Yeux dans les yeux/PV

Yeux dans les yeux
Pv/ Lily Potter

Il y avait Tom. Et il y avait une ombre, devant lui. Entre eux deux, un espace d’une dizaine de mètres à peine. Tous deux courraient dans les couloirs silencieux du château sans se soucier des armures qu’ils faisaient tomber. Leurs pas résonnaient sombrement dans l’immensité des couloirs qu’ils parcouraient à grande vitesse. L’ombre s’essoufflait de plus en plus vite alors que son poursuivant, Thomas, gardait un souffle régulier et commençait même à sourire. Il aurait pu, d’un coup de baguette magique, arrêter cette silhouette mais il trouvait plus amusant de lui laisser le temps de comprendre qu’elle n’avait aucune chance. A chaque foulée, les mètres entre le fuyard et son prédateur se réduisaient imperceptiblement. Soudain, un escalier se profila à l’horizon, l’ombre s’y engouffra sans hésiter engloutissant les marches avec un certain désespoir. Tel un félin, agile et puissant, le Serpentard sauta dans l’escalier et dérapages après dérapages ne fut plus qu’a deux mètres de la pauvre âme tremblante qui continuait à courir. Tom leva le bras et attrapa le col du vaurien. Dans un mouvement d’inertie accompagné par l’arrête brutal que lui imposait la main vengeresse du serpent, l’ombre tomba, les jambes se soulevant loin devant (l’inertie) et la tête restant loin en arrière (la main vengeresse). Pendant un instant, on aurait pu croire que l’ombre volait. Mais non. Elle s’écrasa royalement par terre et lança un regard terrifié à son prédateur.
Thomas s’accroupi à coté de l’ombre et posa sa baguette sur le cœur tremblant de la petite proie. L’ombre était un jeune garçon, il devait être en quatrième. Sa cravate rouge et or pendait tristement sur le sol dans un signe de soumission. Les yeux verts brulants de peurs fixaient le bleu glacé du regard du serpent. Ils semblaient demander pardon, mais le serpent est un être fourbe et ne pardonne pas. La baguette de cerisier noueux se déplaça sur le torse du jeune Gryffondor et se posa sur la main du malheureux.
*sectumsempra*

Dans la Maison vert et argent, il y a plusieurs types de personnes. Les gentils et les méchants. Chez les méchants on retrouve encore une autre distinction, ceux comme la très chère Aleera qui vous font cracher des limaces et puis ceux comme Tom qui ne vous découpent en petit morceaux. Mais les deux groupes de méchants ont une même haine envers les petits cons qui leurs envoie des bombe à bouse dessus. Surtout que les petits cons en questions n’avaient aucune chance de s’en sortir indemne, après ça ….

La main du Gryffondor s’ouvrit d’une large plaie au niveau de la paume, le jeune garçon hurla et tenta de se relever mais la main implacable du Serpentard le prit au cou et le plaqua au sol. A moitié étranglé, la victime s’affaissa et lança un regard implorant à son bourreau. Lorsque Tom fut sur que le petit ne tenterait pas de s’échapper, il retourna sa baguette contre lui-même *Terego* toutes les saletés dues à la bombe à bouse, disparurent le visage du jeune Sorcier redevint pâle, ses traits fins et anguleux étaient serrés par la rage.

On a aucune chance lorsqu’on salit un Sang pur tel que Tom mais c’est encore pire lorsqu’on l’insulte. « L’Ordre du Phénix vaincra et, tout comme Alex, tu mourras » En une seule phrase, réussir à insulter le frère du Serpentard, le Seigneur des Ténèbres et le Serpentard lui-même … un exploit. Et une lourde bêtise.

Les larmes commençaient à couler le long des joues du jeune garçon, sans doute se rendait-il enfin compte que Thomas était un adversaire trop puissant pour lui. La gorge noué, il tenta de dire quelque chose mais la main du prédateur revint à son cou et le Gryffondor se tut. D’une voix glacée et sifflante, le serpent se pencha à l’oreille du petit et lui murmura ;

-« Le Seigneur des Ténèbres est là, tout autour de nous. Il nous surveille. Tu vas mourir. »

*Sectumsempra*
La joue blême du griffon s’ouvrit et le sang d’un rouge écarlate coula. Avec un dernier regard chargé de haine, le Serpentard se leva tandis que le cri de douleur de sa victime résonnait dans les couloirs. D’un pas rapide et tendu, Tom s’éloigna. Arrivé dans le Grand Hall, il hésita un instant avant de monter les escaliers d’un pas rapide. Sa salle commune était située près des cachots et à l’heure tardive qu’il était, il aurait du s’y rendre. Mais autant profiter du fait qu’il était dehors pour aller s’entrainer.
Ses pas résonnaient sèchement dans les couloirs vides du château, à travers les vitraux on apercevait la lune blafarde pareille à un clin d’œil moqueur. La lune défiait les vivants et semblait leur adresser un message indéchiffrable. Sans lui prêter la moindre attention, Thomas continuait son ascension espérant ne croiser personne. Et en effet, il ne croisa personne. Bientôt, il arriva au sommet. Dans la volière. A cette heure-ci, personne ne fréquentait la volière et seuls quelques oiseaux somnolaient encore ou mangeaient leurs repas. Mais la plupart était déjà partis à la chasse. Une magnifique chouette noire écarta les ailes et lança un cri plaintif. Elle s’éleva dans la tour et vint se poser sur l’épaule de Tom. D’un geste distrait, celui-ci caressa Chimère, sa chouette. Après quelques instants passés à regarder dehors, Chimère s’envola en hululant et s’éloigna dans la nuit noire à la recherche d’une proie. Resté seul avec quelques autres volatils, le jeune sorcier s’accroupit. Il gratta le sol du bout de sa baguette et enleva une planche de bois. En dessous, un petit miroir et un livre de métamorphose gisaient là comme abandonnés. Mais ils ne l’étaient plus, abandonnés, les yeux brillants le Serpentard se saisit du grimoire et l’ouvrit à la page où il l’avait laissé. Ce bouquin parlait de comment devenir animagus. Tom l’avait trouvé il y avait deux mois de cela après maintes recherches. Deux mois à venir s’entrainer ici le plus souvent possible afin de pouvoir se transformer animal. Mais lequel ? Cela restait un mystère, un sorcier ne sait jamais en quel animal il va se transformer avant la fin de son apprentissage. Apprentissage qui dur plusieurs années, généralement. Mais déjà à 7 mois d’exercices, Tom voyait ses pupilles devenir ovales et si ses yeux restaient d’un bleu profond, son blanc d’œil disparaissait totalement. Une fine fourrure blanche et noire remplaçait ses sourcils et ses cheveux devenaient grisâtres. Son corps se couvrait de duvet blanc et ses dents se transformaient en crocs. Etant donné que le patronus du Serpentard était une panthère des neiges, il n’avait pas mis beaucoup de temps à comprendre que sa forme animale serait aussi une panthère. Cela convenait parfaitement au jeune sorcier qui voulait absolument avoir un animal digne de son nom. S’il arrivait à devenir animagus, il aurait une force peu commune et le Seigneur des Ténèbres serait forcé de reconnaître qu’il avait besoin de Tom. Parce que si le futur mangemort avait peur de la mort que pourrait lui donner l’Ordre du Phénix, ça l’effrayait encore plus de se faire tuer par son propre Maître. Aussi, devait-il se rendre indispensable et ainsi entrer chez les mangemorts et venger Alex.

Accroupit devant son miroir, le jeune sorcier se concentra tout en regardant son reflet. Ses yeux d’un bleu glacial étaient maintenant simplement couturés d’un ovale noir, un œil de félin. Un œil de chasseur. Il allait tenter de se faire pousser de la fourrure lorsqu’il entendit un bruit de pas. D’un geste de baguette, il cacha le miroir et le grimoire dans leurs cachettes secrètes. Il se releva brusquement, juste à temps. La porte s’ouvrait sur une fille de sa maison. La fille du Survivant. Thomas ne la connaissait pas mais il s’avait qu’elle était amie avec Aleera. C’était bizarre qu’une fille telle que la demi-vélane soit amie avec une Potter. Ou bien ça voulait dire que la Potter en question était une vraie Serpentard, acide et ironique… Le jeune sorcier allait parler lorsqu’il se rendit compte que dans sa précipitation, il avait oublié de changer ses yeux. La jeune Potter devait avoir devant elle un des plus beaux mecs du collège … avec des pupilles de panthère.
Et merde.

C’est fou comme, avec les changements politiques, les gens peuvent se coincer dans les préjugés débiles. Par exemple les méchants serpents et les gentils griffons qui manifestent contre la tyrannie. Pour la jeune Potter qui appartenait à Serpentard, ce point de vue relevait d’un parfait manichéisme, à la limite du conservatisme puisqu’on empêchait l’évolution des choses. Mais ce qu’elle détestait plus que le manichéisme, c’était qu’on la prenne comme victime sous prétexte qu’elle portait les vertes couleurs de sa maison. Et le débile consanguin qui venait de lui balancer un pétard entre les pattes était en train d’en faire l’amère expérience. Elle rentrait tranquillement à sa salle commune quand un crétin de Poufsouffle un peu trop fanatique avait reconnu en elle une Serpentard. Non pas la môme du survivant, mais une ressortissante de la maison de cœur du Lord qui terrorisait le monde. Entouré de ses amis, sûr de sa force, il lui avait donc balancé un pétard entre les jambes, et s’il avait bien rigolé en observant la réaction de la miss, il avait ensuite déchanté quand elle avait cloué des yeux son agresseur. Et dans son regard noisette ambré se lisait toute la haine du monde. A ce moment-là, le Poufsouffle comprit qu’il aurait du choisir une autre cible, surtout quand il vit comment la Serpentard était vêtue. Un baggy où pendouillaient des bandes et des chaînes, un pull ample où s’étalait un groupe de musique moldu, Muse, des chaussures ressemblant fort à des Doc Martens, des mitaines vertes et noires pour aller avec l’écharpe de sa maison, des mèches noires dans sa chevelure rousse, et une drôle de cicatrice sur la main droite … Il venait d’attaquer une des rares Serpentard qui restait insolent vis-à-vis de la politique actuelle à Poudlard. Et ladite Serpentard, folle de rage parce qu’elle avait passé une journée pourrie, passa toute sa colère sur ce crétin congénital, le couvrant de sortilèges savamment lancés et d’insultes aussi venimeuses que l’animal qui ornait son blason. Après l’avoir copieusement nourri aux Chauve-Furie, Furunculus, Crache-Limace et Conjonctivis, elle tourna les talons en le laissant hurler de douleur au milieu de ses rares amis qui étaient restés pour le soutenir. Pas grand-monde sur la bande organisée de tout à l’heure, en fait.

Reprenant donc son chemin vers la salle commune, elle descendit dans les étages, traversa le hall et entra dans les cachots. Le seul endroit, peut-être, ou sa part de Serpentard était en sécurité, puisqu’elle était sûre de n’y rencontrer que des serpents, qui lui ficheraient la paix puisqu’elle ne leur avait fait aucun mal. Si elle avait été d’une autre maison, elle aurait certainement eu plus de problèmes … Mais Lily Potter, la fille du Survivant, la Serpentard, commençait à se tailler un gros bout de viande dans la part des lions, et les gens préféraient la laisser passer sans l’embêter sur ses origines. Après tout, elle était aussi bonne en sortilèges que sa mère avant elle, mais surtout comme son arrière grand-mère qui, comme les profs ne cessaient de le préciser, avait quitté Poudlard avec une ribambelle d’Optimal à ses examens. Lily deuxième du nom n’avait pas la même prétention, mais savait déjà qu’il était hors de question qu’elle ait autre chose qu’Optimal en Histoire de la magie. Elle voulait être historienne, après tout, non ? Traversant les cachots, elle emprunta plusieurs couloirs, tous aussi douteux les uns que les autres, avant de s’arrêter devant un mur nu. Certes, s’arrêter devant un mur et lui parler peut sembler bizarre, sauf quand derrière, il y a la salle commune de Serpentard. Allant se vautrer dans un fauteuil, Lily sortit ses affaires de cours, et tomba sur une lettre manuscrite, écrite par sa mère. Oh oui tiens, mince, elle devait lui répondre. Attrapant sa plume, elle se mit en devoir d’écrire une jolie lettre, de son écriture ronde et fluide d’ambidextre tirant plus sur le gaucher que le droitier. Une fois sa lettre finie, elle rangea ses affaires, échangea quelques plaisanteries avec les Serpentard, et quitta la salle commune pour aller à la volière.

Elle traversa tous les cachots sans croiser un seul préfet de Serpentard, et arrivant dans le hall, grimpa directement au second étage pour emprunter un passage secret qui la mènerait au sixième étage. Quittant son couloir secret, elle traversa le sixième étage pour aller jusqu’aux escaliers, mais fut brusquement tirée de sa mission commando par un bruit de pas. Changeant de trajectoire, elle courut pour aller se cacher derrière une statue, et se fit toute discrète, priant pour que le préfet de Serdaigle, puisque c’était lui, ne la trouve pas. Elle compta calmement les secondes, écouta les pas décroître vers l’escalier menant au cinquième étage. Attendant une minute de plus, elle s’assura qu’il ne remonterait pas, et repartit vers le couloir permettant de monter dans les étages. Au septième, elle se dirigea vers la tour de la volière, sa lettre toujours dans la main, et monta les marches quatre à quatre, prudemment et silencieusement pour être sûre que personne ne pourrait l’entendre. Aussi fut-elle très surprise quand elle se retrouva en face à face avec un type de sa maison, alors qu’elle pensait qu’elle se retrouverait toute seule dans la volière. Une fois la première surprise passée, elle fut immédiatement attirée par ses yeux. Non pas qu’ils soient magnifiques, hein, mais ils étaient … Entièrement bleus. C’est flippant comme phénomène.

« Sympa les yeux. Le manque de blanc nuit gravement à ta beauté, mais ça donne un style assez effrayant. Tu cherches à devenir animagi non déclaré, hein ? »

Ouais, il fallait avouer que, dis-donc, l’héritier des River était une vraie bombe. Grand, svelte et musclé, charismatique et très charmant, un sourire de tombeur et des yeux aussi froids que la glace qui captivaient plus d’une demoiselle. S’il n’avait pas été un gosse de mangemort fanatique prêt à s’engager lui-même chez les mangemorts, Lily aurait bien flirté avec lui, autant pour s’amuser que pour permettre au bel homme de rajouter une nouvelle plante dans sa collection de jolies filles. Mais alors qu’elle se disait ça, l’image d’un autre Serpentard s’imposa à son esprit. Grand, les cheveux longs, svelte et musclé, insolent et anticonformiste, des yeux gris métalliques très attirants … Nathan. Ce gros connard venait de marquer un nouveau point, puisque son image s’imposait à son esprit sans qu’elle ne l’appelle. Ah, si elle se mettait à penser à lui et à comparer tous ses flirts à venir avec lui, ça n’allait pas le faire. L’attirance, une chose très compliquée. Se dirigeant vers sa chouette blanche, Hermès, elle lui caressa les plumes et lui donna un peu de Miamhibou qui traînait dans sa poche, avant d’attacher sa lettre aux pattes de son magnifique volatile au pelage de neige. Après une dernière gratouille et un coup de bel amical, Hermès s’envola dans la nuit, se fondant dans l’obscurité, laissant les deux serpents seuls en face à face. Après avoir fait tomber les miettes de Miamhibou de ses mains en les frottant l’une à l’autre, elle se tourna vers l’autre serpent, qui la toisait toujours avec une neutralité feinte, très tendue.

« Bah, tu sais, je me moque des activités des gens de ma maison, pour peu qu’ils me laissent tranquille et ne me harcèlent pas sous prétexte que je suis la gosse du Survivant. Je ne vois pas pourquoi j’irais gueuler sur tous les toits que tu tentes illégalement une transformation. Après tout, c’est chacun ses affaires, et les dragons seront bien gardés. »

Dans le même temps, elle avisa la planche mal remise du plancher, et estima qu’il cachait toutes ses affaires là-dessous. Faisant craquer ses doigts pour en dissiper l’engourdissement, elle se décolla du mur où elle s’était appuyée le temps de son petit monologue.

« Tu veux que je m’en aille, ou tu veux un peu de compagnie pendant que tu fais tes petites affaires ? Ah, et quant à mon silence, je suis assez portée sur les trois singes de la sagesse. Je ne dis rien, je ne vois rien, je n’entend rien, et j’évite les ennuis et les répercussions. Rassuré, joli brun ? »

Au commencement, il y eu le silence.
Ce petit silence surpris de la rencontre entre deux personnes. Ce silence surpris qui surprend ces personnes qui, par un concours étrange des circonstances, se retrouvent ainsi en face à face. L’une des deux, une jolie et élégante jeune fille de cinquième année qui vint simplement poster une lettre, comme n’importe qui le ferait dans une volière. L’autre un playboy arrogant qui vint, en vain, tenter de devenir un animagus et d’entrer, ainsi, dans le peuple peu fréquenté des animagi. La fille, c’est Lily et le mec … Tom, évidemment.
Tom, de ses yeux de félins, détailla entièrement sa camarade avant de reporter son attention sur le regard noisette de la jeune fille. Il ne la connaissait que de vue mais son observation attentive sur son uniforme – ou plutôt, sur son manque d’uniforme- en apprenait déjà beaucoup. En pleine crise d’adolescence, la jeune Potter considérait que le seul moyen de se distinguer des autres était de se faire remarquer. Elle n’avait pas réellement la mentalité du serpent qui préfère resté caché et camouflé pour mieux pouvoir frapper par la suite. Non, Lily était sure de ses convictions, n’hésitait pas à se faire voir et croyait impressionner par son attitude rebelle. Car oui, quelle fofolle, celle là ! Elle se rebellait contre le système et rejetait l’uniforme ! Réaction typique d’une adolescente frustrée qui ne sait comment réagir face à l’autorité.
Le Serpentard sourit.
La description qu’il venait de faire n’était pas très sympathique, bien qu’il soit sur qu’elle était juste, mais malgré cette analyse peu aimable, il fallait bien avouer que Thomas aimait bien se genre de fille. Les filles qui croient que parce qu’elles sont là, le monde va changer. C’était exactement ce qui plaisait au jeune garçon.

-« Sympa les yeux. Le manque de blanc nuit gravement à ta beauté, mais ça donne un style assez effrayant. Tu cherches à devenir animagi non déclaré, hein ? »

Si Tom avait réussit une analyse détaillée de sa camarade, elle n’était pas non plus en reste. En quelques secondes, elle avait compris ses intentions alors qu’il tentait de les garder secrètes depuis plus de 7 mois. Bravo, vraiment. Maintenant, restait plus qu’a espérer pour elle qu’elle savait se taire. Au cas contraire, un petit sortilège de perte de mémoire serait obligatoire. Mais comme l’avait compris le jeune sorcier quelques secondes plutôt, Lily n’avait pas l’âme d’un serpent, elle n’était pas vraiment fourbe. Elle saurait se taire s’il le lui demandait, Tom en était presque sur.

-« Sympa, tu trouves ? A première vue, j’aurais plutôt trouvé ça dégueulasse et glauque mais chacun son style. Mais, c’est vrai que ça donnera surement mieux avec de la fourrure autour … »

Il avait dit ça d’une voix terne, presque froide. Il avait pris l’habitude de parler avec un ton glacial et hautain, c’était dur de s’en détacher et d’adopter une voix douce et chaude. Mais l’héritière des Potter ne semblait pas s’en formaliser, elle s’approcha de sa chouette et lui donna la lettre. Un instant, Tom se demanda à qui elle envoyait cette lettre. Il ne connaissait rien d’elle, de ses opinions politique (bien qu’elles ne soient pas dures à deviner), de sa vie en général. Mais ces pensées furent rapidement balayées, il se moquait de tout ça. A part s’ils devenaient amis cela n’avait aucune importance. Après avoir regardé sa chouette s’envoler, la jeune fille se retourna vers lui. Tendu, il tenta de savoir s’il allait, oui ou non, devoir lui lancer un sortilège d’oubliette.

-« Bah, tu sais, je me moque des activités des gens de ma maison, pour peu qu’ils me laissent tranquille et ne me harcèlent pas sous prétexte que je suis la gosse du Survivant. Je ne vois pas pourquoi j’irais gueuler sur tous les toits que tu tentes illégalement une transformation. Après tout, c’est chacun ses affaires, et les dragons seront bien gardés. »

Parfait.
Que les dragons soient bien gardés, alors. De toute façon, Thomas n’avait pas l’intention d’embêter une inconnue qui ne lui avait rien fait et il ne comptait pas non plus la juger sur son père. Il était assez dégouté de son propre bourgeois de papa pour savoir que « Tel père, tel fils » était un dicton débile.

-« Tu veux que je m’en aille, ou tu veux un peu de compagnie pendant que tu fais tes petites affaires ? Ah, et quant à mon silence, je suis assez portée sur les trois singes de la sagesse. Je ne dis rien, je ne vois rien, je n’entends rien, et j’évite les ennuis et les répercussions. Rassuré, joli brun ? »

Re-parfait.
En ce qui concernait le fait qu’elle reste ou pas, Tom s’en moquait royalement, si elle ne se taisait pas elle n’aurait pas la chance de ce petit Gryffondor. Une marque sur l’avant-bras et sur la joue, ce n’était rien. Non, si elle parlait, ce serait un Sectumsempra bien plus violent. Voir un Diffindo. Mais elle semblait sincère, après tout elle avait du sang Gryffondor dans les veines. Bien sur, elle faisait partie des serpents mais elle avait été éduquée par des personnes loyales et courageuses, ça devait forcément déteindre sur son caractère. Bref, qu’elle reste si elle le souhaitait.
Pour toute réponse à sa question, Tom leva sa baguette et fit voler la planche de bois qui cachait son grimoire et son miroir. Les deux objets gisaient tristement. A cause de la précipitation de leur possesseur, le grimoire était à moitié entre-ouvert, quelques pages chiffonnées et le miroir avait quelques griffes blanches qui coupaient violement le reflet du plafond de la volière. Toujours debout, Thomas s’apprêta à penser au sortilège d’attraction lorsque Chimère revint dans un concert de hululement. La chouette noire contrastait avec le souvenir de la chouette blanche de Lily. Etait-ils si opposés que ça pour que l’un possède une chouette noir, l’autre une blanche. L’un était toujours très respectueux de l’uniforme, l’autre portait des chaines et des vêtements amples de moldus. L’un était méprisant et l’autre enjouée. L’un était fourbe et discret, l’autre plutôt honnête et n’hésitait pas à se faire remarquer. L’un était le fils de pro-mangemorts, l’autre était l’héritière du Survivant. Ces différences étaient innombrables et, pour toute ressemblance, Tom voyait leur appartenance aux serpents. Point. Punt.
Troublé par ce fait, il releva finalement la tête, détournant son attention de ses objets épars et fixa à nouveau Lily de ses prunelles de Once. Chimère hulula à nouveau. Thomas passa sa main dans les plumes de sa chouette et sourit à la jeune Potter. *Bon, faisons connaissance, ma chère*
Il lui sourit, donc. Un sourire qui laissa échapper deux grandes canines d’un peu moins de dix centimètres. Ses dents s’étaient transformées en crocs, d’une seule pensée. Le sourire ironique de Tom, au départ, était déjà inquiétant mais agrémenté de dents de chasseur il devenait carrément effrayant.

-« He bien, reste ! J’ai besoin de conseils sur le « comment faire » et puis, sur l’esthétique aussi. Tu as l’air très portée en la matière … »

Son sourire de prédateur s’accentua. Lui-même ne savait plus si ce sourire sanguin était une mise en garde ou un véritable sourire d’amusement. D’une pensée, il attira le grimoire à lui et l’ouvrit vers le milieu. Au chapitre où ils expliquaient comment progresser plus profondément dans l’art de la transformation. Arrivé à la page voulue, il le fit voleter jusqu’à Lily et continua de sa voix quelque peu changée par ses dents trop grandes ;

-« Tu m’aides ? »

Chimère ne put s’empêcher de pousser un nouveau cri et enfoui son bec dans les cheveux denses de son maître. L’once en Tom s’agita, impatiente de pouvoir se développer et enfin vivre.

Mh, pas très sympa le Serpentard. Elle tentait de se montrer sympathique et gentille avec lui, lui faire comprendre qu’elle ne le balancerait pas, et lui, il l’accueillait avec froideur et dédain. Bah écoute, va te faire foutre, River. Les mecs arrogants comme ça, elle en bouffait tous les matins au petit-déjeuner, jusqu’à en faire une indigestion. Alors qu’on vienne lui pourrir sa soirée alors qu’elle venait juste poster une lettre … Lily croisa froidement son regard, et haussa les épaules, un brin méprisante. Si tu veux jouer au mec dur et froid, à ta guise, beau gosse. Ce fut donc tout naturellement qu’elle se dirigea vers Hermès pour accrocher la lettre destinée à sa mère à la patte du volatile qui picotait dans sa main pour récupérer les graines. Reprenant la parole, elle assura à nouveau à Thomas qu’elle ne le balancerait pas, et que de toute manière elle avait un peu autre chose à foutre. Se doutait-elle qu’elle venait d’échapper à de vilains sortilèges de magie noire ? Certes non, pour elle il n’y avait que des mangemorts qui lançaient des sortilèges pareils. Bon, c’est vrai que d’un autre côté, elle était une gamine de Gryffondor, élevée dans une famille essentiellement sortie de la maison des rouges et ors, alors imaginer un instant qu’on puisse lui balancer un sortilège … Oui, elle avait cette fibre de loyauté et de courage qui caractérisent les griffons, c’est ça l’influence familiale mes petits. Finalement, elle regarda partir sa bestiole dans le lointain, et se tourna vers le Serpentard qui la fixait toujours de ses yeux iceberg. Absolument envoûtants. Mais bon, Lily adore tous les trucs bizarres, il faut l’avouer, hein. Alors un mec avec des yeux entièrement bleus et des crocs pointus en guise de sourire, ça ne la dérangeait pas plus que ça. Aurait-il voulu lui faire peur, il aurait lamentablement échoué. Quand on a une famille aussi déjantée que la sienne, on a peur de trucs, dirons-nous, normaux, pas de deux misérables crocs qui sortent de la bouche de quelqu’un. Finalement, elle lui proposa de rester pour lui tenir compagnie, sauf s’il voulait qu’elle s’en aille. Il ne broncha pas, mais sortit d’un coup de baguette magique son bouquin et son miroir, en lui demandant de l’aide. Non, en lui … Si, en lui disant qu’elle avait un bon goût pour l’esthétique. Moquerie ou sincérité ?

« Hm … Merci du compliment. »

Néanmoins, Lily commençait à se méfier du sixième année. Très beau, très charmant, très charismatique, vraiment très attirant … Mais avec ce petit quelque chose qui la rendait méfiante. Le genre de mec qui peut lui attirer des ennuis aussi gros que le château, le genre de mec qui s’allierait volontiers avec la grosse inquisitrice pour servir ses intérêts personnels. Le genre de trucs qu’elle-même ne pourrait pas faire, pour la simple raison qu’elle était tout de même une gosse Potter, hein. Hm, elle n’aurait peut-être pas dû lui proposer son aide, surtout que son instinct lui gueulait de se tirer en vitesse. Dommage, le beau gosse avait l’air sympa. Hm, il avait plutôt l’air d’un gosse de bourge qui a toujours eu ce qu’il désire et qui est très porté sur la pureté du sang. Mais ça, miss Potter, vous ne pouvez point en juger, alors gardez vos impressions pour vous ma chère. Renvoyant à Thomas un sourire très simple, très souriant quoi, elle fit taire son instinct qui lui disait – que dis-je, qui lui gueulait littéralement – de se tirer d’ici en vitesse avant d’avoir des ennuis, elle attrapa le bouquin à la page qu’il lui indiquait et y jeta un rapide coup d’œil, bien décidée à ne pas lâcher ce mec des yeux. Qu’il prenne ça pour de l’adoration ou autre chose, Lily n’en avait rien à foutre, mais il ne lui inspirait pas confiance. Pas du tout.

« Ouais, ok. Alors, euh … Tu en es à l’étape trois donc. Faire sortir la bestiole de ton corps. »

Lily posa les yeux sur le bouquin, lisant rapidement la description des étapes, avant de relever le regard pour fixer le Serpentard qui n’avait pas bougé. Eh bah, niveau statue de sel, on ne fait pas mieux. Faudrait qu’un jour elle demande à Albus de faire pareil, pour voir s’il était capable de tenir cinq minutes comme ça. Amusée par sa pensée, elle esquissa un sourire ironique, et en profita pour placer la petite phrase qui lui brûlait les lèvres.

« Comme ça, on verra si c’est plus joli avec de la fourrure autour … Tu commences ? »

Le grimoire s’envola élégamment dans les airs et atterrit en douceur dans les mains de la jeune Potter. Tendue, elle parcouru rapidement le livre à la page ouverte avant de reporter son attention sur Tom. Même si son visage gardait des traits impassibles, elle semblait méfiante. Remarquez, il y avait de quoi, l’apprenti animagus était peu être canon et avait un sourire charmeur mais il était assez antipathique. Tout le monde connaissait de près ou de loin son caractère. Et puis, il fallait bien avouer que le jeune River ne s’était pas montré très sympathique envers sa camarade au début de leur rencontre. Mais pardonnez le, il croyait s’être fait prendre. Maintenant, il voyait bien au regard nerveux de la jeune fille qu’elle ne le trahirait pas. Après avoir entrevu la page, Lily fit remarquer qu’il était à l’étape 3. Il fallait faire sortir l’animal de son corps.
Facile à dire.

Immobile, Tom se concentra sur son soi intérieur. Il essayait, tout comme le conseillait le bouquin, de sentir deux cœur battre à l’intérieur de sa poitrine. Le sien et celui de l’once. Mais un seul battement résonnait à ses tempes, c’était fou ça ! Il sentait pourtant ses crocs contre ses lèvres mais n’arrivaient pas à entre le cœur de la panthère. Figé, le sorcier pensa fortement à une panthère. Lorsqu’il formait son patronus, il s’imaginait le jour où son frère lui avait préparé un anniversaire surprise. Ils n’étaient rien qu’à deux, dans la chambre de Tom qui était recouverte de cadeau, de confettis et autre. Une chambre immense rendue minuscule par l’effusion d’amour que lui offrait Alex. Thomas avait 10 ans, il s’en souviendrait toujours. Et lorsqu’il pensait à ça, le patronus apparaissait. Un félin immense et argenté, tous crocs dehors. Peut-être que ça marcherait pour la transformation. Les yeux fermés, Tom pensa à cet événement … la panthère bougea en lui.

-« Comme ça, on verra si c’est plus joli avec de la fourrure autour … Tu commences ? »

L’once s’immobilisa et Tom perdit la sensation d’avoir un monstre immense qui ne cherchait qu’à écarter la peau de l’humain pour sortir. Cette sensation aussi effrayante qu’elle soit était enivrante. Le sorcier frissonna et sourit. Ses canines entrèrent dans son menton. Bordel ! Il avait oublié qu’il avait des dents de félins ! Du sang coulait maintenant le long de son menton. Effrayée par cet événement, la chouette noire s’envola en hululant et disparu dans le ciel sombre. En faisant une grimace de douleur, Tom porta sa main à sa bouche et leva la tête vers Lily. Il lui sourit, franchement cette fois-ci, même si ses paroles avaient stoppées le développement de l’animal en lui, c’était la première fois qu’il se sentait si proche de réussir à le faire sortir.

-« Pourquoi, tu veux un manteau de fourrure ? »

Il sourit puis inspira profondément pour se reconcentrer. Mais l’image de Lily s’imposait dans son esprit. Il s’imaginait la jeune punk avec un manteau de peau de panthère des neiges. Cette image quelque peu insolite fut pourtant chassée rapidement de l’esprit du Serpentard qui se concentra sur son être intérieur. Il repensa au souvenir de son anniversaire de 10 ans et la joie que lui procurait cette furtive chimère provoqua à nouveau l’émergence d’un animal à l’intérieur même du sorcier.
L’humain devenait once.
Et soudain, ce fut vraiment le cas. Le corps de bipède que possédait Thomas fut secoué de deux spasme et soudain, à sa place, se tenait une panthère. 1 mètre 30, le pelage immaculé constellé de taches sombres, des griffes immenses et des yeux de glace. Once. Pendant deux secondes à peines, Tom fut une once … Mais il n’avait pas encore la force de rester et sans avoir rien demandé, il se retrouva par terre, à quatre pattes, et dans sa forme humaine. Etrangement, ses vêtements n’avaient pas changés, si ce n’est que sa cravate vert et argent pointait tristement vers le sol en balançant légèrement au rythme de la respiration saccadée du Serpentard. Sa gorge était sèche et en regardant ses mains, Tom constata qu’un fin duvet blanc recouvrait encore le dos de sa main. De plus, ses dents, si elles avaient perdus leurs longueurs félines, restaient étrangement tranchantes. Se souvenant soudain de la présence de Lily, Tom lui jeta un regard étonné.
Il avait réussit ?
Il avait réussit !

-« J’ai réussit ? »

[ Petit, mais je suis pas inspirée, désolée. :25: ]

Roh la merde, voilà qu’elle était obligée de passer le temps avec River maintenant. Bien que son aîné soit charmant et craquant, l’idée de passer sa soirée avec un pro sang-pur qui disait à qui voulait l’entendre qu’il deviendrait un mangemort ne l’enchantait pas. Toute Serpentard qu’elle soit, elle restait une Potter, tout de même. Méfiante et tendue, bien qu’impassible, elle parcourut le livre des yeux, son attention restant focalisée sur le grand bonhomme pour le cas où celui-ci déciderait brusquement de lui faire une crosse quelconque. Mais ce dernier se contentait de la regarder avec flegme et détachement, attendant certainement qu’elle lui dise quoi faire. Qu’elle lise ce que le bouquin disait. Ah, ouais, évidemment. Se replongeant dans la lecture du livre, elle nota le point où il en était, et commenta avec ironie qu’on verrait si ça faisait joli avec les poils autour. Avec surprise, elle le vit rouvrir les yeux pour la dévisager, la mettant très mal à l’aise. Se braquant à son tour, Lily fronça les sourcils, et ne daigna pas sourire quand il lui répondit. Ok, elle venait de décider qu’elle ne l’aimait pas. Pas du tout. Bien que ce soit le mec dont Aleera lui parle tout le temps, la jeune rouquine venait de décider qu’il ne lui inspirait aucune confiance, que son magnétisme et son charisme étaient carrément flippants, et qu’elle allait se tirer et lui fausser compagnie dès qu’elle le pourrait. Parce que ce n’est pas très galant de mettre les gens mal à l’aise comme ça. Certes, il lui avait envoyé un sourire franc et carrément housse de couettable, comme dirait Lucy, mais … Non. Mayday, Houston on a un problème, repliez-vous et retournez à la base, les secours ne vont pas tarder. En fait, si elle avait été seule avec Nathan, ça ne se serait pas déroulé comme ça … Elle lui aurait sauté dessus, ni plus ni moins. Penser à ça fit sourire la rouquine, qui se replongea dans le bouquin, plus pour faire disparaître ce sourire niais qu’autre chose. En relevant la tête, elle se retrouva face à un espèce de gros chat tout blanc, qui disparut pour laisser place à Thomas River, à quatre pattes, tremblant comme une pauvre bestiole morte de froid. Eh bah, faudra pas demander à Lily de jouer le chauffage central, gros facho. Tsssk. Quand il demanda d’une voix cassée s’il avait réussi, Lily sortit de ses songes pour affronter les yeux redevenus normaux du Serpentard. Ah, mais c’est quoi ce bleu glacial à la con ? Ah non, reprend tes yeux de bestiole, c’est nettement plus joli que ça.

« Euh … Aucune idée. Tu t’es transformé en grosse peluche, et puis plus rien. Après tu es redevenu humain. Tes yeux sont normaux, et t’as du duvet sur le dos des mains. Pas très sexy, si tu veux mon avis. Puis c'est un peu maigre pour mon manteau de fourrure ... »

Eh non, pas de sourire amusé pour cette fois-ci. Ouais, elle ne l’aime pas vraiment le bonhomme. Puis il fait froid en haut de cette putain de tour. Replongeant son regard chocolat dans le bouquin, Lily parcourut vaguement ce qu’il y avait écrit, cherchant quelque chose qui pourrait lui indiquer la marche à suivre. Bon, bien sûr, elle ne demandait pas non plus un gros panneau lumineux avec des flèches pointées et tout ça, mais un petit mot de liaison, un paragraphe quelconque, qui pourrait lui dire que c’est normal ou non, et qu’il faut l’emmener à l’infirmerie – génial la perte de temps – ou quelque chose dans ce goût-là. Ah, ce paragraphe-là peut-être ? Bingo Lily. Tu es la gagnante du grand concours. Mais tu ne gagnes rien. Faut pas abuser non plus hein. Parcourant les quelques lignes du regard, l’impavide demoiselle s’informa sur la marche à suivre avant de baisser une nouvelle fois le bouquin de métamorphoses, pour fixer Thomas avec calme et détachement. Si ça foire, après tout, ce n’est pas son problème à elle hein. C’est lui qui fait le con.

« Bon. D’après le bouquin, c’est normal. La première transformation est assez fugace, et fatigue le sorcier. Et laisse quelques effets secondaires indésirables qui disparaissent en quelques heures. Les poils, ce me semble. Donc toujours d’après le bouquin, le sorcier qui a réussi à se transformer une première fois est fixé sur la bestiole en quoi il se transforme, et va devoir bosser comme un dingue pour réussir à se transformer une deuxième fois, une troisième fois, et finalement réussir à se transformer sans problèmes. »

Silence. Ah bah oui, Lily énonce platement les faits, puis il se démerde. C’est juste une nana qui passe par là, qui le chope sur le fait et qui l’aide de ses maigres capacités, pas son mentor. Tssk. Il ne manquerait plus que ça tiens. Et tu fais quoi dans la vie ? Ah, tu encadres de jeunes mangemorts qui veulent devenir Animagi non déclarés ? Fuuuun. Et c’est intéressant ? Cessant son petit dialogue mental, Lily lâcha un petit soupir neutre et rouvrit le bouquin.

« Donc en fait, ouais, selon le bouquin, t’as réussi le premier palier sur … Pas mal. Bravo, c’est un bon début. Je cite, hein, c’est ce qu’ils disent dedans. »

L’excitation montait à la tête du jeune sorcier plus vite qu’une bouteille de vodka russe. Ses pupilles-redevenues normales- s’étaient dilatées vivement sous le coup de l’émotion. Lily le regardait bizarrement mais il s’en moquait. Avant même qu’elle ne réponde, il savait qu’il y était arrivé. Il s’était transformé en panthère ! Pendant quelques secondes, même pas, mais il avait réussit à faire sortir l’once qui le possédait. Toujours tremblant à cause de l’effort qu’il venait d’accomplir, le Serpentard s’écarta pourtant du mur sur lequel il s’adossait et tint droit tout seul. Il tenta de se rappeler la sensation qui s’était emparée de lui. Il avait eu l’impression de devenir très léger, très souple. Soudain, il était devenu un nuage. C’était ça d’être un félin, être un nuage.
Trop fou.

-« Euh … Aucune idée. Tu t’es transformé en grosse peluche, et puis plus rien. Après tu es redevenu humain. Tes yeux sont normaux, et t’as du duvet sur le dos des mains. Pas très sexy, si tu veux mon avis. Puis c'est un peu maigre pour mon manteau de fourrure ... »

La voix sans timbre de la vipère était accompagnée par un regard dédaigneux. Surpris par cette démonstration d’animosité, Tom leva les yeux et la planta dans ceux chocolat de la vipère. Aussitôt, le regard du sorcier devint aussi tranchant que les lames d’un rasoir. Lily ne l’aimait pas. Et il n’aimait pas les gens qui ne l’aimaient pas. Pas étonnant, ok, mais voir ce regard ennuyé et méprisant de la part de la petite Potter … ca lui foutait les nerfs en boule. Surtout quand on pensait que cette vipère était amie de la plus part des ses amies. Logiquement, ils devraient plus ou moins pouvoir s’entendre. Quoique non, il était trop sombre pour une jeune fille si équilibrée. Et elle était trop équilibrée pour un mec si sombre. Le regard brun de la jeune fille se promenait rapidement sur le grimoire et revenait souvent se poser sur Tom. On aurait dit qu’elle le surveillait du coin de l’œil… mais s’en rendait-elle seulement compte ? D’une voix totalement neutre, Lily lui expliqua qu’il venait de franchir une nouvelle étape et qu’il était sur la bonne voie. Evidemment, il lui faudrait encore beaucoup de temps avant de faire une deuxième transformation et encore plus pour parvenir à se transformer totalement. La voix sans intonation de Lily figea le sorcier. Elle devait être en plein duel mental la pauvre, piégée entre le fait d’être coincée ici avec ZE beau gosse mais pas avec SON beau gosse, piégée d’être avec un futur mangemort alors qu’elle était meilleure amie avec la fille du bras droit du Lord, piégée avec un fou qui veut devenir animagus alors que son propre grand père a fait la même chose. Piégée.
Le silence s’éternisait et Thomas ne bougeait plus, persuadé que s’il faisait un mouvement il risquait de s’énerver … C’est donc Lily qui brisa le silence.

-« Donc en fait, ouais, selon le bouquin, t’as réussi le premier palier sur … Pas mal. Bravo, c’est un bon début. Je cite, hein, c’est ce qu’ils disent dedans. »

Thomas acquiesça froidement. Ah, c’est fou comme il détestait qu’on le déteste. Seul lui avait le droit de détester quelqu’un. Seul lui avait le droit de paraître s’ennuyer en compagnie de quelqu’un. Bordel, mais qu’est-ce qu’il faisait là avec la fille de celui qui avait tué le Seigneur des Ténèbres ? L’idée qu’elle soit l’amie d’Aleera lui avait fait perdre toute notion de jugement. Si Moïra apprenait que la fille Potter savait un secret aussi important …
D’un pas lent, il se dirigea vers elle et lui prit le grimoire des mains. Tu veux partir, ma chérie ? Eh, bien, je t’en prie pars. De toute façon, comme l’avait judicieusement souligné la petite vipère, il faudrait encore beaucoup de temps à Tom pour pouvoir rééditer son exploit alors l’exercice était fini pour aujourd’hui.
Fermez le rideau, le spectacle est terminé.

-« Fini pour aujourd’hui. Merci pour ta participation active à mon entrainement. »

Non, il ne connaissait pas l’ironie et ce n’était pas son genre d’utiliser des procédés si bas …
Tom alla rapidement ranger tout son matériel d’entrainement dans la petite fente qui lui servait de cachette et se retourna ensuite vers Lily. Il ne savait pas quoi penser d’elle, c’était étrange. A la fois, il la trouvait bien trop hautaine et en même temps il était étrangement déçu de voir qu’il n’y avait aucun espoir d’amitié entre eux deux. Bizarre.

-« On rentre à la salle commune ou bien tu as quelque chose à faire ? »

Tom sortit son paquet de cigarette de sa poche et s’en alluma une. Inspirant profondément la fumée, il sentit que ses poumons se salissaient. Et ca lui fit du bien. Le Serpentard baissa la main dans la quelle il tenait sa cigarette et ouvrit la porte de la volière. Il s’effaça pour laisser passer Lily en première et puis la suivit silencieusement. Eh, oui, la galanterie est une marque de politesse qu’on fait avec tout le monde. Même ceux qu’on n’aime pas. Car la politesse, pour Tom, c’est l’hypocrisie obligée par la société.

[très court aussi mais le manque d'inspi m'a aussi atteind pour ce rp :S ]

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