Look at the stars. { Nathan.

« Hey Lily, tu viens ? »
« Mh, où ça ? »
« Eh bah, au cours d’astronomie ! »

A moitié affalée avec classe dans un canapé, la mini-Potter renvoya un regard fatigué à sa camarade de Serpentard. En cette froide soirée d’hiver, les gens de sa maison avaient presque tous revêtus un pull ou un polaire, le tout agrémenté d’une écharpe et de gants. Et bien sûr, Lily, frileuse comme un animal des Tropiques qu’on balancerait aux pôles, ne faisait pas exception à la règle. Le pire étant, la jeune demoiselle enchaînait les soirées à Serpentard, et dormait de moins en moins. Or, dormir pendant les cours n’est pas le meilleur des moyens pour avoir efficacement des bonnes notes. Ce soir, donc, elle avait prévu de dormir. De se coucher super tôt et de rattraper son sommeil en retard, car personne ne savait si le retard lui courait après ou si c’était elle qui courait après le sommeil. En tout cas, elle avait le don de savoir s’endormir quand elle avait un peu de temps devant elle, pour rester éveillée pendant les grands boums, entre autre. Mais là, journée un peu pourrie, elle n’avait pas du tout eu le temps de dormir. Deux heures de botanique où le professeur Londubat avait fait rire la galerie en racontant comment se comportait le professeur Chourave, son prédécesseur. Puis deux heures de potions avec une prof aussi sèche que la craie qu’elle utilise pour écrire au tableau. Après manger, elle avait enchaîné avec deux heures d’étude des moldus, et avait cru hurler de rire quand le professeur avait raconté, très sérieux, une chose de la vie des moldus en la détournant complètement de son contexte. Puis deux heures d’enchantements avec le professeur Lupin, où elle avait failli égorger les donzelles qui roucoulaient en le regardant changer la couleur de ses cheveux. Après ça, elle avait rapidement bossé, bouclant tous ses devoirs en vitesse, avant d’aller manger et de s’affaler dans sa salle commune pour dormir. Alors qu’on vienne la réveiller pour lui parler d’un cours d’astronomie … Mais pitié !

« Non, je n’y vais pas. Bon cours à vous, moi je vais rattraper mon sommeil en retard. »
« Tu as tort, on va travailler sur la position de Saturne par rapport à … »
« Je m’en fous, de Saturne, Coralie. Va donc admirer les étoiles si ça te fais plaisir, moi, je compte bien dormir. Je lui dirai que j’avais oublié le cours, puis voilà. »

Haussant les épaules, la jeune brune quitta la salle, laissant Lily avachie dans son canapé. Malheureusement, l’héritière Potter vit son sommeil considérablement réduit quand les premières années commencèrent à … C’est une excellente question en fait, mais ils firent tellement de bruit que Lily préféra se lever en attrapant l’anse de son sac, pour quitter sa salle commune en se glissant hors des lieux comme une ombre noire. Errant dans les couloirs, elle se rendit compte que le couvre-feu allait bientôt arriver. Ouais, eh bah tant pis. Il était 20h30, et elle allait où elle voulait, point barre. Ce matin d’ailleurs, elle avait failli se faire engueuler par la grande inquisitrice à cause de ses habits. En effet, sous sa cape de Poudlard, elle portait, très visible, un tee-shirt des Harpies signé par toutes les membres de l’équipe, et surtout par sa mère qui avait incité les autres à signer le tee-shirt de sa fille. Sur le tee-shirt très collector, et donc très cher maintenant, elle avait collé, à l’aide d’un sortilège qu’elle annulait quand elle devait mettre son tee-shirt au sale, des badges des Harpies. Alors évidemment, ça n’avait pas plu à la grande inquisitrice qu’elle soutienne son équipe favorite en plein cœur du championnat. Prise d’une envie de rébellion, Lily sortit de son sac les badges de sa seconde équipe préférée, les Pies de Montrose, et les colla magiquement sur son tee-shirt. Certes, elle ne risquait pas de croiser beaucoup de monde, mais voilà. Se demandant où est-ce qu’elle pourrait aller pour avoir un peu de paix, de calme et de tranquillité, elle finit par opter pour la salle des armures, pas trop fréquentée de ses semblables.

Prenant un passage secret – elle les connaissait tous par cœur – elle grimpa jusqu’au quatrième étage sans effort, surveilla qu’elle ne croisait aucun préfet, puis descendit un étage pour aller dans la salle des armures. Poussiéreuse, lugubre, silencieuse, elle était parfaite, et lui procurerait un semblant de havre de paix pendant quelques heures au moins. Le temps que les énergumènes de Serpentard cessent leurs âneries et qu’elle puisse aller se coucher sans les entendre. Se dirigeant jusqu’au fond de la grande salle, qui faisait penser à un hall démesuré, elle posa son sac et s’assit à même le sol, appuyant sa tête au mur froid. Puis elle écouta le silence. Le bruit de sa respiration, le léger tic tac de sa montre accrochée à son poignet droit, puisqu’elle est gauchère, le doux murmure de l’air qui s’infiltre par les rainures des portes pour soulever et charrier la poussière … Le calme, quoi. Enfin. Sortant de quoi manger de son sac, essentiellement des sucreries, Lily mit en marche son mp4 et se dirigea directement vers des bonnes vieilles musiques françaises et moldues. Ah, Lily et son amour des musiques rock de moldus. Ca, c’est sa maman qui le lui avait fait découvrir, déjà en écoutant Trust alors qu’elle était enceinte de sa petite dernière. Après, quand on grandit avec Téléphone, Noir Désir, puis d’autres groupes comme Sum41, Dire Straits ou autre, il est normal qu’on soit contre la merde passée à la radio de Poudlard, contrôlée par la grande inquisitrice … Prise d’un instinct subit, Lily coupa brusquement sa musique et fourra toutes ses affaires dans son sac, en jetant un regard à sa montre. 21h30. Une heure qu’elle végétait en écoutant Trust en boucle. Et quelqu’un venait de rentrer dans la pièce. Le quelqu’un approchait, d’ailleurs. Sortant sa baguette d’un mouvement vif, Lily percuta une armure du coude. Discret. Car cette dernière, sans se faire prier, commença à se casser la gueule en grinçant.

« Immobilus ! »

A peine chuchoté. Pourtant l’armure s’arrêta gentiment, et Lily put la faire revenir sur son socle en la faisant bien grincer au passage. Bonjour la discrétion. Bon, okay, elle allait prendre deux heures de colle. Attrapant l’anse de son sac, elle se releva pour se diriger à contrecœur vers celui qui venait d’entrer … Avant qu’elle ne reconnaisse Nathan, un double redoublant qui était donc de sa promotion. Lâchant un soupir soulagé, et un petit rire tout autant soulagé, miss Potter laissa retomber son sac et se rassit à terre, ressortant son mp4 et sa bouffe, puis sortit également une bouteille d’eau qu’elle trimballait toujours sur elle. Relevant la tête, elle fit un sourire à la fois chaleureux et amusé au grand Serpentard qui lui faisait toujours face.

« Tu m’as fait trop peur, j’ai cru que c’était un préfet. T’en veux ? Je partage. »

Attrapant une plume en sucre, elle la mit dans sa bouche et la laissa fondre. Ayant avalé le tout, elle reprit la parole tout en saisissant sa bouteille d’eau pour se débarrasser des graines de sucres.

« Alors, toi aussi tu as tellement été emballé par le cours d’astronomie que tu as, bien sûr, par mégarde, oublié l’heure et le lieu de ce cours si passionnant ? Je compatis, on doit vraiment être en train de louper des trucs tellement … Instructifs ! Hinhin. Tellement dommage de louper ça. »

Invité

« Hey ! Wait ! I’ve got a new complain, forever in debt to your priceless advice! »
« Nathan ? ô_ô »
« Mmh ? »
« Tu chantes … quoi ? »
« Rien. »

Nathan se leva, sous le regard irrité du jeune homme qui s’était approché de lui. Cela faisait quatre mois que le grand brun partageait le dortoir de ses cadets, et quatre mois qu’il tirait la gueule, les ignorait et les envoyait bouler quand ils l’approchaient. Eux, ils prenaient sur eux, et tentaient de nouer des liens amicaux avec le grand serpent portant des bracelets à piques et des colliers assortis, ils essayaient d’oublier le mépris ou la peur – oui, car Nathan leur faisait un peu peur – qu’il leur inspirait pour construire des relations amicales, et lui se drapait dans sa cape hautaine en les envoyant merder, mais y’en a marre là ! Avec un soupir, la vipère qui avait tenté d’approcher son aîné revint vers son groupe d’amis, et ils sortirent de la salle commune en discutant, se dirigeant dans la direction opposée de celle prise par Nathan. Eux, ils allaient en cours d’astronomie, et lui ? Bah, qu’est-ce qu’ils en avaient à faire ! Trainassant dans les couloirs, Nathan finit par passer devant un grand miroir, et s’arrêter en voyant la gueule qu’il tirait. Et d’ailleurs, elle était pas vraiment rassurante. Des cernes monstrueux, un air de drogué en manque, cela ajouté à tous les trucs peu engageants qu’il portait déjà : ses chers bracelets à pique, une chaîne au bout de laquelle se balançait un pendentif argenté, un tee-shirt des Bizarr’ Sisters signé par tous les membres du groupe – et bah oui, quand on est fan, on ne se refait pas – sur lequel on pouvait noter la présence de pas mal de badges, dont plusieurs des Pies de Montrose et un des Harpies de Holyhead, équipe de Quidditch que Nathan respectait pour avoir montré à tous les machos de ce monde que des filles assuraient trop. Il portait aussi un baggy noir style bondage, ainsi qu’une paire de New Rock renforcées de fer et qui faisaient un boucan d’enfer quand il marchait, accompagnées par le cliquetis de toutes les chaîne qui pendaient à ses vêtements. Par-dessus son tee-shirt était aussi nouée – à la va vite, je vous l’accorde – une cravate noire ornée de têtes de mort blanches, couleurs et motifs que l’on retrouvait aussi sur le sac du jeune homme, associés à quelques badges cette fois-ci. Pour finir, on voyait les tatouages de sa nuque et de ses épaules ainsi que ses différents piercings, et ses cheveux étaient légèrement colorés en rouges sur les pointes – oui, c’est toujours sympa de changer un peu de style. Bon, d’accord, il avouait qu’il pouvait faire des efforts, avec la gueule qu’il tirait, c’était limite épatant qu’on l’approche. Mais bon, que pouvait Nathan au fait qu’il ne tenait pas du tout l’alcool et que les Serpentards se faisaient une soirée chaque soir ? Il n’y participait que rarement, quand des ‘amis’ l’y trainaient ou que des camarades de septième année se joignaient à la fête, et immédiatement, les cinquième années voyaient le grand punk rire, se marrer et plaisanter comme ils ne l’avaient jamais vu faire. Bon, ils voyaient aussi, en général, un ami de Nathan lui gueuler dessus jusqu’à ce qu’il accepte d’aller se coucher, totalement bourré après seulement trois verres. On tient l’alcool ou on ne le tient pas, mes chers, en tout cas on ne peut pas se refaire. Enfin bref, Nathan s’était tapé une sale gueule de bois toute la matinée, et là, il crevait d’envie d’aller s’asseoir quelque part pour écouter de la musique tout en se grillant une cigarette, en bon fumeur. Oh et puis quoi, il était majeur, il faisait ce qu’il voulait ! Se dirigeant vers le sommet d’une tour rarement fréquentée et surtout extérieure, Nathan tira un paquet de Marlboro, un briquet et son mp4 d’une poche de son sac, après avoir fait entendre un joli concert de cliquètement. Quelques minutes plus tard, Nathan était assis sur le muret sensé empêcher les gens de tomber – bah c’était raté, il était tout petit leur muret – et avait une jambe qui pendait dans le vide, l’autre étant ramenée contre son torse. D’ailleurs, il frissonna légèrement quand un petit vent se leva. Bah ouais, c’est pas tout de se balader en tee-shirt au sommet d’une tour une nuit en plein hiver, mais on finit par avoir un petit froid en fait. Lorsque le froid fut trop présent, d’ailleurs, Nathaniel récupéra son sac qu’il avait posé au pied du muret et dévala les marches de la tour dans l’espoir de se réchauffer en courant un peu. Ben voyons. La seule chose qu’il réussit à faire, c’est se foutre une peur monstre en entendant un bruit en bas. Alors forcément, tout ce qu’il trouva à faire, c’est d’ouvrir une porte en vitesse et de la refermer derrière lui en se plaquant contre le mur. Un instant, le battant pivota, tandis qu’un préfet jetait sûrement un coup d’œil, puis il se referma, et Nathan put entendre les pas s’éloigner. Aaah, sauvé. Observant la pièce autour de lui, Nathan remarqua qu’il était arrivé dans la salle des armures. Ah cool, j’avais envie de taper discute à des bonhommes en fer moi et … Mais pas besoin de te pencher en faisant mine que t’es vivaaant ! ô___ô Ouvrant des yeux ronds comme des soucoupes, le grand brun eut le temps de voir une armure se ramasser la gueule en avant, puis d’entendre un chuchotis tandis qu’avec un grincement de fin du monde, elle se redressait et revenait sagement à sa place. Ah bah dites donc, il pouvait pas savoir qu’elle bougeait toute seule, cette armure, l’espèce de redoublant ? Aaah mais non, logique. A peine pensait-il qu’il ne connaissait finalement pas aussi bien Poudlard qu’il ne voulait bien le croire qu’une jolie jeune fille sortait de derrière l’armure en tirant la gueule, avant de sourire en le reconnaissant, apparemment soulagée. Elle lâcha un petit rire en se rasseyant, reposant son sac et ressortit des affaires de son sac, à savoir un mp4, des paquets de bonbons et une bouteille d’eau. Sucreries et mp4 ? Qui était cette fille bizarre mais tout à fait au goût de Nathan ? Relevant le regard, il aperçut la chevelure brune tirant sur le roux de la jeune fille ainsi que ses yeux verts. Ah d’accord, c’était mademoiselle Potter, la jolie héritière de la famille de l’Elu. Nathan l’avait déjà remarquée pour son tee-shirt des Harpies de Holyhead et savait qu’elle était la fille de l’une de leurs joueuses, Ginny Potter, et respectait la jolie vipère parce qu’elle ne prenait pas la grosse tête. Et puis bon, il fallait avouer qu’elle était quand même plus mignonne que cette demi-vélane qui se pavanait dans la salle commune avec son visage trop parfait et sa chevelure si blonde qu’elle lui décapait les yeux.
Bon, c’est joli de penser à ça, je suis certaine que Lily en serait vachement touchée, mais il y avait un petit hic : il faisait quoi, Nathan, pendant ce temps ? C’est qu’il n’était pas habitué à ce qu’une jeune fille lui parle, le grand redoublant ! D’ailleurs, elle lui proposait des bonbons. Ce fut là que la gourmandise du brun prit le dessus, et il fit un charmant sourire à Lily avant de poser son sac par terre et de s’asseoir en face d’elle, l’ouvrant pour regarder ce qu’il y avait de marrant dedans. Oh génial, deux bouteilles de Bièraubeurre ! Nathan, tu sais que ton sac, c’est un génie ? Enfin bref, il sortit les petites bouteilles en tendant une à Lily, souriant avec sympathie tout en répondant :

« C’est surtout que j’aime pas regarder les étoiles autrement qu’à l’œil nu en me disant qu’elles sont jolies. Savoir leur nom, leur taille et leur date de création, sérieusement, qu’est-ce que j’en ai à foutre ? Le monde est tellement plus beau quand on ne sait rien de tout ces inutilités … »

Songeur, il chercha un décapsuleur dans la poche de son sac, en trouva un, ouvrit sa bouteille puis la porta à ses lèvres, avalant une gorgée de Bièraubeurre. Tout en s’adossant à une armure, il observa Lily du coin de l’œil, guettant sa réaction. Il venait sûrement de passer pour une espèce de romantique débile qui se prétend punk en voulant juste expliquer qu’il préférait la simplicité des choses à leur côté scientifique. Oui bah hein, il avait sa vision des choses et basta, ça changeait quoi que l’étoile en question ait telle ou telle particularité ? Se renfrognant légèrement tout en détournant son regard de la jeune fille, Nathan ramena une jambe contre lui, étendant l’autre sur le sol. Il était parfois vachement space, n’empêche, à un point qu’il se faisait peur. Sortir ça dès qu’on lui parlait, et après il s’étonnait de faire flipper ses camarade de dortoir !

Bon. Okay, il était vraiment charmant ce grand brun, en fait non, carrément très beau, tout à fait son style, avec son allure rebelle et son tee-shirt dédicacé des Bizarr’ Sisters qui puait le tee-shirt collector, et ses badges de … Oh mon Dieu. Les Harpies et les Pies. Elle laissa trainer son regard sur les badges, avant de lâcher un nouveau sourire et retourner à ses bonbons. Bon, bref, en fait il lui foutait un sacré vent, parce qu’il la laissait parler sans répondre. Un vieux serpent avant-gardiste qui considère que oh mon dieu, faire ami-ami avec un Potter c’est le mal ? Ah non. Quand elle lui proposa de quoi bouffer, il lui fit enfin un sourire – et PUTAIN quel sourire de tombeur ! – avant de s’asseoir à côté d’elle, s’appuyant à une armure dans la faire grincer. Eh oui Lily, on est doué ou on ne l’est pas, que veux-tu. D’ailleurs, monsieur qui avait la chance d’être très doué pour ne pas faire grincer les armures farfouillait dans son sac, produisant un agréable concert de cliquètement, bruit très doux aux oreilles de la punk qui dormait – ou pas – dans la tête de Lily. Après tout, quand on est capable de tracer le trait de maquillage qui clame l’insolence, qu’on se balade avec un tee-shirt pas du tout règlementaire, on ne va pas dire que l’emmerdeuse qui est en elle fait un gros dodo, comme une marmotte qui hiberne dans son terrier bien chaud. Hm, marmotte. Dodo. Bref, changeons de sujet avant que la grosse marmotte ne se mette à bailler, et ne meure dans le froid à cause de la catalepsie. Pauvre animal martyrisé, snif. Finalement, Beau Gosse – oui, ce nom lui allait à merveille 8D – finit par sortir de son sac de la Biéraubeurre, et lui en tendit gentiment une. Oh oui, bien plus attrayant que ma bouteille d’eau ça ! Ne se faisant pas prier – et puis quoi encore – la rousse attrapa la bouteille tiède et ne s’embarrassa pas d’un décapsuleur pour l’ouvrir. Elle tapa d’un coup sec sur le goulot pour libérer l’air, et fit sauter l’opercule avec son ongle. Tadam, talent féminin mon trésor. Il finit par répondre à sa petite diatribe sur l’inutilité du cours d’astronomie en … Waaah, quel romantiiiisme ! Epatée, Lily fixa le Serpentard en se disant qu’elle venait de trouver la perle rare que les filles s’arracheraient volontiers. Assez punk pour provoquer sans retenue l’administration, assez punk pour rester sensibles aux beautés de la nature, sans avoir besoin de connaître leurs usages.

« Je suis parfaitement d’accord. Savoir que ce point lumineux est le soleil d’une autre galaxie lui enlève tout son charme. Il y a certaines choses qu’il ne faut pas désenchanter, sauf pour courir le risque de mettre du concret là où la magie est plus belle. »

Et allez, Lily en crise de romantisme ! Lâchant un petit sourire, elle rabattit ses jambes contre son ventre et tendit ses mains sur ses genoux, faisant glisser les quelques bracelets qu’elle portait aux bras. Et quels bracelets ! Aucun d’entre eux ne portaient des piques, mais ils en restaient significatifs de son envie de tout foutre en l’air, sauf sa propre vie. Des bracelets en cuir joliment percés d’un rond de métal à froid, quelques autres agrémentés de chaines ou de pendants avec des A ou des têtes de mort … Tape-toi l’affiche, miss Potter. Attrapant sa bière, elle but une nouvelle gorgée avant de la reposer et de prendre une nouvelle plume en sucre. Eh, c’est qu’elle a faim la miss, après tout, elle a mangé il y a longtemps. Ouais c’est ça va, espèce de grosse morfale de base tiens. S’appuyant un peu mieux contre le mur, elle posa son mp4 au sol – puisqu’elle le tenait toujours dans la main – et laissa vagabonder son regard. Elle n’avait plus du tout envie de rentrer dans la salle commune, mais se sentait tomber dans une drôle de torpeur. Attention, marmotte en hibernation programmée ! Allez, il fallait qu’elle tape la discute avec le joli monsieur pour ne pas s’endormir, sinon elle se réveillerait toute courbaturée et de très mauvaise humeur.

« Je ne comprend pas pourquoi les Serpents de ma promotion ont peur de toi. T’as l’air d’être un brave type. Qui fait la gueule, qui grogne et qui fait fuir les gens, certes, mais qui écoute de la bonne musique et qui supporte des équipes de Quidditch plus que respectables, pas comme ces bâtards de Faucons qui ont triché au championnat et qui se sont quand même fait laminer par les Harpies 450 à 150. En fait, si tu veux mon avis, et même si tu le veux pas tu l’auras, tu me fais penser à un gros ours en peluche, tout chaleureux et tout câlin, qui peut se transformer en machin tout malléable quand les circonstances l’obligent. »

Tout à fait mon genre de mec. Mais ça bien sûr, c’était sous-entendu dans le sourire que Lily adressa au magnifique Serpentard face à elle. Mais, attendez une seconde, Lily drague ?! Eh bah putain, vite, sortez vos agendas, la méfiante de service est en train de draguer quelqu’un ! Bon, le quelqu’un ressemble à un Apollon, selon les critères on ne peut plus tordu de la jeune Potter. Ses critères à elle ? Homme parfait, Hugo Weasley. Son beau et grand et magnifique cousin de cinquième année avec lequel elle était toujours fourrée. Polisson, mesquin, travailleur, angélique et démoniaque, bref la personne qu’on ne soupçonne pas mais qui vous a pourtant fait des tonnes de crasses sans que vous ne vous en soyez rendu compte. Nathan était donc assez loin de ces critères de la perfection, puisqu’il était le premier accusé en cas de souci à cause de son look, mais généralement à juste titre puisqu’il était le responsable du souci. Il ne travaillait pas et avait déjà redoublé deux fois, mais … Et alors ? Il plaisait beaucoup à la Serpentard qui, de fait, comptait bien engager le jeu du chat et de la souris avec lui. Quant à savoir qui serait le chat et qui serait la souris … Elle éluda la question en reprenant la bouteille de bière pour boire une nouvelle gorgée, faisant tinter ses bracelets au passage, et reposa la bouteille au sol une nouvelle fois.

« Ah oui, et tu es romantique aussi, ça c’est un bon point. C’est rare, les hommes romantiques. Dis-moi que tu lis le Chicaneur, que tu écoutes Radio Rocks, que tu ferais péter les cours pour assister à un match de Quidditch et que tu aimes le rock moldu, et je commence officiellement à te draguer. »

Ca veut dire devant tout le monde, pendant les cours, bref n’importe quand. Pas coincée du tout la Potter, peut-être même un peu trop directe, hein. Elle agrémenta sa petite phrase par un magnifique sourire charmeur made un Ginny Weasley, qui laissait bien apercevoir ses dents blanches parfaitement alignées – merci à Tata Hermione pour ce sortilège bien appliqué – qui brillaient à la Freedent White. Waw, beauté fatale en action. Hem, recommence à bouffer tes plumes en sucre et à boire ta bière, au lieu de dire des conneries, mini-Potter !

Invité

Waah, elle avait mangé des céréales Lion – ROAAAAR ! – la jolie Potter ? Il était à peine arrivé qu’elle le regardait d’une manière assez, euh, gênante. Elle le fixait en le détaillant, un étrange sourire sur les lèvres. Ah non, c’est quoi le délire, là, c’est caméra caché, on piège le vilain punk et on le ridiculise ? Non mais oubliez, ça va pas se passer comme ça, non mais oh ! Bon et bah si c’est comme ça, lui aussi il allait la regarder, et na – âge mental : sept ans. Alors, elle avait un joli minois bien dessiné, avec de superbes yeux verts. Ah non, pas verts, bruns. Dire que tout le monde pensait qu’elle avait les yeux de sa défunte grand-mère paternelle, et que ce tout le monde se fichait le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Continuant de détailler la jolie rouquine – oui parce que le brun, c’est lui –, Nathan finit par noter la présence d’un élément capital dans ses vêtements. Le tee-shirt.

« LES HARPIIIIIIES. ♥___♥ »

Mais superbe, le tee-shirt collector des Harpies de Holyhead, il voulait le même ! Elle pouvait lui passer, peut-être ? Mh non, raté, elle faisait un mètre soixante et lui vingt-centimètre de plus. Et sûrement des kilos en plus, aussi, mais chut, ça, il ne faut pas le dire, on pourrait vexer Nathan. x) Il allait dire à Lily qu’elle avait des supers goûts lorsqu’elle reprit la parole, expliquant que son avis était totalement en accord avec celui du grand brun. Mmh, une jolie supporter des Harpies, et romantique avec ça ? Et encore mieux, elle dégagea de sous ses manches quelques bracelets, bracelets qui plurent immédiatement au grand punk. En même temps, des tours de poignet auxquels pendaient des chaines ou des pendentifs en forme de têtes de mort de A … Que des symboles qu’on pouvait retrouver sur Nathan, ses vêtements et ses affaires. Lorsque Lily attrapa une plume de sucre, après avoir bu une gorgée de bière, le Serpentard se rappela tout à coup qu’il crevait la dalle – ah bah que voulez-vous, c’est ça de sauter un repas sur deux parce qu’on est en colle – et il tendit la main pour en piquer une aussi, sans se gêner. Eh, quoi, elle lui avait proposé, il faisait comme il le sentait, non ? Surtout qu’elle lui était bien sympathique. Enfin non, soyons plus francs, surtout qu’elle était vachement mignonne et tout à fait à son goût. Elle reprit la parole tandis qu’il faisait fondre la plume en sucre sur sa langue, la regardant du coin de l’œil en souriant légèrement. Sourire qui s’étira lorsqu’elle fit le listing de ses qualités alors qu’ils ne se parlaient que depuis cinq minutes quarante-trois secondes et deux, trois, quatre dixièmes. Il ne put toutefois s’empêcher de hausser un sourcil surpris lorsqu’elle lui sortit, avec un immeeeense – et magnifique, parfait – sourire à en faire pâlir d’envie les acteurs des pubs pour Colgate, donc lorsqu’elle lui sortit avec un grand sourire qu’il la faisait penser à un gros ours en peluche, tout chaleureux et tout câlin, qui peut se transformer en machin tout malléable quand les circonstances l’obligent. Tout ça avec un air de ‘c’est tout à faire le genre de mec qui me plait’. Ah mais tu sais, mignonne petite Potter, si tu abordes un gars en lui disant qu’il te fait penser à un ours en peluche, s’il est normalement constitué, il risque de prendre peur ou de te rire au nez comme une espèce de gros beauf qui ne comprend pas les filles. Mais on a dit normalement constitué, et Nathan ne rentre pas dans cette catégorie, vous comprenez ? Se contentant d’écarquiller un peu les sourires tout en se retenant de ne pas éclater de rire – bah oui, rire en buvant, c’est monstrueux, vous savez – Nathan écouta Lily récupérer sa bouteille en faisant tinter ses bracelets, boire un coup puis la reposer en reprenant la parole, notant qu’il était romantique, aussi, et que si ça continuait, elle en ferait son quatre heure, à condition qu’il lise le Chicaneur, écoute Radio Rocks, soit capable de sécher les cours pour assister à un match de Quidditch et écoute aussi du rock moldu. Lily, tu sais que tu parles à un fan de Nirvana, là ? XD Avec un immense sourire, il reposa sa bouteille et se tourna vers elle :

« Bon non mais c'est bon là, on peut quasiment sortir ensemble, t'as les mêmes goûts que moi et t'es mignonne, tu me plais bien tu sais ? XD »

Nathan, c’est quoi ton délire, depuis quand t’es aussi détendu avec une fille que tu ne connais pas ? ô_ô – Mais depuis que je mets du déodorant Axe tous les matins, bien entendu ! Hrm, bref, il se surprenait souvent, le Nathan. Et alors, hein ? Tout ce qu’il risquait, c’était de se prendre un râteau, au mieux, il … Euh, il sortirait avec Lily ? En fait il avait répliqué un peu sans réfléchir, et pour tout dire, ça lui faisait un peu bizarre, à lui, le grand romantique – bah ouais, faut enfoncer encore un peu le couteau dans la plaie – de répondre ça à une fille qu’il connaissait à peine. Lui qui était plutôt du genre à passer des plombes à peser le pour ou le contre pour savoir s’il était amoureux d’une fille avant d’expliquer ça à la fille sans aucun romantisme – mais au moins, il était sûre de l’aimer ou non. Alors là, balancer ça à Lily, alors qu’ils se connaissaient à peine et étaient tous les deux pour la première fois … Y’a un hic ? XD Il reprit sa Bièraubeurre, avala une gorgée en réfléchissant et en bénissant l’inventeur d’en avoir fait une boisson presque pas alcoli … Aaaah mais il comprenait maintenant, il avait – déjà – trop bu ! Pas étonnant qu’il commence à sortir des conneries, si une simple Bièraubeurre le grisait déjà à demi. D’ailleurs, Lily, ce n’était pas une des deux folles qui tenaient vachement bien l’alcool et pouvaient boire en une soirée ce que Nathan avalait en un an sans avoir le moindre symptôme de la gueule de bois ? Ah mais si, c’était bien elle, la fille bizarre quoi. A cette pensée, le sourire de Nathan s’élargit encore. Si elle ne l’envoyait pas chier, ils formeraient un drôle de couples, dites donc. Le grand brun sous la table au bout de deux verres et la petite blonde déconnant jusqu’à pas d’heures pendant qu’il cuvait son vin, ça ferait pas un peu tache, dans la salle commune des Serpentards ? Avec un sourire, Nathan reposa sa bouteille, se rapprochant de Lily en faisant tinter toutes les chaines de ses vêtements :

« Allez, à mon tour. Je ne comprends pas pourquoi les autres Serpentards te regardent bizarrement et murmurent que tu n’as rien à foutre par chez nous, que tu devrais plutôt être à Gryffondor comme tes parents, parce que mine de rien, t’es vachement vicieuse. Ton cousin, Hugo là, et toi, vous avez l’air d’être de bons emmerdeurs avec une grande gueule et de bons goûts. J’adore les filles qui ont du caractère, on se marre beaucoup plus avec elles qu’avec ces abruties qui traînent en bandes de pseudos-bien foutues et qui se moquent des autres sous prétexte qu’elles sont fringuées différemment. Quoi que, à Poudlard, y’en a plus beaucoup … Mais je veux dire, ma mère était moldue et depuis sa mort, j’ai passé mes vacances chez mes grands-parents, avec mes cousines moldues de douze et quatorze ans qui se baladent en talons, avec un sac Longchamps et qui hurlent en voyant Justin Castor. Elles m’ont gonflé tout l’été parce que j’écoutais ma musique trop fort à leur goût. On appelle ça le choc des cultures. Lady Gaga contre Sum 41, qui triomphera ? Enfin bref, tout ça pour dire qu’elles m’ont bien gavé, que je suis content d’être enfin majeur et de pouvoir me payer un appartement avec l’argent envoyé par mes grands-parents et que je trouve ça nettement mieux de traîner avec des filles comme toi. »

Nathan qui lâchait un looong blabla, à noter sur tous les calendriers ! Elle est vraiment cool, cette Lily, mine de rien.

En fait il était vraiment trop sympathique ce gars. Un tee-shirt peu règlementaire, voire pas du tout, bardé de badges, des chaines et un style punk, mais, ce qui étonna/choqua le plus Lily, voire les deux mais plus le second que le premier, c’est qu’il n’avait pas de pull. Elle-même portait sa cape de sorcière fourrée et commençait à avoir singulièrement froid en étant assise à même le sol, mais lui, sans pull … Pourquoi tu n’as pas froid, hein ? Gros con. Mh. Détachant son regard du grand brun, qu’elle venait de détailler sommairement, elle attrapa sa bouteille pour boire, quand brusquement, il éleva la voix, en disant … Harpies. Hein ? Ah, avec son regard directement fixé sur son tee-shirt, ça ne pouvait signifier qu’une chose, MON DIEU, ce gars est un fan des Harpies. Mais bon, tu le savais déjà, baka, c’est écrit en gros sur son tee-shirt ! Reposant sa bouteille sans avoir bu – le regard passionné du brun lui donnait plus envie de rigoler qu’autre chose, et rigoler en buvant ce n’est pas très hygiénique – elle tira légèrement sur son tee-shirt vert cramoisi pour que les badges des Pies de Montrose apparaissent également à la lumière. Quand deux fans se rencontrent, attendez-vous à ce qu’ils ne parlent que de Quidditch. Le classement de leurs équipes préférées, les pronostics en cours … Lily, d’ailleurs, excellait comme une brute pour faire des pronostics. Fanatique obsessionnelle compulsive de Quidditch – comme le trouble mais en plus centré – elle suivait avec attention les classements des équipes sur Quidditch Magazine ou sur Souafle fm, la station de radio dédiée au Quidditch. Et comme ça, elle montait les pronostics sur les résultats des matchs, et se trompait en général sur une marge de dix à trente points, parfaitement acceptable.

« Acheté à la coupe inter-équipe mondiale de Quidditch, il y a quatre ans. J’ai eu un mal fou à le faire dédicacer, malgré le fait que je sois la fille d’une des Poursuiveuses de l’équipe. Les badges, je les ai achetés au magasin de Quidditch sur le chemin de traverse, et ceux des Pies de Montrose, aussi. Mais lui, on me l’a donné quand j’ai acheté Lys, mon chat, à la ménagerie magique. Et toi, le tien ? T’as du galérer à le faire dédicacer, non ? Surtout qu’il me semblait que ce groupe s’était dissous à la mort du batteur. »

Lily Potter, mode drague enclenché. Tout à fait l’Apollon dont elle avait besoin. Grand, canon, sexy, franchement bien foutu … Ouais mais en fait elle ne le connaissait pas le moins du monde, et même si elle avait appris à faire une très nette distinction entre amitié et bord politique – elle était par exemple l’amie d’Aleera alors que cette dernière gueulait haut et fort son appartenance future aux mangemorts – elle préférait éviter de s’enticher, tomber amoureuse, sortir d’un futur mangemort. Bon, et c’est là que la réponse « mais comment peux-tu être sûre que c’est un mangemort ? » fait sa brutale apparition. Mais même s’il lui semblait incroyablement sympathique et que son look puait la rébellion à plein nez … Elle n’était pas assez folle pour tomber amoureuse d’un mangemort. Futur ou l’étant peut-être déjà. Surtout qu’elle se connaissait, et sur le domaine de l’amour, elle se savait capable de devenir excessivement possessive, bien trop jalouse, bref, une chiante doublée d’une emmerdeuse qui surveille son copain quand il va parler aux filles. Qui ne fait peut-être pas de scène ou de crise mais qui n’en pense pas moins. Et que le premier – et unique – petit ami qu’elle avait eu avait abusé sans vergogne de sa confiance avant de la balancer comme une vieille chaussette, raison pour laquelle elle restait méfiante vis-à-vis des gens, et hostile à la naissance de nouveaux sentiments amoureux. Bon ok, son ex s’était fait casser la gueule deux jours plus tard par un Albus rendu fou qu’on ait fait pleurer sa petite sœur, mais depuis elle avait appris à se prémunir contre ce genre de chose, et pouvait même devenir une sacrée emmerdeuse pour que celui qu’elle reluque la lâche et s’en aille voir ailleurs, dégoûté par les manières de la Serpentard. Aussi, quand son interlocuteur lâcha avec un grand sourire qu’ils avaient exactement les mêmes goûts et qu’ils pouvaient sortir ensemble, la demoiselle fut tellement surprise qu’elle en avala de travers et commença à tousser. Avalant une bonne rasade d’eau, elle essuya les petites larmes qui perlaient au coin de ses yeux, brusquement très renfermée. Ouais, parce qu’au départ, Lily plaisantait. Certes, elle se serait bien éclatée à le draguer et le chauffer en public, il en aurait fait autant de son côté, mais sans aller plus loin. Bon, allez miss, il faut envoyer bouler Beau Gosse avec tact et délicatesse, tout en laissant la porte ouverte à un futur jeu de chasse qui pourrait peut-être – mon œil ouais, enfin ça c’est Lily qui le dit, parce que nous on a tout prévu, hein Momo XD ? – déboucher sur une relation, euh, libre, on va dire.

« Euh, ouais, toi aussi tu me plais bien, mais comment dire. Bon, très prosaïquement, on ne se connaît pas du tout, et sortir avec des inconnus, si on peut dire ça comme ça, ne fait pas parti de mes habitudes. Puis je suis très méfiante mais surtout romantique, et un peu de romantisme ne fait pas de mal dans ce monde de brutes, non ? »

Silence. Ouais ! Lily Potter, ou comment plomber l’ambiance ! Se rattrapant rapidement pour combler le froid qu’elle venait de balancer entre eux deux, elle esquissa un petit sourire Colgate – et TING t’es aveugle – pas du tout forcé. Le pire étant, ce n’est pas ironique.

« Et puis je te gonflerais bien vite, crois-moi. Je suis possessive, chiante et jalouse, au bout d’une semaine t’en aura marre de m’entendre gueuler à chaque fois qu’une gonzesse s’approche de toi. »

Elle lâcha un petit rire moqueur et récupéra sa bouteille presque vide, se la sifflant comme du jus de citrouille. Posant la bouteille au sol, elle se cala un peu mieux contre le mur, récupérant une nouvelle plume en sucre. Mais regardez-moi ces morfales. Qui boivent et qui bouffent en totale illégalité dans une salle poussiéreuse. Quel romantisme. Et après elle osait parler de trucs mignons, la Potter, alors qu’elle papotait dans une salle inutilisée. Heureusement qu’elle n’était pas asthmatique, vu l’antique, historique et séculaire poussière qui s’accumulait là. Avec des datations au carbone 14, on pouvait peut-être remonter jusqu’à cent ans en arrière, vu la couche de poussière qui recouvrait les panaches des casques des armures. Nathan la tira brusquement de ses réflexions en se penchant vers elle. Mauvais réflexe, monsieur Raven, mauvais réflexe ! Lily, toujours aussi détendue, attendait de voir s’il se pencherait plus, ou s’il faisait juste ça parce qu’il n’entendait pas grand-chose, cela du à la bière qu’il venait de boire. Nath, aussi surnommé celui qui roulait sous les tables, ne tenait pas l’alcool, et tout le monde le savait. Tout comme les gens savaient que Lily le tenait parfaitement bien et pouvait s’avaler des shooters sans pleurer. Quand il commença à lui parler, lui sortant un long laïus, elle ne put s’empêcher de rigoler franchement, amusée. Eh bah, que de compliments en une seule tirade ! Il voulait vraiment sortir avec elle ou quoi ?

« C’est très gentil, je prends ça pour un compliment. Je connais ce genre de gonzesses, on en rencontre pas mal dans les rues de nos jours. Mais personnellement, j’ai un Longchamps. Il est tout griffé et il pue le félin à plein nez, Lys le trouve très confortable et en a fait son panier personnel. Ca a bien embêté ma tante Audrey qui l’aurait bien récupéré, le sac, mais bon, Lys est aussi possessif que moi quand il s’agit de son lit. Et je te ferai remarquer que mon père me gueule aussi dessus pour que je baisse le son. Ok, le genre de musique ne le dérange pas beaucoup, mais le volume si. Mh, Justin machin, je ne connais pas, mais ça doit être comparable à cette bouse allemande qui se prétend rock, non ? Tokio Hotel ce me semble. Domi aimait beaucoup ça jusqu’à ce qu’on lui démontre par a+b que Rammstein c’est mieux. »

Silence. Elle tendit la main pour attraper sa bouteille, et se rappelant qu’elle était vide, dévia la trajectoire pour attraper une plume qu’elle fit agilement tourner dans ses doigts avant de l’avaler.

« Mais c’est vrai que c’est plus drôle de traîner avec des gens qui ont les mêmes goûts que nous plutôt que de faire chier son monde en solitaire. Punk à plusieurs c’est plus fun que punk tout seul. »

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ET BANG, le râteau. Quel doué, notre Nathan, se ridiculiser dès sa première discussion en tête à tête avec Lily … Il devait avoir l’air fin maintenant, tandis qu’elle esquissait un petit sourire en lui expliquant par a+b que sortir avec un inconnu, c’est maaal –n’ouvre pas la porte au grand méchant loup, ne parle pas aux inconnus, n’accepte pas de monter dans leur voiture, et ne sors surtout pas avec eux, sinon ils pourraient te maaaaanger, ma petite enfant – et qu’il tordait ses lèvres – quelle poésie – en une sorte de rictus gêné. Non pas que ça lui brise le cœur de se faire repousser ainsi – n’allez pas non plus croire qu’il était ravi, c’est un être humain, Nathan ! – mais il passait pour un boulet, et ça, il détestait. Le pire étant, il avait dit ça sans réfléchir et à la base, pour plaisanter. Mais quelle tache il pouvait bien faire, parfois. Attrapant une plume en sucre, il finit par se pencher vers Lily, lui sortant une longue tirade sur les bons goûts de la jeune fille, les moins bons de ses cousines et tout le reste. Quand il eut fini, Lily partit d’un grand rire, avant de répondre, arguant qu’elle avait un sac Longchamps, elle. Quoiiiiih ? Les yeux de Nathan s’écarquillèrent comme des soucoupes quand il entendit ça. Elle, la fille qui se baladait avec des bracelets punks, elle avait un sac Longchamps ? Incroyable, c’est d’un illogisme déroutant. Ou pas, vu qu’elle ajouta avec un sourire que son chat, dénommé Lys, l’avait adopté comme lit, ce qui tira un petit rire à Nathan – et lui permit de lâcher son air débile de poisson hors de l’eau. Elle enchaîna en abordant le sujet de Tokio Hotel, faisant sourire Nathan. Mmmh, Tokio Hotel, ces pseudos-rockers au chanteur androgyne ravi d’être pris pour une fille ? Bon, là-dessus, il ne pouvait pas dire grand-chose, lui, parce qu’avec une certaine coupe de cheveux et en étant bien rasé, il pouvait aussi passer pour une fille, mais il ne comprenait pas le fait que ce type soit heureux qu’on le prenne pour une femme. Ne pensez pas que Nathan était sexiste – s’il l’avait été, il n’aurait pas été un aussi fervent supporter des Harpies, équipe composée uniquement de femme, d’ailleurs –, il se disait juste que s’il était un mec, bah, pourquoi ne pas l’assumer ? Lily se tue un instant, jouant avec une plume en sucre avant de l’avaler et de reprendre. Ah ça oui, punk tout seul, c’était un peu chiant. Surtout punk redoublant, en fait, parce qu’on devait se refaire des amis tous les ans, et avec le caractère de merde dont été doté Nathan, il pouvait dire que l’actuelle discussion était sûrement la plus amicale qu’il avait eut depuis le début de l’année. Les autres échanges avec les cinquièmes années, c’était en général des questions comme ‘pourquoi t’es fringué comme ça ?’ ou ‘qu’est-ce que tu fais Nathan ?’ – questions auxquelles il ne répondait pour ainsi jamais – ou bien des remarques acides ou exaspérées sur son look, ses manières ou bien tout simplement le fait qu’il ai redoublé deux fois. Surtout que ses deux redoublements avaient à peine deux ans d’écart, ce qui n’avait plus que moyennement à son père – mais ça, on s’en fiche, il ne s’était manifesté que par une Beuglante que Nathan avait immédiatement brûlée avant de partir trainer avec des amis, une cigarette à la main. Songeur, le jeune homme passa sa main dans sa poche, sentant la présence d’un briquet. Tiens, il était là lui ? D’habitude, il était avec son paquet de cigarettes, dans la poche de son sac … Nathan se releva soudain, attrapant son sac pour vérifier qu’il avait bien rangé son paquet de Marlboro, pris d’un affreux doute. S’il l’avait laissé en haut de la tour, il était bon pour remonter les escaliers et chercher son paquet dans le noir avant qu’un préfet ne fasse sa ronde de nuit, et ce sans pouvoir allumer de lumière par crainte que les élèves s’étant rendus au cours d’astronomie ne le remarquent. Farfouillant dans son sac, il finit par brandir le paquet de cigarette avec un ‘ah !’ triomphant. Se retournant vers Lily, il mit le paquet dans l’une des poches de son pantalon en se rasseyant contre l’armure de tout à l’heure, ne lui tirant à nouveau aucun grincement. Quelle classe, Nathan, quelle classe.

« Mh, ouais, sauf que je préfère encore ces allemands, au moins ça bouge un peu. Ce type, c’est un gamin, il n’a même pas mué, et ses chansons se résument à des ‘baby’ qu’il répète sur tous les tons. Je n’arrive pas à croire que mes cousines puissent être sous le charme de ce type. Le pire, c’est quand même que je ne peux pas écouter les Bizarr’ Sisters pendant tout l’été parce que mes cousines sont moldues et ne savent rien à la magie. Mes grands-parents m’ont dit de ne pas leur en parler, sinon elles pourraient découvrir le monde magique, et ils ne veulent surtout pas qu’elles soient au courant, va savoir pourquoi. Mais bon, mieux vaut ça que d’être tout seul avec un père qui ne peut pas vous calculer, j’imagine. Domi, c’est ta cousine, la fille qui te ressemble un peu en caractère ? Elle a l’air sympa, comme le reste de ta famille en fait. Tu as de la chance d’avoir des frères, quand j’étais gamin, j’aurais tout donné pour avoir un frère aîné qui me défende quand on m’emmerdait. Mais maintenant, avec mon look et ma taille, on m’emmerde quasiment plus, c’est génial. Et ouais, punk tout seul, c’est bien, mais punk à plusieurs, c’est encore mieux, comme tu dis. Surtout si les plusieurs ne sont pas en septième ou sixième année, en fait. »

Il se pencha en avant pour attraper une autre plume en sucre qu’il fit fondre dans sa bouche, s’adossant à nouveau contre l’armure. Nathan porta à nouveau sa bouteille à ses lèvres, avalant le peu qu’il restait de Bièraubeurre, tout en réfléchissant à comment meubler le gros blanc qui menaçait de plomber définitivement l’ambiance et aussi à comment bouffer des tas de sucreries sans boire et survivre quand même. En attrapant une nouvelle plume – morfal va – il posa sa bouteille au sol avec un petit ‘clang’, et tandis qu’il grignotait le haut de la plume, il reprit la parole d’une voix amicale, psa gêné du tout de s’être pris un gros râteau :

« Dis, je me suis toujours demandé, c’est comment de vivre avec autant de famille sorcière ? Je sais que ça peut paraître un peu bizarre, mais bon, avec un père mangemort et une mère dans la tombe, j’ai parfois tendance à me demander comment c’est quand on a deux parents sorciers qui s’entendent super bien et surtout des frères et sœurs. »

Et un superbe sourire à en faire pâlir de jalousie un acteur, qui paraissait tout à fait déplacé vu le registre tragique qu’avait abordé Nathan. Bah ouais mais justement, c’est Nathan, c’est pas un autre, c’est juste Beau Gosse qui peut parler de sa mère sans fondre en larmes parce qu’il sait bien que ça sert à que dalle. Romantique, beau, punk et réaliste avec ça, mais il est parfait en fait, ce mec.

Oh mon Dieu. Mais oh mon Dieu quoi. Lily était en train de péter littéralement un plomb. Plus elle regardait ce type, et plus elle se disait qu’être aussi canon ne devrait même pas être permis. Et elle, aussi franche qu’anticonformiste, elle lui avait dit en face qu’elle le trouvait très attirant, ce qui allait être difficile à réfuter s’il devenait aussi chiant que son ex. Puis elle venait de lui envoyer un sacré vent aussi. Mais bon, il était sorti tout seul, après tout Lily est un petit animal très méfiant, et très compliqué à domestiquer hein. Puis elle avait des critères, dirons-nous, inaccessibles. Un être romantique et rebelle, qui aime le Quidditch, qui n’est pas un gros macho mais qui reste tout de même un grand galant, bref un homme parfait qu’on ne trouve que dans les livres. Et qu’elle avait devant elle. Et qu’elle venait d’envoyer bouler avec tact et finesse. Donc oh mon Dieu quoi, mais quelle conne elle pouvait être. Et en plus elle venait de balancer un sacré blanc, qu’elle tenta de casser sans succès. Mh, bon vite, il faut relancer la conversation. Finalement relancée par Nathan, ils partirent sur leurs familles respectives et leurs goûts musicaux, et bien que le premier sujet soit sensible à aborder avec la demoiselle, elle tenterait d’en parler tout naturellement. Elle l’écouta parler de ses cousines, et parla ensuite d’elle-même, observant avec amusement la tête de son camarade se transformer quand elle affirma avoir un Longchamps. Mais il éclata bien vite d’un rire amusé quand elle ajouta qu’elle l’avait depuis longtemps offert à son chat, Lys, qui le squattait comme panier, au grand dam de Molly qui l’aurait bien récupéré. Le sac, pas le chat. Quand Nathan commença à farfouiller son sac, l’air inquiet, elle se pencha, et fut surprise de le voir tirer un paquet de clopes de son sac avec un ‘ah !’ de triomphe. Clignant des yeux, Lily esquissa un petit sourire et lâcha un petit gloussement, avant de mettre la main dans une des nombreuses poches de son baggy, pour en sortir un paquet de Camel avec des feuilles. Eh ouais, Lily carbure au tabac à rouler, plus économique et plus sain.

« Les grands esprits se rencontrent, on dirait. Et ouais, Domi c’est ma petite beauté de quatrième année, trop un amour cette gamine. Un peu comme le reste de ma famille, même si certains sont trop vieux ou trop différents de moi pour que j’arrive à créer des liens avec eux. On va dire que dans mon tas de cousins cousines, je m’entends bien avec Lucy, Hugo, Fred, Dominique, Rose et Victoire. Ce qui est déjà pas mal. D’ailleurs, en parlant de pas mal, oublie ce que je t’ai dit, c’était foireux et très con. Je déclare donc qu’à partir de maintenant, je commence officiellement à te draguer. Tous les coups sont permis, évidemment. Après tout, il ne sera pas dit que Lily Potter a laissé un mec aussi parfait lui filer entre les pattes. »

Et la gueuse petite enfant lui renvoya un sourire magnifique et étincelant, sourire qui fut réduit à néant par le sourire de beau gosse que lui adressa Nathan. Oh mon … OH MON DIEU. Lily eut brusquement l’air très conne quand elle cilla deux fois pour reprendre contenance, en se remémorant la question de Beau Gosse. Excellent, le surnom. D’accord, pronostics à revoir. Nathan 2, Lily 1. C’est le genre de sourire qui compte double tellement il est bien placé. Et brusquement l’information lui monta au cerveau aussi vite qu’un avion qui franchit le mur du son. Avec des secondes de retard, si on peut le dire comme ça. Donc, le joli garçon venait de dire qu’il avait un papa mangemort et que sa maman était une moldue morte. Mais alors … Magnifique, il n’était pas un facho mangemort de première base ! Enfin non, pas magnifique, sa maman est morte. Mais c’était trop cool ! Euh … Elle passait un peu pour une sans-cœur là, ouh la vilaine. Alors, on fait câlin au monsieur ou pas ? Mh, si on veut rattraper les points manquants, ouais. Se redressant brusquement, Lily passa de ‘en tailleurs’ à ‘à genoux’, et elle attrapa Nathaniel pour lui faire un câlin. T’attendais que ça, hein, bâtard immonde qui pue la cigarette ! Mais bon, Lily restait une demoiselle très sensible, capable de piquer une crise de larmes quand on lui parlait de morts de parents. Parce qu’elle-même s’inquiétait énormément pour ses parents, et que si sa mère à elle était morte, elle aurait sans doute très violemment réagi, et ne l’aurait pas pris à la décontracté comme il le faisait, même des années après. Et en le prenant dans ses bras, elle découvrit qu’il avait une peau glacée – mais bon, fait pas très chaud ici – que ses joues piquait parce qu’il ne s’était sans doute pas rasé, mais que ses cheveux étaient étonnamment doux. Et qu’en plus, eh bah, il sentait taille de bon. Odeur naturelle ou parfum bien adapté ? Bien, Lily venait de briser son image de fille asociale qui refuse qu’on la touche. Trois à zéro pour Nathan, ou deux partout ? Brusquement très gênée, Lily finit par le lâcher et se rassit d’une manière qu’elle espérait très naturelle. Ne pas taper les armures, surtout. Constatant que le paquet de plumes en sucre était tristement vide, elle sortit de son sac un paquet de cœurs en sucre – ouais, très adapté pour le coup XD – et le posa entre eux deux après l’avoir ouvert. Tout en s’essuyant plus ou moins discrètement les yeux, parce que Lily la sensible n’avait pas pu empêcher la montée de larmes quand il avait parlé de maman morte.

« Euh, une famille sorcière. Eh bien, je pense que c’est pas mal. On vit toujours dans la magie, tout le monde lance des sorts dans la maison, il y a des animaux fantastiques un peu partout, c’est sympathique. Enfin, ça, c’est quand on va chez mes cousins. J’habite dans la maison du parrain de mon père, donc il y a des moldus partout depuis qu’il a levé le sortilège d’invisibilité. Ce serait dommage qu’un moldu nous voie jouer au Quidditch dans le jardin, hein ? Ou bien qu’il se prenne un sortilège alors qu’il vient parler à mon père. »

Invité

Tout en sortant un paquet de Camel et des feuilles, Lily lui renvoya un immense sourire Colgate – ouais bon, on la connaît à la longue – et lui annonça, tout sourire, qu’elle déclarait la chasse ouverte et que tous les coups étaient permis. Ah ouais, vraiment ? Et le coup de renvoyer un sourire encore plus Freedent que Freedent – bon Dieu, cette pub intempestive ! – tout en annonçant que sa maman était morte et que son papa était un sale mangemort avec qui on était brouillé, c’était permis ? Oh et puis zut, elle avait dit que tous les (sales) coups étaient autorisés, alors hein ! Et donc avec un regard de biche éplorée … Euh non, oubliez ce que je viens de dire, Nathan n’aura jamais ce regard langoureux que vous rêvez, ignobles créatures, de voir sur son sublime visage. Oh oui mais non. Sa mère, c’était sa mère, pas une quelconque technique de drague, et il refusait de s’abaisser à une telle lâcheté pour draguer une jolie fille. Mais, d’un autre côté, il avait bien envie d’en parler, pour une fois à quelqu’un, parce que mine de rien, ça allait faire quelque chose comme trois ans qu’il gardait tout ça pour lui – qu’il n’en parlait pas même aux quelques amis qui partageaient sa vie. Il avait du respect et de la confiance envers la jolie Potter, et il devinait qu’elle n’était pas du genre à balancer les secrets des autres sur tous les toits – vu qu’il ne se vantait pas vraiment de la mort de sa mère –, quand bien même ils l’auraient vexée. Ce qu’il ne comptait pas faire, ahaha. Il finit donc par amener doucement le sujet, espérant qu’elle aurait le tact de ne pas lui répondre quelque chose comme ‘oh mon pauvre chou, tu as perdu ta maman’, vu que c’était tout à fait ce qu’il ne voulait pas voir arriver. En fait, ce qu’il aurait préféré, c’était qu’elle apprenne son secret, ne dise rien et réponde à sa question quoi. Lui qui s’attendait à tout sauf un gros câlin de bisounours, oh la jolie peluche elle me plait bien dites donc, et si je la câlinais un peu, il fut tout à fait surpris quand Lily passa d’assise à agenouillée et l’attrapa pour le serrer dans ses bras. Agréablement surpris, d’ailleurs, même s’il ne put s’empêcher de rougir légèrement à ce contact si inattendu. Lily, ce n’était pas la fille qui ne supportait pas qu’on la touche ? Un léger frémissement parcourut son échine, tandis qu’il humait l’odeur de ses cheveux. Bon sang, toute douce, la tignasse, une vraie perfection à en faire hurler d’envie les blondasses des publicités pour L’Oréal ! Lorsque leurs bras se touchèrent, il découvrit qu’elle avait la peau chaude, ce qui eut un véritable effet bénéfique sur sa peau glaciale à lui. On est hivernal ou on ne l’est pas, mes chers petits canards. Lorsqu’elle le relâcha, apparemment gênée, il avait toujours les joues aussi rouges – oh bah oui, c’est qu’il est pas à l’aise avec les jolies rouquines, le grand brun ! – et il baissa légèrement les yeux, incapable de soutenir le regard de Lily. Tiens, c’est nouveau ça, Nathan qui évite le regard de quelqu’un ? Le bruit d’un paquet de bonbons qu’on secoue lui fit toutefois relever la tête. Morfale va. Lily sortait un paquet de cœurs en sucre qu’elle posa entre eux deux, s’essuyant discrètement les yeux du revers de la main. Ah merde, ils soulevaient trop de poussière en bougeant, ça la faisait pleurer ? Il allait lui suggérer de bouger quand elle prit la parole, expliquant qu’elle ne vivait façon moldue, vu qu’elle habitait dans la maison du parrain de son père, et qu’ils avaient levé le sortilège d’invisibilité. Ah, d’accord, mauvaise question. Avec un sourire gêné, Nathan reprit la parole.

« Ah, je comprends. Excuse moi, c’était pas très fin comme question. Tu veux qu’on bouge ? Y’a trop de poussière ici, ça a l’air de te pourrir les yeux … »

Que c’est adorable, un nours molaire qui s’inquiète pour une marmotte ! Et même que les enfants de ces deux machins là, ça donne un champignon et un moucheron. Eeeh si, parce que voilà quoi. Enfin bref, je me comprends, parce que … Voilà quoi ? Hrm, bref. Tendant la main vers le paquet de cœur en sucre – on ne se refait pas – Nathan attrapa un bonbon, qu’il porta immédiatement à sa bouche, tandis que de l’autre main il récupérait son sac, prêt à se lever si Lily décidait que ouais, vraiment, la poussière de cette salle était trop mortellement présente et que zut à la fin, ça lui niquait les yeux. Mmh, et si en fait, c’était pas la poussière qui la dérangeait ? Parce que franchement, la poussière, ça se dégage facilement avec un sortilège, sinon – même si Nathan était tellement bon élève qu’il était tout bonnement incapable de ranger une pièce autrement qu’en faisant tout à la main – et puis lui, il n’avait pas les yeux qui le piquaient le moins du monde, si ce n’est parce qu’il avait évoqué sa maman et que malgré son sourire plus blanc que blanc, il avait les yeux qui le picotaient vilainement. Mmh. Et si elle était sensible et qu’il l’avait blessée ? Et si sa mère a elle était … Euh non, elle est poursuiveuse des Harpies de Holyhead, sa mère, grand nours molaire. Et son papa chef des Aurors. Donc oui, elle avait bien tous ses parents. Seule théorie possible, outre celle de la poussière, donc, c’était qu’elle ai été totalement secouée en apprenant que le nours molaire qui lui faisait face et lui parlait avec un immense sourire était en fait à demi-orphelin et en mauvais termes avec son père. Quoi, ça l’émouvait à ce point ? Mais trop chouuuu ! Se retenant de fondre lamentablement, parce que oui, fondre comme un glaçon au soleil – sauvez les ours molaires, sauvez la banquise ! –, ce n’est pas le top, surtout quand on est dans une salle aussi propre et hygiénique que la salle des armures. Et puis même, qui disait que Lily elle allait le ramasser ?
Mon petit doigt. Et mon petit doigt, il est magique.

« A moins que ce ne soit pas la poussière qui te faisait pleurer ? Tu sais, si on t'emmerde, hésite pas à me le dire, les nours molaires, ça paraît pas mais ça peut devenir vachement méchant en fait. Surtout quand on fait pleurer des jolies filles. »

On appelle ça le câlin qui plombe l’ambiance. Enfin bref, après son mouvement parfaitement irréfléchi, le câlin à monsieur le pauvre nounours qui a perdu sa maman, Lily se rassit en essuyant ses yeux. Ha mais quelle conne, se mettre à chialer pour ça, notez bien ses points faibles, hein, elle n’aime pas qu’on lui parle de la mort. Reprenant la parole pour couper ce silence gêné, elle expliqua à son interlocuteur qu’elle vivait plus ou moins façon moldue, à part quelques sortilèges pour faire la vaisselle ou le ménage. Quand on est entourés de voisins moldus, on s’adapte, si on ne veut pas que ces derniers se posent des questions. Pour jouer au Quidditch ou vivre dans une atmosphère purement magique, il fallait se rendre dans la famille, que ce soit au Terrier ou dans la Chaumière aux Coquillages. Sinon, c’était façon moldu, bien qu’ils aient un elfe de maison, Kreattur, qui révérait son père et qui se trimballait partout avec un collier ayant appartenu à son ancien maître, Regulus Black, le frère du parrain du père de la jeune Lily. Retombant dans le silence, n’ayant plus rien à dire, elle ouvrit un paquet de cœur en sucre pour le balancer entre eux deux, se servant dedans, et mâchonna sans grande conviction le machin sucré qu’elle venait de gober. Néanmoins, quand Nathan reprit la parole, elle manqua d’avaler de travers et de s’étouffer, puis leva la tête vers lui pour lui renvoyer un regard, euh, étonné. Pourquoi il lui parlait de poussière ? Oh, oui ça y est, elle venait de comprendre. Ah le con, alors il pensait que c’était la poussière qui la faisait chialer comme une madeleine ? Canon, romantique, mais pas très fute-fute, le beau gosse, hein. Elle esquissa un sourire involontaire et remit des cœurs en sucres dans sa bouche pour ne pas lui rire au nez. Ah, quand les nerfs craquent, ça donne des trucs mauvais, hein. Non Lily, il ne faut pas rire, ce serait méchant. Réussissant à faire taire son début de fou rire, elle releva la tête juste à temps pour le voir saisir la lanière de son sac. HEIN QUOI ?! Mais pourquoi il fait ça, elle l’avait vexée ?! Noooon, beau gosse, reste là voyons ! Mais en fait beau gosse ne bougea pas. Bon bah … Ok. Bizarre, le beau gosse. Ou alors il en était resté sur sa poussière et c’était elle qui avait totalement perdu les pédales ? Oh la, ça sent le séjour dans les pattes de Victoire ça, ma petite.

« Heuu, non, la poussière ne me gêne pas, mais alors pas du tout, héhé. Euh, toi si peut-être ? Tu veux qu’on bouge de là ? »

Ce fut à ce moment que la jeune rousse repéra enfin la fameuse poussière dont il parlait. Il y en avait, euh, partout, absolument partout. Du sol au plafond, c’était poussiéreux. Charmant. D’ailleurs, elle était assise dans la poussière, avait son sac dans la poussière, et son paquet de bonbons dans la … Lily attrapa vivement son paquet et le souleva, bougeant son sac de cours entre eux deux, pour poser le paquet dessus. Se vautrer dans la poussière, d’accord, bouffer de la poussière, non ! Recalant une mèche derrière son oreille, elle s’appuya au mur – couvert de poussière, oui, on a compris – et leva les yeux vers Nathan qui, oh c’est trop mignon, avait les yeux qui brillaient. Deux, non, trois solutions. Solution un, la lumière. Pourrie, il n’y a pas de lumière ici. Solution deux, il était tout chamboulé. Envisageable, puisqu’il parlait difficilement de la mort de sa mère, mais bon … Troisième solution, il était ému de voir que Lily réagissait aussi … Excessivement ? Bref, il avait les yeux qui brillaient, et s’il avait été un bloc de glace, il aurait instantanément fondu. Surtout, il ne reprenait pas la parole, laissant planer un silence de plomb, ce qui mettait la rousse très mal à l’aise. Allons bon, elle avait encore gaffé, c’est ça ? Fronçant les sourcils, elle se demanda comment se tirer en finesse de ce mauvais pas, quand il reprit enfin la parole, lui demandant si on l’emmerdait. Hein, si on l’emmerdait ?! Il voulait jouer à quoi là, au protecteur ? Voilà qui n’allait pas plaire à notre jeune rousse, qui préférait régler ses affaires toute seule, sans l’aide de personne, sauf peut-être celle d’Hugo, de Fred, et accessoirement de Lucy, qui pouvait se montrer vachement teigneuse quand on la cherchait trop longtemps. Néanmoins, la diatribe virulente et féministe qu’elle allait balancer fut fauchée sous le pied, comme l’herbe, quand il ajouta qu’il n’aimait pas qu’on fasse pleurer les jolies filles. Alors Lily, cette pauvre cruche, non contente de rester décontenancée par tant de, euh, gentillesse, sympathie, galanterie, choisissez, lui retourna un sourire on ne peut plus adorable, et si cela ne suffisait pas, elle ne put s’empêcher de rougir, oh, rien qu’un chouia. Les garçons qui lui disent qu’elle est une jolie fille, c’est rare. Bon, excepté Fred et Hugo, mais ce sont ses cousins, Albus et James, mais ce sont ses frères, on ne lui avait jamais dit avec sincérité qu’elle était une jolie fille. Même son bâtard d’ex moldu ne lui avait jamais dit, en fait. Ah les hommes. Mon Dieu, mais Nathan était une perle rare alors. Ok c’est bon, nom à écrire au fluo, homme à ne lâcher sous aucun prétexte. Surtout qu’il répondait à sa drague, hein. D’ailleurs, en parlant de drague, elle le laissait marquer des points sans broncher, là.

« C’est trop mignon. Enfin un mec qui arrête de jouer les gros durs et qui annonce qu’il défendrait même une fille qui n’est pas sa petite amie. Tu es une perle rare, hein. Doux, sensible et romantique, et assez nounours pour devenir méchant. »

On aurait pu prendre ça pour un énorme foutage de gueule, mais … Le sourire ne trompe pas, et Lily avait un grand sourire vraiment adorable, complètement charmeur. Ou charmé. Ah bah oui, il est exceptionnel Nath, elle allait surveiller toutes les demoiselles qui lui tournaient autour maintenant. Surtout qu’il y en avait, elle voyait bien dans la salle commune, ou pendant les cours, le nombre de filles qui se retournaient ou qui levaient la tête pour le regarder. Comment avait-elle pu louper un canon pareil ? Ah oui, Hugo, bien sûr. Hugo, son modèle du canon masculin. De la perfection. Allez, encore un petit effort, Nath, et tu lui passe devant ! Mh, quoique, détrôner son cousin du piédestal où elle l’a posée, c’est dur, sachant qu’elle le côtoie depuis le début de sa vie, eh si. Pfff, ça allait faire même pas une demi-heure qu’elle parlait au grand punk, et elle sentait déjà qu’elle comptait bien en faire son régime alimentaire. Et si ça ne marchait pas, vu qu’elle gardait d’excellents contacts avec ses ex, en général, elle serait plus dépitée qu’autre chose d’avoir laissé filer le grand beau gosse. Non, ce n’est pas une marchandise, je sais, merci à vous. Finalement, elle poussa un soupir et rabattit la tête en arrière, fermant les yeux. Et VLAN, et oui il y a un mur. Grognant, elle porta la main à sa tête, fusillant le mur du regard en tournant un peu la tête. Ah vil mur, tu as osé m’assommer ? Putain mais ça fait mal en plus. Ca c’est de la faute à Nathan. Comment ça, et pourquoi ? Mais enfin, c’est logique, c’est sa perfection qui a troublé Lily, bande d’empotés. Lâchant un petit rire d’autodérision, elle se massa l’arrière du crâne d’une main, récupérant un nouveau bonbon de l’autre. Puis releva la tête vers Nathan.

« Avant que je ne m’éclate la tête contre le mur comme un boulet, on disait quoi ? Ca fait mal n’empêche, on ne dirait pas, mais c’est de la pierre, leurs murs. Aïe quoi. »

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Quand Nathan suggéra de bouger, Lily le regarda en écarquillant grand ses beaux yeux mouillés de larmes, avant de plonger une main dans le paquet de bonbons, fourrant des cœurs en sucre dans sa bouche tout en réprimant un rire. Ah ouais, il avait merdé. Se renfermant légèrement, il attrapa son sac, tandis que Lily répondait d’un air empressé que non, ça ne la gênait pas du tout, avant de demander si lui il voulait bouger. Hum, non, pas la peine, et il manifesta son accord en secouant tout bêtement la tête, n’ajoutant rien de peur que sa voix tremble. Quoi, voix qui tremble, yeux qui brillent ? Bon sang mais il allait fondre en larmes ou quoi !? Non, pas question. Pleurer devant Lily, ça aurait été … Ridicule et humiliant. Non pas que l’idée de fondre en larmes devant une fille le gênait, bien au contraire vu que les filles avaient tendance à prendre les gens qui pleuraient dans leurs bras, mais en fait, la pensée même de pleurer le déprimait à en mourir. Et puis même, ses larmes étaient à lui, non ? Enfin bref quoi. Relevant d’un coup la tête, il ne trouva rien de mieux à dire que demander à Lily si on l’emmerdait ou quoi que ce soit. Oh bah ouais, fallait bien entretenir la discussion, non ? Surtout qu’elle était un peu à l’état ground zero, là. Et apparemment, ça marcha, bien que Lily commençât par froncer les sourcils, avant de lui retourner un adorable sourire. Craquant. Bon sang, superbe ce sourire, le genre de truc qui vaut deux points tellement il émouvait Nathan ! Et après lui avoir offert cette sublime vision, Lily ajouta qu’il était une perle rare et un nounours. Compliment ou foutage de gueule ? A en juger par le sourire et le regard de la rouquine, compliment. Bon sang mais cette fille était super mignonne. La plupart du temps, les gonzesses qui voulaient le draguer – et qui se faisaient éconduire en trente secondes par un grand brun pas content qu’on l’approche de trop près – se déhanchaient comme des tarées, probablement dans l’espoir de pouvoir se toucher le rein avec l’épaule, espoir totalement étrange aux yeux de Nathan d’ailleurs, roucoulaient comme des tourterelles en parade - d’un autre côté, on avouera que c’est un peu ce qu’elles étaient – et battaient des cils en refusant tout naturellement d’avouer qu’il les intéressait ou mieux, qu’elles le draguaient. Allons bon, un peu de franchise, ça les tueraient !? Et puis là, il y avait Lily. Un sourire à en faire fondre un nours molaire, un rire sublime, un visage adorable, et de prime, elle avait annoncé elle-même qu’elle commençait à le draguer ! Non, vraiment, cette fille était … Euh, elle foutait quoi là !? Ouvrant des yeux ronds comme des soucoupes, Nathan observa Lily qui se massacrait la tête contre un mur puis portait sa main à sa tête en maugréant. Elle eut un petit rire, puis se baissa pour attraper un cœur en sucre, tandis que Nathan, inquiet, se levait et s’approchait d’elle. Elle finit par relever la tête, croisant le regard de Nathan – ah bon sang mais il était plus près qu’il ne le pensait ! –, et expliquer que balancer sa tête contre les murs, c’est pas une bonne idée. Tu m’étonnes. Mine de rien, elle lui avait fait vachement peur, cette malade, et il ne put s’empêcher de poser sa main sur la tête de Lily pour vérifier qu’elle ne s’était pas trop massacré la cervelle. Il frémit légèrement en effleurant les doigts de la jeune fille, et se retint de retirer sa main. Non monsieur, ça fait pas romantique si tu te hérisses dès qu’elle t’effleure, même si c’est l’émotion ! Une fois rassuré sur le sort du crâne de la jeune vipère, Nathan se recula, chopant un cœur en sucre tout en se rasseyant contre son armure. A nouveau sans un grincement, quelle classe, Nathan, quelle classe. Et en parlant, aussi.

« Euh je sais pas, mais par contre, je peux te dire que tu m’as fait flipper comme un malade. C’est le fait d’être seule avec moi, tu as tellement peur du grand méchant punk que je suis et qui pourrait t’embêter que tu préfères t’éclater la cervelle contre des murs, c’est ça ? »

Et ce appuyé d’un immense sourire, parce que Nathan, mine de rien, c’est pas tellement un boulet, il sait bien qu’elle l’apprécie à peu près autant qu’il l’apprécie. Enfin, il présume, c’est vrai, j’avoue, mais bon, elle a quand même laissé des … Oh et puis merde quoi. Il n’avait pas besoin de s’expliquer, roh. Bon enfin bref, il espérait quand même une chose, c’est qu’elle ne se transformerait pas en furie parce qu’il l’avait touchée. Bah ouais, mine de rien, il connaissait la réputation d’agoraphobe qui entourait Lily, et il avait entendu dire qu’elle ne supportait pas qu’on la touche sans son accord. Bah là c’est foiré ma chère, mais bon, tu oublieras pas que tu t’es quand même jetée dans mes bras tout à l’heure, hein ? Et de toute façon, si tu m’embêtes, je te fais le regard de biche éplorée à en faire craquer un champignon mais que bien entendu, Nathan n’a pas. Bah ouais, faudrait pas démolir son image de gros nounours non plus. Vous voyez souvent un ours avec un regard de biche éplorée, vous ? Enfin bref quoi, Lily s’éclatait à se massacrer la tête, il lui touchait sa bosse et avec un peu de malchance, il allait se faire défoncer la tête par une harpie ultra-sensible à qui il devrait faire des yeux de chat potté – marre de répéter l’autre expression –, la routine quoi. Se penchant pour choper un cœur en sucre, il reprit, ou plutôt changea radicalement de sujet :

« Tu pense que si tu demande à ta mère un tee-shirt des Harpies de Holyhead, elle t’en enverrait un pour que tu me le donnes ? *_* »

Fan un jour, fan toujours, n’est-ce pas ? XD

Collée à son mur de poussière – comment ça influence Cabrel ? – Lily était occupée à manger des bonbons sans regarder le punk dans les yeux. En fait elle se concentrait intensément pour ne pas le regarder. Parce que si elle le regardait, elle perdrait les pédales, et il ne fallait pas qu’elle perde les pédales. Certes, il est beau il est grand il est gentil et patati et patata, mais non, il ne fallait pas le regarder pour ne pas laisser transparaître tout le … Euh, pas l’admiration, pas l’amour, mais le quelque chose qui faisait que BON DIEU, ce mec serait pour elle et rien que pour elle et que la première qui lui tourne autour elle la gnape et la mange en sauce roquefort. Ou en sauce au bleu. Miam la sauce au bleu … Lily espèce de morfale ! Hm, un nounours punk à la sauce au bleu, ça passe ? Dis-moi, Nath, tu aimes la sauce au bleu ? Lily, espèce de grosse morfale, pense à autre chose que la bouffe, tu veux. Laissant son regard planer sur les objets de la pièce – oh, une armure, et tiens, une armure, et une autre armure, dingue ! – Lily essuya vaguement ses yeux, bénissant le maquillage waterproof – ou waterplouf, comme disait sa mère – qui lui évitait la honte de ressembler à un panda avec des gros ronds noirs de mascara autour des yeux. Non pas que les pandas soient des créatures disgracieuses, on dirait plutôt de magnifiques peluches qui peuvent vous arracher la tête en un câlin, mais les ronds noirs, merci bien, repassez pendant la journée, quand je serai au travail. Hm. Levant un peu la tête en entendant Nathan bouger, elle vit qu’il avait les yeux brillants. Oh, le pauvre i__i. Lily la misanthrope un peu trop portée sur le côté fleur bleue. Répondant à la question du beau brun – on t’embête ou on t’embête pas, c’est à qui que je dois casser la gueule après avoir endossé ma combinaison de nounours méchant qui mord et qui tape ? – elle lui envoya un sourire charmé. Pas charmant, charmé. Saisissez la subtile nuance de la mort qui tue. Plongeant son regard dans celui du brun – Vite elle se noie, appelez sa famille, jetez-lui une bouée canard ! – Lily finit par détourner le regard en rougissant un tantinet, et ferma les yeux, jetant sa tête en arrière en soupirant. Et BLAM. Ca fait des Chocapics. Car oui, il y avait le mur – de poussière, dixit Cabrel, on sait ! – derrière elle, et elle l’avait un peu oublié, ce mur. Elle se recroquevilla d’un coup en lâchant un gémissement non contrôlé de douleur, ferma les yeux et posa sa main sur la bosse qui commençait à apparaître. Magnifique, mais t’es vraiment trop douée Lily. Mais, jolie rouquine, serait-ce des larmes de douleur, au fond de vos yeux chocolatés ? Elle allait se mettre à râler pour la forme – lâcher un chapelet de jurons crédités par Ginny Potter et toute l’équipe des Harpies de Holyhead qu’elle voyait assez souvent en dehors des matches – quand elle sentit, Ô MIRACLE, une main toute chaude qui se posait sur la sienne. Lily se figea instinctivement, ouvrit les yeux, et remarqua avec stupeur qu’il était très près. Vraiment très près. Tellement près qu’elle aurait pu l’embrasser … Et qu’elle se fichait du fait qu’il soit rentré dans ce qu’elle appelait son espace vital. Il recula bien vite, se rasseyant contre l’amure, la laissant seule dans le froid. SALAUD. Mais tellement beau. *_*

« Ouiiih, j’ai peur de toi, je suis terrorisée là tu vois. Je préfère sauver le peu de dignité qu’il me reste en me suicidant dans la salle des armures. Puis c’est de TA faute. On n’a pas idée d’envoyer aux innocentes jeunes filles des regards de nounours à câliner ! Comme si t’étais innocente, Lily … Ahem. »

Poussant un nouveau soupir, la main sur sa bosse, elle se pencha pour attraper un cœur en sucre qu’elle goba et mâcha sans conviction, plus pour s’empêcher de dire des conneries qu’autre chose. Et mine de rien, un petit regard à sa montre lui apprit qu’il était quand même … 23h30. Le temps passe vite quand on drague des beaux garçons, hein Lily ! Ravalant avec difficulté la pique acide qu’elle se destinait à elle-même – bah ouais, elle parle seul, c’est tellement rigolo – Lily lâcha un nouveau soupir, et se rendit brusquement compte qu’elle était en train de crever de froid, et que la seule chose qui l’avait empêché de s’en rendre compte, c’était le regard absolument enjôleur et housse de couettable que lui envoyait Nathan depuis des heures. DROGUEE. Mais mon Dieu, quel froid de bâtard ! Réprimant un frémissement de froid, Lily leva les yeux pour regarder autour d’elle – oh, une armure, oui ça va j’arrête XD – et voir que la poussière se soulevait du sol par intermittence. Ah ouais, satané vent qui s’engouffre par les rainures de la porte et qui est en train de la transformer en glaçon. Mais comme ça, Nath aura un semblant de banquise … MAIS J’AI FROID BORDEL. Oui Lily on a compris. Enfin bref, cet aparté étant enfin fini, et il était juste temps, Lily reposa son regard chocolat sur Nath quand il reprit la parole, lui parlant des Harpies. Oui alors, attends une seconde Beau Gosse, le froid a engourdi les capacités mentales de la petite vipère. Déjà que ça vole pas très haut … Comment ça un serpent ne vole pas ? Et Quetzalcóatl, c’est de la décoration ? Ces jeunes, quels immatures. Enfin BREF, il lui parla des Harpies, de l’équipe de sa maman, allez Lily, réagis, il va croire que tu te fous de sa gueule ou que tu entres en hibernation forcée. Tee-shirt. Le sien. OUI C’EST BON ELLE A COMPRIS. Putain, à noter dans un journal, vite.

« La truie du ministère contrôle le courrier, tu ne l’auras jamais ton tee-shirt. Si tu as la patience d’attendre jusqu’aux vacances, je peux t’en envoyer un. Et même te le faire dédicacer si ma mère ne part pas je ne sais trop où et que les Harpies au complet viennent manger à la maison, comme tous les dimanches de toute manière. »

Je vais mourir. Il fait froid, je vais mourir. Oui, Lily pensait à peu près à ça, au fait qu’elle soit en train de se geler, et là, laissez tomber, vous ne pouvez plus lui parler. Une Lily qui se gèle, c’est comme … Un Fred qu’on empêche de manger. Un truc incontrôlable. Puis brusquement, au milieu de ce froid intense, quasi pilaire – bienvenue en Ecosse ! – Lily se rappela la main sacrément chaude qui avait provoqué sa crise de ‘oh mon dieu je me pèle’. Nathan, la bouillotte sur pattes. Si elle osait, elle se collerait à lui. Elle se serait déjà collée à lui. Sauf qu’elle venait d’y penser, enfin bref … Etrécissant les yeux, Lily fixa Nathan avec attention. Il était en tee-shirt, et il avait les mains chaudes. Conclusion ? C’est une bouillotte qui ne craint pas le froid, et qu’on doit placer dans de l’eau glacée dès les premiers jours de l’été, voir avant si le climat est généreux avec Lily, avide de chaleur et de soleil, prête à se faire griller la couenne pendant deux mois sans pour autant bronzer. C’est ça, une peau d’anglaise, mes amours. M’enfin, elle n’allait pas se jeter sur Nath, se blottir contre Nath, c’est vous qui tranchez, parce qu’il avait la peau chaude ! D’abord, ça ne se fait pas, puis elle n’a pas envie d’être repoussée. Elle a son orgueil, la Potter, vous croyez quoi, c’est la fille à Ginny ! Mais il ne l’avait pas repoussée pendant le câlin irréfléchi qu’elle lui avait fait, puis il restait vautré à côté d’elle, répondant à ses petites phrases de drague, lui renvoyant la balle avec brio – et un putain de sourire de tombeur – bref il … Oh et puis merde. Ce fut un nouveau frisson de froid, bien plus méchant et glacial que le précédent, qui la décida à faire l’infaisable, se blottir contre un parfait inconnu. Inconnu, on s’en tape, mais parfait … Ouhlala oui ! Certes, ça allait faire voler en éclats sa carapace d’agoraphobe, mais un mec comme ça … FREE HUGS !

« Putain ça caille … Câlin bouillotte ! »

Et hop, voilà Lily Potter qui se décolle de son mur – CABREL TA GUEULE ! – pour aller, sans gêne, se coller contre le torse du beau brun qui ne devait pas être totalement contre, vu comment il semblait avoir carrément craqué sur la petite rouquine. A pleine s’était-elle installée qu’elle sentit le froid claquer la porte et aller voir ailleurs si elle y était. Mon Dieu, de la chaleur en plein hiver, il y a de quoi devenir croyant et brûler un cierge … Mais pas devenir bonne sœur, le vœu de chasteté, très peu pour elle, surtout avec un sacré bon dieu de canon de beauté derrière elle ! Lui, dans quelques années, il ferait la une de Sorcière-Hebdo et toutes les minettes se l’arracheraient. Autant profiter de monsieur bouillotte avant qu’il ne soit trop pris, hein ! Elle se cala rapidement contre lui, donc, et ferma les yeux, on ne peut plus heureuse de sentir le froid qui engourdissait ses muscles s’en aller lentement, comme un glaçon qui fond dans un verre de … Non pas de vodka, roooh, de coca-cola ! Fermant les yeux, elle se laissa glisser dans une douce torpeur, et comme à chaque fois qu’elle se réchauffait d’une manière très agréable – c’est le cas de le dire *__* - Lily se mit à … Ronronner. Eh oui, c’est ça d’observer Lys qui ronronne de bonheur. Parce que Lily adorait se vautrer sur un lit et caresser son félin jusqu’à ce que ce dernier en ronronne d’une joie ineffable. Puis elle imitait le chat. Puis elle adorait ronronner, elle n’avait même pas besoin de se forcer. Se rendant brusquement compte qu’elle pourrait faire peur à Nathan … Elle continua. Hé, elle l’avait comparé à un nounours, une grosse peluche, ils collaient super bien ensemble, il allait plutôt rigoler de l’entendre ronronner comme un félin, non ? Non mais quelle sans-gêne cette Lily quand même … En tout cas c’était tout décidé, ce Nathan Raven, il était à elle, et elle tuerait la première pétasse qui lui tournerait autour. Quitte à lui accrocher un panneau de propriété privée autour du cou, elle ne laisserait pas passer ce canon digne de Sorcière-Hebdo !

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Des regards de nounours à câliner. Même Jeff – bah oui, c’est bien connu, Jeff est un coureur de jean et veut se taper Nathan et Kevin à la fois, vive les ménages à trois – ne la lui avait jamais faite, celle-là. Retenant un ‘elle est forte, celle-là !’ – ‘SOYEZ CORRECT’ – des plus mal placés, il se contenta d’offrir un sourire de … nounours à embrasser ? XD à la jolie vipère, à la fois amusé et tout attendri. Parce que oui, vous savez pas, les nours molaires ça fond comme des bonbons au soleil. Ou du chocolat au lait. MMh, chocolat au lait … Avec des éclats de caramel au beurre salé et d’amande grillée, c’est bon, non ? D’ailleurs, à voir comment ils avaient descendu le paquet de plumes en sucre, il ne doutait pas qu’elle aurait aimé, la Lily. Et sur ces belles paroles, il attrapa un cœur en sucre parce que voilà, on est un goinfre, c’est la vie. Une mèche tomba devant les yeux de Nathan lorsqu’il se recula vivement, et il eut alors ce geste typiquement masculin – ou pas – qui est de passer sa main dans ses cheveux pour les remettre entre place. Il faut toujours être au top, parce que ce soir je serai la plus belle pour aller danser ♫. Oh le beau hors-sujet ! Nathan engloutit donc son cœur en sucre avec plus ou moins de grâce – plus, allez, c’est Bogosse quoi, c’est comme le blond (celui de Gad, pas le nôtre, hein Champi ? XD), on peut avoir la classe en bouffant un sandwich ou avec des chaussures de ski – avant de tendre la main pour en choper un autre et de … OH PUTAIN elle a froid la rouquine. D’effleurer la main de Lily quoi. Main glacée, parce qu’apparemment Lily se caillait un max. En même temps, tout le monde n’est pas paramétré façon Nathan Clyde Raven, à savoir de façon à se casser la gueule en tee-shirt dans la neige et éclater de rire style ‘même pas froid héhé’ tout en faisant des cauchemars avec ~~le Violeur de Détraqueur pervers qui sent le couscous dessiné par Poireau~~ des mangemorts pas gentils – en même temps, celui qui me trouve un mangemort gentil je l’emb … Euh bah je lui dis bravo – qui tapent sa maman. Alors donc forcément, la pauvre petite marmotte, elle devait avoir froid ! Marmotte ? Oui, marmotte, c’est mignon les marmottes. Et Lily est mignonne. Et Lily est une marmotte, parce que c’est comme ça et que tout le monde sait que cette beauté est l’égérie de Mil … Mh non j’ai rien dit, Milka c’est une vache violette. Oui donc non, oubliez, Lily est juste une marmotte parce que voilà, merde à la fin, pourquoi se justifier ? On est pas en cours d’anglais avec madame Blondel, révolutioooon ! Che Guevarra ! Faisons sauter la truie en rose ! Quoi que non, elle est trop flemmarde pour faire ça, Ombrage, elle n’arriverait pas à s’y résoudre. Vous savez, la flemme, c’est un gros défaut, sûrement le pire au monde. ENFIN BREF. Donc Lily se meulait, la pauvre. Un câlin au radiateur, peut-être ?

Et là, on dit … PATHIE. Lily se jeta tout simplement dans les bras de Nathan en gueulant qu’elle se caillait et qu’elle voulait un câlin bouillotte. Admirez moi cette idée commune qui avait traversé les encéphales de l’ours et de la marmotte quasiment au même moment, et fondez devant le tableau ~~larvesque~~ de ces deux êtres serrés l’un contre l’autre comme ~~deux glands~~ des tourtereaux à la rechercher de chaleur. Retenant un ‘GRUH’ bestial qui faisait fuir les filles, Nathan la serra fort contre lui. Profiteur. Et éclata de rire en sentant qu’elle … vibrait ? Enfin bref, elle ronronnait, c’était normal. Ou pas, mais ça le faisait marrer et ça l’attendrissait, aussi. Amusé, il leva une main vers la tête de Lily, tâtonnant à nouveau ses cheveux pour vérifier qu’elle ne s’était pas trop massacré la tête. Et forcément, ça finit en ‘je joue avec tes cheveux parce qu’ils sont trop bôôô trop douuux’ qu’on ne voit que dans les films. Et dans les films, les protagonistes, ils ont jamais envie de pisser, j’ai remarqué ! *dit la fille incapable de regarder un film sans foncer aux toilettes à chaque pub* Mais comme Nath est un bogosse, Nath non plus n’a pas envie de pisser. En même temps, avec une Lily qui se serre contre vous … Elle était fantastique, cette fille. Il sentait son souffle et ne pouvait pas s’empêcher d’avoir le cœur qui accélérait comme un malade. Ouais, mon français est aussi craignos que ma peluche Hello Kitty qui ne ressemble à rien mais qui est touuute douce, je sais. Le cœur battant, donc, il eut l’espace d’un moment cette réflexion particulièrement profonde que vous vous faites chaque fois que votre cœur bat très fort : « est-ce qu’elle l’entend battre et je passe pour un con, ou pas ? » Question existentielle – ou pas – et totalement débile, vous me l’accorderez. Bon alors histoire de cacher le bruit de son cœur – OU PAAAAS – il approcha sa bouche de l’oreille de Lily, lui murmurant d’une voix amusée :

« Tu sais que t’es trop mignonne quand tu ronronnes ? Trop mignonne tout court, en fait, mais tu me fais vraiment craquer là. »

Attention notez tous, Nathan qui dit ça à … une fille ! Bah quoi, vous ne saviez pas ? Nathan n’a jamais embrassé de filles. Ses conquêtes se limitent à des mecs, allez savoir pourquoi. Peut-être parce que tous les beaux gosses sont gays ?
Tous sauf Nathan.
Lui il est bi, c’est mieux.
Bon enfin bref, passons ces intéressants débats sur les opinions sexuelles et amoureuses de Bogosse, il ne parlait pas beaucoup par rapport à Lily. Rien à dire ? Et alors beau nours, on fait quand même la conversation aux marmottes ! Alors il fit un truc romantique. Wawh. Sentant les cheveux de Lily, il reprit la parole, toujours en murmurant à son oreille.

« J’adore ton odeur, aussi. Et tes cheveux. Et tes yeux, ils sont super beaux. »

Que de compliments, beau nounours ! Tu l’embrasse quand ? XD Là maintenant tout de suite ? Oh oui allez, il était tout près de la bouche de Lily et … CRAC. Nathan sursauta comme un malade, relevant vivement la tête – sans lâcher marmotte attention ! – en entendant un craquement pas bien loin. Qu’est-ce qu’il se passait encore. Des pas se firent entendre dans le couloir et en jurant à voix basse, il se colla contre le mur en serrant Lily contre lui en retenant sa respiration sans s’en apercevoir. Pas question qu’un crétin de préfet ne vienne foutre en l’air ce moment parfait ! Puis les pas s’éloignèrent, et il recommença à respirer, serrant un peu moins fort Lily.

« Bon sang ça m’a fait flipper, j’ai pas envie qu’un préfet vienne foutre sa merde maintenant ! Quoi que, être sûr de passer une heure avec toi, même si c’est une retenue … »

Dragueur va. XD

Hm, diantre, il fait un froid de gueux, ne sortez pas tête nue ! C’est à cette phrase tirée du film Ensemble c’est Tout que pensait Lily alors qu’elle était magistralement en train de … De se geler. Et pourtant, elle avait beau se dire qu’elle ne peut pas avoir froid car l’être humain est programmé pour sentir le froid aux extrémités, et non intégrer le froid, eh bien elle se demandait à quel moment pour le moins atroce la marmotte qui hibernait en elle allait tirer la sonnette d’alarme en lui disant que oh, on est en hiver, hibernation oblige, et que donc elle allait fermer les yeux et se réveiller très difficilement. Surtout, elle fixait Nathan de manière, euh, explicite, du genre espèce de grosse bouillotte, tu vas voir ce qu’il va t’arriver, une frileuse va te tomber dessus en gueulant pour que tu la réchauffes. Ou bien espèce de satané gros nounours, si tu continues de me regarder comme ça je te saute dessus et je t’embrasse sans te demander ton avis quitte à me prendre un coup de poing. Ou bien les deux. Oui c’est ça, les deux en fait. Se battant contre un nouveau frisson de froid, Lily ferma les yeux, prête à abdiquer. Qui c’est qui va dormir comme une grosse larve, du moins comme une grosse marmotte, entre deux armures, à côté d’un radiateur presque portatif ? C’est Lily ! Eh … Attends une seconde. Radiateur ? Oh mais oui mon dieu ! Rouvrant brusquement les yeux, Lily gueula qu’elle avait froid, gicla de là où elle était assise, et hop, alla se coller à monsieur radiateur tout chaud tout confortable tout qui sent bon en plus de ça, et referma les yeux en se mettant à ronronner. Ca vous pose un problème ? Ca ne posa en tout ça aucun problème à monsieur la future égérie de Canon-Magazine, qui éclata de rire en refermant ses bras tout chauds sur la rouquine transie de froid, qui lâcha un méga gros soupir de … Contentement. Elle, l’agoraphobe, était en train de faire câlin bouillotte – sympa l’expression, à retenir – avec un mec qu’elle venait juste de rencontrer. Oui mais … Voilà quoi ! Aussi ne broncha-t-elle pas quand monseigneur le roi des beaux gosses approcha sa main de sa tête pour voir si elle ne s’était pas trop massacrée, comme la grosse douée qu’elle était. Ou pas. Cela termina comme elle s’y attendait, Nath fit mumuse avec ses cheveux roux tous propres, parce qu’en bonne enfant prévoyante, elle les avait lavé le matin même. La classe, on l’a ou pas, et elle, elle l’a. Ecoutant le cœur de Nath battre à cent à l’heure, elle esquissa un sourire attendri. Elle lui faisait tant d’effet que ça ou quoi ? Son cœur à elle, au contraire, ralentissait progressivement. Marmotte en phase de dodotage, même si ça ne se dit pas, merci on sait, qui ralentissait son cœur pour s’endormir nichée dans les bras d’une bouillotte toute gentille. Quand Nath lui parla, elle rouvrit un œil, surprise au départ de sentir sa voix vibrer dans son dos. Mais normal en fait, débile, t’es appuyée à lui.

« Et tu te prends pour quoi, pour un déchet social peut-être ? Dans quelques années, je suis sûre que tu apparaîtras sur toutes les premières de couvertures des magazines pour demoiselles et midinettes, tellement que t’es trop beau. Moi je dis, autant mettre une option sur toi avant que nos chemins ne se séparent, que tu devienne la nouvelle coqueluche féminine et que je devienne la furie batteuse des Harpies de Holyhead. Ahlala, quelle ambition limitée. »

Se calant un peu mieux contre son prince charmant – oui ça y est, elle l’a trouvé son prince ! – elle referma les yeux et se remit à ronronner doucement, tel le poêle à bois qu’en bonne frileuse, elle ne risquait jamais d’être. Ouh la, s’il ne se passait rien, Lily allait s’endormir, d’ailleurs elle était très bien partie pour là. Du silence, de la chaleur, un truc très confortable comme oreiller – oui un truc, être aussi beau n’est pas humain – et un ronronnement émanant d’elle, qui aurait pu venir de Salem, sa grosse boule de poils toute noire qui lui attirait des ennuis avec les moldus superstitieux. Par exemple, un jour, un adulte avait beuglé de terreur en voyant son Salem marcher tranquillement sur le trottoir à côté d’elle. Salem, avec ses yeux d’or, en avait gardé un sale souvenir, puisqu’il était revenu ma foi fort vexé. Lily, elle, avait du se battre verbalement contre le moldu qui voulait donner un coup de pied à son chat, prétendument pour chasser le mauvais œil, ce à quoi elle avait répondu que la seule chose à chasser ici était le connard qui voulait latter son félin. Et quand il avait quand même essayé, pas du tout terrorisé par la merdeuse d’un mètre soixante et musclée comme une crevette lui faisant face, il avait récolté un gros coup de poing dans le plexus solaire, et en était tombé au sol à cause du manque d’air. Enfin bref, revenons à nos moutons. A nos bouillottes. Bref quoi. Quand Nath lui parla à nouveau, elle cessa de ronronner pour sentir la vibration de sa voix dans sa colonne vertébrale. Ah, ça c’est du massage de beau gosse. Et quand elle entendit ce qu’il lui disait … Elle baissa la tête très légèrement, et se mit brusquement à rougir. Vingt points pour nounours. Bonne nuit les petits. BREF. Il fallait qu’elle trouve un truc à lui répondre, et très vite, sinon elle serait hors-jeu. En même temps, difficile de trouver quelque chose à répondre quand on fait câlin-bouillotte à un mec tellement parfait qu’il devrait en être homosexuel. D’ailleurs, Lily soupçonnait son frère James d’être un homo, tellement qu’il est beau et qu’il a tellement la classe. Se battant violemment contre elle-même, surtout contre la petite voix qui lui susurrait à l’oreille que dors Lily, doooors, la rouquine rouvrit les yeux par pur esprit de contradiction. Ah mais oh.

« Euuuh … Merci ? Ah fais chier, j’ai tellement sommeil que je ne sais plus quoi répondre. Alors attends, je réfléchis, hein ? D’abord, tu es trop beau. Mais ça je l’ai déjà dit. Ensuite tu sens trop bon … Déjà dit aussi. Ah euh, j’aime tes cheveux, ils sont tous doux et sentent bons, mais … Déjà dit. Tes yeux sont magnifiques. J’aime ce gris métallique super pâle, j’aurai bien aimé avoir des yeux comme ça, mais quand j’essaye les lentilles, ma mère me dit qu’elle préfère mes yeux chocolat. C’est de la triche. Et puis t’es grand, et j’aime les grands. A vue de nez, je dirais un mètre quatre-vingt, la taille parfaite, pile poil ce qu’il faut quand on est un homme. Puis t’es pas trop musclé, enfin je veux dire que t’es tout fin et que tu ne ressembles pas à un culturiste, encore heureux d’ailleurs. Oui c’est ça, en fait tu me fais vraiment penser à un nounours en peluche tout doux et tout gentil. J’aime les mecs comme ça. Bon, je viens de déballer tous mes critères, c’est cool, comme ça tu sais que je suis raide dingue de toi … Le manque de sommeil tue les marmottes en période d’hibernation. »

Esquissant un sourire, parce que de toute manière elle ne pouvait rien faire d’autre, Lily leva les yeux pour fixer le regard métallique très nounours en peluche à câliner que lui envoyait Nath. A câliner, ou à embrasser ? Hm, non Lily, mauvais plan, on n’embrasse pas les garçons comme ça. Se faisant violence pour cesser de le fixer, elle abdiqua, et se laissa noyer dans le gris de son beau regard. Il se penchait tout doucement vers elle, avait cessé de jouer avec ses mèches rousses … Et il allait l’embrasser. Idée qui ne dérangeait pas du tout la jeune punk, bien au contraire, elle ne demandait que ça. Manque de sommeil ou addiction à une nouvelle drogue appelée conquête du prince charmant qu’elle vient juste de trouver ? Ils étaient maintenant très près, tellement près qu’en redressant la tête juste un peu, elle aurait pu poser ses lèvres sur celle du redoublant. Ce qu’elle fit. Enfin non, ce qu’elle voulut faire. Parce que brusquement, il y eut un grand bruit, comme quelque chose qui tombe, et des éclats de voix dans le couloir. Tout ça fit sursauter Nathan, qui se colla contre le mur, cessant de respirer, la serrant un peu plus dans ses bras. Complètement déphasée sur le coup – mais où est passé ce magnifique regard è_é ?! – Lily se laissa malmener sans broncher, refermant même les yeux, et fit repartir son cœur, qui avait singulièrement ralenti. Lily Potter, ou les exercices éprouvants pour contrôler les battements de son cœur, histoire de s’endormir à chaque fois qu’elle le pouvait. Là, par exemple, elle ne pouvait pas. Enfin si, Nathan l’aurait certainement laissée dormir dans ses bras, mais si elle dormait maintenant, elle ne pourrait pas se replonger dans ce magnifique regard gris, regard qu’elle convoitait depuis toujours. Marmotte a trouvé son opium, malheur à vous. Entendant le bruit de pas décroître, elle ne rouvrit pas les yeux, et écouta la voix de Nathan se répercuter en un doux murmure dans la salle des armures. Ses paroles lui arrachèrent un sourire indolent, et elle rouvrit les yeux au prix d’un gros effort de concentration.

« Une super retenue avec l’autre pétasse, à copier le règlement de l’école avec ses plumes à sang ? Je préfère être sûre de passer toute la nuit ici avec toi plutôt qu’une heure à me faire pomper mon sang par une bête plume, que ce soit avec toi ou quelqu’un d’autre. Mais en fait non, il ne faut pas qu’on passe toute la nuit ici … Je crois que tu n’imagines même pas la volonté que je mets pour garder les yeux ouverts, si je m’écoutais, je me calerai contre toi et je m’endormirai comme un loir. Ou une marmotte. Comme une petite bestiole en manque d’hibernation. Je suis fatiguééééée. »

Invité

Lorsque Lily vint se coller contre lui – agruuuuh *_* – Nathan ne put s’empêcher de frémir sous ce contact. Non pas qu’elle était toute gelée – enfin si, mais c’est pas sa faute quoi – ni que sa présence le faisait frissonner de dégoûts – bande de boulets – mais plutôt qu’il était tout ému de se retrouver avec une fille dans les bras. Eeeh si. Lui murmurant quelques mots à l’oreille après avoir noté qu’elle fermait les yeux – pas question que Bogosse laisse Bellegosse pioncer d’ennui ! – il se sentit rougir lorsqu’elle lui répondit qu’elle était certaine qu’il ferait l’égérie de magazines pour minettes. Ah non mon dieu, pas ça. Le simple fait que des filles le suivent du regard quand il passait dans les couloirs l’irritaient déjà alors ouvrir sa porte et se retrouver nez à nez avec toute un paparazzi, ça l’aurait rendu fou. Raison pour laquelle il avait énormément de respect envers les parents Potter, qui, ne l’oublions pas, étaient tout de même le Survivant et la fille d’une des Harpies de Holyhead. Grimaçant légèrement quand elle évoqua cette possibilité d’avenir – qui ne l’enthousiasmait pas du tout, en partie à cause de ça et aussi parce que son père trouverait le moyen de le retrouver grâce à ça, et que non, pas question que Nath ne se laisse latter la gueule par papa Irvin ! – il ne répondit rien, tout chamboulé de la sentir bouger contre lui pour adopter une position plus confortable. Alors attention, le premier qui dit qu’il n’y a qu’un homo pour être chamboulé par ça, il se fait hacher en chair à pâté menue toute menue et il sert au hachis Parmentier de ce soir. Mh, faudrait donner l’astuce aux elfes de maison tiens ! Bon enfin bref, elle se cala un peu mieux contre lui, recommençant à ronronner doucement, ce qui ne surprit même plus le radiateur. Bah quoi, faire le même coup deux fois, c’est un faux raccord, au ciné ! N’est-ce pas Michel ? HRM bref. Observant le visage de Lily, qui avait fermé les yeux parce que sinon Nath ne peut pas mater en toute discrétion, eeeh si, encore un arrangement et donc un faux raccord, bref, détaillant le beau visage de Lily, Nathan sentit le rouge lui monter aux joues tandis qu’un frisson électrique parcourait son échine. Et que son cœur accélérait encore. Ah putain, il veut nous faire du cent à la seconde, ce malade d’organe bizarre !? Tu veux vraiment que Bogosse aie un truc bizarre avec son palpitant toi, espèce de … Bah, de palpitant. Mh, nous nous égarons, et vu qu’Howl est déjà égaré, on est dans la merde s’il n’y a personne pour nous indiquer le droit chemin. Relevant légèrement la tête en recommençant à respirer – oui il avait arrêté, c’est pas classe si elle sent son souffle chaud et qui sent très bon, parce que le dentifrice de Nathan, qui lui assure des chicots lumineux à la Zorro, il sent super bon – il lui murmura quelques mots à l’oreille, vibrant à sa façon. Elle ronronne, c’est pas du jeu, il sait pas faire, alors lui il parle, ça fait un peu le même effet mais avec du bruit en plus. Sauf que non en fait, elle s’était arrêtée de ronronner, pauvre de Nath qui prenait plaisir à ce massage très, euh, surprenant. Et oh mon dieu, à ses trois phrases, elle répondit par un laïus époustouflant qui faisait un listing des qualités physiques de Bogosse et de pourquoi elle le trouvait à son goût. Oh mon Chuck Norris, il rougissait comme un malade, il le sentait, c’est trop mesquin ça Lily ! Si tu veux que ton mec passe pour un alcoolique bourré, fonce, ma beauté, continue sur ce chemin, mais c’est aux risques et périls de Bogosse qui serait moins bogosse s’il n’était pas aussi pâle. Non, je ne suis pas raciste, Bogosse non plus, mais avouez qu’il est trop beau comme ça, et qu’il est difficile à imaginer sans sa peau de ~~Normand~~ d’anglais. En fait l’England est encore plus au Nord que la Neurmandie alors ça casse tout mon délire mais passons, il fait trop moche à Normanland pour que ce soit passé sous silence. Et tadah, Momo, ou comment éviter la répétition à la con en inventant des noms tout aussi à la con pour sa région. Et de celle de Patatolard aussi, hein Patate ? Bon bref, nous en étions à Bogosse, mh, non, marre des répétitions, à Nathan Clyde Raven qui se transforme en pivoine parce que … Quoi, vous ne saviez pas que son second nom c’est Clyde ? Sa maman écoutait Gainsbarre quand elle était jeune, alors elle a fait pression sur son mangemort de papa pour que ce soit Bonnie si c’était une fille. Et comme ça a été un garçon, c’est le Nathan du papa qui a remporté, maiiis Clyde est devenu ze deuxième prénom. C’était la minute anecdote, avec Nath et Momo. ET DONC, on a mis le temps en pause depuis deux cent mots là, alors laissons le reprendre vie, n’est-ce pas, mesdames, mesdemoiselles et messieurs ? Tandis qu’elle lui faisait un joli sourire tout à fait housse de couettable, il se vengea en lui envoyant ze regard profond qui vous balance un grappin dans les mirettes – oh putain ça doit tuer ça – et qui vous empêche de détourner les yeux. En bref, le regard de l’hypnotiseur qui a ferré sa proie, ou tout simplement du bogosse qui est avec une fille et qui sait comment s’y prendre. Enfin, ça marche sur les garçons, alors pourquoi pas sur ces mesdemoiselles ? Et assorti au regard, le murmure trop craquant du romantique affirmé.

« Moi j’aime bien tes yeux, tu sais. C’est joli le marron. »

Même si le papa corbeau a les yeux brun aussi, hein bogosse ? Mais on est d’accord, si le lièvre est ton ennemi, avoue sa rapidité à la course. Et plus adapté, ça fait que si ton père est ton plus grand cauchemar, admet qu’il est vachement bien roulé.

« Ca te va super bien en plus. Et tu jauges bien les tailles, oui, un mètre quatre-vingt tout pile. Et pour en revenir à tes magazines pour demoiselles et midinettes, comme tu dis, moi je réponds eeeurk. Je supporterai jamais, déjà qu’on me regarde bizarrement à cause de mon look et des mecs avec qui je sortais. Sortais. J’ai eut aucun copain depuis la rentrée, et tu es la première personne, Jeff et Kevin ne comptant pas parce que voilà quoi, donc tu es la première personne que je prends dans mes bras. Et crois moi, je trouve cette personne ravissante, et le fait qu’elle ronronne contre moi comme un chat me fait absolument craquer, même si je l’ai dit. Mais je me répète, parce que j’aurais peur que tu l’oublies. Ah et mademoiselle la marmotte fatiguée devrait aller se coucher plutôt que trainer dans la salle des armures à cette heure. Sauf que maintenant que je te tiens, c’est fichu, je ne te lâche plus. »

Penchant la tête vers marmotte en se retenant de lui rouler une pelle, Nathan sursauta comme Félicie qu’on caresse durant son sommeil – n’ayez pas d’arrières pensées douteuses, Félicie, c’est le chat de la narratrice, parce que non, Nathan n’est pas un narrateur, étant donnée que je dis ‘je’, ahah je suis aussi balèze que Schwarzy putain – et donc joliment quoi. Je vous jure, essayez donc de tapotez la tête d’un chat qui est plongée dans un profond sommeil et voyez le bondir en l’air d’un air tout affolé. Et appelez pas la SPA pour me dénoncer, bande de sous-êtres. Serrant Lily contre lui, Nathan se colla contre le mur en cessant de respirer tandis qu’il écoutait pour voir si les pas s’éloignaient, ce qu’ils firent. Il murmura quelques mots à Lily, qui ne tarda pas à sourire et à lui répondre qu’une retenue à se faire pomper le sang, qu’elle soit en bonne compagnie ou pas, était le genre de truc qu’elle préférait éviter. Mh, compréhensible. Et qu’elle était fatiguéééééée.

« Et en fait, pourquoi tu es aussi crevée ? C’est les fêtes de la salle commune ? J’avais une de ces gueules de bois ce matin, mais c’était monstrueux, tu n’imagines même pas. »

Et Nathan d’appuyer sa joue contre la chevelure de Lily façon petit couple alors qu’ils ne se connaissaient depuis attention tenez vous bien, deux heures à tout péter.

« Ca va, elle a moins froid la mignonne petite marmotte ? Mes ex petits copains m’ont souvent dit que je pouvais facilement passer pour une espèce de réchaud géant et mobile, c’est moins mignon que la peluche. Les femmes ont décidément vraiment plus de classe que les hommes. Mais ça, ça n’était pas à prouver. Et surtout toi, en fait. Ca me fait toujours un immense plaisir de te voir ridiculiser l’autre espèce de larve de Nick, surtout quand il me gonfle. Eeet oui, monsieur n’aime pas les homosexuels, et encore moins les punks, c’est bête la vie. Ou pas. Oh et puis je sais pas pourquoi je te dis ça, tu dois le savoir mieux que moi, non ? Après tout, c’est ma mère qui cassait mon père avec classe, non ? »

Il se redressa légèrement, se pencha pour attraper un cœur en sucre qu’il avala avec une classe inégalable et surtout sans saupoudrer les cheveux de Beauté de sucre. C’est pas classe, c’est pas télégénique surtout, et vous savez, dans ces moments romantiques, il y a toujours quelqu’un qui vous regarde. Enfin donc, il avala son cœur en sucre en ramenant vite fait le paquet vers eux, avant de reprendre Lily dans ses bras, l’écoutant ronronner en tentant de caler sa respiration sur la sienne. Et essai réussi, monsieur Raven !

« Tu sais Lily, après ce qu’il s’est passé il y a trois ans, quand je lisais des articles sur tes parents dans des magazines, je me disais tout le temps que tu avais la vie dont je rêvais. A une époque, j’ai même été jaloux de vous, leurs enfants. Pourtant, tu avais pas l’air tellement heureuse quand tu m’as raconté comment ça se passait, chez toi … »

Et sur ces belles paroles, Bogosse plongea à nouveau son superbe regard gris métallique dans les yeux de Beauté.

Alors, récapitulons. Lily était très certainement bourrée. Même si, tout le monde le sait, l’unique fille des Potter tient aussi bien l’alcool qu’une russe pure souche. Parce que si elle n’est pas bourrée, comment expliquer le fait qu’elle se retrouve là, dans les bras d’un garçon, à lui raconter sa vie en ronronnant, alors qu’elle aurait du lui envoyer depuis longtemps en atemi dans les côtes en gueulant qu’elle déteste qu’on la touche ? Que voilà une excellente question ! En tout cas, Lily était tranquillement en train de s’endormir comme une larve, calfeutrée dans les bras de Nathan, et surtout entourée de chaleur. Douceur, chaleur, intimité, mais c’est encore mieux qu’un lit pour dormir, ça. Même s’ils étaient en train de parler. Ou du moins Nathan parlait, et Lily répondait d’une voix atone et de plus en plus cotonneuse. L’envie de dormir c’est horrible. Alors quee Nathan rougissait comme une pivoine en réaction à ce qu’elle avait dit, la miss préféra fermer les yeux et s’endormir tout doucement. Eh dis, beau gosse, si je m’endors, tu me laisses dormir ou tu me réveilles ? Finalement il recommença à parler, et elle rouvrit les yeux avec difficulté pour lever la tête et lui sourire, ce à quoi il répondit aussi d’un sourire absolument magnifique. Et il cessa de jouer avec ses cheveux pour se pencher doucement vers elle, sans même s’en rendre compte, c’est sûr. Hypnotisée, Lily se laissait faire sans vraiment opposer de résistance, plongée dans le regard gris métallique de Nathan, qui d’ailleurs lui avait répondu que … Rembobinage de la séquence, je vous prie. Ah oui, que son regard chocolat était aussi très beau. Ah ? Euh, eh bah écoute, merci hein. Et avant qu’elle n’ait eu le temps de parler, il reprit la parole en répondant d’un long laïus à sa phrase précédente, qu’elle avait déjà oublié, il est regrettable de le dire. Ah, il embrassait plus de mecs que de filles ? C’est regrettable. Pour les filles éplorées bien sûr, pas pour les mecs. Rien que pour ça, Lily aurait bien voulu être un mec homosexuel, même si elle était prête à dormir dans ses bras sans qu’il ne dise quelque chose pour l’en empêcher. Sans rougir, elle lui fit un sourire endormi – on sait XD – et attendri aussi. Puis elle tendit la main pour toucher le début de barbe sur ses joues, avec le sourire de ‘essaye de m’arrêter pour voir’. Oh, tout doux et tout piquant et tout rugueux. Comment ça, tout contradictoire ? N’importe quoi.

« Au secours, je suis retenue en otage par un méchant nounours. C’est affreux, il ne veut pas me lâcher. Bon d’accord, il faut d’abord calculer la probabilité que je lâche ledit nounours si quelqu’un vient à mon secours … Ca avoisine le zéro. »

Et regardez-le se pencher d’un air on ne peut plus innocent. Quoiqu’on ne peut pas le blâmer, si cela ne risquait pas de lui péter les cervicales, elle aurait bien avancé sa tête pour l’embrasser, la rouquine. Quelle honte Lily, que dirait ton papa ? Qu’ils étaient un peu trop proches. Un peu trop beaucoup même. En remuant la tête, leurs nez se seraient touchés. Ils étaient à deux doigts de s’embrasser quand brusquement il se redressa en la serrant dans ses bras, faisant silence du même coup. Se retenant de protester énergiquement – embrasse-moi idiot è__é ! – Lily ferma les yeux et se mit à rougir comme un animal perdu. Elle avait failli l’embrasser, tout de même. Nathan, inconscient de son trouble, reprit la parole en lui disant qu’ils avaient échappé de peu à l’heure de colle, ce à quoi elle répondit, et lui à nouveau. Il lui demanda si c’était les fêtes de la salle commune qui la fatiguaient. Oui d’ailleurs, qu’est-ce qui la fatiguait autant ? Excellente question. Le manque d’hibernation peut-être XD.

« Bah … Je suis toujours fatiguée. J’aime dormir. J’ai appris à m’endormir en n’importe quelle situation, en ralentissant un peu mon cœur. Les fêtes aussi ça fatigue, évidemment, passer toute la nuit à déconner au lieu de rattraper le sommeil en retard, ça n’aide pas à être de bonne humeur. Mais je ne connais pas les gueules de bois. J’ai beau boire, je ne suis jamais ivre, et je n’ai jamais mal à la tête ensuite. C’est comme si j ne faisait que boire de l’eau, et rien que de l’eau. »

Et hop, la voilà qui baille comme une pauvre marmotte perdue. Avec les yeux fermés évidemment. En sentant qu’il posait sa joue contre ses cheveux, la demoiselle ne se fit pas prier pour renverser sa tête en arrière et se caler entre son épaule et son cou. Il recommença à parler, et elle faillit sursauter en l’entendant tout près de son oreille. Heu, de qui il parlait ? Ah ouais Nick. Et d’un réchaud géant et mobile. Alors, le réchaud géant, c’est Nath, sauf qu’elle avait préféré peluche et que peluche c’est plus joli. Oui c’est vrai. Ouh la Lily, il est temps de rouvrir les yeux mademoiselle !

« Je ne sais pas comment s’y prenait ta mère, mais la mienne fait ça trop bien, à chaque fois il ne sait plus du tout quoi dire, c’est super rigolo. Le pouvoir des femmes sur les hommes, c’est chouette parfois. Si je disais à ma mère que j’ai rencontré un punk fils de mangemorts, ce qu’elle commencerait par me demander, c’est si tu as une crête, et aussi qu’elle veut une photo parce que j’ai des bons goûts en matière de garçon. Peut-être pour ça que Nick n’a aucune chance. Quand je pense qu’il est à fond sur moi, et que la seule chose qu’il m’inspire, c’est une envie de gerber … Charmant. »

Lily étouffa un nouveau bâillement, et suivit le mouvement quand Nounours se pencha pour attraper un cœur en sucre. Elle en attrapa donc un, le faisant tourner entre ses doigts comme une petite balle, et s’en désintéressa complètement. Quand il se remit à parler, elle goba son bonbon pour se donner le temps de répondre, se demandant insidieusement ce qu’il ferait si elle s’étouffait brusquement. Rien du tout, parce qu’elle mâcha et avala son bombec sans se faire prier. Réfléchissant un court instant à comment lui répondre avec tact, elle décida qu’elle lui parlerait très franchement, parce que voilà.

« C’est vrai que j’ai une belle vie. Mais devoir rester sans cesse dans l’ombre des autres est assez frustrant … Quoi que je fasse, ça n’étonne personne, puisque quelqu’un l’a déjà fait avant moi. Aller à Serpentard, Roxanne l’a déjà fait avant moi. Entrer dans l’Ordre, ça n’épaterait personne, je suis une Potter. Même si je devenais un mangemort, il n’y aurait pas plus de nouveautés puisque Roxanne compte bien entrer dans les rangs du mage noir. Etre caché dans une foule, c’est parfois très énervant. Mais ce n’est jamais pire que d’être vue comme la fille du Survivant. Ils s’attendent à ce que je fasse des choses géniales, mais tout a été fait … Quand on a Harry Potter comme père, tout ce qu’on fait est franchement pitoyable, à côté. Puis c’est injuste, je n’ai pas le droit de me plaindre. Moi j’ai ma famille, toi tu n’as plus que ton père, et tu ne veux plus le voir. Je suis désolée, Nath … »

Penchant la tête d’un air coupable, elle essuya rapidement les larmes qui perlaient aux coins de ses yeux. Attrapant sa montre posée au sol, elle fixa les chiffres lumineux, avant de se rendre compte que OH MON DIEU, il est une heure du matin. Une heure une pour être plus précis, mais quelle classe punaise. Entendant du bruit dans les couloirs – oreille de lynx bonsoir ! – Lily étrécit les paupières pour se concentrer. Et jurer discrètement en balançant toute une flopée de jurons exotiques et variés, qui en rendraient jaloux une personne peu habituée à son langage vulgaire.

« Putain c’est les préfets, et il est une heure du matin. Allez monsieur du Corbeau, on s’arrache ou on va prendre super cher là. »

Invité

Tandis que le grand Corbeau se penchait doucement vers Lily – easy as a kiss we’ll find an answer … ♫ J’adore cette chanson – elle tendit la main pour caresser du bout des doigts le début de barbe sur les joues du jeune homme, car oui, ce beau gosse ne se rase pas toujours, ce qui rehausse encore sa beauté. Je l’aime. Épouse-moi, Nathan. Elle caressa donc son menton du bout des doigts tout en reprenant la parole, affirmant qu’un méchant nounours la retenait et qu’elle réclamait de l’aide. Pour finir en concluant que même si on venait lui apporter l’aide en question, elle refusait de quitter les bras du nounours. Ca, franchement, ça méritait qu’il l’embrasse. Oh que si. Sans lui répondre mais avec un petit sourire, Nathan se pencha encore un peu vers Lily, prêt à … Et il sursauta en entendant des bruits, la serrant contre lui, le cœur battant, sans noter qu’elle rougissait. Mais comme mon œil de lynx enregistre absolument tout, surtout après avoir relu plusieurs fois le passage, j’évoque quand même la jolie couleur qui commença à teindre les joues toutes douces de la marmotte ~~éperdue~~. Ecoutant les pas s’éloigner, il finit par se détendre, prit la parole, écouta Lily lui répondre et répondit à nouveau, lui demandant cette fois pourquoi elle était fatiguée. C’est vrai ça, elle dormait à moitié dans ses bras et avait l’air vraiment mal réveillée ! Ou même en mode ‘foutez moi la paix je vais m’endormir et je crève le premier qui me réveille’. Oui tiens, ouvre toi à Nathan-bogosse, explique lui le pourquoi du comment ! Un petit copain insomniaque, peut-être ? Mmh non, hypothèse peu plausible vu comment elle ronronnait dans ses bras, si elle avait eut un copain, elle lui aurait plutôt balancé le poing dans le bide – ou le genou dans l’entrejambe, comme vous voulez – en lui gueulant qu’il aurait affaire audit copain. Non, mauvaise réponse, donc. Les soirées de débauche des Serpentards, peut-être. Celles où Nathan restait vaillant jusqu’à ce qu’un crétin ne lui foute un verre de vodka entre les pattes, par exemple, et que l’ours finisse avec une furieuse envie de dégueuler par tout et Jeff et Kevin qui le tiraient vers son vestiaire tandis qu’il titubait dangereusement. Non, pas de hurlement, juste des discussions très philosophiques avec des pots de fleurs ou des chaises, mais rien de bien grave. Nathan vraiment bourré, par contre, ça devenait un peu plus violent, et c’était sûrement la raison pour laquelle, premièrement, il évitait au maximum les soirées de la salle commune, et deuxièmement, Kevin et Jeff s’arrangeaient toujours pour éviter qu’on ne dépasse le seuil d’alcool autorisé par le corps de Nathan. Sinon, il y avait de fortes chances que le grand brun se mette à gueuler, brailler, cogner, et plombe littéralement l’ambiance de la joyeuse petite fête. Et oui, Nathan bourré comme mon sac de cours avec tous mes bouquins, tous mes classeurs, tous mes cahiers et mes affaires d’EPS, et biiien, ce n’est pas vraiment joli à voir. On s’en serait douté, tiens. Enfin bref, tout ça pour dire que … Que quoi, d’abord ? Ah oui, que Nathan tenait mal l’alcool qui coulait à flot durant les soirées de la salle commune, soirées qu’il venait d’amener sur le tapis en demandant à Lily si c’était leur faute si elle était fatiguée. Parce que si c’est leur faute, le nounours il va les taper attention. xO Et Lily lui répondit qu’elle était tout le temps fatiguée, qu’elle ne connaissait pas la gueule de bois et que les fêtes, oui, ça fatigue. Dans un autre ordre, certes. Sans répondre, il posa sa joue contre la chevelure de Lily, qui n’attendit pas de carton d’invitation pour basculer la tête en arrière et la caler entre le cou et l’épaule de Nathan, tout en baillant, les yeux fermés je vous prie. Reprenant la parole pour sourire que les femmes avaient quand même vraiment plus de romantisme et de poésie que les hommes, il évoqua avec un sourire mi-figue mi-raisin le cas désespéré de Nick, ce à quoi Lily répondit que sa mère à elle cassait trop bien son père, avant d’annoncer que tout ce que Ginny Potter lui demanderait si elle lui annonçait qu’elle avait rencontré un punk fils de mangemort, ce serait s’il avait une crête et une photo. Et bah moi, si mon père il savait ça, il commencerait par me taper sur la gueule en hurlant que je suis une honte à la famille, puis il me demanderait où tu crèches pour que lui et ses petits copains aillent te latter la gueule, à toi et à ta famille. Mais rien à foute. Comme dirait Metallica, life is ours, we live it our way, and nothing else matters. Sans répondre, Nathan se contenta de se pencher pour attraper un cœur en sucre, Lily suivant d’ailleurs le mouvement. Bande de larves gourmandes va. Il reprit ensuite la parole, amenant le sujet sur la famille de Lily. Lily qui laissa planer un petit silence avant de répondre à Nathan, ce dernier comprenant avec gêne qu’il avait peut-être fait une connerie. Jouant franc-jeu avec lui, elle lui expliqua en quelques mots qu’elle se sentait dans l’ombre du reste de sa famille, et qu’elle avait aussi l’impression de porter trop de faux-espoirs. Et elle s’arrêta en grognant qu’elle n’avait pas le droit de se plaindre, parce que patati patata, Nathan a une vie monstrueuse, agruh, quelle immonde injustice. Vraiment ? Alors pourquoi nounours la serra doucement contre lui en lui murmurant quelques mots ?

« Mais Lily, c’est pas parce que tes parents s’aiment encore que tu as pas le droit d’être mal, tu sais. Moi, je t’aime bien comme tu es, j’aimerai pas que tu sois une pro-mangemorte ou une gryffondor qui se pâme d’être la fille du Survivant. Quand à ne pas pouvoir faire ce qu’on s’attend à ce que tu fasses … T’es Lily, c’est tout. Que tu sauves le monde ou pas, ça change quoi, sérieusement ? Les gens ils croient quoi, que si tu n’as pas une destinée hors du commun, un troisième œil va te pousser sur le front ? »

Et puis de toute façon tu es trop mignonne. Et de toute façon je tape le prochain qui t’emmerde. Et de toute façon … Ca, on ne le saura jamais, parce que Lily se redressa brusquement en montrant sa montre tout en chuchotant que vite, il est une heure du matin, les préfets rappliquent, on a intérêt à dégager le plancher vite fait, après avoir lâché une flopée de jurons et de noms d’oiseaux particulièrement remarquables, qui firent sourire Nathan une fois sa surprise passée, tandis qu’il attrapait son sac tout en lâchant Lily – à regret – pour se lever. Suivant la jeune fille qui lui indiqua d’un signe du menton un raccourci qu’elle connaissait et qu’il appelait plutôt un passage secret, ils revinrent en vitesse et sans encombre à la salle commune et allèrent tous les deux se pieuter, parce que voilà, ils sont crevés et ils ont bien larvés, maintenant il faut récupérer pour larver encore mieux demain.

Et bref. XD

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