’elle ne mette son idée à exécution, c’est lui qui le fit en l’embrassant une nouvelle fois. Et de reculer en disant qu’il était vexé et allait la laisser crever dans le froid polaire. Sortant toute sa panoplie de marmotte en détresse à laquelle Nath ne résistait pas, elle esquissa un sourire ravi quand il l’embrassa en arguant qu’il ne le pouvait pas, de toute manière.

« Tu vois hein. Tu as trop pitié de la pauvre marmotte congelée que je suis. Cet été, je me transformerai en petit bout de glace pour t’aider à survivre jusqu’à l’hiver prochain. Echange de bons procédés, bien entendu. Allez, mon petit crétin chéri adoré, on va tartiner ta main d’essence de murlap. Je demanderai à Fred de t’en passer un paquet. Gruh. »

Le retour du gruh sauvage. Attrapant la main de son nounours alors qu’il recommençait à parler, Lily déboucha la petite lotion et en tartina allègrement sur le dos de la main de Nathan, sans être radine sur les doses. Quand il s’agit de son chauffage central, on ne va pas jouer au pingre, hein. Après en avoir tartiné partout, sur toute la surface couverte par les cicatrices, elle reboucha le pot et le laissa retomber dans son sac, ne réagissant même pas quand il fit un bruit en heurtant un truc. Quel truc ? Vous verrez plus tard, bande de curieux. En l’écoutant médire sur la grande inquisitrice, Lily eut un sourire désolé. Le pauvre de son Nathan chéri. Mais aussi, quelle idée de lui tenir tête comme ça. Lily aussi lui tenait tête, mais d’une manière autrement plus subtile, et les heures de colle qu’elle se tapait étaient peu nombreuses. Ses cicatrices, d’ailleurs, incrustées dans le dos de sa main droite, étaient pour la plupart assez anciennes. Sauf, bien sûr, celle qui datait de leur petite fête illégale, où elle avait pris un bon paquet d’heures de colle. Mais essence de murlap oblige, elle s’en tartinait dès la sortie de la salle de retenues, et voyait le dos de sa main cesser de lui faire mal. Magique produit. Passant ses mains qui recommençaient à geler sur la nuque de son petit ami, elle les glissa sous ses cheveux, et approchant son visage, toucha le nez de Nathan avec son propre nez, un sourire espiègle flottant sur son joli minois. Hm, il est tout près le monsieur, on l’embrasse ou pas ?

« Attention à vos paroles, monsieur Raven ! Médire sur notre directrice bien-aimée est votre droit le plus profond, mais sachez qu’il est peu recommandé de dire tout ça devant la préfète de votre maison … Oh mais suis-je bête. Le froid a sans doute bloqué mon ouïe, vos propos ont été déformés. Continuez à dire le plus grand bien sur notre directrice bien-aimée, je ne manquerai pas de lui faire part de votre dévotion à son égard. Qui sait, peut-être deviendrez-vous préfet, comme ma chère collègue Emmie Leanne, qui est pourtant en quatrième année ? Si vous savez où est votre intérêt, monsieur Raven, n’attendez pas une seconde de plus. »

Sentez, percevez, touchez, l’ironie mordante dans le ton de voix doucereux de ladite préfète de Serpentard, qui cessa de se dérober subtilement pour embrasser Nathan une nouvelle fois, en profitant pour jouer avec ses cheveux puisqu’elle avait les mains sur sa nuque. Ou dans son dos, plutôt. C’est trop mignon. Mais évidemment, à force de se pencher, se pencher, se pencher … Ils perdirent l’équilibre, et avant que Lily n’ait pu comprendre ce qu’il venait de se passer, ils venaient de tomber dans la neige en s’écrasant comme des grosses m … Comme des cacas boudins. Elle comprit juste que, euh, en fait, elle ne comprenait plus rien. Un coup c’est tout chaud tout confortable, et brusquement c’est froid et humide. Avec un cri de surprise, Lily gicla de la neige, se releva, recula, se prit les pieds dans son sac, et retomba en arrière dans la neige. Ouais, elle en avait plein les tifs et plein la gueule, oh que joie ! Se relevant misérablement, Lily mit une pattoune dans la neige, et chercha du regard son Roméo vautré dans la neige, avant de se mettre à rigoler. Attrapant la neige sans sa main, elle en balança une bonne brassée sur Nathan avec un sourire de vengeance.

« Tiens, ça c’est pour m’avoir mal parlé ! La vengeance de la marmotte des Seychelles sera terrible ! Gruaaaah ! »

Se relevant en brassant la neige, elle retomba comme un poids plume sur Nathan, à demi morte de rire, l’autre demi étant transi par le froid. Lily se roulait dans la neige, Houston on a un problème. Collant un bisou glaçon à son nounours, Lily se releva en pestant contre la neige, et se rassit sur le banc en tremblotant. Putain ce froid. Reniflant pitoyablement, elle sortit de son sac un petit bocal avec une flamme, qu’elle posa sur ses genoux. Réchauffe-moi, petite flammèche chérie ! Ce fut un bout de papier qui attira son regard. Papier-cadeau. Oh ? AH MAIS OUI PUNAISE. Attrapant le machin empaqueté – le truc qu’a précédemment heurté l’essence de murlap, vous vous souvenez ? – Lily fit un grand sourire tout attendri, et attendit que Nath se rasseye à côté d’elle pour poser la marmotte en peluche bien empaquetée sur ses genoux. Juste avant de retourner dans ses bras. Froids et humides. Oh et puis tant pis XD.

« Tadam, cadeau de Saint-Valentin … C’est romantique et débile, mais c’est de ta faute aussi. Pfff, en fait c’est trop con mais j’avais trop envie. Gruuuuh. »

Invité

Un machin ? Bah oui, un machin qui sert de garde du corps à une marmotte, c’est trop logique mes enfants ! Vous ne connaissez pas le machin de combat qui surveille sa bien-aimée avec le regard possessif et protecteur du grizzly prêt à attaquer si vous touchez SA boule de poils rien qu’à lui ? Non, vraiment, vous ne connaissez pas ? Bon, cela dit, cette espèce de bestiole est limite illégale et surtout très dangereuse, un de nos meilleurs agents – Irvin Raven bonsoir – travaille d’ailleurs pour le retrouver et l’éliminer au plus vite. Eh si. Nous n’acceptons pas les pétitions pour sauver cet être malveillant et surtout, méfiez vous de son regard de biche éplorée. Enfin bref quoi. Se présentant donc comme un machin, Nathan faillit bouder en voyant Lily bouder, mais comme c’était de sa faute si elle boudait alors il ne bouda pas mais tenta d’arrêter de la faire bouder – ça fait beaucoup de bouder didons – tout en sachant pertinemment qu’elle faisait mine de bouder. Bah oui, c’est Lily hein, c’est pas Félicie ! Mais si, vous savez, l’alter ego de l’écrivain – j’aime parler de moi à la troisième personne, vraiment – et sa représentation sous la forme féline, en deux mots, l’être parfait ! Bon donc, nous disions que Nathan se présenta comme étant un machin, failli bouder en voyant que Lily boudait puis renonça et l’embrassa sur le front en lui faisant un câlin. Et hop, magie magie, admirez-moi cette super technique pour faire réagir marmotte, technique qui marche, c’est prouvé. Pour toute réponse, Lily releva donc le machin sur lequel j’ai si lourdement insisté parce que ahaha vous êtes trop des boulets par rapport à moi – oui je sais, ma modestie est sans limite et vous écrase tous de son écrasante supériorité – et donc bref, sur lequel j’ai terriblement insisté pour bien qu’on le remarque. Bon donc bref, elle releva le machin et tenta de le contredire avant de dire que non, ce n’est pas humain d’être aussi parfait, aussi Nathan quoi, et que par conséquent machin lui seyait à merveille. Merci, merci, jetez-moi des fleurs, je suis tellement parfaite que je trouve toujours les mots qu’il faut. Je m’aime, vous savez. La remarque de Lily fit naitre un sourire sur les lèvres de Nathan, qui s’apprêta à répondre à sa petite marmotte mais qui en fut empêché par ladite marmotte qui l’embrassa. Et hop, le bisou que veux tout dire, à savoir tous ces ‘je t’aime’ qui perdent toute saveur avec le temps qui passe et la routine ! Ou pas, hein, ça fait toujours plaisir d’entendre ça. Tandis que Lily lâchait d’un ton de noble seigneur qu’il était gracié comme une dinde chanceuse à Thanksgiving, ce qui est une expression à la con je sais, Nathan sentit sourire s’élargir. Et s’élargir encore, oh mon dieu attention ça va finir en Joker si tu continue à te fendre la poire, lorsqu’elle l’embrassa longuement. Puis elle retira ses mains du ventre de Nathan, au grand dam de celui-ci. Nounours, le seul être vivant qui aimait sentir des glaçons sur son ventre chaud. Enfin bref, il failli tirer la gueule quand Lily retira ses mains de sous son tee-shirt, avant de sourire en découvrant la fiole d’essence de murlap. Alors là marmotte, bravo. Feignant d’abord d’être vexé, il faillit éclater de rire en la voyant lui faire les yeux doux de la petite amie éplorée, et finit en arguant qu’il n’en était pas capable, de toute façon, avant de l’embrasser. Et marmotte de répondre qu’elle se transformerai en bout de glace – ‘ma banquise adorée me maaaanque i___i’ ‘bah viens là mon Nathan, câlin-glaçon’ – à l’été venu, avant de lui choper la main comme il reprenait la parole, tartinant joyeusement le dos de celle-ci d’essence de murlap. Serrant légèrement les dents quand elle toucha les cicatrices, il n’en laissa rien paraître, si ce n’est lorsque sa main se crispa brièvement, et il enchaina directement sur la nouvelle semaine de punition qui l’attendait, se détendant au fur et à mesure qu’il sentait la douleur s’estomper de sa main.

Après avoir bien râlé sur cette fichue vache en rose, Nathan eut un sourire comblé lorsque Lily passa ses mains dans sa nuque pour se coller contre lui, touchant son nez à lui avec le sien à elle. Et oui, il vous faut des panneaux indicateurs mes petits bigoudis volants – love, Poireau, love – car sinon, vous pouvez vous tromper. Se demandant si Lily allait l’embrasser ou non, Nathan esquissa une moue faussement confuse quand elle fit mine de le réprimander sur ses propos, avant de l’embrasser tout en jouant avec ses cheveux. Sauf que ce qu’elle, qu’il, qu’ils n’avaient pas prévu, c’est qu’ils se penchaient, se penchaient. Et qu’au bout d’un moment, à trop se pencher … Et bien on se viande la gueule comme un canard ivre. Ce n’est pas la fraicheur qui tira un cri à Nathan, mais la surprise, on est d’accord. Non, je n’ai pas encore évoqué ce cri surpris, mais je préviens. Donc, il laissa échapper un cri de surprise, on l’a assez répété, tout en se viandant dans la neige et en essayant tant bien que mal d’attraper Lily dans ses bras pour lui éviter le bain de neige à elle aussi. Opération raté, cher Nathan, vu que Lily se bouffa la neige autant que lui et se redressa en gueulant, recula, se prit les pieds dans son sac et tomba en arrière. Hésitant entre inquiétude et amusement, il opta finalement pour la seconde option quand Lily éclata de rire en lui balançant de la neige, joignant son rire au sien. Elle finit par se vautrer sur lui alors qu’il tentait de s’asseoir, abandonnant quand le poids plume Lily retomba sur lui. C’est pas très classe de se relever et de balancer sa petite copine dans la neige, vous savez, même si ça l’est pas plus de rester vautré dans le blanc en se marrant comme un con. UN CON EN TEE-SHIRT. Lorsque Lily se releva en pestant, il suivit le mouvement, venant se vautrer à côté d’elle sur le banc. Et oh mais qu’est-ce qu’elle fait, là ? Elle sortit un paquet cadeau qu’elle lui ficha sur les genoux, avant de revenir se blottir contre lui, tout en annonçant que c’était son cadeau de Saint Valentin. Saint Valentin ? Ah mon dieu, mais comment il avait pu oublier ! Passant un bras autour des épaules de Lily pour la réchauffer et lui faire un gros câlin, aussi, mais il est son petit copain alors il fait comme il veut, il commença à déballer le paquet, avant d’éclater de rire en découvrant une marmotte en peluche. Avec un grand sourire ravi, Nathan embrassa Lily, appuyant son front contre celui de la jeune fille, puis, sans se reculer, il prit la parole :

« Elle est trop mignonne, ta marmotte, mais moins que toi. Et si c’est ta façon de me dire de rêver de toi, ne t’inquiètes pas, c’est déjà fait. »

Il l’embrassa rapidement, avant de reprendre d’un ton d’excuse :

« Je suis désolé, j’avais totalement zappé la Saint Valentin, je suis inexcusable. Mais ce week-end j’irais chez mes grands-parents chercher le nounours que j’avais quand j’étais petit, promis. Il est encore à squatter mon lit, si mes cousines ont pas fait une razzia dans ma chambre … De toute façon, mes affaires, mes grands-parents savent bien que je déteste qu’on y touche. Sauf quand c’est une jolie rouquine appelée Lily Luna Potter. »

Et Nathan de lui refaire un grand sourire en humant son odeur. Dieu qu’elle sentait bon, cette fille. Jouant avec ses cheveux tout en serrant la marmotte contre son ventre, Nathan sourit. Vraiment, ça faisait longtemps qu’il ne s’était pas senti aussi bien, aussi à sa place. Et puis il aperçut une chevelure brune du coin de l’œil. Et une tête de con. Une tête de con pas content mais prêt à faire un mauvais coup. Oh gosh, pas lui.

« Regarde qui vient nous faire chier. Nick, encore et tou … »

Zbam. La boule de neige. Le genre de truc que Nathan n’aimait pas, mais pas du tout, c’était bien qu’on le dérange quand il avait Lily dans ses bras, et encore plus quand on lui balançait de la neige dans le dos. Même s’il était déjà trempé, ahah. Lâchant Lily, il bondit sur ses pieds et se dirigea à grand pas vers Nick, commençant immédiatement à lui gueuler dessus.

« Mais putain, Nick, tu fais chier le monde, t’as pas d’autre passe-temps dans la vie !? T’es inutile bordel, alors tu nous fous la paix ou tu passe ta nuit accroché au lustre ! Ca te rappelle pas de bons souvenirs ça, pauvre con ? »

Et Nathan de le secouer un peu avant de tourner les talons et de revenir vers Lily pour la serrer contre elle, comme avant que Nick ne vienne, ne fasse chier puis ne reparte. Mais au fait, qui a dit qu’il était parti ?

Quel couple de grosses larves, regardez-les patauger dans la neige, sérieux. Ils étaient tombés en plein bisou, et vlam dans la neige, où Lily, en essayant de se relever, était retombée très magistralement en soulevant des gerbes blanchâtres de l’étendue glacée. Comment que c’est bien dit ça ! Enfin bref, après avoir canardé son copain de boules de neige qui lui glacèrent les mains par la même occasion, Lily se vautra sur lui – en fait elle avait essayé d’aller contre lui et s’était pris les pieds dans la neige comme une andouille – pour un câlin-bouillotte un peu foiré à cause du froid humide. Au final, mini-marmotte finit par se relever pour s’asseoir sur le banc en tremblant de froid comme une pauvre perdue, un éternuement pointant méchamment. Elle farfouilla dans son sac pour récupérer le fameux cadeau de Saint-Valentin, et quand Nathan vint s’asseoir près d’elle, elle se colla contre lui en lui posant l’emballage de sa super marmotte en peluche sur les genoux. Mais, chose atroce et déplorable, Nathan était complètement gelé, complètement trempé, et n’assurait pas du tout son rôle de bouillotte. En tendant misérablement de se réchauffer, elle regarda Nathan ouvrir le paquet – tout en ne lui éraflant pas la joue avec ses bracelets à pique XD – et se mettre à rigoler en voyant la jolie petite marmotte en peluche, toute duveteuse et toute craquante. Rien qu’en revoyant la touche de la super marmotte, Lily avait envie de lui piquer pour lui faire un gros câlin. Mais ça, ce fut juste avant la super phrase de Nathan, qui lui assurait qu’il n’avait pas besoin d’une marmotte en peluche pour rêver d’elle. Oh c’est trop mignon *_*. Esquissant un sourire tout fondant, Lily laissa Nathan l’embrasser, en se demandant à quel moment elle allait mourir à cause du froid. Déjà qu’elle ne parlait plus beaucoup et qu’elle luttait pour ne pas ralentir les battements de son foutu cœur … Même le super pot avec la flamme rose dedans ne parvenait plus à réchauffer ses papattes. En fait la flamme allait bientôt s’éteindre … Et voilà, plus de flamme. Quelle mauvaise qualité ce truc, roooh. Nathan, qui n’avait rien remarqué, lui assura après un nouveau bisou qu’il lui rapporterait son doudou de quand il était petit, un ours en peluche. Son doudou à lui ? Oh ouais trop bien ! Non allez ça suffit, Lily est en train de crever de froid là.

« Nath ? »

Epic fail. Son murmure fut couvert par un déplacement de neige, et Nathan qui grognait tel le grizzly que Nicolas approchait. Bah laisse-le venir, on s’en fout, bordel. Elle changea quand même d’avis lorsque ce gros connard de Nick ne trouva rien de mieux à faire que de leur balancer une boule de neige dans le dos, en ricanant comme un animal qui a laissé son cerveau à la douane, pour peu qu’il en ait un jour eu un. Après un grondement de mauvais augure, Nathan la lâcha et alla gueuler sur le Serpentard, laissant Lily seule sur le banc, avec son pot vide dans les mains. Lâchant le pot, la petite vipère le regarda s’enfoncer dans la neige, et décida brusquement que l’hiver, c’est de la merde, et qu’elle veut rentrer au château tout de suite. Se tournant vers le lieu de la dispute, elle regarda Nathan secouer Nick comme on poirier avant de le lâcher sans ménagement dans la neige. Lily sortit sa baguette, l’agita pour créer une grosse boule de neige, qu’elle balança sur Nick avant qu’il ne se relève. Vaincu, le Serpentard préféra tourner les talons, après un regard noir qu’elle n’eut même pas la force de relever tant elle avait froid. Quand Nath la reprit dans ses bras, elle ne trouva rien de mieux à faire que de lâcher un soupir, le genre de soupir de la bestiole tétanisée par le froid qui va finir par se transformer en congère ou éclater en sanglots. Ou bien éclater en sanglots et se transformer en congère quand les larmes auront gelé, même si ce sera lent puisque l’eau salée gèle moins vite que l’eau pure, et qu’il y a du sel dans les larmes. Cours de biologie numéro un. Elle remarqua avec une pointe d’ironie que le fait d’être dans les bras du grizzly en peluche ne changeait pas grand-chose à son état de bestiole transie, et pas que d’amour sur ce coup-là, et décida que bon, allez, on rentre.

« Nathan j’ai froiiiiid ! »

Rectifions, ce serait plutôt qu’elle se gèle tellement qu’elle se sent transformée en bloc de glace avant l’heure. L’Ecosse, quel pays à la con pendant l’hiver. Et puis sentez le ton pitoyable et implorant de la marmotte frigorifiée. La pauvre bestiole, ça me déchire le cœur de la voir comme ça T___T.

« On peut rentrer ? S’il te plaîîît ! i______i »

Rechercher

Résultats par : Messages Sujets
Recherche avancée